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Gambie, un navire français est dans les eaux de
sa nation autant qu'un navire anglais est là
dans les eaux de l'Angleterre.
La condamnation de la Curieuse est la pre
mière conséquence de la soumission de J\l.
Guizol aux prétentions exprimées par lord Aber-
deen dans une lettre qui aurait mérité une toute
autre réponse que celle qu'elle a reçue. Heu
reusement, M. Guizot n'est pas le maître de
modifier le principe du droit des gens que nous
avons rappelé. La question viendra devant la
chambre, où la souveraineté de la France trouve
des défenseurs.
En attendant, voici ce que le CourrierdeNarr
tes rapporte sur l'affaire de la Curieused'après
une correspondance de Gorée, 5 novembre
Le mauvais vouloir des autorités anglaises,
nous écrit-on, fait que nous sommes jusqu'à ce
jour privés des pièces de la procédure suivie
contre la Curieuseil nous tarde cependant de
savoir notre gouvernement saisi de celle affaire.
En vérité, jamais tribunal n'a lancé condamna-
lion aussi inique. C'est un vol main armée.
Des circonstances vraiment odieuses se ratta
chent a la vente qui a suivi la condamnation
du brick la Curieuse. On a vendu tous les
effets des matelots; on a, sans pitié, enlevé au
capitaine Leraistre tous ses vèlemens, il n'a pu
conserver que ce qu'il portait sur lui; tout a
été impitoyablement vendu. Le capitaine va
être jugé sous peu de temps par la cour d'assi
ses comme ayant fait la traite des noirs, et en
ce moment même il n'est librequesous caution;
il sera sans doute acquitté par la cour d'assises,
qui, elle, aura sans doute mission de juger d'a
près sa conviction, et cet acquittement fera
nailre une singulière anomalie: une amirauté
de Gambie aura condamné la Curieuse comme
équipée pour la traite des noirs, et la cour d'as
sises, elle, dira que le capitaine n'est point
coupable!!! Nous espérons beaucoup de notre
gouvernement, uous ne pouvons supposer qu'il
reste spectateur impassible d'une injustice aussi
criante.
Des lettres de Gibraltar annoncent que les
Maures dans le voisinage de Ceuta, ont montré
une disposition sérieuse résister l'exécution
du traité qui a été fait entre l'Espagne et l'em
pereur. Ils ont détruit les pilotis qui ont été
placés pour marquer les nouvelles limites. L'em
pereur a envoyé des troupes pour réprimer ces
excès, mais jusqu'à présent elles n'ont pas réussi
calmer le peuple, qui est exaspéré de voir une
partie de son territoire donné l'Espagne.
A I occasion de la présence Paiis de Mgr
le cardinal de Latour-d'Auvergne, évêque d Al
las, plusieurs journaux ont de nouveau répandu
le bruit que le gouvernement songeait établir
la charge de grand-aumônier et de primicier
du chapitre royal de S'-Denis. Nous croyons
que ce bruit n'a aucune espèce de fondement.
Nous ajouterons qu'un article du concordat a
aboli toute exemption de juridiction, et que par
conséquent la création ou le rétablissement de
fonctions qui seraient exemptes de la juridic
tion épiscopale ne pourrait avoir lieu qu'ea
vertu d'une loi. Journal des Débats.)
On dorme comme certain le mariage de la
belle danseuse Cerrilo avec M. Sl-Léon, violo
niste et danseur. Le pape a accordé une bulle
pour celte union. M. Sl-Léon, né dans la re
ligion juive, s'est converti récemment au ca
tholicisme. Cerrito a donné toute la fortune
qu'elle avait acquise ses parents.
Un journal prétend que M. Alexandre
Dumas vien t d'acheter un château avec une ferme
et une foret de 800 hectares dans les environs
de Meaux.
D'après des lettres de Rome, l'Angleterre
a enfin reçu du pape 1 encyclique. Grégoire XVI
ordonne aux évêques irlandais ne ne pas se
mêler des affaires politiques et même de prê
cher leurs ouailles l'obéissance au gouverne-
nement britannique.
On dit que la France a aussi obtenu une
semblable concession de Rome, relativement
aux évêques français, sur la question de l'in
struction publique. Nous verrons bien.
V oici un nouveau démenti qui arrive de
l'Angleterre M. Guizot. M. le ministre des
alla ires étrangères, on se le rappelle, avait pris
l'engagement formel devant les chambres, de
faire révoquer les traités de 1831 et 1833, et
de replacer le commerce français sous la sur
veillance exclusive du pavillon national. Celle
assurance a été renouvelée et par M. Guizot et
par M. le ministre des finances dans les bureaux
de la chambre. Les négociations, a dit le pre
mier, ont été suivies activement et notamment
pendant la visite du roi Windsor. J'espère
a-t-il ajouté, qu'elles auront un bon résultat.
Au même instant, le Standarddépositaire
des pensées du ministère anglais, et ami dévoué
de M. Guizot, affirme que le cabinet anglais ne
consentira jamais l'abolition des traités de
1831 et 1833. Le cabinet, dit-il, ne le ferait
pas, il ne le pourrait pas, il ne l'oserait pas!
C-est dans l'hypothèse d'un ministère de l'oppo
sition, que le journal tory, ami maladroit de
nos ministres, fait cette déclaration, qui vient
les convaincre d'avoir, encore une fois, trompé
la chambre.
On voit souvent des accès de colère cau
ser des attaques d'apoplexie; ce qui est arrivé
Rrouvy (France), le 2 janvier, est plus frap
pant encore. La femme Boulangercabarelière,
se mil en fureur pour une cause assez futile, et
tomba morte immédiatement après. Celle femme
n'était âgée que de 38 ans.
On lil dans le Morning Adcertiscr
En souvenir de l honneur accordé la com
munauté mercantile de la Cité de Londres par
le prince Albert, qui posa la première pierre
de la nouvelle Bourse, les marchands de la
Cité de Londres se proposent d'ériger par sous
cription une statue de marbre du prince Albert
de grandeur naturelle; cette statue sera placée
dans le vestibule du Lloyd ou dans toute autre
partie de la Boursedont le comité Graham
reconnaîtra la convenance.
ri en la transcrivant, nos abonnés riront peut-
être en la lisant. Quant au propriétaire de la
balle, il ne riait pas au moment décisif, et si
jamais ce jeune Français est député ou con
seiller municipal, il est probable qu'il sera l'o
piniâtre adversaire de tout abus de pouvoir.
Lesgouvernements canlonnaux ont répondu
diversement la circulaire par laquelle Lucerne
leur a communiqué le commencement et la fin
de l'émeute. Les cantons primitifs, Fribourg,
Bâle—Ville et Neuchâtel l'ont félicité. Glaris a
décidé de ne pas répondre. Schaffhouse a pré
senté de sérieuses réflexions sur cet événement
et fait entendre que le retrait du décret sur les
Jésuites serait le seul moyen de prévenir un
nouveau malheur pour !a Confédération déjà
tant divisée. L'appel des Jésuites, dit cet État,
a excité du mécontentement chez la plus grande
partie du peuple suisse et doit être considéré
comme un malheur national, parce que l'esprit
d intolérance confessionnelle s'introduit partout
avec les Jésuites et que les catholiques et pro
testants voient en eux des ennemis mortels de
la liberté politique et religieuse. Il serait temps
encore de calmer les passions et de réconcilier
les partis. Le Conseil-d Étal du Tessin déplore
la sédition et l intervention des corps-francs.
D'un autre côté, il ne dissimule pas que le de
voir de tout canton et principalement d'un
canton directeur, est d'éviter de donner lieu
de semblables manifestations en persistant dans
un système contraire aux sentiments et aux opi
nions de la majeure partie des hommes éclairés
du canton même et des autres États confédérés.
Du reste, il n'entend point s'ingérer dans les
affaires cantonnales de Lucerne. Les gouver
nements de Berne, S'-Gall et Vaud ont résolu
de ne pas donner suite la demande d'extra
dition faite par Lucerne l ézard de ses citoyens
fugitifs. Argovie a repoussé l'injonction a lui
faite par Lucerne de punir les volontaires de
son canton entrés dans celui de Lucerne. Le
gouvernement d'un canton, pense-t-il, n'est pas
l'agent de police d'un autre canton égal en rang.
11 rétorque les arguments de Lucerne contre
Lucerne même, dont des corps-francs, conduits
par un juge d'appel actuel, ont fait incursion
en Argovie en 1830. Il demande si Lucerne
entend qu il punisse les argoviens quidans
cette dernière circonstance, ont marché au se
cours des partisans des Jésuites.
Nous avons exposé déjà l'affaire de la
Curieusesaisie et condamnée par les anglais
contre le droit des gens. Celte affaire une
importance immense. Il ne s'agit pas ici des
traités de visite; un navire arrêté en vertu de
ces traités est déféré aux tribunaux de sa nation:
la Curieuse a été renvoyée devant lamiraulé
de Gambie comme ayant commis le crime de
traite dans les eaux de l'Angleterre. Or, nous
avons démontré et le journal La Presse a re
connu après nous cjue la souveraineté de la
Grande Bretagne sur la Gambie était limitée par
la souveraineté de la France sur l'établissement
d'Albréda. Dans les eaux inférieures du fleuve
Milords, leur dit enfin Murray, depuis quelque temps nous ne
mûrissons pas assez nos délibérations; il y a quelques jours encore,
nous avons commis une faute qui pourrait ranimer dans ce malheu
reux pays la guerre civile qui le désole depuis dix ans; je veux par
ler de la condamnation des Hamiltons..Oui, milords, continua
Murray, en regardant fixement Maitlaud, c'est avec une légèreté
coupable que nous avons pris une décision aussi grave. Je suis donc
décidé révoquer l'arrêt que nous avons pot té sur les Hamiltons;
mais pour ne pas tomber d'un excès dans un autre, en leur faisant
grâce de la vie, je confisque leurs biens. Que dites-vous de ce juge
ment, comte Maitland? Je dis, monseigneur, que cette décision
me paraît pleine de sagesse. Vous approuvez donc cette mesure,
quoiqu'elle soit salutaire? répliqua Murray en appuyant sur chaque
syllabe avec une intention marquée.
Ces mots qui, dans la peusée de Murray, devaient produire sur
Maitland l'elfe t d'un coup de foudre, ne présentèrent son esprit
qu'un contre-sens, auquel il ne trouva rien répondre; mais son
étonnement parut au régent la confusion d'un coupable pris sur le
fait, et le confirma dans la pensée qu'il ourdissait contre lui quel
que trahison.
Le regard de James alla de Maitland Murray avec une exprès
*sion de triomphe et de mépris.
11 est un autre objet qui appelle toute notre attention, milords;
il se passe Loudres en ce moment, reprit Murray, un fait de la plus
haute importance le duc de Norfolk conspire pour rendre la liberté
Marie qu'Élisabeth retient captive, comme voiis le savez. N'est-il
pas craindre que le succès de cette entreprise n'ait pour effet de
rallumer en Écosse le feu de la guerre civile?.... Comme simple par
ticulier, deux motifs sacrés m'ordonnent impérieusement de favo
riser ce projet d'abord la noble confiance que me témoignent les
conjurés, puis l'affection piofondc que j'ai toujours professée pour
ma sœur. Mais dois-je sacrifier des considérations personnelles, si
puissantes qu'elles soient d'ailleurs, le repos et la prospérité d'un
pays qui m'a choisi pour cicatriser ses plaies? voilà, milords, les
graves questions que je soumets vos lumières... Veuillez y songer,
dit-il en se levant, et vous viendrez demain me faire part de vos
réflexions. Quant vous, comte Morton, je vous laisse seul, pour que
vous jetiez un coup d'œil sur ces papiers.
11 sortit, suivi de Maitland, de Kirkaldy et de James Stewart.
Ce dernier rentra bientôt et aperçut Morton qui compulsait avec
la plus minutieuse attention les nombreuses paperasses que lui avait
désignées le régent.
Comme Morton, lui dit-il,"croyez-vous que Maitland soit de
vos amis? Je l'ai toujours cru, et je ne vois rien jusque-là qui
puisse m'en faire douter? Alors je me serai trompé. Que
veux-tu dire? Non, c'est moi qui aurai mal interprété des paroles
sans doute fort innocentes au foud. Enfin dis-moi toujours ce
que lu as entendu. Eh bien! j'ai entendu Maitlaud qui lie me
croyais pas si près, dire ces mots Kirkaldy: c. Ce pauvre Morton
va se mettre étudier consciencieusement des papiers dont le régent
se soucie fort peu, sans deviner la peusée secrète de Murray qui en
le laissant seul, après la discussion qui vient d'avoir lieu, compte
bien que son chancelier aura assez de tact pour révéler de lui-même
Élisabeth la conspiration de Norfolk. Ah! Maitland a dit
cela? A la lettre; je n'y change pas un mot; je suis venu de suite
vous rapporter ce que j'avais entendu, pensant vous faire plaisir.
Et je t'en remercie, James, car l'indiscrétion de Maitland me rend
deux services la fois: elle m'éclaire sur les intentions perfides
d'un homme que je croyais mon ami, et me dicte la conduite que
Je dois tenir au sujet de^Norfolk.
11 prit une plume et du papier et se mît écrire la bâte.
- Dans une heure, dit-il, un courrier sér^ en route pour Lon
dres, et avant trois jours Élisabeth possédera tous les détails de
c tic affaire.
(ta suit* tu pnehai* W.)