JVouvettes diverses. L'audition des témoins appelés au sujet de l'assassinatde M. Lebon, bourgmestre deGheel. a continué dans la séance du 18. Les dépositions du témoin Verbist, prêtre Gheel, nécessitent un supplément d'instruction et la citation de nouveaux témoins, la suite des débals est renvoyée lundi. Notre compatriote J. Linden parti en 18-41 avec une mission scientifique pour l'Amé rique du Sud, est depuis peu de jours de re tour Bruxelles, après avoir exploré succes sivement pendant l'espace de trois années et demie, les républiques de Venezuela et de la Nouvelle-Grenade, la Jamaïque et la partie orientale de l'île de Cuba. M. Adolphe Mathieu, resté fidèle la poé sie dans une époque très-prosaïque, vient de mettre au jour unnouveau poème. Il est intitulé: Nil desperandurnet malgré celte étiquette latine, il n'en est pas moins en excellent fran çais. Celte correction sévère n'en est pas la seule qualité; on y trouve encore du coloris, du feu, de la sensibilité. C'est donner gain de cause M. Grandgagnage 011 M. Alfred Nicolas, qui défend si chaudement ses Wallons et qui publie en ce moment deux nouvelles Wallonnades escortées d'un commentaire où il se joue avec esprit et abandon dans toutes sortes de pro blèmes moraux, littéraires et même politiques. Le dernier cahier du Bulletin du bibliophile belge en dit beaucoup de bien. Il y a quelques jours, un boucher de Mazieu, canton de .Marvejols, voulant abattre un bœuf, lui porta faux un coup de massue et le man qua. L'animal furieux fond sur lui, le foule aux pieds, prend la fuite, et va se réfugier dans la salle de l'Hôlel-de-Ville. Trois hommes ar més de bâtons et de couteaux l'y suivent; mais le bœuf laisse bientôt le champ de bataille jonché d hommes,dans sa fuite, il rencontre un escalier tournant en pierre, monte au troisième étage, et la tête la fenêtre, il semble défier la foule accourue pour prêter mainforte aux vaincus. Cependant, un individu se présente la porte, l'animal vole de nouveaux exploits; mais, celle fois, il reçoit une balle dans le front et tombe pour ne plus se relever. Le duc de Rianzarès a reçu hierdes mains de la reine Isabellela grand'croix de l'ordre de Charles III. Il paraît certain que les 43 millions et demi dont se composera la liste civile, doivent être répartis de la manière suivante A la reine Isabelle 34 millions de réaux, la reine-mère une pension de 3 millions, l'in fante, sœur de la reine, 3 millions, l'infant don François de l'aule 3 millions et demi. On écrit de Rome, 8 janvier: Il paraît que, dans le dernier consistoire secret, les affaires de l'Eglise catholique en Allemagne ont été le principal objet des délibérations. Le régent et quelques-uns des plus hauts personnages de la cour, parmi lesquels se trouvait Morton, étaient déjà réuuis dans la salle du conseil lorsque James et Maitlaud y furent introduits. Comte Maitland, dit le régent celui-ci, vous êtes rarement des premiers vous rendre au conseil. Monseigneur, veuillez remarquer. Je remarque, milord, que depuis quelques jours vous montrez peu d'empressement pour notre service; mais puisque vous avez daigne venir, veuillez écouter et nous donner notre avis. Après un moment de silence, Murray reprit, en jetant autour de lui un regard rapide et pénétrant. - Milords, la paix dont nous jouissons depuis près de trois ans nous donnait l'espoir que nous ne serions plus réduits la cruelle nécessité de reprendre les armes contre nos anciens compatriotes. Malheureusement nous nous trom pions, ce calme, acquis au prix de tant de luttes et de fatigues, vient d'être troublé tout-à-coup; des cris séditieux, provoqués par quel ques partisans de Marie Stuart, ont retenti dans les rues de Lintith- gow et la guerre oivile est sur le poiut de se rallumer plus terrible que jamais peut-être, si nous ne nous eqjpressons de l'étouffer dès sa naissanoe. Milords, je vous ai réunis pour vous demander quel parti nous devions prendre dans cette circonstance critique tous nos efforts doivent tendre ramener promptement la paix, et pour cela deux moyens nous sont offerts, la clémence et la sévérité; lequel des deux doit nous conduire le plus sûrement au résultat que nous dési- D'importantes résolutions auraient été prises, suivant lesquelles une foule d instructions auraient été rédigées par les prélats allemands. Dans un des prochains consistoires, le pape prononcera une allocution publique dans la quelle il sera question des affaires de lÉglise en Allemagne, en Russie et en Espagne. Un habitant d'Arras étant mort vendredi l'hospice, ses parents voulurent qu'il fut en terré convenablement Un cercueil lui fut donné et l'on procéda la cérémonie religieuse. Au milieu de la cérémonie, l idée vint. 011 ne sait comment, aux parents du défunt que son corps pourrait bien 11e pas se trouver dans la bière. La cérémonie fut interrompue le cercueil ouvert, et il se trouva plein de terre et de pierres! Le cadavre avait été soustrait pour les besoins de l'amphithéâtre, mais on le rapporta en mor ceaux! Sans doute, il faut que la chirurgie trouve des sujetsmais quand ces cadavres sont réclamésils doivent être rendus, et il n'est jamais permis de procéder de fausses funé railles. On lit dans le Journal de la Haye Nous apprenons de bonne source que toutes les nou velles qui ont circulé sur l'état de santé de l'empereur de Russie sont complètement con- trouvés. Ce monarque n'a pas même été indis posé. Depuis son arrivée la Haye, M. Rochussen a eu plusieurs longues conférences avec M. le ministre des colonies, ce qui a donné lieu deux suppositions, l'une que M. Rochussen se rait nommé gouverneur-général des Indes néer landaises l'autre qu'il serait chargé de la liqui dation des comptes coloniaux. On croit assez généralement la Haye que la nomination de M. Rochussen au gouvernement des colonies est signée ou sur le point de l'être. Il paraît que la santé de l'empereur Nicolas a réellement subi depuis un an de nombreuses altérations. Il est sujet des spasmes nerveux la suite desquels il éprouve de nombreux évanouissemens et qui viennent, dit-on, de l'habitude qu'il a prise de se serrer démesuré ment la taille. Ces indispositions qui se renou vellent assez souvent auront donné lieu sans doute la nouvelle de la mort du czar propagée par les journaux hollandais et belges. Suisse. Lucerne. Les négociants de notre canton, qui sont en relations d'affaires avec le commerce de Lucerne, ont le projet de réunir, le 19 courant, dans lEmmenhof Burgdorf, pour se concerter sur des mesures de rolorsion prendre contre le gouvernement de Lucerne, qui a décidé que les créanciers des individus qui ont pris part au soulèvement du 8 décembre perdraient leurs créances. Les né gociants ont le projet d'inviter le gouvernement frapper de séquestre les biens que les corpo rations de Lucerne possèdent sur le territoire bernois, jusqu'au moment où le gouvernement de Lucerne révoquera la mesure par lui adoptée. Le gouvernement de Lucerne a publié dans la feuille officielle que, par suite du veto, rons tous Voilà ce qui va faire le sujet de notre délibération. Quant moi, s'écria Morton, je pense qu'il n'y a qu'un exem ple terrible qui puisse Gxcr enfin la paix eu Écosse. Tel était mon avis l'égard des Uamiltons, ou l'a repoussé et voilà le fruit de la démence dont on a usé envers eux. Murray, que la moindre manifestation en faveur de Marie faisait trembler pour son pouvoir, parut approuver oet avis, quoiqu'il fût en opposition avec son caractère mais ce n'était pas la première fois, depuis qu'il avait mis le pied dans la voie de l'ambition, qu'il lui arrivait de se montrer vil et cruel eu dépit des instincts géné reux qui se révoltaient en lui. L'approbation tacite que Murray semblait donner aux paroles du chancelier imposa un moment silence ceux qui étaient opposés cette mesure. Pendant ce temps, James, retiré 1 écart, affeotait une insouciance qui dissimulait mal l'attention pleine d'anxiété qu'il apportait cette discussion. Cependant Kirkaldy opina pour que le régent usât d'indulgence envers les séditieux, et cet avis parut produire une vive impression sur l'esprit de Murray. Comte, dit-il Maitland, vous venez d'entendre l'opinion de Morton et celle de Kirkaldy, laquelle des deux nous conseillez-vous d adopter? Hi l'une ni l'autre, répondit Maitland. Et jetant sur James, qui en fut un moment déconcerté, un regard la convention avec les jésuites a pris force de loi dater du 5 de ce mois. Le gouvernement de Berne, en considération de l'irritation que l'appel des jésuites Lucerne a produite dans toute la Suisse, et des conséquences que l'exé cution de ce décret pourrait entraîner, a invité Lucerne en suspendre du moins l'exécution jusqu'à ce que son Grand-Conseil se soit pronon cé sur la demande faite par Zurich. Cette invi tation écrite dans un véritable esprit fédéral et avec dignité, doit être communiquée tous les cantons. La grande assemblée populaire de l'Em menthal (Suisse) s'est réunie dimanche 12, dans la plaine de Soumiswald. Environ5000 citoyens étaient là, presque tous du canton de Berne; ils ont adopté la proposition de faire une adresse au gouvernement de Berne, pour le prier de demander aussi prochainement que possible la convocation d'une diète, dans le but d'obtenir l'expulsion des jésuites de toute la Suisse. On a en outre adhéré aux résolutions prises Frau- brunnen (témoignage de confiance au gouver nement bernois et invitation de se mettre la tète de la Suisse libérale.) Ces résolutions ont été prises l'unanimité. On lit dans la Gazette de Metz du 18 jan vier 11 est question de proposer aux chambres des améliorations notables au sort des sous-préfets: il serait créé trois classes de ces fonctionnaires; leur traitement fixe serait de 5, 7 ou 10,000 fr., suivant la classe. La classe ne serait pas attachée la résidence; elle deviendrait la récompense des services, et un sous-préfet pourrait attein dre la première sans déplacement. Le grand malheur qui vient de frapper M. Villemain n est pas exploité comme une pu nition du ciel, seulement par les jésuites de la Suisse. Nous lisons dans le Patriote des Alpes H nous est rapporté que, dans nos écoles de jeunes filles tenues Grénoble par des dames religieuses et subventionnées par la villeil se fait en ce moment une neuvaine pour le triom phe de la religion. H a été expédié aux enfans que, les impies s étant ligués pour détruire la religion, Dieu, dans sa juste colère, avait frappé le chef de ces impies, qui est devenu fou. Les jeunes filles auxquelles on faisait faire des prières au ciel pour qu'il achevât son ou vrage, sont venues naïvement demander leurs pareils quel était ce chef des impies qu'avait h appé la justice de Dieu, et c'est des pères de famille ainsi interrogés que nous tenons ce fait édifiant. On écrit de Triest, 3 janvier Les sociétés d'assurances de notre ville ont reçu des détails précis sur les sinistres qui ont eu lieu, dans la dernière quinzaine de décem bre, sur le Danube, sur la mer Noire et sur la mer d Azof. Ces détails sont puisés dans des lettres de Conslaulinople du 24 décembre, date laquelle on nommait déjà 57 bâtiments qui ont entièrement péri ou qui sont devenus presque impropres être remis la mer. Le où rayonuèreiit tout-à-coup 1 orgueil et la certitude du triomphe, il ajouta Gomme le comte de Morton, je demande qu'on fasse un exemple sévère j mais avant tout je veux que le châtiment tombe sur celui qui l'a mérité, sur le vrai coupable, et celui-là, milords, je vais vous le faire connaître. 11 lança un nouveau coup-d'œil sur James, mais cette fois il le trouva calme et railleur. Et ce coupable, demanda Murray, uous dounerez-vous les moyens de l'atteindre? A l'instant même, si vous voulez, car il est parmi nous. Cette parole produisit un effet magique sur tous les lords, qui je regardèrent l'un l'autre d'un air stupéfait. Et quoi! s'écria Murray, j'aurais un traitre dans mon conseil? Oui, milord, et ce traître c'est 1 homme le plus habile, le plus dé terminé et le plus profondément corrompu qu'il y ait la cour; sou ambition est sans bornes et pour la satisfaire, il est capable de tout même d'un meurtre. A ce portrait tous les regards se portèrent vers Morton, qui lui- même en reconnut l'identité en se troublant tout-à-coup. Et cet homme qui passe en habileté l'homme d'état le plus consommé, reprit Maitland, cet homme dont la prudence et la per spicacité peuvent défier l'expérience du courtisan le plus rompu aux intrigues, cet homme, je ne sais, milords, si vous pourrez me croire.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2