JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTERIEUR. DIMANCHE, 26 JANVIER 1845. 4* ANNÉE. N° 390. On «'abonne YpresMarché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trlmcitre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-95 J I Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franc», l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Dimanolie et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 25 Janvier. Rien ne vexe plus le misérable parli qui veut asseoir sa domination d'une manière toute puis sante sur notre beau, mais malheureux pays, que la découverte de ses projets; rien ne l'irrite davantage que la mise nu de ses pensées, qu'il veut cacher avec le plus grand soin, de peur, par son machiavélisme, d'épouvanter les populations. Le clergé belge ne veut point de la France il ne veut rien d'elle il repousse les livres qu'elle produit. Il voudrait pouvoir élever un mur d'airain contre les idées et les hommes qui nous en viennent. L'ordre est donné, paraît- il, et tous les journaux sa suite embouchent la même trompette. Que l'on fasse des traités de commerce avec les Hottentols, les Iroquois, le clergé applaudira que les sympathies et les besoins des populations demandent grands cris des traités avec la France, le clergé se taira; car il craindrait de dévoiler sa lactique. Mais il intriguera sourdement, il saura bien embrouil ler les rouages, et rien ne se fera. Cette terrible peur de voir répandre les idées françaises dans les campagnes le fait trembler, car un jour le paysan mieux instruit par des français qu'il ver rait souvent et qui il vendrait ses marchan dises, pourrait se demander son tour: pour quoi continuerais-je me courber devant ces hommes qui oublient leur saint ministère de paix et d humilité? Je les vois orgueilleux, je les vois dominateurs; assez et arrière. Voilà ce que le clergé maître de la Belgigue, craint le plus au monde, voilà sa haine contre la France. La presse cléricale qui ment avec la dernière effronterie, en se prenant d'une passion chaleu reuse pour le Nord contre la France, dit que nous formons des vœux coupables, parce que nous manifestonsdes sympathies les plus natu relles et les plus vraies pour la France dont on veut éloigner la Belgique. Et où sont par hasard ces coupables vœux? Est-ce parce que nous Fcuillctoii. s»a aâssssîïs [Suite.) V. Le lendemain de cet événement, James Stewart, vétu avec une simplicité qui ne pouvait faire soupçonner sa condition, arrivait franc étrier vers l'une des portes de Lintilhgow. Il s'arrêta cent pas de la ville, et peine eut-il mis pied terre, qu'à travers l'ob scurité de la nuit, il vit un homme venir droit lui. Est-ce vous, maître Joliu? demanda le personnage en abordant le jeune lord. C'est moi, maître Toui, répondit James. Il souleva les larges boids de sou chapeau et exposa ses traits la clarté de la lune. Le nouveau venu l'imita et découvrit une de ces figures énergiques et féroces qu'on ne rencontre jamais en plein jour. Eh bien! John, dit-il, en pressant la main de Stewart, qui dissimula assez, bien le dégoût que lui inspirait cette familiarité, vous devez être content de Tom Hokney et de ses amis; je puis dire que les intentions de votre maître ont été exécutées en conscience; bous ayons fait on tel tapage dans les rues de Linlithgow, nous avons toujours soutenu que la politique et l'in térêt du peuple belge voulaient que les traités de commerce fussent tentés près de la France avant que de s'adresser tout autre pays? Mais avec qui avons-nous plus de relations produc tives qu'avec la Erance aujourd'hui? la France n'est-elle pas encore notre tributaire pour 96 millions, tandis que nous ne lui prenons de marchandises que pour44. 11 nous paraît qu'un excédent de 42 millions en faveur de la Belgique mérite des égards. Avec nul autre pays du monde nous n'avons un tel avantage; au con traire, partout noussommesdupés. L'Allemagne nous fournil le double dç ce qu'elle nous prend elle nous fait payer la Hollande le droit de navigation pour ses vaisseaux dans l'Escaut; elle écrase notre marine marchande, elleslipule un transit gratuit... et pour tout cela, une lé gère faveur l'entrée sur les fers bruts. Demandez aux Flandres, au Hainaut, aux provinces de Liège et de Namur s'ils ne béniraient pas le jour où ils verraient consacrer un large traité de commerce avec la France? mais non, on flatte, on caresse tous les autres pays, hors la France; on livre nos marchés l'Angleterre, et pas lin mot contre elle. Le germanisme est l'ordre du jour; nos orateurs ouvrent leurs cœurs aux peuples d'Outre-Rhin et laissent tomber des paroles amères contre la France. Que MM. Dedecker et Dechamps en soient loués! D'où vient donc ce revirement contre nature? D'où nous est venu ce germanisme brûlant? D'un système bien arrêté. Les prêtres qui régis sent la Belgique, tremblent devant les liaisons françaises; ils les entraveront le plus qu'ils pour ront. Peu leur importent le commerce et l'in dustrie. Pour dominer, en toute assurance, il faut laisser les populations ruinées la vérité, mais abruties. Voyez leurs hommes, leurs jour naux; au seul nom de France, ils ont le frisson. Il ne nous sera pas difficile de continuer prouver que tout traité de commerce de la Bel gique avec la France, lequel faciliterait les rela tions des deux pays, n'a pas d'ennemi plus acharné que le clergé. [Éhu de la Dendre). avons si bien ciié: Vive Marie Stuart et bas le régeut! que Murray doit en trembler l'heure qu'il est. Je conviens que, grâce vous, Ilokney, tout a marché mer veille, dit James, mais le plus important reste encore faire. Nous sommes tout prêts. Vous ignorez pourtant ce dont il s'agit. Nous n'en sommes pas moins prêts l'exécuter; mais vous savez quelle condition nous ne ferons pas un geste, nous ne dirons pas un mot,que nous n'ayons reçu les cinq mille livres. C'est entendu Tout eu parlaut ainsi ils avaient pénétré dans la ville. Après avoir marché quelque temps en silence ils se trouvèrent l'entrée d'une rue longue et spacieuse. C'est sans doute la principale rue de Lintilhgow demanda James son grossier compagnon. Oui, maître John, o est la plus belle sans comparaison. C'est bien. Il s'arrêta en face d'une maison de belle apparence, située vers l'extrémité de la rue et dont le premier étage était orné d'un large balcon en bois. A qui appartient celte maison? dit James Hokney. A l'archevêque de Sl-André, un Hamilton qui se ferait hacher pour Marie Stuart. Parfait, murmura James voix basse. Par suite des concours qui ont eu lieu au mois de novembre dernier, en exécution des arrêtés royaux du 1er octobre 1838 et du 25 novembre 1842, M. Félix de Posch est déclaré admissible au grade de conducteur ou d'aspi rant conducteur. Nouveau triomphe pour le collège communal si indignement calomnié par de lâches écrivailleurs gagés par la sacristie. Les personnes qui sont disposées enrichir la Tombola organisée sous les auspices de la Société des Chœurs, de quelques dons, sont priées de les envoyer sans retard chez M. Iweins-Fonteyne, président de la Société. On écrit de Messines Celte ville en tout temps renommée pour un endroit florissant et agréable, en fournira une nouvelle preuve l'occasion des prochains jours de carnaval les longs préparatifs de fêtes qui sont consacrés animer ces jours mémorables, dépasseront immanquablement l'attente du pu blic. Lesdiversjeux, lesscènescomiques,les chars de triomphes et autres particularités intéressan tes, que les sociétés se proposent de représenter, produiront l'effet le plus charmant sur tous les assistants. D'après un relevé approximatif, de ceux qui vont participer emljellir ces fêtes joyeuses, le nombre s'est accru considérable ment celte année aussi jamais jeunesse ne fut plus animée, plus décidée, que celle d'aujour d'hui, qui se voit secondée cette occasion par grands et petits, riches et pauvres; tous prêtent leur concours et se plaisent contribuer, pour conserver des jours si brillants et si lucratifs pour la ville, qui, par le monde qu'ils attirent chaque année, rapportent uu bénéfice non moins considérable que la kermesse. L'on ne peut passer sous silence que depuis le temps immémorial que la mascarade existe, jamais l'on n'a eu des abus ni des sinistres re gretter; aussi l'accord et la parfaite harmonie qui continuent régner parmi tous les habi- tans, font espérer que l'ordre et la paix seront maintenus. 11 examina longtemps la maison, et le bajeon surtout fixa vivement son attention. Puis il dit Hokney: Je suis venu pour vous pré venir qu'il fallait vous tenir prêts, vous et vos hommes, exécuter les ordres que je vous apporterai moi-même avant peu... Et les cinq mille livres? demanda Hokney. Vous seront comptés la veille du coup de main. Et maintenant, adieu, je me rends Édimbourg. Il partit au galop, et quelques iustants après il était déjà loin. Le jour commençait peine éclairer les toits d'Édinibourg lorsque James fut introduit dans la chambre de Murraycelui-ci ayant donné l'ordre qu'on le fit entrer dès qu il arriverait au palais. Eli bien dit vivement le régent au jeune lord, as-tu trouvé Botbwellang Lintilhgow? Non, monseigneuret ce nest pas faute de l'avoir cherché par toute la ville mais d après les rensei gnements que j'ai recueillis, je suis convaincu qu il ny a pas paru depuis longtemps, que Maitland suit seul le lieu de sa retraite, mais que le noble comte est trop intéressé n'être pas confronté avec lui pour nous mettre sur ses traces. Murray garda quelque temps le silence, fixant sur James un re gard si tenace et si pénétrant, que tout autre ta tût été embarrassé;

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