JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4 e ANNEE. - N° 393. JEl!DI, 6 FÉV RIER 1843. INTÉRIEUR. Feuilleton. On s'abonne Tpr.es, Marché au Beurre, el chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autre9 localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne U ré* daction doit être adressé, franc», l'éditeur du journal, A Ypres. La Progrés parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligae. YPRES, le 5 Février. La question ministérielle est vidée. Soixante- cinq députés ,ont déclaré que le ministère mé ritait d'exister, mais n'ont pas voulu avouer qu i! Dépossédait pas leur confiance. Les motifs allé gués par les orateurs du parti-jésuitique pour continuer maintenir le cabinet mixte au pou voir, démonlrenljque, tout én obtenant les votes des représentants de cette couleur, ils lui refu sent leur appui moral. Cependant dans une question de confiance, il est difficile comprendre qu'on puisse voter en faveur d'un ministère sans approuver ses actes. Les dernières séances nous ont donné le spec tacle d'un parti qui, en blâmant le cabinet, l'appuie el accepte la responsabilité de ses faits et gestes. Des dernières discussions ressorlent de graves enseignements pour la nation. Un parti qui se prétend majorité, n'ose pas saisir les rênes du pouvoir et gérer les affaires du pays pour son compte; des hommes qu'on décore du nom de libéraux se prêtent n être que les exécuteurs des décisions d'une majorité réactionnaire et intolérante et dont les actes sont dirigés contre l'opinion laquelle ils disent appartenir. MM. Nothomb, Mercier, d'Anelhaii, Goblet, se qualifient de libéraux et que feraient-ils de plus, s'ils appartenaient au parti jésuitique? Ne l a-t-on pas avoué la chambre, un cabinet de libéraux de cette espèce ne fait-il pas mieux les affaires de ceux qui'sont atteints de l'épidémie jésuitique, que s'il était formé d'hommes atta chés aux doctrines ullramontaines Malgré la liberté accordée aux députés-fonc tionnaires par M. Nothomb,aucun ne s'est avisé de prendre celte promesse au sérieux aucun représentant qui tient une place amovible du gouvernement, n'aurait osé faire acte d'indé pendance el la queue ministérielle a bravement voté en faveur du régime de la mixture. Cela explique de quelle manière on a réussi obte nir une majorité de soixante-cinq volants. Aussi longtemps que la chambre comptera dans son sein une nuée de quarante-neuf fonctionnaires ou plus de la moitié des membres, le régime représentatif se trouvera réduit l'état d'une mauvaise plaisanterie. C'est un avis l'adresse des électeurs indépendants. Nous pouvons être convaincus que celte der nière discussion aura pour effet immédiat de ren dre l'alliance entre le ministère et le parti-jésuiti que plus intime. Tous lesefforls du cabinet n'au ront désormais qu un but, c'est celui de ruiner l'opinion libérale, quoiqu'il soutienne apparte nir ce parti. Pour exécuter ce noble projet, il trouvera des auxiliaires ardents dans tout ce qui tient la cour, la haute noblesse et au clergé. Que le parti libéral se prépare donc la lutte, il ne lui reste pas trop de temps, qu'il fasse les efforts les plus puissants, car en face d'enne mis aussi acharnés sa ruine, il ne sera point de trop de combattre avec l'ardeur qui doit animer tout homme qui lutte pour ce qu'il y a de plus saint, pour les libertés d'examen el de la presse, et l'indépendance de l'esprit humain! kg Pour toute réponse aux inepties, aux niaise ries el aux insultes publiées d5, dans le Propa gateur du mercredi, 29 janvier, sur certain refus de laisser inhumer, au cimetière commun, un enfant mort-né, soi-disant non baptisé, nous rétablirons, en peu de mots, les faits en question, tels qu'ils se sont passés au vu et au su de toute la commune; fait que l'article inséré au Progrès avait cru devoir, sans doute, passer sous silence. La famille el les fidèles étaient l'église, la messe et les prières dites, la petite fosse était déjà creusée au cimetière, prêle recevoir le cercueil, lorsque, tout coup et au moment de procéder l'enterrement, M. le curé fit, la garde-couche, la question, au moins tardive, car il aurait dû commencer par là, ce nous semble, si et comment elle avait baptisé l'en fantOn sait le reste. De là, l'affliction de la famille, l'élonnement, la stupéfaction de la foule assemblée (1) Qu'elles émanent de la rédaction ordinaire, ou de certaine corrcs|H>ndauce curiale extraordinaire de Messines, grande leotrice du Progrès lui-même. II en résulte, croyons-nous, que M. le curé de Wytschaele a fait, au moins, ce que l'on appelle une brioche, une boulette, et que, n'en déplaise l'église, ni au catéchisme, ni au Propagateur, puisque cet ecclésiastique avait commencé traiter l'enfant mort-né, en chré tien, donc, en baptisé, il aurait agi beaucoup plus sensément et beaucoup plus chrétienne ment, en laissant achever paisiblement la triste cérémonie, commencée avec le concours de son ministère, et, par conséquent, avec son appro bation etson consentement, implicites du moins. Maintenant que l'opinion publiqueque l'autorité ecclésiastique elle-même prononcent. Pour le surplus, nous maintenons notre pre mier article, dans toute sa teueur. Communiqué On nous prie d'insérer la note suivante, relative aux dépenses du concert au bénéfice des pauvres, donné par les soins de MM. les officiers de la garnison, le 5 Janvier 1845. recettes Souscripteurs civils. fr. 305 00 Souscripteurs militairesn 182 00 fr. 487 00 DÉPENSES 1,490 pains 20 centimes u 298 00 Loyer et chaufi'age de la salle45 40 Éclairage. i> 22 50 Décoration 26 00 Frais d'impression et distribution des carte?, pro grammes, eto a 55 95 Rafraîchissements aux musiciens n 17 88 Dépenses diverses 11 00 Versé au bureau de bienfaisance 10 27 fr. 487 00 Liste des jurés qui appartiennent Varron dissement d" Ypres et qui sont appelés siéger pendant la session du Ier trimestre 1845. i° Vermeerscli, notaire Neuve-Église. a1" Auguste Van Elslande, négociant Comines. 3° Guillaume Forge, fabricant Comines. 4" Ange Delelorlrie, notaire Haringke. aâaasî'îs saw&s&'i?. (4Suite.) VI. La nuit était tout-à-fail tombée, et James allait quitter la com tesse de Morton, lorsque celle-ci lui fit remarquer une foule consi dérable qui s'avançait en silence, précédée d'uue troupe de soldats, dont les armes cliiicelaient la lueur bleuâtre de quelques torches. Qu'est-ce que cela? demanda Ulrique. C'est un divertis sement qu'on procure au peuple, dit James.— Voilà uu cortège bien lugubre pour un divertissement. Tenez, reprit James après un moment de silence, maintenant qu'ils ne sont'plus qu quelques pas de nous, vous devez comprendre quel est le genre de spectacle dont tous ces gens vont se régaler la vue. Voyez-vous cet homme qui marche au milieu des soldats avec une baohe sur l'épaule Lh! mais c'est le bourreau. Et celui qui le suit, la tête basse, le reconnaissez-vous? Sainte-Vierge c'est Maitland de Lithing- ton! C est lui-même. Ne trouvez-vous pas qu'il est bien pâle Il est vrai, il parait bien abattu. Ces hommes d'état ne savent jamais prendre leur parti. En effet, Maitland marchait lentement, la tête penchée vers la terre, les traits couverts d'une pâleur que rendait enoore plus sinistre, le reflet blafard des torches qui éclairaient Cette marche funèbre. La foule passa muette et mystérieuse comme une procession de fantômes. Ulrique demeura soucieuse et sombre longtemps encore après que ce terrible tableau eut disparu ses regards, puis se tour nant vers James James, lui dit-elle, avec un accent plein d'une froide éner gie, vous m'avez juré ici-même, que je serais bientôt débarrassée des deux hommes qui seuls, disiez-vous, pouvaient empêcher Mor ton d'arriver à~la régence; quatre jours se sout écoulés depuis que vous m avez fait ce serment, quatre jours, pas d avantage, et déjà Maitland marche la mort. Eh bien! qu'est-ce que cela prouve? répoudit James, si non que j'ai déjà rempli la moitié de rengagement que j'ai pi is envers vous, ce qui doit vous donuer bon espoir pou* ^e reste. Oui, James, mais comme l'habileté profonde dont vous avez fait preuve dans cette affaire ne s'acquiert pas en quelques jours, cela prouve aussi que votre incapacité en matières politiques n'était que pure allectatiou de votre part, que vous nous avez pris pour dupes, moi et Morton, tout en paraissant vous faire l'instru ment de notre ambition, et que vous avez poussé l'audace et 1 impu dence jusquà vouloir vous servir des Douglas comme d'un mar chepied pour arriver la fortune; mais par le Christ! s'écria Ulri que, dont la colère déborda tout-à-coup avec une violence inouïes, songez Darnley, David Rizzio et surtout souvenez-vous de Mac-Intosch! Madame, répondit James avec une impassibilité qui rendit un peu de sang-froid la comtesse, si je possède quelques talents, ce dont j'ai pu douter jusqu'à ce jour, o est vous que je les dois, et je trahis Murray pour vous, qui avez pris soin de déve lopper mon intelligence, c'est que je vous crois prédestinée cccuj er un jour le rang suprême comme je vous 1 ai déjà dit; de sorte queu vous servant je satisfais la fois mes intérêts et mes sympathies. Il y avait daus l'accent de James une expression de franchise qui semblait pailir du cccur,aussi ses paroles opéièrcnt-elles une réaction

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1