JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 4* ANNEE. N° 395. JEUDI, 13 FÉVRIER 1845. Feuilleton. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, el chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-95 Tout ce qui concerne I. ré daction doit être «dressé,/ronce, l'éditeur du journal, Y pree. Ls Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque aeuiaiue. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 12 Février. Bien longtemps la nécessité du Sénat comme deuxième branche du pouvoir législatif a été vi vement contestée. On le trouvait alors un rouage inutile. Mais tous ceux qui.au congrès national, ont volé pour celte institution, n'ont jamais pu s'imaginer que le sénat, qui, de son essence doit être un pouvoir modérateur et équitable, serait tombé dans la dernière déconsidération, parcequ'il aurait renié sa mission et même qu'il serait devenu un rouage nuisible par sa par tialité el son inconséquence. Déjà un acte qui a porté la plusgraveatteinte la dignité du sénat, est l'adresse volée au roi contre le ministère Lebeau et Rogier. Dans celte occurrence, ce corps politique a été un in strument entre les mains de quelques brouil lons ambitieux et l'on peut dire hardiment que, si la situation intérieure de notre pays est anormale, c'est l'escapade du sénat qu'on le doit. Mais, comme dit l'évangile, il faut le leur pardonner, car nos honorables ne savaient ce qu'ils faisaient. Dans les questions administratives, cette in suffisance et celle nullité se font encore remar quer davantage. Il est difficile de trouver une réunion d'hommes qui paraît posséder moins l'entente des affaires et chaque jour en fournit la preuve. Quoiqu'on ail soin de ne pas trop parler, encore n'est-il pas difficile de trouver dans les discours des honorables sénateurs les traces de ce manque d'étude el d'attention, qu'il est indispensable de prêter aux questions légis latives qui s'agitent dans l'enceinte du sénat. Il vient d être fourni au pays un nouveau monument de l'inaptitude de cette assemblée législative. Il serait difficile du reste qu'il en fût autrement, car elle est le produit de l'union parfaitement logique de l'action du clergé combinée avec celle de la portion brute de la nation. Il s'agissait de voter une loi sur le domicile de secours. Tout le monde était d'accord pour as sds<32sîïï [Suite,) VII. Le lendemain James s'éveillait au château d'Ochiltrée, dans celte mcme chambre où il s'était eudormi si souvent, le cœur plein de ces joies naïves de l'enfance dont le souvenir nous revient plus tard comme un beau songe longtemps oublié. La matinée était déjà avancée lorsqu'il se décida se lever. Maxwell! cria-t-il. Une espèce de colosse au front bas, aux traits stupides, entra aus sitôt et resta immobile et muet sur le seuil de la chambre. Pourquoi u'es-lu pas venu m éveiller comme je te l'avais recommandé? lui dit James. C'est que Milord ayant passé toute la nuit écrire.... C'est bien, quelle heure est-il? -« Dix heures, Milord. I*e festin est-il prêt? ajouta James en lissant les bouoles blondes de son épaisse chevelure. Un sourire bestial passa sur les lèvres épaisses de Maxwell. Oui4 Milord, répondit-il. Bien, tu veilleras ce que le feu admettre l'insuffisance du terme de huit ans fixé par le projet ministériel, pour acquérirjun nouveau domicile. On était d'avis qu'il fallait nécessairement écrire dans la loi, qu'on devait pendant ce laps de temps, avoir contribué dans les charges de la commune qui pouvait être lenue plus lard de vous secourir. Eh! bien non, dans sa haule sagesse, le sénat a encore diminué, ce terme de huit ans déjà trop court, pour le réduire six sans aucune garantie contre la fraude. Les motifs que quelques honorables ont énoncés l'appui de leur manière de voir, sont des plus curieux L'un, M. le baron de Coppens tremblait pour les Àrdennes, l'autre, M. le ba ron de Macar révoquai! en doute l'authenticité des fraudes qui, sous l empire de l aucienne loi, se commettaient journellement. Eh messieurs les sénateurs, si vos communes ne peuvent supporter la charge de secourir leurs pauvres, ce n'est pas une raison de les envoyer aux villes, pour y être entretenus, sous prétexte que ces dernières sont riches. Il est un principe indubitable, c'est que chaque com mune doit secourir ses indigents. Déjà dans leur intérêt, on en a dévié par la loi de 1 fi 1 fî maintenant on rend la charge encore plus lourde pour les villes, au profit des campagnes. La loi était passable, le sénat, dans son aveugle par tialité pour les communes rurales, vient de la bouleverser entièrement. Dieu veuille que le pays n'ait jamais se reprocher d'avoir fait de nos centres de populationle réceptacle de toutes les misères de la campagne! P. S. Notre premier article était écrit, quand nous avons vu. par les journaux, que le sénat s'était déjugé. Après avoir adopté l'amen dement qui fixait un terme de six ans. on est revenu celui de huit ans, au second vote. Nous ne croyons pas devoir retirer les pa roles de blâme que nous adressons au Sénat et le dernier vole vient corroborer ce que nous avons avancé, quant la légèreté, avec laquelle les affaires sont traitées dans celte chambre légis lative. soit toujours bien entretenu et tu auras soiu sut tout que l'huile ne manque pas, car c'est toi qui sera chargé d'arroser le gibier. Mais n'est-ce pas là l'heure où je puis espérer de reucontrer le comnien- dalaire? Oui, Milord, nous l'avons déjà vu passer; vous le trou verez aux environs de sou abbaye, en train de faire sa tournée du matin. Alors dépêche-toi d'aller seller mon cheval. Maxwell sortit et James acheva sa toilette. Le temps était magnifique, le soleil étincelait au milieu d'un ciel sans nuages et la nature s étalait sous ses rayons, brillante de jeunesse et de fraîcheur. James rencontra le commaudataire qui se promenait le long d une haie vive et paraissait jouir avec délices de cette belle journée. Salut sir William Hackson, lui dit James. William Hackson était un petit homme de quarante ans environ, frais et replet, l'air calme et reposé, et doué d uu caractère si égal que l'aspect des plus grandes uusères était iucapable d'altérer aucu nement la paix de son âme, ou de troubler le travail de sa digestion. Celte impassibilité philosophique, jointe la loi qu'il s'était faite de ne jamais détourner au profit des malheureux la moindre parcelle ma gui tiques revenus de son abbaye, le faisait passer-dans le pays Le Messager de Gand est très-mal informé quand, dans un article sur l'instruction secon daire, il émet l'opinion que le clergé entrera bientôt en triomphateur dans le collège com munal d'Ypres. L'administration communale de notre ville n'entend nullemenlanéantir le collège laie, qui a été maintenu dans des temps plus orageux. Le collège électoral a toujours élu ceux dont l'opinion n'était point équivoquesurcette ques tion Il en sera eneoreainsi, 011 peut y compter, malgré les efforts impuissants des Rodins et tout fait supposer que le clergé en sera pour son inimitié rancuneuse contre cet établissement d'instruction secondaire. Jeudi prochain, aura lieu la première repré sentation dramatique de la troupe d'artistes, sous la direction de MM. Vanderslralen et Blan chard. On nous annonce, que la musique militaire du régiment des Cuirassiers donnera une ma tinée musicale dimanche, 16 février, aux salons de l exposition de la tombola. M. Charlier, directeur des dames Irlandaises Ypres, est nommé vicaire Ingelmunsler, la place de M. Speybrouck, qui entre dans l'ordre des récollels, M. Van Ooteghem, ci-devant directeur du pensionnat de celle dernière loca lité, remplace M. Charlier Ypres. Hier soir, sur la route de Menin Ypres, la diligence de l'administration Van Gend et C° a versé sur le territoire de la commune de Gheluwe. La voiture était fortement chargée et contenait beaucoup de voyageurs; mais heu reusement personne n'a été blessé el on n'a pas eu de malheurs déplorer. On nous écrit de Messines, 11 février: Notre carnaval a été aussi brillant qu'animé. De mémoire d homme, rien qui approchât de. cette fêle ne s'était encore vu ici. Vraiment, on pour un égoïste sans cœur'et sans entrailles. Savez-vous, Milord, dit flacksouà James aptès lui avoir rendu humblement sou salut, savez-vous que vous êtes bien changé depuis que vous avezquitté le château d Oc h il liée 11 est vrai qu il y a de cela dix ans et que vous u êtes plus uu eufant. Quaut l âge, c'est possible, sirtHackson, mais pour la raison, je crains que ce ne soit pas ià votre avis quand vous saurez pour quel motif je viens voaf trouver. Ah! Milord, je suis convaincu d avauce. Attende» avaut devine juger, vous série» probablement forcé de revenir sur votre opinion... Mais dites-moi, aiinez-vous les nouvelles, sir Hack son Beaucoup Milord.;— Eh bien! j'eu |sais une qui va vous intéresser. Je vous dirai qu'il y a quelques jours, le comte de Mortou parlait de vous au régent. De moi, milord? quel honneur *-• Oui sans doute. 1 honneur est grand. Et que disait de moi mon seigneur le chancelier? Il disait que vous étiez tout dévoué A Marie Stuait et priait le comte de M orra y de lui donner votre abbaye avec toutes les terres qui eu dépend» u'. A cette terrible nouvelle, IJaclsou ue tenta même pas d'appeler sou aide celle précieuse philosophie qui le laissait si impassible/*» face dts U-keitt. d auliui tu» pâleur de mort se ot i lit sur

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1