EXTÉRIEUR. France. 3 Variétés. régler toutes les questions de délimitation des frontières qui pourront surgir entre ce dernier et d'autres puissances: la Constitution du Texas, telle qu'elle aura été adoptée par le peuple de cet Etat, sera transmise au président de l'Union pour qu'il la soumette au Congrès, lequel sta tuera, avant le 1er janvier 1846, sur la mise en vigueur du traité. On écrit de Li ver pool, 13 février Le steamer le Cambria nous apporte des nouvelles de New-York jusqu'au 1er courant. On a discuté la question d'Oregon aux deux chambres, et une loi a été proposée qui établit les autorités américaines dans le territoire en dispute, malgré le traité d occupation mutuelle, qui exige un terme d'une année avant d'appor ter une modification l'état actuel. La chambre des représentants a adopté une résolution en faveur de l'incorporation du Texas sur le pied des autres états de l'union, avec une restriction qui limite au nombre de cinq les états qu'on pourra former de son territoire, et un para graphe qui déclare que l'esclavage ne sera per mis que dans cette partie du pays qui se trouve au midi de 36 dégrés 30 minutes de latitude nord. Il reste voir si le sénat approuvera ce vote. Une hausse s'était opérée dans les cotons, par suite des dernières nouvelles d'Angleterre. On écrit de Vienne, le 4 février Nous recevons de la Hongrie, ce pays si fer tile la nouvelle qui a presque l'air d'clre fabuleuse, qu'une véritable disette règne dans le comilat d'Arra, on a nommé une commission particulière chargée de chercher remédier ce déplorable état de choses. Il résulte du rapport de celle commission qu'une infinité d'enfants ont réellement succombé Erdolla par insuffisance de nourriture. Cet événement est rapporté par un journal de Peslh même. Vera-Ckiz. le 4 février. Le New- Orléans Tropix et le Picayune annoncent que Santa-Anna a eu un engagement avec les trou pes du gouvernement révolutionnaire; il a été vaincu et fait prisonnier. Cette nouvelle a été apportée la Nouvelle-Orléans par le schooner Sarah Annaqui a fourni les détails suivants: Le 1er.janvier, Santa-Anna se trouvait Ayolta, quelques milles de la capitale. Lors qu'il arriva sur ce point, la désertion lui avait enlevé 2,000 hommes. Le général Bravo quitta Mexico pour marcher contre lui la tête de 3,000 hommes. En même temps le congrès rendait un décret par lequel tous les officiers servant sous les ordres de Santa-Anna, étaient déclarés déchus de leur grades s'ils ne se ral liaient pas au nouveau gouvernement. Ces me sures augmentèrent le découragement parmi les troupes du dictateur. Celui-ci voyant l'impossibilité de rien tenter contre la capitale, dirigea sa marche vers Piiebla pour enlever celle place, avant qu'elle pût être couverte par le général Paredès avec ses 7,000 hommes et le général Guzman avec ses 1,000 hommes. Puebla était sur un pied de défense respecta ble et dans d autres villes des détachements de cavalerie s'organisaient pour saisir Santa-Anna, s'il tentait de s'échapper. Santa-Anna fut atteint dans sa marche par Bravo et Paredès, dans les plaines d'Appan. un combat désespéré s'engagea entre les deux armées. Cinq cents hommes per dirent la vie dans la bataille; Santa-Anna, com plètement battu, fut fait prisonnier. Le général Paredès se mit la poursuite des dé bris de ses troupes et Bravo retourna Mexico, emmenant avec lui son illustre prisonnier. Le 1erjanvier, le corps diplomatique, ayant en tête M. Alley de Cyprey, ministre de France Mexico, a présenté ses félicitations au général Herrera, chef du nouveau gouvernement mexi cain. Un parricide a ele commis mercredi dernier, dans le village de Grenosides, près de Sheffield (Angleterre). Deux ouvriers taillandiers, le père et le fils, vivaient ensemble dans une misérable demeure. Mardi 11, le père vendit une bècheà une femme du village, qui ne lui donna que la moitié du prix, disanlqueson fils lui devait le surplus. Là-dessus, une querelle s'engagea entre ces deux hommes, et le fils, dans un violent trans port de colère, saisit tout-à-coup un fer qui rougissait au feu et le plongea au ventre de son père. Aux cris du vieillard, les voisins accouru rent; on lui donna les soins que nécessitait son état, mais le malheureux mourut la nuit sui vante dans d'horribles toi tures. Le coupable a été arrêté, il témoigne le plus vif regret de son crime. Un événement des plus désastreux a eu lieu le 1er février au village de La Molière, canton de Saint-Geniez. Une avalanche a dé truit quatre maisons habitées par seize hommes, dont cinq seulement ont été retirés vivants au milieu des décombres. Le village de la Molière est situé sur une pente rapide et dominé par le plateau des Cats ou de la Fraysinède. Samedi dernier, vers deux heures de l'après-midi, le vent du nord-ouest soufflait avec violence et portait toute la neige du plateau au-dessus de ce village et sur un pré arrosé par les eaux de plusieurs fontaines. La neige, amoncelée sur ce terrain humide, glissa, traînant avec elle une partie du pré, et emporta quatre maisons du village de La Molière qui croulèrent peu de distance et ensevelirent leurs habitants sous une immense quantité de décombres... Après des travaux surhumains, minuit, on n'avait pu retirer des décombres qu'une seule des nombreuses victimes. Le point du jour étant arrivé, et malgré la difficulté des chemins on se rendit Naves, chef-iieu de la paroisse, pour y annoncer celte triste nouvelle et demander du secours. M. l'abbé Niel, vicaire de cette paroisse, était au moment de commencer la messe: c'était le di manche. Ce brave ecclésiastique s'empressa d an noncer ses paroissiens rassemblés dans l'église, que l'office divin n'aurait pas lieu, que son de voir I obligeait de se rendre au village de La Molière, et qu il engageait tous les hommes va lides le suivre pour aller porter du secours aux victimes de cette catastrophe. Sa voix fut entendue, et bientôt il arriva sur les lieux, suivi de nombreux travailleurs qu'il n'a cessé de di riger pendant deux jours et deux nuits, les en courageant de la voix, les aidant de son bras robuste et de son sang-froid intelligent, et leur faisant même distribuer ses frais, pour rétablir leurs forces, de copieuses rations de vin et de liqueurs. Ce dévouement fut en partie récompensé: vers midi on parvint sortir deux enfants en core vivants, qui avaient passé vingt-quatre heures accroupis sur la pierre du foyer; l'un d'eux avait le poignet écrasé l'on a été obligé de lui faire l'amputation de la main. C'était la cinquième personne qui sortait vivante du sein de I avalanche: des seize habitants que renfer maient les maisons atteintes par le sinistre, il en restait donc encore onze découvrir, mais on ne retrouva que leurs cadavres; le dernier fut extrait dans la soirée du 4. Non loin d'un vieillard de quatre-vingts ans, on trouva une jeune mère tenant un petit berceau sur ses ge noux la bouche de son enfant était encore en- tr'ouverte; la mort l'avait surpris sur le sein maternel. Paris, 14 Février. M. le chancelier Pasquier s'est présenté hier devant la cour royale, présidé de M. le baron Séguier, pour prêter serment comme duc. M. le chancelier était en habit noir; il a ôté son gant pour prononcer la formule, après avoir salué la cour il s'est retiré après un nouveau salut, reconduit par I huissier de service, sur l'ordre de M. le premier président. A la suite d'un pari, un jeune homme est descendu hier malin de Bercy Paris, sur un glaçon détaché de la rive Cet acte de témérité, comme on le pense bien, a vivement impres sionné les spectateurs qui se pressaient le long des quais durant le voyage de ce hardi naviga teur travers la ville. Au moment où la fleuve se partage la pointe de l'île Notre-Dame, il a pu heureusement se diriger dans le petit bras, et il est arrivé sain et sauf Passy. Il n'avait pour gouverner son embarcation qu'une planche fixée un bâton. On écrit de Louviers qu'Aubé, ce mal heureux ouvrier qui est resté plusieurs jours enfoui sous un éboulement, est mort jeudi der nier. La longue et énorme pression qu'il a en durée avait détruit et oblitéré les vaisseaux de la jambe et du bras gauche, de telle sorte que la gangrène s'y était mise. Yusuff-Bey, colonel des spahis, a abjuré l'islamisme avant d'épouser la petite nièce du général Guilleminot. Son mariage sera célébré le 27 de ce mois. Sur les deux cent quatre-vingt-dix-sept individus arrêtés samedi dans les caveaux-esta- minets du boulevard du Temple, Paris, une centaine seulement ont été retenus en état d'ar restation ce sont pour la plupart des condam nés contumaces, des libérés en rupture de ban, des malfaiteurs en étal de vagabondage. Au nombre des individus arrêtés, on a si gnalé celui qui, trouvé porteur d'un pistolet chargé et d'un sifflet, prétendit que l'un était destiné au lion de Carier, s'il faisait irruption hors du cirque, et l'autre au libretto, s'il lui paraissait mauvais. Cet individu, qui a été mis en état d'arrestation sur le simple vu des notes de police qui le concernent, porte le nom d'Her cule-Gendarme. Le sieur Picard et le garçon comptable Ju lien, qui tenaient, le premier, le Rendez-vous du Cirque, et le second le Caveauent été maintenus également en étald'arreslation.Parmi les individus arrêtés dans ces deux établisse ments et déférés hier la justice, on en remar que dix-huit formant une espèce d'association, et qui tous étaient logés dans un même garni, rue des Jardins-Saint-Paul, n° 11. H——iroMBa—MBKÉC— Mil I li LA. MUGEETTE ET CHARLOTIN. CINQ FRANCS D'AMEN l)E POUR UN SOUFFLET. Le Droit, bulletin des tribunauxraconte ainsi une scène pleine d'humeur et de mouvement la Muguetle y remplit un rôle héroïque. La iVluguette est une grande et belle fille qui fart l'adiniralion de tous les fourriers de la ligue et de tous les petits clercs d'avoués qui fréquentent le marché aux Fleurs. Elle vend de Irais bouquets sur son éveil taire et lance de tendres œillades aux cha lands. Aussi lui résiste-t-on difficilement. Ou ne passe pas devant'elle sans lui acheter des roses ou des violeiles, et la Muguetle fait tout doucettement ses petites affaires. 11 parait que son heureuse position a excité la convoitise de Charles Minissier dit Charloliu, porteur au marché, et l'un de ces indi vidus fort délabrés, mais fort contents d'eux-mê mes que Gavarui a illustré sous ce type général un homme aimé pour lui-même. Charlotin a fait la cour la Muguelte, et il paraît que la pauvre fille a eu la faiblesse d'écouter ses doux propos. Hélas! c'était peut-être par une belle mati née de printemps, et en fait d'amour, le printemps, est un bien grand traître! Enfin, toute cette aven ture la Manon Lescaut finit par un bon sifflet que la Muguetle appliqua poing fermé sur la joue du séducteur. Celui-ci a eu le cœur de traduire son ancienne maîtresse en police correctionnelle. La Muguetle vient prendre place, au banc des prévenus, d'un air délibéré elle jette en passant un air de mépris sur le Faublas du quai aux Fleurs. On voit que tout souvenir d'amour est mort en son cœur, et qu'elle n'a plus qu'un profond dédain pour celui qu'elle a regardé autrefois comme son maître et sou vainqueur. M. le président la prévenue. Qu'avez-vous dire La Muguetle. J'ai dire que quand Charlotin est venu me parler, je croyais que c'était un honnête garçon. Il a des airs francs quand il veut, ce cliena- paii—là ma foi Je l'ai écouté... 11 me promettait le mariage et un tas de montagnes d'or! J'avias quel ques petites épargnes la caisse; il n'a pas eu de cesse que je ne les aie mangées avec lui. Tous les jours, il m'emmenait Bercy ou la Courtille pour faire des noces de veau et de salade.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3