EXTÉRIEUR. FRANCE.
15 livres, poids anglais (6 kilogrammes 750
grammes environ).
Le général Tom est gai, vif, intelligent, il
danse, chante et imite les poses des statues
grecques, il a un très-élégant carrosse en minia
ture de 3 1/2 pieds anglais de hauteur (1 mètre
20 centimètres environ), attelé de deux poneys
des plus petits qui existent, et a pour cocher
et laquais deux lilliputiens.
Fendaut le séjour Paris de ce fameux
général, son équipage parcourera les Champs-
Elysées lorsque le temps le permettra. Il a été
visiléà Londres par 300,000 personnes. Le local
choisi pour ses séances est la salle des concerts,
rue Neuve-Vivienne.
L'opinion libérale a obtenu, dans la séance
de la diète du 25,'un double avantage qui en
promet d'autres; la dépulation de Vaud a été
admise, et la question relative l'expulsion des
jésuites a obtenu la priorité. Nous recevons par
voie extraordinaire le compte-rendu de celle
séance importante. Le corps diplomatique tout
entier continuait d assister aux séances avec une
persistance jusqu'ici sans anlécédens, et le pu
blic ne se borne pas remplir les tribunes; il
envahit toutes les avenues de l'hôtel-de-ville.
Zurich 23 février. La seconde séance de
la diète a terminé la difficulté qui s'opposait
l'admission des députés vaudois par I adhésion
du petit état catholique d'Appenzell-inlérieur,
lequel sesl joint I Appenzell-extérieur pour
faire la douzième voix piononçaul la validité
des pouvoirs de la dépulation vaudoisc. C'est
une première victoire, sans laquelle non-seule
ment toute détermination décisive dans l'affaire
de I expulsion des jésuites ne fût trouvée para
lysée mais une décision opposée pouvait mettre
le feu la Suisse, tant les populations libérales
auraient été exaspérées par l'exclusion de deux
des plus énergiques députés.
d outes les lettres de créance admises, M. le
bourgmestre Mousson, président du directoire
de la diète, conservateur modéré, a prononcé
un discours.
Après ce discours, des débats assez vifs se
sont engagés sur la question de savoir si l'on
donnerait la priorité la discussion de l'affaire
des jésuites ou celles des corps-francs. Les
cantons saruiens et ultramontaïus ont insisté
vivement sur la nécessité de réprimer avant tout
les écarts des corps-francs. Les députés des
cantons adversaires des jésuites ont démontré
qu'en détruisant la cause, on faisait cesser l'effet
et que par conséquent il fallait avant tout s oc
cuper des jésuites. Cette dernière opinion a pré
valu au vote par douze Etats et deux demi,
contre huit et deux demi. Elle est un avant-
coureur d un arrêté qui, pour le moment, se
bornera sans doute une mvilatiou Lucerne
de ne pas appeler les jésuites.
Un assure que le général des jésuites,
Rome, a résolu de supprimer les collèges de
l'ordre existant en Suisse, afin de prévenir la
guerre civile dont la présence des pères me
nace ce pays.
Il paraît qu'une grande agitation se ma
nifeste dans la Zélande, et que déjades troubles
ont eu lieu Zierickzee, cause des saisies et
ventes faites par autorité de justice pour le
payement des contributions. Le 20 février, des
attroupemens nombreux parcouraient la ville
en vociférant et en hurlant des complaintes sur
le malheur des contribuables. onze heures du
soir, ces rassemblemens, qui comptaient plus
de mille individus, se sont dissipés après avoir
foulé au pieds un échevin et un agent de police,
et avoir brisé quelques carreaux chez le bourg
mestre et au local de la Grande Société. Mais
ils s étaient donné rendez-vous pour le lende
main. Un détachement de 125 hommes du 7°
régiment d'infanterie s'est embarqué le 23
Flessingue, pour rétablir Zierickzee la tran
quillité publique. Quelques arrestations ont été
opérées.
Une femme de Sainl-Élienne, déjà d'un
certain âge et dans un état voisin de la gêne
vient d'hériter d'une fortune évaluée un mil
S
lion. Elle a fait le vœu de distribuer, son
retour dans sa ville natale, cinq francs chaque
mendiant qu'elle rencontrera sur sa route, et,
si elle fait annoncer le jour de son départ de la
capitale, nous lui assurons sur son passage de
nombreux visiteurs.
Un exemple de la cruauté de certains ani
maux domestiques est donné par le Mémorial
des Pyrénées: Un boucher de Morlaas a deux
dogues, mâle et femelle. Les deux dogues ayant
mérité une correction, le boucher châtia d abord
le mâle; le mâle reçut patiemment la correc
tion. Quand vint le tour de la femelle, celle-ci
n'eût pas la même patience, et le mâle, si docile
pendant son châtiment, sauta sur le boucher;
la femelle en lit autant, et les dogues, qui
l'avaient terrassé, le mordaient et l'auraient in
failliblement dévoré, si on n était accouru son
secours; son corps n'est plus qu'une plaie.
On écrit de Rome que les négociations entre
le Saint-Siège et la Russie sont provisoirement
interrompues, par suite de propositions inad
missibles du cabinet de Saint-Pétersbourg.
On lit dans I Echo du Midi du 23:
On nous annonce une nouvelle dont nous
voudrions douter. Une compagnie du régiment
du génie, en garnison Montpellier, dirigée
sur Paris par la roule de la montagne, a eu
tellement souffrir du froid, que huit hommes
ont eu les oreilles, les mains ou les pieds gelés.
Ces pauvres militaires ont été laissés l'hospice
de Sainl-Ghély. Ou ajoute, mus d'une manière
moins positive, que celle compagnie aurait
regretter deux hommes morts de froid.
On écrit de Paris, lr Mars:
Les ducs de Nemours et d'Aumale et le prince
de Joinville doivent partir sous quelques jours
pour aller faire une courte visite au roi et la
reine des Belges.
La cour d'assises de la Seine a prononcé
samedi,sur l'opposition formée par M. Marchai,
auteur du livre sur la famille d'Orléans, et par
le libraire et l'éditeur. Ces deux derniers ont
été mis hors de cause, et la Cour a confirmé la
peine de cinq ans de prison et 10,000 francs
d'à mende qu elle avait prononcée d'abord contre
chacun des trois prévenus.
La gelée et la neige ont fait sortir pendant
cette saison les loups de leurs repaires, et les
journaux des départemens sont remplis de
détails sur les attaques de ces animaux contre
les bestiaux et les personnes. Nous trouvons
dans l'Impartial de Nancy le récit d une chasse
assez curieuse cpii a été faite par un fermier des
environs de Praye, canton de Vézélise, aux loups
qui, toutes les nuits depuis dix jours, assié
geaient sa maison.
Il avait fait déposer dans une cour entourée
de hautes murailles un cheval mort, comme
appât. A 8 heures du soir, toutes les lumières
de la ferme furent éteintes, et de 9 10 heures,
dix ou douze loups se présentaient la porte
restée ouverte, mais ils firent bien de manoeuvres
avant d'entrer; enfin, deux, trois, puis six se
jetèrent sur la proie offerte leur voracité.
Le fermier, craignant que ses nouveaux hôtes
ne fussent trop tôt repus et ue sortissent au
plus vite, n'eut pas la patience d'attendre que
les autres fussent entrés. Ayant posé une poulie
en dehors de la muraille, et sur laquelle passait
un corbeau attaché après la porte de manière
pouvoir la fermer volonté, il tira le corbeau,
et la porte se trouva solidement fermée.
Alors commença le feu volonté, car maîtres
et valets avaient des armes. Les premiers coups
de feu mirent bientôt en émoi ces terribles hôtes.
Ces six loups en furie poussaient des hurle
ment» faire trembler toute la maison, auxquels
répondaient les hennissemens de six chevaux,
les cris des autres bestiaux et les aboiemens de
deux chiens dogues qui étaient attachés; tout
cela aux coups de feu faisait faire des sauts
épouvantables aux loups qui essayaient, mais
en vain, d'escalader les murailles.
Enfin, minuit, les six loups étaient sur le
carreau, morts ou grièvement blessés. Le len
demain la pointe du jour, le fermier examiua
M——M—WWj»
s'il y a avait quelques revenans. Les voyant tous
les six la place de la veille, il descendit dans
sa cour avec ses garçons, et ils furent obligés
d'en achever deux qui vivaient encore. Il y
avait quatre loups et deux louves sur la place.
Procès verbal a dû être dressé pour obtenir
la prime.
Paria, 1" Mars.
On lit ce soir dans le Messager:
M. le ministre de la marine et des colonies a
reçu de M. le contre-amiral Hamelin un avis
officiel daté du 13 novembre 1844, en rade de
Valparaiso, faisant connaître que cet officier
général se disposait effectuer son départ de
celte rade bord de la frégate la Virginie, qui
porte son pavillon, le lendemain, 14 novembre,
l'effet de se rendre aux îles Marquises, et
Taïti, où il est par conséquent probable que
son arrivée aura eu lieu vers la mi-décembre.
M. le conlre-amiral Hamelin élait informé,
de la part de M. le capitaine de vaisseau Bruat,
sous la date du 3 octobre 1844, du maintien
de la tranquillité publique Taïti, tel que l'an
nonçaient. dès le 21 août, les dernières dépêches
de ce gouverneur parvenues en France.
Un suicide, dont les circonstances sont
assez étranges, est ainsi raconté par le Droit
Louis Lahbesse, ouvrier mégissier, âgé de 30
ansdemeurant rue de l'Arbalète faubourg
Si-Marcel, vivait dans des conditions assez heu
reuses. Marié, et père d'un enfant de sept ans,
travailleur assidu et gagnant de fortes journées,
rien ne manquait chez lui, et il ne semblait pas
ambitionner une situation plus élevée. Mardi
matin, Lahbesse se rendant chez son père,entra,
en passant, chez un ami de ce dernier, le nom
mé Cognièle, demeurant sur le marché des
Patriarcheset il l'invita l'accompagner.
Cognièle accepta la proposition, et ils se mirent
eu roule.
Le long du chemin, Labbesse, dont la tête
élait un peu chauffée par le vin, voulut encore
boire, et ils s'arrêtèrent dans plusieurs cabarets,
il pria Cognièle de lui écrire deux lettres l'une
adressée sa femme, et l'autre son père. Ces
lettres exprimaient l'idée qu il avaitdesedétrui-
re, et quand celui qui il dictait lui demandait
ce que cela signifiait, et s'il avait réellement ce
projet insensé, il lui répondait en riant: Va
toujours, c'est une plaisanterie que je fais, et
dont je t'expliquerai plus tard le motif.
Ils s'étaient arrêtés, en dernier lieu, dans un
cabaret de la place Mauberl, et lorsqu'ils se
remirent en roule Labbesse dit son compagnon
de garder les deux lettres sur lui. Arrivés sur
le Petit-Pont près de l'Hôtel-Dieu, Labbesse qui,
jusque-là, avait paru raisonnable s'arrêta, et
dit celui qui l'accompagnait C'est ici que
la chose le sera expliquée; dis moi adieu, et
Jais bien mes commissions.
En prononçant ces mots, il s'élança vive
ment vers le parapet et se mit en devoir de le
franchir; mais Cognièle parvint le retirer en
s'accrochant se-, habits: Laissez-moi, s'écriait
Labbesse, la vie m'est insupportable, je veux en
finir En ce moment, il parut éprouver une
espèce de défaillance, et, soutenu par Cognièle,
il alla s asseoir sur une brouette placée sur le
trottoir.
Cognièie, profilant de ce moment de prostra
tion, courut bien vile au poste situé présida
pont, pour faire arrêter son ami jusqu'à ce
que ses folles idées qu il attribuait l'ivresse
fussent dissipées mais peine avait-il fait deux
pas que, Labbesse s élançait de nouveau vers le
parapet, et celle fois se précipitait dans ta ri vière.
Ce malheureux surnagea quelques instans,
emporté par la force du courant, mais il dispa
rut Quelques soldats du poste ont couru pour
prévenir les mariniers, mais toutes les tentatives
faites pour le sauver et même pour retrouver
son corps ont été inutiles.
Nous enregistrons avec plaisir un trait de
probité qui a eu lieu samedi au bal des artistes,