2 y rester, ce sont de ces victoires que les bons pères aiment citer au nombre des services rendus par eux la religion. Nous avons annoncé dans notre dernier n° que M. Behagel-Delimon venait d obtenir la grande naturalisation, du Sénat. Nous nous étions trompéc'est seulement la prise en con sidération de sa demande qui a été volée par 26 voix contre 6. Un subside de 3,000 francs, est accordé la fabrique de l'église de Saint Nicolas, Ypres (Flandre occidentale), pour l'aider couvrir les frais de la construction de celte église. Le ministre des finances porte la connais sance des porteurs de titres de l'emprunt de 84 millions 636,000 fr., autorisé par la loi du 22 mars 1044, qui désireront user de la faculté laissée par le 2 de l'art. 8 de l'arrêté royal du 16 juin 1044, que le dernier payement faire par le gouvernement belge celui des Pays- lias pour le rachat du capital de 80,000,000 de fl. devant avoir lieu le 1er mai prochain, aucun versement ne pourra plus être opéré Amsterdam après celte date, et que les verse ments pour le payement du 4e terme ou des termes suivants qui seraient versés par antici pation, sans bonification d'intérêts, ne seront admis que pour autant que lavis en ait été donné au directeur de l'administration du trésor public, avant le 13 avril, midi. Les sommes énoncées dans les avis devront correspondre exactement aux quittances de versement. 11 croit devoir leur rappeler que, selon l'avis inséré dans le Moniteur du 4 Septembre 1044, n° 248, le coupon d'intérêt échéant le 1er mai 1843, pourra être précompté sur le versement faire celte date et qu'aux termes de l avis inséré dans le Moniteur du 20 du même mois de Septembre, n° 264, les porteurs des titres de prorata ont été autorisés précompter le semestre d intérêt échéant la même date du 1er mai, sur les cinq dixièmes de chaque litre prorata ou des tities pleins qui, ci cette der nière date, resteront encore délivrer. Il est également porté la connaissance des porteurs des titres du même emprunt qu ils ont la faculté de n'effectuer que le Ier Septembre 1843, le versement du terme dû le 1er Juin, et de n'opérer que le 1er Octobre 1843, le ver sement de celui qui échoit le lr juillet, moyen nant bonification d intérêt au trésor, raison de quatre pour cent I an. Le versement de celte bonification devra avoir lieu les lr Septembre et l'Octobre 1843, et la quittance devra être remise, soit I ad- d tropiques. Le capilaiue paraissait avoir cinquante ans, le temjS m n'avait pas détruit encore l'élégance de ses formesni refroidi l'expression passionnée de sa figure sou maintien un peu raide, son regard fixe, sa parole brève révêlait l'homme habitué dès longtemps l'obéissance des autres hommes, mais I on s'apercevait aussi, au premier examen, que les fatigues de la mer n'avaient d pas seules imprimé sur ses traits les traces ineffaçables d'une vieil— lesse prématurée. Eu géuéral M. Pironoa est extrêmement heu reux dans tous les genres de description, peignant d une manière vive et rapide il vous transporte aux lieux dont il parle, met ses personnages sous vos yeux, fait sentir avec délicatesse toutes les nuances de leurs émotions et développe d'une manière touchante l'expression du sentiment seulement on souhaiterait par fois plus de tenue, plus d unité dans ses caractères. La séduction d'un style riche et coulant est dangereuse pour ceux qui le possèdent; on se laisse entraîner au courant d'une imagination qui ne sait point se maintenir dans la simple vérité, le talent s'y montre toujours, mais il cesse d intéresser le lecteur, qui juge de sang-froid. Marcel prend peut-être un peu vite son parti sur le compte de Laure. Il va chercher dans les voyages une distraction sûre tandis qu'Armand, malgré sa frivolité, montre une persévérance tout fait inattendue dans le sentiment qu'il a voué celte jeune femme. Armand parvient découvrir la retraite de Laure et la dérober aux rigueurs du cloître où elle se proposait de se consacrer aux autels. Ici le caractère du principal personnage est mieux soutenu, précisément parce qu'il est dans sa nature d'aller d'une résolution une autre. Toujours faible, elle accepte 1 appui qu'elle avait d abord dédaigné, sans avoir cependant oublié Marcel; mais elle n'espère plus le revoir, et le croit infidèle. Ce n'est pas sans motifs, et il faut avouer qu'il y avait bien quelqu'apparcscc. Une absence, prolongée minisliation du trésor public, «oit au bureau des directeurs du trésor Anvers, Liège, Gand, Bruges, Mons Namur, Ilasselt et Arlonen faisant le dépôt des litres provisoires et de la quittance de versement des susdits termes. Les porteurs des litres qui n'auront pas versé, les lr Juin et les lr Juillet 1843, les termes dus ces époques et fait immédiatement le dépôt de la quittance seront considérés comme usant de la faculté laissée par le paragraphe précé dent et astreints la bonification de l'intérêt de quatre pour cent. Au nombre des publications de mariages affichées en ce moment I Hôtel-de-Ville de Bruxelles, on remarque celle de M. Etienne- Noël chevalier de Sauvage, ancien ministre de l'intérieur, actuellement président la cour de cassationavec M'"9 Marie-Louise-Joséphine Sauvage, veuve il Emile-ThéoJore-Nicolas Hen- nessy. Dans la nuit du lr au 2 Avril, des voleurs se sont introduits dans l'habitation de M. Auguste Puissantancien représentant demeurant Jumet. Après avoir fracturé la persienne de la fenêtre du cabinet particulier de l'ex-député, ils ont forcé un secrétaire et ont enlevé une somme de 500 francs environ, sans qu'ils aient été entendus de l'intérieur. Une cave liqueurs qu'ils avaient emportée a été retrouvée ouverte dans le bois de Notre-Dame. «astgxiaj-i Un arrêté royal du 31 mars porte: la pre mière session ordinaire du jury d examen de l'année 1843, est prolongée pour la section de Philosophie et Lettres, jusquau 27 avril pro chain inclusivement, pour la section des Sciences, jusqu'au 9 avril prochain inclusive ment, pour la cection de Candidature en droit jusqu au 17 avril prochain inclusivement, pour la section de Doctorat en droit, jus quau 8 avril prochain inclusivement, pour la section de Doctorat eu médecine, jusqu'au 16 aviii prochain inclusivement. On écrit d'Anvers, 5 avril: Nos bassins présentent en ce moment un mou vement extraordinaire, par le grand nombre de navires en chargement et déchargement mal heureusement plusieurs navires seront encore retenus de 4 3 jours avant de pouvoir dé charger, par suite de |a pénurie d employés; nous observerons que ce manque d employés provient en partie de ce que I on en désigne trop pour un seul uavire et surtout pour les bateaux vapeur. pendant plus de dix ans. Peu de passions résistent une pareille épreuve. Celle de Marcel se réveille néanmoins après celte longue absence, dans toute sou ardeur, et c'est pour se venger de la mal heureuse Laure, laquelle il ne peut pardonner d avoir consenti se marier, au lieu de prendre le voile comme elle le lui avait pro mis. Il punit, en laviiissant, celte femme dont il s'était éloigné volontairement. Le noble caractère que nous avions admiré chez Marcel ne comporte pas une vengeance aussi lâche, il faut eu con venir aussi Laure ne peut-elle survivre sa honte et c'était vrai ment le seul moyeu qui lui restait de ramener encore l'intérêt sur ses souffrance?, L auteur peint ses derniers moments d'une manière Louchante. Une fièvre incessante consuma lentement la jeune femme pendant cette longue maladie, où les forces physiques furent la proie des forces morales, une particularité frappa douloureuse- ment sa famille, ce fut l'obstination de Laure fixer constam- ment ses regards sur un bouquet d immortelles (dernier souvenir de Marcel), déposé sur un guéridon au pied de son lit elle ne les en détournait que lorsque ses yeux éblouis et enflammés par une contemplation continuelle, n avaient plus la force de distinguer nettement mais elle les ramenait bientôt. On avait remarqué l'émotion cruelle qu'éveillait chez la malade la vue de ces fleurs, et on avait cherché les faire disparaître; mais Laure avait exigé impérieusement que 1 on replaçât le bouquet sous ses yeux. J>'où venaient ces immortelles qui avait apporté là cette fleur que l'on ne jette que sur les tombes Voilà les questions que l'on s'adressait et auxquelles nul ne pouvait répondre. Les fleurs s'étaient cour- bées, flétries vers leurs tiges, et, comme elles, Laure se courba, mourante, vers la terre. Lorsqu'elle comprit que sa dernière n heure de cette yie était yenue, et que l'éternité allait commeu- AFFA1RES DE SUISSE. Les correspondances que nous avons déjà tlo n nées contenaient les nouvelles du théâtre de la lutte, les plus récentes qui soient arrivées par les voies ordinaires; mais on a su voir dès hier, par le télégraphe, que les réfugiés lucer- nois, entrés le lr avril au matin sur le territoire de Luccrneavaient dépassé Surzée le jour même, et se trouvaient ainsi moins de cinq lieues de Lucerne. Dans la journée, le bruit a couru que le gou vernement avait été informé que les troupes de Lucerne, soutenues par des'renforts arrivés des cantons jvrimitifs, avaient repoussé les réfugiés; mais que ce mouvement des vieux cantons avait déterminé 1 intervention de Berne et des autres cantons libéraux. Il en résulterait que la guerre civile serait au moment de s'étendre toute la Suisse. Le gouvernement est plus bref dans les in fo l imitions qu'il donne ce soir il se borne faire publier les lignes suivantes, qui ont un caractère plus décisif: La Gazette nationale Suisse annonce l'en trée des corps-francs Lucerne, après une lutte très-acharnée. Cet événement aurniteu lieu dans la soirée du lr. Des lettres de Bàle confirment cette nouvelle. Voici ce qu'on lit, entre autre, dans une correspondance Le bruit s'est répandu aujourd'hui que le gouvernement avait reçu la nouvelle de la prise de Bâle-ville et de Berne par les radicaux.suisses. H paraît que les réfugiés et les corps-francs- se sont présentés le lr avril au matin, devant Lucerne, où ils ont été accueillis coups de fusil. Deux tentatives faites par eux pour forcer 1 entrée de la ville auraient d'abord été repous sées mais quelques heures après, les assiégeants, croyant avoir amené les assiégés capituler, seraient entrés librement dans les faubourgs mais là, ils auraient été reçus tout à-coup par une mitraillade terrible qui leur aurait tué de 800 1,000 hommes Toutefois, après celle furieuse attaque et celte perle énorme, qui est probablement exagérée, les corps-Iran es seraient restés maîtres de la ville. Les dernières dépêches arrivées de Suisse ont démenti la nouvelle de Feutrée des corps-francs dans Lucerne. Il paraît au contraire quils ont été repoussés après avoir éprouvé une perle considérable. Les assaillants, après avoir été repoussés deux fois, étaient déjà entrés très- avant dans la ville, lorsque les Lucernois ont reçu mille hommes de renfort envoyés par les petits cantons catholiques, et ces troupes fraî ches ont facilement repoussé les radicauxex- '-!» cer pour elle, ayant fait approcher autour de son lit ses parents et son mari: Je désire, leur dit-elfe, qu'une pierre isolée, sans in- scription, sans nom, marque pour vous seuls la place où reposera mon corps. Pourquoi ce désir étrange? s'écrièrent-ils tous, affligés et surpris. La mourante hésita longtemps, mais sentant enfin la mort s'approcher, elle senlr'ouvrit uue dernière fois ses lèvres blanches et sèches, et murmura avec une énergie com- primée par l'atteinte mortelle, ces paroles Parce qu'il y a au monde un homme auquel j'ai donné le droit de Venir jeter sou mépris sur ma tombe Laure expira, son dernier regard, lumi- neux comme un rayon du jour, pénétrant dans les ténèbres,S'était porté sur les immortelles qui, par une bizarrerie du hasard, se trouvèrent penchées vers le lit de la morte. Les remords de Marcel et la façon dont il les exprime, le réhabi litent aux yeux du lecteur, qui ne ferme point le livre sans émotion ni sans regret. N oublions pas de citer uu épisode fort touchant in titulé Sœur Thérèse c'est uue aimable et gracieuse peinture de toute 1 abnégation dont uu cœur de femme est capable pour l'objet aimé ici il va j.usqu'au sacrifice de son amour, ce qui pourra sembler encore un peu exagéré; mais c'est si bien amené, qu on admire Sœur Thérèse comme uue sainte, tout en jugeant impossible de l'imiter. M. P non on nous promet un troisième roman que celui-ci fera désirer. Un style élégant et animé distingue tout ce que nous avons vu de lui; si sa trop grande facilité et la vivacité de son imagina tion l'ont parfois entraîné au-delà des limites du vrai l expérienco en donnant plus de sang-froid son talent d'observation et plus de justesse son coup-d'œil, lui apprendra se montrer plus ménager de qualités que bien peu d'écrivains possèdent comme lui en excès et qui deviendront brillantes encore par une plus sage distribution. L. M.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2