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«lire que le devis estimatif de M. l'ingénieur Hau-
leur est beaucoup moins élevé que le premier devis,
dressé par les ingénieurs envoyés par M. l'ingénieur
en cliei De broc k.
M.Cassiers.— «11 est égalemenlà ma connaissance
que des interruptions fréquentes ont lieu dans la
navigation des deux Flandres. Ces interruptions
sont dues ordinairement aux travaux a laire aux
canaux. H me semble que si on interrompait la na
vigation tout entière, afin de réparer les canaux si
multanément, on n'aurait pas l'inconvénient de voir
la navigation interrompue tantôt sur un point,
tantôt sur un autre, car lorsque la navigation n'est
pas ouverte partout, il faut bien que les bateliers
s'arrêtent quelque part. Je demanderai donc M. le
commissaire du Roi s'il ne serait pas possible d'exé
cuter simultanément tous les travaux nécessaires,
parce qu'alors l'inconvénient que je signale serait
tout fait écarté.
M. le marquis de Rodes. Je viens appuyer
avec force les observations très-judicieuses de mes
honorables collègues, MM. Malou et Cassiers.
Le mal qu'ils signalent est beaucoup plus grand
qu'on ne se l'imagine; et présent que le gouverne
ment a repris les rivières,c'est le moment opportun
d'y porter un remède efficace. L'irrégularité dans
les travaux de dévasement et réparation des ponts,
quand ils ne se font pas simultanément dans les
deux Flandres, porte le préjudice le plus grave la
ovince du flainaut pour la navigation des char-
ns et de la chaux.
Jadis les provinces faisaient exécuter les travaux,
comme et quand elles le voulaient. Il y avait des ces
sations de navigation continuelles. Je réclame donc
que les travaux, dans les diverses provinces, se
lassent simultanément pour ne pas interrompre la
navigation inutilement divers intervalles.
Mardi, 15 du courant, 2 lj2 heures de re
levée, aura lieu par les soins du bureau de
bienfaisance de celte ville, au local de ses
séances une distribution de pain.
Ce secours inattendu pour les pauvres de celle
ville, est dù la générosité de notre garnison
qui a donné une nouvelle preuve des sentiments
d humanité qui l'animent, en ouvrant une sous
cription dont le produit a fourni l'adminis
tration charitable, les moyens de soulager encore
la misère de ses administrés, tant aggravée par
les rigueurs de l'hiver.
MJCgHg»
Voici les réflexions que fait 1Impartial de
Brugct sur l influence que l'échec essuyé par
les corps-francs est de nature exercer sur le
libéralisme
La défaite des corps-francs qui ont marché
contre Lucerne doit-elle être considérée comme
un échec pour les principes libéraux que nous
professons? Nous ne le pensons pas. Nos opinions
sont connues nous sommes partisans de la lé
galité. Le triomphe définitif de nos idées, s'il
devait être amené par la violence, nous paraîtrait
un malheur aussi refusons-nous d admettre
que nos principes soient solidaires de toutes les
entreprises dans lesquelles peuvent se précipiter
des hommes généreux mais imprudents, qui
d ailleurs pour agir n'ont recevoir de nous
ni ordres, ni conseils.
w 1 - tl!
caché est un voleur, un assassin, il n'est pas possible d'en douter.
Mme Aubry n'a aucun secours, aucun protecteur immédiat espé
rer. Elle n'attend pas son mari avant huit heures du soir, et il n'est
encore que huit heures et demie. Que décider? que faire
Mne Aubry n'avait pas jeté un cri elle n avait pas quitté sa
chaise. La servante, très-probablement, n'aurait pas conservé la
même impassibilité. Le voleur, selon toute apparence, comptait de
meurer là, pour n'eu sortir qu'au milieu de la nuit, el s'emparer de
la somme rapportée par M. Aubry. Mais se voyant découvert, et
n'ayant faire qu'à des femmes, il ne manquerait pas de quitter
dès ce moment sa cachette, et d'acheter leur silence par leur mort.
Puis, qui sait si la servante elle-même n'est pas la complice de cet
homme Quelques sujets de défiance, que MmC Aubry avait jus
qu'alors rejpoussés, viennent dans cet instant se retracer son esprit
avec plus de force. Toutes ces réflexions lui avaient demandé moins
de temps qu'il ne nous en a fallu pour les écrire.
Sur-le-champ elle a pris son parti. Sous un prétexte quelconque,
elle fera sortir la servante.
\'ous savez, lui dit-elle, sans que sa voix fût le moins du
inonde altérée, vous savez ce mets que mou mari préfère. Il serait
bien aise, je crois, qu'on y eût songé aujourd'hui pour le souper:
j'avais oublié de vous le dire. Allez vous en occuper, allez tout de
suite, et mettez-y tous vos soins»
On ne peut.se le dissimuler, les corps-fia nos
ont été battus parce que la force morale leur a
manqué: et la force morale leur a manqué parce
que leur entreprise n'était pas moins illégale
que leur formation. Nul ne déplore plus que
nous les progrès de l'esprit jésuitique dans les
cantons catholiques de la Suisse et l'appel fait
la compagnie de Jésus par le gouvernement
de Lucerne; mais nous croyons aussi que la
guerre civile ne résoudra pas les questions qui
agitent aujourd'hui la république helvétique.
Sur toutes les prises d'armes et les faits d'in
surrection qui peuvent avoir lieu, n'importe
dans quel pays, nous nous réservons la liberté
de nos opinions; nous n'avons pas formuler
d'avance un jugement absolu. Nous dirons ce
pendanten vue des circonstances présentes,
qu'une fois en possession d'une constitution qui
consacre l'égalité devant la loiqui garantit la
liberté de la presse el la liberté de conscience,
des citoyens ne peuvent plus avoir recours
l'épée pour trancher les questions qui les divi
sent. De tous les maux que le jésuitisme traîne
sa suite, le plus grand serait sans contredit
l'impossibilité de le repousser autrement que
par les armes.
Mais nous sommes intimement, profondé
ment convaincus que la presse, armée des seules
forces de la raisonsuffit pour faire triompher
la vérité. Cependant, nous le reconnaissons
sans difficulté, dans notre manière de voir, nous
ne pouvons avoir raison qu'à une condition, et
cetle condition est essentielle, c'est que la li
berté de parler el d'écrire soit réelle, c'est que
les droits des citoyens ne soient pas rendus il
lusoires. c'est que le gouvernement réalise la
pensée libérale de la loi, c'est que la pratique
ne fasse pas mentir la théorie constitutionnelle.
Que nous importe la liberté de la presse sinu
lieu de discuter avec iîous loyalement et de nous
combattre au grand jour, on nous attaque par
de sourdes manœuvres, abusant, pour nous
réduire au silence, d'une autorité qu'on vou
drait peut-être nous voir moins respecter? Que
nous importe la liberté d'enseignement, si une
classe de citoyens, en 'vertu d'un principe con
traire la constitution, prétend qu'à elle seule
appartient la mission d'enseigner et fait si bien
qu elle ne nous laisse plus qu'un droit mensonger
et dérisoire? Que nôus importe le droit de
nommer nos représentants, si nos curés et nos
vicaires viennent domicile nous signifier le
choix de nos évoques, nous mettant ainsi dans
l'alternative ou d'abdiquer nos prérogatives de
citoyens ou d'exciter contre nouspar notre
insoumission, la dangereuse inimitié du parti
clérical Que nous importe enfin la mise en
scène du gouvernement représentatif, si la réa
lité nous manque, si des chambres sans énergie,
sans esprit de conduite, n'enfantent que des
ministères égoïstes obligés, tous les jours de
marchander leur vie, avec la plus ignoble des
puissances, avec l'intérêt personnel?
Nous travaillons donc avec patience, avec
courage, faire pénétrer dans toutes les inlelli—
Mais, répond la servante, Madame n'a-t-eile point besoin de
moi ici, comme l'ordinaire
Non, non. Je ferai tout moi-même. Allez, Monsieur serait
mécontent, j'en suis sure, si, au retour d'une longue course, par un
si mauvais temps, il ne trouvait pas un souper de son goût.
Après quelques lenteurs, qui redoubleut chez M,nc Aubry une
anxiété qu'elle est obligée de contenir, la servante quitte la chambre.
Le bruit de ses pas se perd dans l'escalier. Mm« Aubry se trouve
seule avec sou enfant, et avec ces deux pieds sortant demi de l'om
bre et immobiles leur poste.
Elle était restée près (le la cheminée, toujours tenant sou enfant
sur ses genoux, continuant lui adresser presque machinalement
des paroles caressantes, tandis que ses yeux ne quittaient pas la
terrible vision. L'enfant criait, pressé par le sommeil. Mais le ber
ceau était près de l'alcôve, près des deux pieds menaçants. Comment
oser en approcher, grand Dieu
La jeune mère fit sur elle-même un violent effort.
Allons, viens, mon enfant, dit-elle.
Elle se lève avec sou fils dans ses bras. Se soutenant peine sur
ses jambes qui fléohisseut, elle se dirige vers l'alcôve. La voilà tout
près des pieds du voleur. Elle place l'enfant dans son berceau, tou
jours le caressant de sa voix maternelle, dont elle cherche cacher
les frémissements. Elle se met le bercer aux accents de la chanson
gences l'esprit libéral de nos institutions,
former nos mœurs politiques, surtout inspirer
assez de confiance aux plus timides, pour qu'ils
osent suivre leurs propres lumières et user de
leurs droits politiques, avec indépendance. Nous
avons foi dans l'action lente, mais irrésistible
de la presse et notre position nous paraît inex
pugnable. Eu effet, nous ne combattons pas
pour conquérir nous possédons et nous pos
sédons légitimement; le droit est pour nous!
Nos adversaires n'ont qu'un moyen de neutra
liser chez nous les effets de la liberté, c'est de
fausser nos institutions et ils y travaillent avec
une habileté elune persévérance que nous avons
signalées depuis longtemps. Mais vainement ils
s'efforceront de déplacer la question qui nous
divise, d'attirer notre attention ailleurs, de pré
senter sous un faux jour notre désaccord, nous
ne prendrons pas le change ni le public non
plus. Tant que par un énergique effort le corps
électoral ne nous aura pas tirés de l'ornière où
nous sommes embourbés nous ne cesserons
d élever la voix pour indiquer le point où est le
véritable danger de la situation.
Peut-être notre amour-propre nous fait-il
illusion; mais quelquefois nous sommes tentés
de croire que les attaques toutes spéciales dont
nos cléricaux nous honorent, prouvent que nous
avons trouvé le côté faible de leur stratégie.
Courage, donc! résignons-nous la colère des
rétrogrades pour mériter l'approbation des
hommes modérés, des vrais citoyens, des amis
sincères de la liberté, n
A en juger d'informations qui nous sont par
venues la question de notre chemin de fer
serait plus près qu'on ne le pensede recevoir
une solution définitive. Nous attendons des
renseignements plus précis, pour nous pro
noncer explicitement. Puisse-t-il ne pas y avoir
là-dessous quelque flouerie électorale
On nous mande de Gand que Jean Ruys,
l'assassin du curé de Rooborst, y a été arrêté
dans la journée d'avanl-hier.
Depuis le mois de Juillet 1844, la fièvre
ravage la colonie de Santo-Thomas qui se com
pose aujourd'hui de trois établissements Sau-
to- I bornas, Ste-MarieetSt-Marcelin: ce dernier,
en face et en vue de Sanlo-Tbomas l'autre
côté de la baie. A la mi-décembrele nombre
des décès de colons montaient 147 dans San
to-Thomas mêmeet 80 sur la rivière Mon-
tagua, où uu certain nombre de colons cultiva
teurs étaient allés s établir pour défricher leurs
lots de terre. Ainsi le quarl environ de tous les
Européens arrivés la colonie avait succombé
la fièvre en cinq mois de temps.
L'épidémie était si générale, que l'on trouvait
peine chaque jour deux trois hommes assez
valides pour enterrer les morts. La même diffi
culté se présentait pour les travaux les plus
indispensables de la communauté. Pour faire le
pain, par exemple, il faillait mettre l'œuvre
qu'elle redit comme chaque soir.
Tout eu chantant la douce et monotone complainte que ses lèyres
articulent par la force de 1 habitude, elle songe qu'un poignard est
là qui pourrait la tuer sans secours, sans défense.
Enfin l'enfant s'est endormi. Aubry revient se rasseoir près
de la cheminée. Elle ne sortira pas de celte chambre ce serait ex
citer les soupçons du voleur et de la servante, sa complice peut-être.
Et puis, Mm- Aubry veut rester près de son enfant. Ce n'est pas sur
une telle victime que le malfaiteur ferait tomber ses coups; n'im
porte, elle ne saurait se résoudre le quitter.
La pendule ne marque encore que sept heures. Une heure encore,
une heure, jusquà l'arrivée de M. Aubry! Les yeux de la jeune
femme sont attachés par une sorte de fascination sur les deux pieds,
qui sont une permanente menace de mort. Un profond silence règne
dans la chambre. L'enfant dort paisible. Sa mère, les mains croisées
sur ses genoux, les lèvres entr ouvertes, les yeux fixes, la poitrine
oppressée, est immobile comme une statue.
De temps eu temps uu bruit se faisait entendre au dehors, dans le
jardin. Ce bruit, celait pour Mrae Aubry un rayon d'espoir: cçtait
son mari; c'était la délivrance! Mais non! plus rien! Elle s'est
trompée. Pas d'autre bruit que la pluie, le vent, les arbres qu*
viennent balayer le mur. Il semble que la malheureuse femme soit
seule dans le mondej tant le silence est profond et morne. Quel