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Nouvelles diverses.
comme on le pouvaitles premiers venus que
la fièvre quittait un instant, et sans pouvoir
s enquérir s'ils connaissaient ou non les procédés
ordinaires de la boulangerie.
En décembre, l'épidémie commençait di
minuer d'intensité. Beaucoup de colons étaient
convalescents, mais il n'y en avait encore aucun
de parfaitement guéri.
Un ouvrier, attaché la station du chemin
de fer de Brugess'est brûlé la cervelle hier
9 heures du soir.
Cet individu qui donnait depuis quelques
jours des signes d'aliénation mentale, avait
acheté le pistolet deux heures avant le suicide.
Le prix moyen du froment vendu sur les
marchés régulateurs du royaume, du lundi 31
mars au samedi 3 avril, est de 17 fr. 57 c. et
celui du seigle 11 fr. 26 c.
Comparativement la semaine dernière il y
•a diminution sur le froment de 40 c. et sur le
seigle de 2 c.
Il a été vendu 8,712 hectolitres de froment,
•et 4,081 de seigle.
AFFAIRES DE SUISSE.
Le grand conseil de Lucerne, après avoir
•entendu un i appoi t sur les derniers événements,
a pris connaissance d un projet de décret d am
nistie. Ce décret fourmille d'exceptions une
•commission a été nommée pour 1 examiner. On
a mis les prisonniers dans l'église des Francis
cains et des Jésuites. Le colonel Rolhpeilz et le
docteur R. Sleiger sont au secret. Mercredi
dernier on a apporté dans la ville tout le butin
fait sur les insurgés. Les Lucernois et les volon
taires blessés ont été placés dans l'hospice civil.
En généralle langage des journaux suisses
•de toutes les opinions, est convenable. Ils dé
plorent le combat du 31 mars comme un dé
sastre national et en appellent la générosité
du vainqueur. Une feuille officiellela Gazelle
■dEtat fait seule exception. Elle raconte avec un
cynisme incroyable le nouvel et sanglant épi
sode de celte guerre civile. Voici comment la
■Gazelle d, État finit son chant de triomphes:
Plusieurs centaines d ennemis sont tombés
le nombre des prisonniers dépasse mille, parmi
lesquels une foule de messieurs bien habillés;
le colonel Rolhpletz a été pris Surzée, le bu
tin est Irèfc-considérable. Les prisonniers ont été
amenés Lucerne l'irritation des peuples et
des troupes est grande contre les corps-francs,
mais le bruit quon en avait fusillé, est faux,
quoique la loi de la guerre eût sans doute per
mis de ne pas les faire prisonniers. Dieu a veillé
sur le peuple lucernois; deux dignes journées
honorent son histoire il a purgé son sol et celui
de la Confédération sa liberté et son indépen
dance sont inébranlables.
Mais il est un point sur lequel toutes les opi
nions s'accordent: tout le monde, en Suisse,
repousse avec une égale énergie la pensée de
l'intervention étrangère.
siècle, que chaque minute
Ciel voici les deux pieds qui remuent
L'homme va-t-il sortir de sa retraile? Non; ce n'est qu'un léger
inouvcmcnt/sans doute involontaire, pour se délasser d'une position
trop gêuaute. Les deux pieds ont repris leur immobilité.
Le tintement de la pendule résonne. Mais un second coup ne suit
pas le premier. Sept heures et demie seulement! et encore cette
pendule avance!
Oh! que d'augoisses! que d'ardeqtes prières élancées vers Dieu,
durant celte atteste mortelle! Mme Aubry prend sur sa cheminée
un livre de méditations religieuses. Elle essaie de lire vain effort
A tout moment ses yeux quittent la page. Les deux grosses semelles
clous ne sont-elles pas là, là toujours; sous le lit!
Mais une pensée, qui la glace comme un fer aigu, traverse l'ima
gination de la pauvre femmç. Si son mari n'arrivait pas! le temps
est bien mauvais. 11 a des pareils daus le bourg où ses affaires l'ont
appelé. Peut-être 1 aura-t-on engagé ne pas se remettre eu roule,
la nuit, avec des valeurs considérables; peut-être aura- t-il été obligé
de céder, comme il lui est arrivé déjà, eu pareil cas, des invitations
pressantes, une violence amicale dont sa femme u aurait pas lieu
de s'étonner. Dieu! s il ne venait pas ce soir!
Huit heuresont sonné: personne! La supposition dont nous venons
de parler prend, dans l'esprit de Aubryune probabilité de
Le Courrier Suisse s'exprime ainsi
Ce que tous les partis accordent mainte-
nant, c'est limminence de 1 intervention des
étrangers En présence de ce péril contre le-
quel nous avons prolesté et nous prolesterons
toujours,, contre lequel la Suisse a besoin de
toutes ses forces et de toute son énergie, on
verra, ij faut le croire, la rancune et la pas-
sion fair^ place la réflexion. Toute tentative
de continuer la guerre civile dans la Cotifé-
dération serait l'abandon de la commune
pall ie, une trahison envers la Suisse.
Le conseil d Etat de Genève n'est pas moins
explicite. Dans une proclamation aux Génevois,
il s'écrie
Continuons nous rallier autour de la lé-
galité, et l'étranger comprendra que, quelque
agitée que puisse être la vie d'une république,
le concours de tous les citoyens n'est pas im-
puissant pour dissiper les orages passagers et
ne ferait pas défaut pour résister des prê
te tentions qui porteraient atteinte notre in-
dépendance nationale.
Les correspondances de Bàle révèlent un fait
grave une association d'incendiaires s'est or
ganisée dans le canton et s'en prend parliculiè-
inent aux maisons de ceux qui ont des relations
avec les Jésuites.
Le conseil d'Etat de Bâle, par suite de l'agi
tation qui règne dans plusieurs cantons, a pu
blié un arrêté sur rétablissement d'une garde
bourgeoise destinée maintenir l'ordre et la
sûreté dans la villeet veiller sa défense.
Tous les bourgeois et habitants en état de porter
les armes, depuis lâge de 18 52 ans, sont as
treints en faire partie.
La nouvelle église catholique allemande fait
des progrès la Gazette de Silésie publie une
liste de 89 localités qui ont adhéré aux réformes
proposées par le prêtre Bouge.
La Gazelle de Magdebourg annonce qu'à
Berlin, Bouge a été reçu en audience particu
lière par le ministre Eiçhhorn, ainsi que par le
premier bourgmestre et qu'il a été présenté au
prince de Crusse. Enfin dans un banquet qui
lui a été offert, le 2. Magdebourg, par plus rie
200 personnes, il a fait connaître les dispositions
bien veillantes du roi son égard.
Le Journal de Francfortde son côté, dit
que Bougea baptisé, le 31 mars, Berlin, un
enfant d une famille distinguée et que celte cé
rémonie a acquis de l'importance par la présence
du prince royal de Crusse, qui a permis sa pro
tection personnelle Ronge et sa nouvelle
église.
Un banquet, présidé par le second bourg
mestre de Berlin, et une coupe d argent ont été
offerts Ronge par cent habitants de la capitale
de la Prusse.
On écrit de Breslau, 1er avril
La partie orientale de notre ville et des fau
bourgs présente un aspect désolant. Aussi loin
que le regard peut porter on n aperçoit que de
plus en plus effrayante. Aptes deux heures d un pareil .supplice, la
malheureuse femme, souteuue jusque-là par 1 espoir d'un secours
prochain, sent que son courage etsesfoices vont défaillir. Elle n'ose
plus maintenant mesurer sa position.
Soudain un bruit retentit sous les fenêtres. Madame Aubry prête
1 oreille. Elle craint de se confier un espoir déjà si souvent trompé.
Mais non! celle fois ce n'est pas une erreur. La porte de la maison
roule sur ses gonds et retombe pesamment; un pas bien connu se
fait entendre dans i'tscalier la chambre s'ouvre; un homme paraît,
un homme grand et vigouieux. C'est lui! c'est lui! Dans ce moment
M. Anbry, eût-il été le moins gracieux des époux, aurait pris, aux
yeux de sa femme, toute la beauté, toutes les perfections imagina
bles. Il ne s est donné que le temps de poser ses pistolets, de quitter
sou manteau imbimé de pluie. Heureux de revoir ce qu il a de plus
cher au monde, il tend les braS sa femuie qui s'y précipite convul
sivement. Mais reprenant tout son calme,sans dire un mot, elle pose
un doigt sur ses levres, et de l'autre maiu, elle montre sou mari les
deux pieds qui se croieut invisibles.
M. Aubry n'aurait pas mérité d être le mari de sa femme, s'il
avait manqué de décision et de sang-froid. D'un geste, il lui fait
enteudre quil sait comment agir.
Pardon,-dit-il, ma bonne amie, mon portefeuille que j'ai laissé
en bas! Je vais le chercher, et je reviens.
l'eau et de la glace. Tous les bois des magasins
de bois de construction situés près de la ri
vière, ont été emportés. Le pont qui conduit
la cathédrale a été également emporté. Sur
plusieurs points les digues ont été détruites. Le
pont d'Ohlau a eu le même sort; une voilure
deux chevaux qui passait sur le pont au mo
ment de la catastrophe a disparu dans les eaux.
A Barby 120 chevaux ont péri dans les eaux
débordées de l'Elbe et de la Saale. A Dresde
une maison entière, emportée par les flots, est
venue s'échouer contre le pont. On y a trouvé
un cercueil renfermant un cadavre, et sur une
table des galeaux et du vin préparés pour le
repas des funérailles, comme c'est l'usage dans
plusieurs parties de l'Allemagne. A Pillnitz plu
sieurs habitations sont venues également s'abat
tre sur le pont, l'une d'elles est en ce moment
sec. On y a trouve tout sod mobilier fort peu
endommagé.
On écrit de Mayence, 4 avril
Le Rhin a repris son niveau normal et le pont
sera rétabli dans sa journée de dimanche.
Ou écrit de Brème, 2 avril
D'après les renseignements que nous avons
reçu aujourd'hui, le nombre des maisons em
portées la suite de la rupture de la digue, est
de quarante-deux, parmi lesquelles trois grands
bâtiments. Heureusement le chiffre des victimes
n'est pas aussi considérable qu'on l'avait craint
d'abord. Deux hommes, une femme et trois
enfants sont les seuls qui ont péri dans le sinis
tre. C'est grâce aux promptes mesures prises
pour porter secours aux personnes en danger,
qu'on n'a pas eu de plus grands malheurs
déplorer. Des embarcations ont été envoyées
dans toutes les directions pour recueillir les
habitants des maisons détruites. Ces malheu
reux ont été logés, les uns dans la caserne, les
autres dans les établissements publics. On a
envoyé également des barques avec les provi
sions daus tous les villages environnants, qui
sont devenus autant d îles.
On a reçu de Londres des nouvelles de
Buenos-Ayres jusqu'au 23janvier. Les journaux
de celte ville publient in extenso le discours
prononcé par Rosas l'ouverture de la session
législative de la république Argentine. Le dic
tateur n'épargne pas, dans sa harangue, les
puissances étrangères. Il tance sévèrement la
politique du gouvernement britannique dont
le représentant, le commodore Purviss'est
montré hostile aux intérêts de Buenos-Ayres.
Aussi le représentant de Bosas près la cour de
Saint-James est chargé de demander réparation
pour la prolongation de la guerre, par suite de
I action de cette influence. La France elle-même,
malgré ses efforts pour conserver une stricte
neutralité, n'est pas mieux traitée par le dicta
teur. Enfin le gouvernement des Etats-Unis a
eu aussi le malheur de blesser Bosas et il exprime
sou mécontentement en termes non équivoques.
Le dictateur parlant de la situation intérieure,
assure qu elle est aussi florissante que les cir
constances peuvent le permettre.
L'absence de M. Aubry ue dura pas deux miaules. Il rentre,
tenant un pistolet. Il examine t'amorce, s'approohe du lit, se courbe;
puis de sa main gauche il saisit I un des deux pieds 1 index de sa
main droite reste posé sur la détente de son arme.
Tu est mort,si tu résistes! crie-t-il d'une voix de tonnerre.
Le quidam auquel appartenaient les pieds, ne se soucie pas de hasar
der l'épreuve. Ou voit apparaître, aiusi trainé par la jambe jusqu au
milieu de l'appartenieut, un individu de fort mauvaise mine, et
s'applatissau l devant I e pistolet braqué sur son crâne. Fouillé l'in
stant, ou trouve sur lui un poignard soig neusement aiguisé. 11 cou-
fesse Ses intelligences avec la servante, qui l'avait averti que cette
nuit même, une riche proie l'attendrait. Il ne restait plus qu livrer
l'un et l'autre la justice. Mra* Aubry demanda leur gràoe sou
mari. Mais l'intérêt public parlait plus haut que la pitié.
Peudaut tout ce temps, leufaut, daus son berceau, ne s était
réveillé qu demi.
Quaud M. Aubry eut entendu le récit de ce qui s était passe:
Je ne le savais pas tant de courage!... dit-il sa femme en
l'emhrassaut.
Mais, malgré toute sa bravoure, M™" Aubry, saisie le soir même
d'une violente crise nerveuse, fut, peudaut plusieurs jours, malade
de son héroïsme. th. muret.
(Quotidiênnt).