traiter des questions, qu'il ne lui appartient pas de décider. Décidément M. le comte de Mérode ambi tionne la réputation du plus mirobolant loustic de tous les parlements présents et passés. Chaque fois que cet honorable daigne intervenir dans une discussionil est certain de désopiler la rate tous nos députésqui n'ont pas loujoursl occasion de rire de bon cœur. Un succès d hilarité attend d'ordinaire M. de Mérode. soit qu'il compare la chambre une volière et ses collègues une troupe d'oisons ou d'oiseaux soit qu'en ma tière plus sérieuse il veuille n'ouvrir les rangs du corps d'officiers, qu'à ceux, qui au lieu de science, n'auraient que des blasons offrir. Toujours est-il que M. de Mérode est ministre d'état et que s'il fallait prendre au sérieux ses saillies souvent déplacées, le gouvernement qui déjà a fait quelques pas en arrière vers l'an cien régime se bâterait de nous faire jouir de la belle administration dont jouissaient nos ancêtres, mais qui déplairait souverainement la société telle qu elle est constituée mainte nant. Des conseillers comme M. de Mérode sout dangereux, ils gâtent tout ce qu'ils louchent. Cependant nous lui devons des éloges pour une idéequi se trouve en germe, dans lediscours de M. de Mérode sur le projet d'organisaliou de l'armée. Dans le sermon prêché par lui celte occasion, cet honorable a voulu qu'on mo ralisât davantage l'armée; défense devait être faite de jurer sous peine disciplinaire, etc., etc. Mous croyons que la prochaine fois il nous annoncera gravement qu'après en avoir conféré avec les évêques réunis en synode, l'épiscopat pour régénérer moralement 1 armée par l'exem ple, a décidé qu'on lèverait quelques régiments parmi les bons moines des 500 couvents quiem- bellisent la Belgique. Nous aurons un régiment de capucins, un de récollels, un d'augustius, et ainsi de suite. Nous croyons que c'est le meilleur mode de moraliser l'armée d'après les idées de M. de Mérode et nous admirerons en outre quelques régiments composés Je farouches fa natiques qui permettraient l'épiscopat de relever la douce Inquisition, puisqu'on est en train de nous doter de tant de belles choses. Nous avons le plaisir d'annoncer que pour activer dàutaut plus vivement l'examen des quatre projets de loi portant concession des chemins de fer démandés par des compagnies, la Chambre, après une courte discussion, vient de les renvoyer la section centrale qui s'est occupée de la convention des chemins de fer de l'entre-Sambre et Meuse. M. le ministre des travaux publics doit pré senter, sous peu de jours, la chambre, qua tre projets de loi autorisant la concession des chemins de fer de Liège Namur de Mons sa mauvaise humeur qu'il n'eu parût quelques indices sur sou visage. Le vieillard n y prit pas garde-, il chargea tranquillement sa pipe et l'alluma. Cependant, pour la seconde fois, la clochette venait de se faire entendre, presque aussitôt ou entendit les pas d'un cheval dans la cotir; et les chiens se mirent aboyer avec force» Ah! ah! maître Woerden; au bruit que fout les chiens, je présume que c'est quelque étranger qui nous arrive; Guillaume, voyez cela. Le jeune homme s'approcha de la croisée. Père, c'est un cavalier de la milice! Un cavalier de la milice?.. Que me veut-on? A ce moment, la servaute entra, et remit uns lettre au vieillard celui-ci jeta d'abord les yeux sur le cachet. Gouvernement provisoire! s'écria-t-il. Et son visage s altérant tout-à-coup, revêtit l'expression d'une profonde inquiétude. Maître Woerden déchira vivement l'enveloppe, déplia la lettre et la lut. Guillaume suivait avec anxiété les mouve ments de son père; mais il se rassura bien vite; car la physionomie du vieillard reprit presque aussitôt toute sa sérénité. C'est fort bien; j'accepte, dit enfin Woerden. Puis, ayant passé la lettre son fils, il se mit refléchir. Le jeune homme parcourut d'un coup d œil; c'était une demande de quatre cents milliers de harengs livrables dans un mois au gouvernement pour la subsistance de l'armée fiauçaise» Guillaume, s écria tout-à-coup le vieillard en sortant de sa Manage; de Jemeppe Louvajji et d'Ypres Courtrai. par Menin. Ces 4 chemins sont sou missionnés par des compagnies anglo-belges. On écrit de Menin, 12 avril La société de Guillaume Tell, secondée par une administration municipale qui cherche toujours le bien-être de sa cité, sa prospérité, ses agréments, voulant laisser un souvenir du rable de sa courtoisie, vient de décider qu'elle donnerait un tir la perche comme jamais au cune ville du royaume ni de France n'a donné. Le premier prix sera un service en argenterie de la valeur de 1,000 fr. ou 1,000 en or dans une bourse, au choix du vainqueur heureux. Le 2,ne sera une cafetière en argent de toute beauté, de la valeur de 500. Le 3n,e sera un service complet en plaqué d'un fini aussi beau que l'argent, composé de: 2 réchauds, 1 cafetière, 1 sucrier, 1 huilier, 2 moutardiers, 2 salières, le tout renfermé dans line boîte de palissandre. Le 4me sera une cave liqueurs d'un travail merveilleux. Le 5mB sera une médaille en or, de la valeur de 200 fr., en commémoration de ce beau tir. Tous les autres prix seront 50 couverts en argentet 50 bourses avec 10 francs dans chaque. Cinq médailles en vermeil seront données aux sociétés les plus éloignées et celles qui auront la plus belle tenue. Toutes les sociétés du royaume et de l'étran ger seront conviées ce tir remarquable, qui aura lieu en juillet, et annoncé dans les jour naux de Courtrai, Bruxelles, Anvers, Gand. La société voulant faire rappeler les galante ries du 16me siècle, fera donner par quelques sociétés philharmoniques, pendant les deux premiers jours du tir, un concert pour les pau vres de Menin. La plus jolie dame recevra chez elle, comme hommage bien mérité, une parure de deux cents francs, qui ne nuira pas ses charmes. Le Constitutionnel consacre son premier- Paris des réflexions sur laffaire Affenaer Elle renferme, dit-il, des renseignements qui doivent être recueillis. L'existence de la communauté des jésuites en France a de quoi surprendre. Comment! la loi est formelle cet égard un arrêt de la cour loyale, la date de 1U26, lui a donné une nou velle vigueur. Et au mépris de la législation et de la jurisprudence, cet institut s'est installé dans uotre pays. Il ne s'agit point de quelques prêtres vivant en commun et suivant lécart une règle religieuse.C'est un ordre tout entier, ayanlson organisation, sa hiérarchie, son unité. Nous avons parmi nous la compagnie de Jésus. La France n'est qu'une de ses provinces. Un provincial, un procureur, des pères profès, des rêverie, il oie vieut une idée! Tu épouseras la fille de Van Eiburg et tu auras une belle dot: c'est moi qui te le dis! Comment cela, père? Laisse-moi faire. Seulement, comme tous les canaux sont arrêtés par les glaces, tieus-toi prêt, et fais seller deux chevaux demain la pointe du jour. Ce sera fait... Ah! père, que je vous remercie! C est bien, c'est bieu... Eh! tu ue sais pas encore tout ce que tu me dois. Va, Guillaume, continua Woerdeu eu frappant légèrement sur l'épaule de son fils, quand tu seras négociant, aie seulement le génie de ton père!... Le lendemain, en se levant, le soleil trouva les deux voyageurs sur la route qui conduit d'Amsterdam Broek. Les chemins étaient couverts de neige et glissants, les chevaux ne pouvaient marcher qu'au pas: mais le jeune homme supportait ce désagrément avec courage: il allait revoir sa bien-aimée et conclure enfin le mariage qui devait mettre le comble son bonheur. Le vieillard lui-même riait de cette marche pénible, car il tenait beaucoup au fond de son âme ce que son fils épousât une si riche héritière. Ils arrivèrent Broek vers midi; mais ils descendirent de cheval avant d'y entrer, et laissèrent leurs montures dans une auberge, l'accès de ce village étant interdit aux bêtes de somme et aux voitures. Eu effet, le village de Broek jouit en Hollande d'une réputation proverbiale pour sa propreté. Les rues, au lieu d'être pavées, y sont dallées en pierres polies, de diverses couleurs, et disposées en forme affiliés-coadjuteurs composent la milice II y a des maisons de probalion, des novicals des scolasticats. Il faut l'avouer, celte affaire présentait d'ailleurs un spectacle bien singulier. Il s'agit d'une maison ecclésiastique, d'un institut reli gieux, d'un ordre destiné défendre la foi. On ne parle cependant que d'actions métalliques d'Autriche, d'obligations de Naples, d'emprunt romain, de tontines, d'actions de chemin de fer, d'opérations de change sur les ducats, de bank- notes, de rentes au porteur, de 3 et de 5 p. c. on se croirait vraiment dans le comptoir d'un banquier. Ce n'est pas tout; la spéculation se présente sous toutes ses formes; ventes et achats d'objets religieux, commerce d'estampes pieu ses, trafic de livres édifiants. On passe des marchés avec des négociants en pierres litho graphiques, avec des chasubliers, avec des li braires. Les ouvrages si méritoires du père Loriquet rapportent, comme un champ au soleil, sept mille francs de revenus. Nous lisons dans Éclair eu r de Namur Le couvent de Champion trois quarts de lieue de notre ville) vient d adjuger de nouvelles constructions pour une somme de 44,000 fr. Un autre de l'intérieur de la ville vient d'ac quérir une vaste maison qu'on est en train do démolir pour y élever de nouveaux locaux. Les pauvres gens On écrit de Mons, 13 avril: Hier dans la matinée, un détenu la maison d'arrêt de notre ville, condamné cinq années de réclusion et qui attendait sa translation dans une des prisons du royaume, s'est évadé sous les yeux mêmes de ses gardiens. La manière dont il s'y est pris pour accom plir sa fugue mérite d'être rapportée. Depuis quelques jours, un nouveau gardien est arrivé la prison de Mons il ne connaît pas encore bien parfaitement, sans doute, la figure de se» pensionnaires; celui qui a pris la clé des champs, profitant de cette ignorance, s'est avisé de se mêler aux ouvriers maçons occupés aux tra vaux de réparation puis «emparant d'une manne briques, il a commencé servir de manœuvre, mais bientôt, voyant qu'il était par venu détourner l'attention, il s'éloigna sans affectation, et se perdit dans les rues adjaçan— tes; il devait être déjà loin lorsqu'on s'aperçut, de sa disparution. La gendarmerie et la policemises ses- trousses, n'ont pu encore le ressaisir. L'Écho de Charleroy cite un trait de dureté presqu'incroyable Les propriétaires de minesde Montigny avaient décrété pendant ce rigoureux hiver une distri bution de chauffage eu faveur des pauvres. Des. bons contre-signes par le bureau de bienfaisance de mosaïque. De chaque côté, le long des maisons, règuent des es paces réservés pour l'u3age privé de leurs habitants; ces espaces,, parquetés eu pierres plus belles et mieux assorties, sont séparés de la ▼oie publique par des balustrades en fer poli, rehaussés de nom— breuses garnitures en cuivre doré; des bancs de bois précieux et richement façonnés y sout, en outre, disposés pour les causeries eu famille, le soir, après tes accablantes chaleurs des jours d'été. La manie de sa propreté est, dit-on, poussée si loin dans oe village que, lorsque quelque feuille détachée de sa tige par une brise indiscrète vieut se déposer sur cet élégant parquet, les habitants sortent en foule de leurs maisons et courent l'envi sur la feuille proscrite pour l'eulever. Quand Woerden et son fils entrèrent Broek avec les plus gros souliers salis par la neige, ils excitèrent donc l'indignation des indi gènes; mais comme ils étaient connus depuis longtemps dans le pays» ils arrivèrent néanmoins sans encombre jusqu'à la demeure de Van Elburg. Là, cependant, ils ne purent se soustraire une formalité laquelle Napoléon et Alexandre eux mêmes furent obligés de se soumettre quelques années plus lard. A peine furent-ils entrés dans la cour qui précédait 1 habitation du riche cotnmerç mt, qu'une servaute leur apporta des sortes de babouches qu'ils échangèrent contre leurs grossières chaussures. Eufiu ils furent introduits. {La suite au prochain n®.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2