feuilleton.
Nouvelles diverses
Nous sommes heureux d'ajouter que ce pro
fesseur si distingué reste attaché l'Athénée.
Gakd,21 avril. Six cents émigrés allemands
sont armés hier par le dernier convoi de Brux
elles en notre ville. Ils se rendent Ostende
afin de s y embarquer pour le Brésil.
On lit dans Y Écho de Renaix: Un vol a
été commis dans la nuit du 11 au 12 courant,
chez Fr. Maes, cultivateur au Torreken. Les
voleurs se sont introduits dans la maison en
pratiquant une ouverture sous le seuil de la
porte. Ils ont enlevé environ 400 livres de
viande. 2 pots de graisse, un plat de viande
rôtie, 8 10 kilos de beurre, 1 pot en étain,
une louche en cuivre, 2 sacs vides et une che
mise. La justice fait d'activés recherches pour
découvrir les coupables.
Mardi, vers 8 1/2 du soir, un incendie a
consumé la maison d'un charron, de la commune
d'Arc-Ainières. On ignore la cause de ce mal
heur. La maison était assurée, mais une grande
partie des meubles, et presque tous les ustensiles
ont été détruits par les flammes.
m~m n 3 o mm
On écrit d'Alost
Le batelier qui a eu le malheur de voir
couler son bateau dans la Dendre près du pont
de la porte de Bruxelles, et qui la suite de
fortes avaries fut menacé de ruine, a été promp-
tement secouru par une souscription organisée
par les soins de MM. Cans et Posemier.
Par ordonnance de M. le premier président
de la cour d'appel de Bruxelles, du 19 de ce
mois, l'ouverture des assises du Brabant pour
la première série du deuxième trimestre de
cette année, aura lieu Bruxelles au nou
veau local, place du Palais de Justice, le mer
credi, 14 mai 1845, neuf heures du matin.
M. Bosquet est désigné pour les présider;
assesseurs, MM. Kaieman, baron de Fierlant,
A. Corbisier, Ranwet, suppléants, MM. Van
Hooghten et Tielemans, tous conseillers près ce
siège.
Le tribunal civil de Bruxelles a terminé sa
medi l'affaire en opposition de mariage l'égard
de M. B. Dmembre de la chambre des re
présentants. Le tribunal a donné main-levée
de l'opposition et ordonné qu'il serait passé
outre la célébration du mariage.
On dit quedans quelques cercles de
Bruxelles, on parle beaucoup d'un épisode très-
grave d'un conseil de ministres tenu tout récem
ment au palais. La moralité de la conduite
<&33©TJ3223 aï? aii ©aasaaaiâa.
fable.
Sur le toit d'une maisonnette,
Tout auprès d'une girouette,
Qu'à droite, gauche, et du matin au soir,
Aquilon ou Zéphir, le vent faisait mouvoir,
S'élevait une cheminée,
Dont la masse imposante avait bravé longtemps
Le souille de la brise et le choc des autans.
De sa voisine, un jour, plaignant sa destinée
Ma chère, lui dit-elle, parler franchement,
Votre sort est bizarre et peu digne d'envie
Aux caprices du vent nuit et jour asservie,
Votre esclavage est si complet, vraiment,
Que dans toute votre existence,
Vous ne sauriez vous faire honneur
D'un seul acte d'indépendance.
La girouette avec un peu d'huineur
Lui répondit o Gardez votre sollicitude
Pour d'autresquepour moi;d'êtresoumiseau vent
Si j'ai contracté l'habitude,
C'est que, par un calcul prudent,
Dont je vous fais la confidence,
Je brave ainsi la violence
De ce tyran des airs et ne crains plus ses coups.
Je n'en puis dire autant de vous.
Vienne quelque tempête effroyable, et je gage
politique de M. Nolhomb aurait été qualifiée
en termes tellement sévères et tellement éner
giques par un personnage si haut placé qu'il
faut M. le ministre de l'intérieur toute la dose
d'humilité et de résignation qu'on lui connaît,
pour n'avoir pas dans la séance même, déposé
le portefeuille qu'il lient de la confiance de la
Couronne. Impartial de Bruges
Le conseil communal dans sa séance secrète
de samedi soir, a entendu le rapport de la com
mission envoyée Bruxelles. Aucune décision
n'a pu être prise attendu qu'on ne connaît pas
encore le dernier mol des membres de la société
concessionnaire du chemin de fer central de la
Flandre. Le conseil se réunira de nouveau jeudi
prochain pour le même objet. Idem
Zurichle 16 avril. La séance de la diète
qui a eu lieu le 16 avril, et dont le résumé
nous parvient par voie extraordinaire, a été
remarquable eu ce que chaque députation a
dit son opinion sur la conduite du directoire
pendant les récens événemens, sans qu'aucune
proposition ait été formulée ou votée. La
demande de Lucerne d'être indemnisé par les
cantons qui ont fourni des corps-francsn'a
réuni pour le moment que six voix; mais elle
a donné lieu une lutte parlementaire, longue
et animée. Tous les membres du corps diplo
matique, sans exception, y assistaient. M. Neu-
haus, de retour Zurich depuis le 12 avril,
avait contribué ranimer le courage des libé
raux. 11 est résulté des débats que la conduite
du directoire n'a contenté aucun parti.
Aucune ouverture n'avait encore été faite le
16 avril par la commission au sujet du résultat
de la mission des commissaires fédéraux char
gés de transmettre au gouvernement luceruois
les recommandations de la diète concernant une
amnistie. Les démarches les plus actives conti
nuaient être faites de tous les points de la Suisse
en faveur des prisonniers, mais elles n'avaient
de valeur qu appuyées de promesses pécuniai
res. Point d'argent, point de grâce Lucerne,
point d'amnistie; c'est ainsi que le parti jésuite
comprend I humanité. Les adversaires politiques
exagérés du docteur Stsiger demandaient sa
condamnation mort et son exécution pour
servir d'exemple et de moyen d'intimidation.
Au commencement de la séance, la diète a
accordé, la majorité de 12 voix contre 8 du
parti ultramontain, la démission du second
commissaire fédéral, M. Hossli.
La diète n'a pas fixé de jour pour sa pro
chaine réunion, dans laquelle doit être discutée
la suite des propositions de la commission.
M. Meyerbeer est attendu Paris le 25 de
ce mois. Il vient, dit-on monter son nouvel
opéra de Y Africaine, qui doit être représenté
dans les premiers jours du mois d'octobre pro
chain.
Le célèbre maestro a obtenu du roi de Prusse
un congé qui expire le 5 novembre, par con
séquent il devra être de retour Berlin pour
cette époque.
Un marchand de Gênes a récemment été
condamné six mois de prison, pour avoir
vendu un Anglais, au prix de 35,000 écus un
violon qu'il prétendait faussement avoir appar
tenu Paganini.
On écrit de Mons Un grave accident a
failli arriver le 16 chez Mme veuve Pécher,
Grand'Rue. Un ouvrier travaillant dans une
citerne, y avait allumé un grand réchaud pour
en sécher les murs. A midi, cet homme dont
la besogne n'était pas terminée et qui ne son
geait nullement au danger qu'il courait, se mit
en devoir de prendre son repas au fond de la
citerne. Bientôt atteint par les vapeurs du char
bon de bois, il fut saisi d'une asphyxie qui était
sur le point de le conduire la mort, quand
M. Soleil, affrontant un péril réel, parvint,
après des efforts inouïs et presque asphyxié lui-
même, remonter au jour l'imprudent ouvrier,
que les soins combinés de MM. Cordier, De-
courtray et Leurquin rendirent définitivement
la vie vers 5 heures du soir.
Un assassinat suivi de suicide a eu lieu le
12 de ce mois Steenwyk, dans la province
d'Overyssel.
Le nommé R,.., qui avait été suspendu de
ses fonctions par M Nellerdylc, a tué celui-ci
d'un coup de couteau. Pour commettre ce crime,
il avait fait un voyage de plusieurs lieues. De
retour Hasselt, lieu de son domicile, R... a
mis fin ses jours en se tirant un coup de pis
tolet, au moment où la police se présentait
pour s'emparer de sa personne.
Parmi les voyageurs arrivés il y a peu de
jours d'Oran Marseille, sur le Phararnondse
trouvait le trompette Escoffier et son compagnon
d infortune et de captivité, le chasseur d'Afrique
Briant. On se rappelle que le premier de ces
braves militaires fut fait prisonnier par les
Arabes dans le combat où Sidi-Embarrack
kalifa d'Abd-el-Kader, perdit la vie. Escoffier
voyant son capitaine M. de Cotte, démonté et
entouré d'ennemis, le força d'accepter son che
val, et combattant pied, il fût pris et emmené
par les Arabes dans leur fuite; puis il fût trainé
de tribus en tribus, présenté Abd-el-Kader,
qui, après l'avoir gardé auprès de lui quelque
temps, le livra avec son camarade Briant au
sultan Abderrahman, lequel, dans un échange
Que de vos torts vous conviendrez,
Et qu'envers moi vous changerez
De manière de voir ainsi que de langage.
La girouette, hélas! n'eut que trop tôt raison.
Un ouragan, précurseur de l'orage,
A quelques jours de là s'élève, et, dans sa rage,
Jusqu'en ses fondements ébranle la maison.
Toujours docile, on voit la girouette,
A chaque coup de vent faisant la pirouette,
Plus fière que jamais se dresser vers les cieux,
Lorsque la pauvre cheminée,
Qui se raidissait de sou mieux,
Par l'aquilon tombe entraînée.
Les révolutions sont des grands coups de vent,
Qui renversent le plus souvent
Quiconque se hasarde les braver en face;
11 est des gens qu'on voit toujours eu place,
Et qu'aucun vent ne peut déraciner;
Tout leur secret est de savoir tourner, (i)
p.-f. mathieu.
32 S3&SL
Jacques et Jean se promenant,
Au pied d'un arbre se trouvèrent.
Cet arbre avait des fruits d'un aspect si tentant,
Que tous les deux les envièrent.
Mais les cueillir si loin qu'ils en étaient,
(1) Celte jolie fable est extraite du volumeque M. Mathieu vient
de publier sous le titre de Fubles et Contes. Paris, chez Ebrard.
Ce n'était pas chose facile;
Lequel sera le plus habile?
Tandis qu'ils y réfléchissaient,
Jean le premier aperçoit une échelle,
Grande et solide autant qu'on peut le souhaiter.
Il s'élance vers elle,
Et va pour y monter.
O ciel! elle est pleine de boue!
11 se recule et se secoue,
Tant il craint son contact, tant même il est fâché
Si près de s'en être approché
Jacques, moins délicat, aussitôt s'en empare.
Jean ses yeux n'est qu'un pauvre nigaud,
Ridicule autant que bizarre.
Lui dans un clin d'oeil est au haut
Et dès qu'il a repris haleine,
Il cueille les beaux fruits sans fatigue et sans peine
Puis fièrement s'assied au premier échelon,
Et là, raillant son compagnon,
Le fange tout couvert, mais bouffi d'amour propre,
Il dit Jean qu'il regarde en pitié:
Pour monter promptemeut, tu vois, ce n'est pas
[propre,
C'est haut qu'il faut un marchepié.
Et Jean, que devint-il? me direz-vous sans doute;
A monter put-il parvenir?
Jean monta doucement il fut longtemps en route;
Mais s'éleva sans se salir.
mm. Adèle Caldelar.