EXTÉRIEUR. France. de prisonniers, l'a rendu au consul de France Tanger. Les souffrances endurées par ces deux militaires, pendant ces dix-sept mois de captivité, sont inouïes les Arabes leur ont fait subir les plus barbares traitements: sans leur courage, leur jeunesse, la force de leur consti tution, ils auraient sans doute succombé dans cette longue et douloureuse épreuve. C'est seu lement en arrivant Oran qu'Escoffier a appris que le roi lui avait accordé la croix de la Légion d'Honneur. Il a été appelé Paris par M. le mi nistre de la guerre. C'est un fait assez remarquable qu'en An gleterre, le pays du monde où il existe le plus de chemins de fer comparativement avec l'éten due du territoire, on compte encore 20 comités tout-à-fait dépourvus de railways. II y a dans le pays de Galles 5 comités où il n'existe pas de chemins de fer. La valeur annuelle de la propriété des che mins de fer de la Grande-Bretagne établie par la taxe du revenu, donne un chiffre de 64 mil lions 973,574 fr. dont 60.440,258 fr. pour l'Angleterre et le pays de Galles, et 4,533,326 pour l'Ecosse. On lit dans Y Ouest: Le déficit laissé par le notaire Girard est re connu chaque jour de plus en plus considérable. Il dépasse de plusieurs centaines de mille francs les premières prévisions et ne s'élève pas moins de 1,000,000 1,100,000 francs. Ce passif est presqu'enlièrement composé des billets faux qui ont été signalés et dont le nom bre va toujours croissant. Il est positif au- jourd hui que Girard est parti avec une somme très-considérable. On écrit de Smirne, la date du 29 mars dernier Toutes les mesures prises par l'autorité sa nitaire, pour combattre la peste apportée dans ce port par un bâtiment ottoman, ont été cou ronnées d'un plein succès, et la maladie a pu être concentrée dans l'enceinte du lazaret. Grâce la bonne direcliou donnée aux soins, ses ravages dans cet établissement ont même été peu sen sibles. Deux individus seulement y sont morts neuf jours de distance et en ce moment parmi les passagers malades, les médecins n'en signalent aucun comme étant attaqué delà peste. Un second bâtiment turc, arrivé dernière ment, a été contraint aussitôt de repartir poul ies Dardanelles. L'état sanitaire de la ville était excellent. [Mestayer.) JSSCSWB». FANATISME DE LA POPULATION DE DAMIETTE. Les dernières lettres d'Alexandrie sont datées du 26 mars, elles parlent d'un acte de fanatisme commis par la populace de Damielle, et qui a nécessité l'intervention de l'autorité française Damiette vient d'être le théâtre d'une épou vantable scène un cophte s'était avisé dans une querelle arabe, de lancer un blasphème contre Mahomet on s'empara l'instant de ce pauvre cophte; on l'accabla de coups et d'inju res, et on le conduisit devant le gouverneur de la ville, qui lui fit donner quinze cents coups de bâton sur la plante des pieds. Mais ce châti ment, déjà si exorbitant, ne satisfaisait pas le fanatisme de la populace celle-ci réclama le pauvre cophte qui ne professait pas pour Ma homet une grande estime, on le lui livra. Aus sitôt le malheureux cophte est placé sur un buffle, la tête tournée vers la queue de l'animal, et promené dans toute la ville. Pendant que cette ignominieuse promenade avait lieuet que la boue et les coups pleuvaienl sur le patient, le corps consulaire se transportait chez le gouverneur pour protester contre de pareils actes; les instances réitérées des agents euro péens triomphèrent avec peine de la résistance du gouverneur, qui finit par ordonner que le cophte déjà mourant fût remis au consul fran çais la populace brisa les vitres de la maison^ consulaire, et l'on put craindre qu'elle ne la saccageât. Le rapport de cette affaire est arrivé aujour- dhui même M. Josselle. gérant le consulat- général de France Alexandrie, en l'absence de M. Benedelle, actuellement au Caire. Celui-ci ne lardera pas recevoir ce rapportqui sera mis sous les yeux de son altesse le pacha. On s'attend ce qu'un châtiment exemplaire sera infligé, par ordre d'un prince aussi juste que Méhémet-Ali, au gouverneur de Damiette et aux auteurs de cet acte d'un fanatisme hideux. Méhémet-Ali est toujours au Caire; il ne re viendra pas Alexandrie avant le 10 mai. Les scènes parlementaires se perpétuent dans la chambre des députés grecs. On lit ce qui suit dans une lettre d'Athènes du 31 mars: De nouvelles scènes déplorables ont eu lieu dans la chambre des députés, toujours par suite de l'exclusivisme exercé l'égard des Mavro- cordatistes. Le rapporteur de la section chargé de vérifier l'élection de Charyslo (Eubée)où M. Mavrocordalo a été élu, ayant refusé de mentionner l'opinion de la minorité, minorité imposante, des représentations ont été faites la lecture de ce rapport dans la chambre. Le général Griziotis s'est alors emporté jusqu'à lan cer les insultes les plus grossières contre ceux qu'il a appelés des avanturiers, etc. il voulait désigner M. Mavrocordalo et ses amis. On affir me que le général Griziotis a ajouté Nous les chasserons, etc. Sur ce, le colonel Staïcos, député de llomelie, admis seulement depuis quelques jourss'est levé et a apostrophé le général Griziotis en termes sévèresquoique beaucoup moins grossiers. Le général Grivas a voulu appuyer le langage de M. Griziotis, mais le colonel Staïcos leur a en quelque sorte im posé silence au milieu d'un tumulte inexpri mable. La chambre a décidé que l'opinion de la minorité de la commission serait entendue. Ce qu'il y a de plus déplorable, c'est que le rapporteur dont l'exclusivisme illégal a provo qué celte scène, c'est la créature du président du conseil. On a reçu des nouvelles de Zurich du 15. Le ministre de SardaigneM. le comte Crolli de Casliglione, venait de remettre au directoire une note où I indépendance de la Suisse est assez maltraitée par cette puissance de troisième ordre. En outre, on annonce une recrudescence de représentations diplomatiques de la part des grands cabinets. On assure que le nouveau président de la diète va soumettre toutes ces réclamations l'assemblée fédérale pour qu'elle trace au direc toire la marche suivre dans l'intérêt de la dignité nationale; il en pourra résulter une prolongation de la session de la diète extraor dinaire. Un événement affreux a jeté l'épouvante et la consternation dans le quartier Latin, hier soir de 4 6 heures. Le nommé Auguste Maginot, repris de justice, âgé de 24 ans environ, vivait en mauvaise in telligence avec sa femmequi cependant le nourrissait du fruit de son travail. Effrayée de la brutalité de son mari, cette malheureuse s'était réfugiée chez sou beau-frère le sieur Blancpoil; marchand de friture, rue de la Har pe, 67. Maginot, furieux de la fuite de sa femme, s'est présenté, en proférant des cris menaçans, dans la boutique de Blancpoil. La femme de ce dernier est intervenue pour apaiser Magiuot, qu'il a frappée d'un coup de couteau au sein gauche. Aussitôt, il s'est précipité sur sa propre femme, qui a reçu quatre coups de couteau dans la poitrine trois dans le dos et un 1 os froutal sans qu'il ait été possible de protéger celte infortunée. Après ce double crime, la fureur de Maginot n'était pas assouvie il a couru rue de la Hu- chelte, 18, où se trouvait uue autre sœur de sa femme, qui était occupée laver du linge, et lui a porté aussi plusieurs coups de couteau. Les deux premières victimes ont été trans portées immédiatement l hôpital des Cliniques. La femme Blancpoil allaite un enfant de trois mois. L'administration a permis cette mère d'avoir son enfant auprès d'elle. La troisième victime est FHôtel-Dieu. L'instrument dont s'est servi l'assassin est un vieux couteau de cuisine dont le manche est beaucoup plus long que la lame. La lame est recourbée et aminciée par l'effet du repassage. On dit la femme Maginot dangereusement blessée. Un ecclésiastique de la paroisse de Sainl-Sé- verin s'est présenté l'hôpital des Cliniques au moment où l'on venait d'y déposer la femme Blancpoil et lui a laissé des preuves de sa gé nérosité. Maginot a été arrêté et conduit la préfec ture de police. Il a blessé l'un des soldats qui se sont emparés de sa personne. M. Bazire, juge d'instruction, a commencé hier soir instruire l'affaire. Paris, 20 Avril. M. Guizot paraît être plus dangereusement malade qu'on ne le dit. Ses portes sont fermées. II ne reçoit personne, étant d'ailleurs alité. Il ne fait plus rien et ne signe plus rien. La maladie de foie dont il est atteint, comme toutes les maladies de ce genre, est très-grave. La nuit a été très-mauvaise. La cour envoie demander de ses nouvelles toutes les heures. M. Guizot midi allait beaucoup mieux. De nombreux conservateurs allaient lui faire visite. La chambre des députés après avoir rejeté toutes les clauses que le gouvernement et les commissions avaient insérées dans le projet de loi sur les caisses d'épargnes, adopté a une très-forte majorité, le nouveau projet qui s'était formé pendant le cours des débats. La loi nou velle, nous devons le reconnaître, ne porte pas les caractères subversifs qui existaient dans le projet primitif. Elle est contenue toute entière dans la clause qui limite les dépôts la somme de 1,500 en capital. Le crédit du déposant pou vant s'élever jusqu'à 2,000 liv. par l'annulation des intérêts les dépôts ne doivent plus porter intérêt du moment où le crédit du déposant aura atteint le chiffre de 2,000 liv. Nous ne croyons pas que le gouvernement soit très-satisfait de ce résultat. Car les dispo sitions nouvelles diminueront fort peu la somme totale due par le trésor aux déposans des caisses d épargne. Les comptes qui s'élèventau-dessusde 1,500 fr. sont fort peu nombreux et déjà la plus grande partie des déposans retirent leur argent pour le placer ailleurs du moment où ils pos sèdent plus de 1000 fr. la caisse d'épargne. M. l'amiral Dupetit-Thouars, vient de faire l'acquisition au prix de 38,000 fr. d'une maison située Paris, rue S'-Denis, n° 130. Le mariage de Mlle Henriette Decazes avec M. le baron Lefebre de Touruay, a été célébré hier dans la chapelle de la chambre des pairs; il est inutile de dire que l'assistance était nom breuse et brillante. La cour du palais n'avait pu recevoir tous les équipages. Le nommé D..., tambour dans la 7e légion de la garde nationale de Paris, fut atteint dans la journée d'hier d'un accès de folie. II se figura que son service l'appelait la mairie; mais ail lieu de revêtir son uniforme, il se dépouilla complètement de ses vêtements, et dans cet étal il descendit l'escalier de la maison qu'il ha bite, rue S'-Anloine. Ou laisse penser l'étoonement des habilans du voisinage et des passans en voyant D... par courir ainsi la rue on voulut en vain l'arrêter, et malgré les cris et la poursuite dont il avait été l'objet, il parvint jusqu'à la mairie du 7° arrondissement, rue Sainte-Croix-de-Ia-Bre- tounerie. La justice vient de saisir une imprimerie clandesliue rue Montmartre. La France a acheté de l'étranger en 1842, en bois de construction et brûler, pour 45,809,761 fr. suivant les évaluations de la douane.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3