5e ANNÉE. NB 417. INTÉRIEUR. JEUDI, 1er MAI 1843. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. On l'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres looalités 6-00 Prix d'un numéro0-25 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, ft l'éditeur du journal Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, prix des insertions. Quinze centimes par ligne. YPRES le 30 Avril. PALAIS DE JUSTICE. PAKC PUBLIC. Nous nous sommes attaché démontrer dans un précédent arlicle que, par la fondation de sa Bibliothèque et de son Cabinet des beaux-arts, la ville d'Ypres s'était placée la hauteur des autres cités éclairées de la Belgique. Mais, dans notre compte-rendu tout en signalant l'appui que les sociétés fondatrices de ces deux établissements ont rencontré dans les sympathies de la population, nous n'avons pas mentionné le concours que leur a généreusement accordé le gouvernement et l'autorité municipale. Or, nous n'en avons agi ainsi, que parce que nous avions le dessein de revenir encore sur cet objet; c'est ce que nous faisons aujourd'hui. 11 faut le reconnaître, le zèle des particuliers, quelque puissant qu'il soit, n'aurait pu que dif ficilement amènera bonne fin deux entreprises du genre de celles dont il s'agit, si l'autorité ne fût venue, elle aussi, aider la chose, le gou vernement par ses dons, et nos magistrats, par des subsides et des locaux convenables. C'est ce que ces derniers n'ont pas hésité faire du mo ment qu'il leur a été prouvé que leur interven tion était réclamée dans un but éminent d'utilité. Nous aimons le reconnaître d'ailleurs, une foule d'autres mesures d'intérêt général prises par eux témoignent de leur sollicitude pour leurs administrés; nous ne citérons que le transfert du tribunal dans le local de l'ex-évê- ché, et la transformation des jardins du palais en une promenade publique. Chacun est convaincu maintenant que la jus tice a, dans Ypres, un temple digne d'elle, ceux mêmes qui, dans le principe, se montrèrent les plus obstinés vouloir que Thémis continuât se loger dans une hôtellerie, se taisent, preuve qu'ils sont d'accord avec la généralité. Quelques mots maintenant du Jardin public attenant au Palais de Justice, et dont il est le plus bel ornement. Jadis la Plaine d'amour offrait aux habitants une promenade plus pit toresque peut-être que le jardin actuelmais soit qu'elle fût trop l'écart, soit qu'elle fût trop isolée de toute habitation, le public l'aban donna bientôt, et, au bout de quelques années, elle devint déserte comme on la voit encore aujourd'hui. Cet inconvénient n'est pas redouter pour le jardin actuel; placé, comme il l'est, au centre, dans l'un des quartiers les plus populeux et les plus fréquentés de la ville, il ne peut manquer d'attirer les promeneurs; il est impossible en efiFet de ne pas y rencontrer du monde toutes les heures de la journée. Mais c'est sous le rapport de l'hygiène sur tout qu'il convient d'envisager le Parc public. Que de vieillards fuyant leurs demeures étroites viennent là chaque jour respirer un air frais, et se livrer, sous la douce influence d'un soleil pririlanier l'ineffable bonheur du far niente! Que de pauvres petits enfants viennent y puiser l'unique remède des maux trop sou vent occasionnés par la trop grande séques tration En ce moment surtout le parc présente des attraits indicibles. Longtemps sévrés de la vue des fleurs et de la verdure par un hiver aussi long que rigoureux, on est heureux d'aller assistera lepanouissementdesprimevères, etde savourer les parfums de la violette. Aussi, depuis que les portes en fer du jardin ont tourné sur leurs gonds, les bancs ne sont plus un instant veufs de leurs vieux habitués. Le parc se peuple insensiblement de plantes rares, et l'administration vient encore d'acqué rir un certain nombre d'arbustes qu'elle a fait placer dans les clairières, des massifs déjà si riants par la variété des sujets qu'ils offrent. A ces embellissements il faut joindre la plantation d une belle allée de maronniers, le long de la grille du Marché au bois. Ces circonstances ne peuvent manquer de faire de notre nouvelle promenade publique un rendez-vous charmant, où l'on ira en foule cet été, entendre les doux accords de la musique. Un journal qui a pris pour dévise: vérité et justice, tout efrdéplorant avec amertume l'aveu glement de certains pères de famille qui en voient leurs enfants l'université de Bruxelles, qu'il appelle une hideuse écoleassure que le collège communal fournit cette institution un grand nombre d'élèves Cela se conçoit; le collège d'Ypres en a dans les quatre universités du royaume, mais ce qui ne se conçoit pas du tout, ce sont les étranges contradictions dans lesquelles tombe la pauvre feuille; il y a huit jours, peine, elle s'efforçait de réduire aux moindres proportions possibles le nombre des jeunes gens fréquentant les cours du collège, et aujourd'huivérité! jus tice! logique! EXPOSE DES MOTIFS A l'appui <Tun projet de toi tendant autoriser la concession de chemins de fer de Courtrai Ypres par Menin, et de Bruges Thielt, Roulers et Ypresavec embranchements de Thielt sur Aeltre et d'Iseghem sur Courtrai, Messieurs, Le projet de loi que j'ai l'honneur de sou mettre vos délibérations, a pour objet de donner au gouvernement les pouvoirs néces saires pour concéder un réseau de chemins de fer qui mettrait les villes et communes impor tantes du centre de la Flandre Occidentale en communication directe et facile avec les bran ches des chemins de fer de l'Etat, qui, de Gand, se dirigent, d'une part, vers Bruges et Ostende ëlde l'autre, vers Courtrai, la frontière de France et le Hainaut. La ligne projetée de Courtrai sur Ypres par Menin a été étudiée, d'une manière complète par un ingénieur de l'Etat, la demande de l'administration communale de la ville d'Ypres. Des éludes ont également été entreprises, par suite d'une demande en concession, dans la di rection de Bruges sur Ypres par Thielt et Roulers; sans être terminées, ces éludes sont assez avancées pour permettre d'apprécier toute l'utilité de cette communication, qui relierait Bruges Courtrai par Roulers et serait appelée devenir un double affluent pour les chemins de fer de l'Elat. La faveur dont jouissent aujourd'hui les en treprises dé chemins de fer, autorise regarder l'exécution des voies projetées dans la Flandre Occidentale comme immédiatement possible. Le gouvernement croit en conséquence de voir réclamer les pouvoirs dont il a besoin pour en accorder la concession. Je joins au présent exposé des motifs, litre de renseignement, le rapport que je viens de recevoir de lingénieur chargé de l'élude des projets. Le ministre des travaux publics A. Dechampvs. 1 1 Le révérend père Martin d'Aspiétia, l'une des lumières de la congrégation de Loyola dît quelque part Les lois sataniques inventées par la perversité des hommes contre la société de Jésus sont, dans les desseins de la Provi- dence, le fumier qui doit fertiliser son do rt maine et lui faire produire des fruits éternels pour la plus grande gloire de Dieu. Feuilleton. DF JUILLET. Rapport au Roipar M. Vil le main, ministre de l'instruction pu blique; 1845. Défense do tUniversité, par M. Cousin. Rapport de M. Thiers sur Vinstruction secondaire,brochure in-12. Des Jésuitespar MM. Michelet et Quiuet. Manuel du Droit public ecclésiastique français, par M. Dupin, aîné. Let tres sur le Clergé et sur la Liberté d?enseignement, par M. Libri. Histoire de la chute des Jésuites au dix-huitième siècle, par M. le comte Alexis de Saint-Pricst. Les Jésuites et l'Université par M. Génin. Du Pouvoir de rEtat sur VEnseignement, par M. Troplong. VVltramontanismc, par M. Quiuet. Les Con stitutions des Jésuites avec les DéclarationsDoctrines morales et politiques; Cas de conscience et Aphorismes des Jésuites. Du Prêtre, de la Femme, de la Famille, par M. Michelet. h- Le Mari la Campagne (la pièce imprimée), par MM. Bayard et Jules de Wailly. Le Juif Errant, par M. Eugène Sue; G volumes in-8°; etc. (2m* Article.) J'ai essayé hier, la suite de tous les écrivains remarquables dont j'ai réuni les ouvrages, de caractériser l'aolion renaissante du jésuitisme au milieu de la France de Juillet. Je complète au- jourdhui cet examen. On sait comment les jésuites pratiquèrent avant 1850, ce système d'intrusion et d'asservissement domestique qui est un des objets de leur institution, et comment, de cette domination dans la famille, ils s'élevèrent celle de 1 ÉtatL'histoire eu est longue et triste; elle aboutit uoe catastrophe trop tôt oubliée. Les jésuites avaient prudemment commencé dans les collèges la réaction qu'ils poussèrent si violemment dans là politique. Ils avaient fait des règlements d'études avant de rédiger la loi du sacrilège. Ils avaient préludé par l'Histoire de France du père Loriquet aux ordon nances liberlicides de 1850. Ils avaient fait la classe avant de faire la révolution. Car c'est l'inévitable entraînement du jésui tisme ses commencements sont timides, sa marche est prudente, sa victoire est téméraire. La lutte lui sert, l adversité lui profite, la contrainte le fortifie, le succès l'emporte au-delà de toutes les bornes raisonnables. Cest le spectacle que les jésuites nous donnent en France depuis deux ans. Trompés par le respect que tous les hommes de bien, même incrédules, professent dans notre pays pour les croyances de la majorité, persuadés que le gouvernement, parce qu'il protégeait la religion, avait besoin d'être protégé pas ses ministres, se sont dit A nous maintenant. Notre temps est venu. Ou nous appelle! Et ils se sont abattus sur la révolution de Juillet comme sur une proie, un journal d'une main, un mandement de l'autre. Eu Suisse, vous savez qu'ils ont d'autres armes; mais en France celles-la suffisaient. Avec un journal ils entraient dans la polémique, se mêlaient au combat de chaque jour, et accoutumaient le peuple entendre prononcer leur nom sans frayeur. Avec un mandement, ils espéraient de compromettre le haut clergé dans leur propre cause; ils s ouvraient la porte des sacristies, ils se ^glissaient au confessionnal, ils envahissaient les chaires. Il était habile de se montrer aiusi, du premier coup, capable de manier ces deux armes redoutables, la presse et la prédioation épiscopalc; d'avoir ses ordres des journalistes et des priuces de 1 Église, de revendiquer dans le journal le droit commi n et le bénéfice des lois de l'Etat qu'on faisait attaquer d*ns le mandement, de se parer du libéralisme aux yeux de la foule

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1