NOUVELLES DIVERSES. Si cela ne dépendait que de la prédiction du bon père cela se réaliserait jusqu'au bout. Notrs espérons bien que la vigilance des électeurs étouffera les semences de discorde,, que d in visibles mains répandent de tous cdtès. Essayons, en rappelant quelques faits histo riques, de convaincre le lecteur que les craintes qu'inspirent les jésuites ne sont;pas I èffet d'une prévention nouvelle ou téméraire. Ce n'estipas, comme on va le voir, M. tel ou tel qui les a inventés en l'an de grâce 1845. Les jésuites ont été expulsés du Portugal par un édil du 3 octobre 1739. Ils ont été exilés d'Espagne par la pragmatique sanction du 2 avril 1767, de Naples le 21 décembre 1767, de Parme en 1768. L'ordre tout entier fut aboli par bref apostolique du 21 juin 1773. En France, dès l'année 1394, l'arrêt qui condamne le révérend père Inardordonne que les prêtres et autres soi-disant de la corn- pagnie de Jésus comme étant corrupteurs, perturbateurs du repos public, etc. videront dans trois jours leurs maisons, et dans quinze tout le royaume. Ils sont expulsés défini tivement par les arrêts successifs du parlement de Paris, rendus de 1761, 1762, 1763 et 1784, statuant que les conséquences des doctrines soutenues constamment et sans interruption par la société, iraient détruire la loi nalu- relie, cette règle des mœurs que Dieu lui— même a imprimée dans le cœur des hommes, et rompre tous les liens de la vie civile. La cour royale de Paris, en assemblée géné rale de ses membres, a rendu, le 16 août 1827, un arrêt solennel par lequel elle reconnaît que les précédents arrêts et édits s opposent formelle- ment au rétablissement de la compagnie de Jésussous quelque dénomination qu'elle puisse se présenter; que ces édits et arrêts sont fondés sur l'incompatibilité reconnue entre les principes professés par ladite com- pagnie et 1 indépendance de tous les gouver- >3 nements, principes bien plus incompatibles w encore avec la charte constitulionelleetc., >3 etc., et que c'est la haute police du roy- 33 aume qu'il appartient de faire observer les 33 éditS. 33 Prétendra-t-on que la morale publique ou privée des jésuites s'est purifiée dans leurs derniers écrits? Qu'on lise donc, si on en a le courage, les pages du compendium de théolo gie morale du père Moulletle traité du père Rousselot, et tant d'autres ouvrages de la même école. (Siècle.) Cette nuit, vers 3 heures, un navire venu d'Anvers et chargé de Colza, a coulé bas dans le canal du quai au Bois. L'équipage s'est sauvé sans grande'peine. Depuis six heures, quantité d'ouvriers du port travaillent retirer la car- gsdsfin du navire submergé. Le 24 avril la foudre est tombée sur le mou lin vent de Boorlmeerbéek. Le meunier était seul en ce moment, il a reçu plusieurs brûlures sur diverses parties du corps, ses vêtements ont indifférente, pendant qu'on s'affublait d'intolérance devant les fidèles. C'est là le double rôle que les jésuites ont joué depuis deux ans. Versipellcs, glorioai V/tores, aeditiosi, Sunt isti reliijiosi. Voilà la double position qu'ils ont prise eu faec""de la France de juillet. Ils acceptent la liberté de discussion* ils l'acceptent, condition qu'elle leur servira constater successivement tous tes principes, toutes les garanties et toutes les lois civiles et re ligieuses qui font que cette liberté a un sens, par la limite même où elle s'arrête. J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer! Quel est le sens de la liberté de discussion, si elle permet de nier le Concordat, les articles organiques, la Déolaralion de 1682, l'article de la Charte qui garantit la liberté des cultes, les lois de l'État qui ont fondé l'Université royale, celles qui protè gent dans le fonctionnaire public, même professeur, l'inviolabilité de l'homme privé? Quel est le sens de celte liberté ainsi en tendue, ainsi pratiquée? N'est-ce pas l'anarcbie par la discussion pour arriver l'absolutisme par la liberté? Et remarquez bien que élé roussis par le feu. Ses blessures sont légères et son état n'inspire aucune inquiétude. Deux ailes du moulin ont été littéralement brisées, le pivot a été atteint et ne pourra plus servir. Le fluide électrique, en parcourant l'in térieur du moulin, a pratiqué plusieurs ouver tures et fait une énorme trouée dans l'une des fondations en pierre. Le dommage est évalué 6,000 fr. Des lettres de Saint-Pétersbourg nous ap prennent que la Russie n'est point encore dans l'intention d'envoyer un chargé dâffaires en Belgique, les sujets Belges sont obligés de faire viser leurs passeports Paris. Il n'y a pas non plus de chargé d'affaires Belge Saint-Pétersbourg. On remarque les faits et les observations qui suivent dans la dernière chronique de la Revue de Paris La division est dans le camp ministériel propos de la discussion qui s'apprête la cham bre des députés sur les envahissements des évêques on n'ignore pas quesi la vivacité se rencontre quelque part contre le clergé, c'est bien plutôt sur certains bancs des centres que dans l'opposition. On sait le faible de M. le garde des sceaux M. le procureur général près la cour royale de Paris ne le partage pas, ce qu'il semble. On assure que M. Hébert sollicite vi vement le cabinet de lui laisser prendre la pa role contre les jésuites M. Hébert paraît tenir ne pas porter la responsabilité de l'étrange réquisitoire de M. de Thorigny dans l'affaire Affnaër. La congrégation des cardinaux préposés par le pape l index des mauvais livres vient de condamner et de proscrire le Manuel du Droit ecclésiastique de M. Dupin, en compa gnie du Prêtre de M. Michelet, et du Cours d'Histoire de la Philosophie de M. Cousin. Or, qu'est ce mauvais livre intitulé Manuel du droit ecclésiastique? Est ce une théorie nou velle? Est-ce le produit des libres inventions d'un philosophe ou la critique des institutions du passé? M. Dupin a-t-il prêché de nouvelles croyances ou attaqué l'antique tradition? INon, il s'est réduit un rôle plus modeste; il s'est effacé et borné réunir et mettre en lumière les monuments législatifs qui depuis trois siècles ont régi, aux applaudissements de la catholicité, les rapports de l'église et de l'état. L'index ne frappe donc pas M Dupin; il passe par-dessus sa tête pour atteindre toute la législation ecclé siastique de la France. 11 condamne tous nos rois, depuis François Ier jusqu'à Louis-Philippe, tous nos corps politiques parlements conseil d'état, chambres constitutionnelles; il nous ra mène au quinzième siècle, époque fort peu connue de tout le monde, où l'on sait seulement que, par suite de l'anarchie qui règuait alors, des conciles œcuméniques étaient sans cesse oc cupés déposer ou proclamer des papes. La faiblesse porte sa peine avec elle-même des embarras nouveaux surgissent chaque jour au ministère de la part du clergé. C'est un que c'est ce but que tendent tous les efforts du parti jésuitique. A force de discuter toutes les libertés, le jour où le parti se croira le maître, il en viendra discuter la liberté de discussion elle-même. Elle lui sert aujourd'hui, parce qu'il est le plus faible; mais croyez que c'est une arme qu'il déteste et qu'il brisera dans vos mains avec fureur, aussitôt qu'il se croira assez puissant pour s'en passer. En attendant le parti en abuse jusqu'à la démence, et c'est peut-être aussi le tort des membres de 1 épiscopat français qui sont descendus avec une fougue si soudaine dans cette lice périlleuse de la presse quotidienne. En sortant du sanctuaire pour se mêler au tumulte de la place publique, en traînant dans la poussière de la discussion les plis flottans de leur robe immaculée, ces prélats respectables en ont peut-être compromis la pureté et l'innocence. Étourdis par ces luttes, ils ne se sont pas aperçus qu'ils n'y conservaient pas celte modération de langage et cette charité d intenliou qui avait relevé leur influence et rétabli leur autorité après la révolution de Juillet. Les écrivains du parti ultra-catholique, embaumés par les jésuites, ont fait comme ces jeuoes gens qui, pour premier essai de leur liberté, font une orgie; ils se sont grisés avec la presse, et on a pris pour une réaction sérieuse du pays cette ivresse d'un jour. Ce qui est sérieux, c'est l'influence que, par la discussion publique combat engagé sur toute la ligne on a com mencé par les concessions politiques, on en est maintenant venu subir les envahissements jusque sur le terrain civil. Déjà nous avions vu des évêques adresser de publiques félicitations des condamnés et braver ainsi ouvertement les irrévocables décisions du pays lui-même, parlant par l'organe du jury c'était lancer lanatbème contre les faits acquis, contre la chose jugée. Aujourd'hui le clergé s'avance plus loin, et M. 1 êvêque d'Ajaccio vient de découvrir l'analhème préventif c'est un progrès. Un prêtre corse s est permis récemment de pro céder la célébration religieuse d'un mariage qui n'avait pas reçu préalablement la sanclion civile c'est un cas fort graveprévu par le Code et sévèrement puni. M. l'évêque de Corse a, pendant un temps très-court, suspendu de ses fonctions le curé coupable puis il a écrit M. le garde-des-sceanx qu il aimait croire que cette punition paraîtrait suffisante, qu'autre ment, et en cas où la justice du roi voudrait intervenir, le curé serait hautement maintenu par l'autorité épiscopale. C'était déclarer que le droit ordinaire n'atteint pas le clergé, et que ce corps n'a sa juricdiction qu'en lui-même. M. Martin (du Nord) fidèle ses précédents, n'a pas relevé l'étrange prétention de M. d'Ajaccio; mais l'affaire heureusement s'est trouvée venir d'elle-même au conseil d'Etat, qui a autorisé le parquet de la Cour royale de Bastia suivre l'affaire. On attend maintenant le monitoire de M. l'évêque qui doit réhabiliter son subordonné. Cloche volée dans une église. Ces jours derniers, de hardis voleurs sont parvenus enlever nuitamment et l'aide d'une échelle, une cloche du poids de 50 kil., placée dans le clocher de l'église Cauterlaverent, sous Assche, (Brabant). L'échelle qui a servi commettre ce vol peut-être inouï, et qu'on a reconnue pour être la propriété du cultivateur Holdeghem de l'endroit, a été abandonnée dans 1 église par les malfaiteurs. On écrit de Constanlinople la Gazette d'Augsbourg Le premier jour de l'année, deux charrettes, escortées de Cosaques armés de lances et de pistolets, s'arrêtèrentdevant la porte du couvent de Tiflis. Des agents de policeeulrèrent aussitôt dans le couvent et ordonnèrent aux moines de monter dans les charrettes. Ceux-ci déclarèrent qu'ils ne se rendraient qu'à la force puis ils entrèrent dans l'église du couvent et s'age nouillèrent devant le grand autel. Les agents attendirent quelque temps; mais lorsqu'au bout d'une heure ils virent que les moines ne manifestaient aucune intention d obéir, ils leur renouvelèrent l'ordre de se mettre en route. Les missionnaires répondirent qu'ils ne quitteraient pas volontairement le poste qui leur avait été confié par leur chef spirituel. Celte réponse fut transmise au général Gui kogouverneur de Tiflis, qui ordonna de les emmener de force et de les transporter dans les voitures. Cet ordre cl liutrigue secrète, les jésuites s'obstinent exercer sur nue partie du clergé français, (le qui est sérieux, c'est cette guerre de religion qui se ranime leur voix et qui suscite, de la part des écrivains de l'école philosophique, une résistance dont le litre de cet article peut donner une idée oeux qui se flattaient d'avoir mis soixante ans de paix durable eutre le dix-huitième siècle et leurs croyances. Voilà ce qui est sérieux la guerre éclatant partout la suite du jésuitisme, dans les livres, dans les chaires d'euseignemeut, dans les théâtres, dans les journaux, dans les Chambres législatives, dans le silence des cloîtres restaurés, et jusqu'au fond des âmes les plus timides et des consciences les plus humbles, que révolte tour tour l'arroganoe des prétentions cléricales ou la violence légitime de la réaction encyclo pédique. J'exagère peut-être, pour avoir trop bien lu tous oes livre, dont j'essaie de reproduire l'esprit, j'exagère peut-être la gravité de la crise actuelle; mais malgré tout, je le oonfesse, quand je lis ces journaux et ces pamphlets où s'élable avec tant d'impudence l'espoir oontre-révolulionnaire du jésuitisme ressussilé; quand j'entends ces cris de guerre jetés notre société libérale, industrielle et pacifique, quand je vois des princes de l'Eglise, dominés par quelques sectaires; défier au combat, comme les héros d'Homère, les plus éprouvés parmi nos écrivains, nos professeurs et nos magistrats; et d'un autre

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2