2 -» trc projet et nous nous montrâmes même dis posés -soutenir celui de Bruges soyez heureux leur disions-nousmais au moins laissez-nous vivre. Cette conduite a eu d'heureux résultats; dès le mois de mars, la ligne d'Ypçes vecsiÇpurlrai était étudiée datfls une double direction, l'une par Gheluvelt, Gheluwe, Menin Maccke pu Cour- trail'autre par Zillebeke, Zaudvoorde, VV.er- vick Menin, etc., et le 14 avril dernier, Monsieur le Ministre des Travaux publics pré senta la Chambre des Représentants un projet de loi tendant autoriser le Gouvernement accorder 1" La concession d'un chemin de fer deCour- trai Ypres par Menin, 2° d'un chemin de fer de Bruges Thielt par Waerdamme et Ruddervoorde, de Thielt Rou- lers par Ingelmuuster et de Roulers Ypres avec embranchements de Thielt sur Aeltre et d'fseghem sur Courtrai. Diverses sociétés Anglaises et Anglo-Belges sollicitaient la concession de toutes ces lignes une Compagnie belge qui offrait toules les ga ranties désirables, désirait obtenir celle du rail- vvay d'Ypres vers Courtrai. Le projet de loi présenté par le Ministre, con ciliant les intérêts des diverses localités, parais sait de nature être définitif et mériter l'appui de tous. Il n'en fut pas ainsi néanmoins. Une députation du conseil communal de Bruges accompagnée des directeurs de la so ciété anglaise Richards, Fearon et Ce, obtint une audience du Ministre des Travaux publics. Après de longs pour-parlers qui eurent pour résultats de substituer une direction non étudiée un tracé dont Xavant-projet était peu près terminéde sacrifier les intérêts de Thielt ceux du chef-lieu de la province et d'ajouter quelques embranchements nouveaux ceux projetés, la concession fut accordée la société Richards, une convention provisoire fut si gnée par le Ministre et les agents de la société et le cautionnement fixé, dit-on, un million de francs, fut versé dans les caisses de la Société Générale. D'après ce nouveau projet, le chemin de fer de la Flandre Occidentale se divise en deux branches, l'une de Courtrai sur Ypres, l'autre de Bruges sur Courtrai par Thourout, Roulers et Iseghem des embranchements de Thielt et de Dixmude sur Thourout et plus tard une ligne de Furnes sur Dixmude, seraient construits, enfin l'embranchement d'Ypres sur Roulers est abandonné. Nous ne pouvons, quant présent, examiner ce projet nouveau, ni les motifs qui l'ont fait si inopinément prévaloir. Hâtons-nous de con stater que dans cette circonstance grave et cri tique, les intérêts d'Ypres ont été sauvegardés, un instrument de Dieu contre son Eglise pécheresse; c'est parce qu'il a plaidé, arec un immense succès, la cause de l'humanité per fectible contre la plus vieille institution du monde, le clergé catho lique dégénéré, appuyée sur la plus redoutable, la royauté absolue telle qu'elle était sortie des mains de Louis XIV. Je ne reprocherai pas M. Genin d'avoir défié Voltaire. Si quel qu'un rappelle, dans ce conflit des philosophes contre les faux dévots, l'ironie mordante, le sascasme amer et vengeur, l'érudition moqueuse et partiale, la passion, l'intolérance et l'irascibilité de Voltaire, c'est M. Genin. Son livre est un pamphlet de la bonne école, de ceux que Paul-Louis Courier glorifiait eu y rattachant, par une filiation peut-être forcée, les admirables Lettres de Pascal. M. Genin est de trop bon sens pour accepter une parenté si haute, mais s il y adans son livre beaucoup de pages injustes et violentes, il en est d autres que la critique la plus exquise et que la polémique la plus cbâtiee ne desavoueraient pas. C'est d'ailleurs le plus amusant de tous ceux que la renaissance du jésuitisme met en colère, et •e n'est pas un médiocre mérite dans la ooutroverse. M. le comte Alexis de Saint-Priest ne discute pas, il raconte. Son Histoire de ta chute des Jésuites au dix-huitième siècle est un livre supérieurement conçu, d un entrain admirable, où le récit vous em porte d'un mouvement si rapide, que vous ne vous apercevez pas, en finissant, que l'auteur a oublié de conclure. Mais cet oubli n'est qu'apparent. La conclusion est au fond du récit; elle sort des en- Vailles mêmes du sujet elle est, comme l'Agripinne de Racine, invisible et présente dans toute celte histoire. Une influeuce funeste y domine. On y sent, que les jésuites me le pardonnent, je ne sais quelle odeur de vert-de-gris qui ne se dissipe qu'après la mort de Clément XIV. Et ccpcndaut les jésuites ont fait semblant de que notre bon droit, la justice de noire cause soutenue avec persévérance et ténacité par ceux qui se sont chargés de les défendre et enfin la conviction personnelle du Ministre des Travaux publics paraissent avoir seuls brisé les efforts de peux qui toujours eurent pour devise tout pour nousrien pour les autres. De ce que nous venons de dire, on peut con clure que la question du chemin de fer d'Ypres vers Courtrai paraît devoir être résolue bientôt en notre faveur. Mais d'un autre côté les nom breuses intrigues qui, en peu.de temps, ont été mises en jeu, -peuvent faire craindre que de nouvelles entraves ne viennent retarder la réa lisation de nos vœux les plus chers. Encore quelques jours et l'avenir de notre belle et antique cité sera décidé. Ouic'est la prospérité, une nouvelle vie que nous espérons cl non, la ruine, la mort. Dans la séance du 30 Avril, la chambre des représentants, sur la proposition de M. Donny, a décidé que les projets de loi sur les chemins de fer exécuter dans la Flandre occidentale, seraient renvoyés l'examen de la seclion cen trale du budget des travaux publics, afin que le rapport put en être promplement présenté. Demain dimanche. la musique d'harmonie du 5me régimentexécutera quelques morceaux d'harmonie au jardin public, de midi une heure, si le temps le permet. Le tribunal correctionnel a prononcé ce matin (2 Mai), dans l affaire des curés de Boitsforl et d'Auderghem. Il a condamné les curés de Boits forl et d'Auderghem chacun trois mois d'em prisonnement. Le vicaire d'Auderghem a été ac quitté. Les nommés Fr Hevmans, Vanden Dae- Ien, Rempaert, J. Kermes, P.-H. Kermes et H. Kermes, chacun 40 jours d'emprisonnement et les quatre derniers onze francs d'amende chacun. Par arrêté royal du 23 avril, M. Ch. de Patin, conseiller provincialYpres, est nommé pré sident suppléant du conseil de milice d'Ypres, pour la levée de 1843, en remplacement de M. Biebuyckélu membre de la chambre des re présentants. M. A. Cornu, capitaine du génie en retraite, vient de publier un mémoire en faveur du projet d'un embranchement de chemin de fer, partant de Lauwe, (seclion de Courtrai Mous- cron) et se dirigeant vers Ypres par Menin Ce mémoire a été dressé la demande de l'admi nistration communale de cette dernière ville. Le gouvernement vient d'accorder des pen sions des militaires frappés de cécité ou d'au- triompher du livre de M. de Saiut-Priest. Un de leurs défenseurs dans la Chambre des Pairs en a revendiqué les conclusions pour son parti. Un aulre s'est donné la peine d'écrire un lourd iu-52 pour développer la pensée de l'ultrà-catholique orateur. Tout cela n'est pas sérieux. Le livre de M. Alexis de Saiut-Priest restera nou-seu- lement comme un monument de saine érudition et de bon style, mais comme l'œuvre d'un esprit sincère, d'une raison ferme et d'un cœur honnête. En est-ce assez pour n'être pas jésuite? Je voudrais compléter cette analyse, mais l'esprit me manque. Tout le monde a lu les lettres si substantielles de M. Libri sur la Liberté d?enseignement, le judicieux rapport de M. Thiers sur le projet de loi de Cinstruction secondairele beau travail adressé au Roi par M. Villemain en 1845, le savant livre de M. Troplong, et cette magnifique Dèjense de VUniversité, prononcée par M. Cousin devant la patrie, et qui est devenue un des titres les plus éclataus de sa renommée philosophique et littéraire. Tout le monde a lu ou lira 'e Manuel du Droit ecclésiastique français, publié par M. Dupin et condamué par M. de Bonald. Je ne dis rien du Juif Errant: MEu gène Sue est en train d'achever son œuvre. Laissons toute liberté sou pinceau. Je n'ai mentionné sou livre que parce qu'il appartient, par le sujet et l'intention, la croisade anti-jésuitique que j'ai eu pour but de signaler. J'ajoute que les feuilletons de M. Eugène Sue sont reproduits en ce moment par toules les feuilles libérales de Belgique| et qu'on a ouvert Bruxelles une souscription destinée frapper une médaille en son honneur. Cela fait-il l'éloge du livre ou simplement la satire des jésuites? Les lecteurs de M. Eugène Sue en décideront* Un mot de souvenir, eu fiuissant, cette charmante pièce de M'd* Bayard et Jules de Waillyr qui ont si spirituellement mis en scène» fous le nom de M. Mathieu, dans le Mari la Campagnele jésuite 1res iufirmilés incurables survenues pendant leur service militaire. Parmi les pensionnés, nous remarquons les suivants qui appartiennent notre province Casteleyn, Joseph, d'Ardoye, une pension de 385 fr. Porte, Maximilien, (sergent), de Cour trai, une pension de 660 fr.:, De Kortede Boitshoucke, une pension de 330 fr. Van Be- vcelaere, d'Ypres, une pension de 326 fr.; Carels, de Courtrai, une pension de 250 fr. Demeyere, d'Ardoye, une pension de 230 fr. De Coninck, de Courtrai, une pension de 579 fr.De Jon- ghe, d'Ingelmunsterune pension de 513 fr; I) Assonville, de Courtrai, une pension de 303 fr. Verleye, de Bruges, une pension de 250 fr. M. Siersack, commis de première classe des accises, Menin, obtient une pension de 607 fr. Le 29 du courant, le nommé De Busschere, François, prévenu d'être lauleur du meurtre commis le 27 dans la soirée, sur la personne du sieur Pierre Cys, lors d'une rixe survenue entre eux l'auberge le LionZedelghem, vient d être arrêté par la gendarmerie, et les effets d'habillement tout ensanglantés dont il était porteur lors de sa fuite. Dimanche, une tentative de vol a été faite dans l'église des Bédemptorisles, Liège. Une femme, feignant de prier dévotement, mit sa main dans la poche de la robe d'une dame qui se trouvait côté d'elle et lui enleva adroite ment sa bourse: mais une pièce de monnaie qui s'échappa attira l'attention sur la voleuse qui fut immédiatement arrêtée. Cette femme a déjà subi deux condamnations pour vol. Un congrès archéologique et historique s'ou vrira Lille, le 3 juin prochain. La commission préparatoire, présidée par M. le comte F. de Mérode a publié un programme qui offre des questions très-intéressantes, dont la plupart concernent aussi bien la Belgiqueque la France. Le congrès fera des excursions scientifiques en Belgique et visitera d'abord Tournai, où l'attire sa belle et antique cathédrale. Des invitations ont été adressées l'Académie, aux universités, aux athénées, aux grands et petits séminaires, ainsi qu'à beaucoup d individus connus par leurs travaux, leurs études ou leurs sympathies littéraires. Les adhésions doivent être adressées M. le comte F. de Mérode, Bruxelles. TXgW. Les recettes du chemin de fer pendant le moisde mars dernier ont été considérables; elles ont dépassé la somme de neuf cent cinquante mille francs, tandis que dans le mois de mars de 1844 et pour un même nombre de lieues en exploitation elles ne furent que de 769 mille francs. Il y a donc eu cette année une augmen tation de plus de cent quatre-vingt mille francs. robe courte, celui qui maudit d'une voix si emportée le gouver nement qui lui paie pension, et qui tyrannise si dévotement la maison où il fait ses quatre repas. Je ne cite toutes ces œuvres, la plupart excellentes, que jour mémoire; leur succès est fait; mais il était bon de montrer, dans cette résistanoe de l'esprit de liberté reli gieuse aux prétentions du despotisme clérical, comment tout se tient la chaire au théâtre. 1 histoire la philosophie, le légiste au poète le romancier au savant, le ministère l'opposition car je ne crois pas, je le dis avec conviction, oetle solidarité fatale que quelques esprita chagrins voudraient établir entre le gouvernement et les jésuites restaurés ou tolérés, solidarité qu'un journal ultrà-démocratique dé finissait naguère en ces termes Les jésuites vous connaissent, et ils savent bien qu'ils n'ont rien craindre de vous. Votre position est fatale; brouillés avec la révolution, il vous est défendu de vous brouiller avec ses plus mortela ennemis. Entre eux et vous, il n'y a que la différence de la robe et l'opinion publique, qui vous observe paisiblement, instruit uns affaire qui vous est commune, en attendant qu'elle prononce aussi son arrêt, où sa justice ne vous séparera pas. Nonle n'accepte pas une pareille condamnation pour le gouver nement libéral qui dirige les destinées de mon pays; et c'est afin de protester, autant quil était en moi, oontre un arrêt si injuste, que, placé par mou devoir de critique en face de tous ces livres que je viens d'analyser si rapidement, j'en ai tiré cette conclusion, que je voudrais voir clouer, la place du nom du R. P. de Ravignan, toutes les portes des églises de France La France de Juillet est catholique; elle n'est pas jésuite, Covillier-Fleurt. [Journal des Débats.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2