EXTÉRIEUR. FRANCE. 3 viré hier matin en virant le bord le long de la maîtresse île deChaussey, et les quatre hommes qui là montaient ont péri. Il y avait parmi eux un pauvre perruquier, père de cinq enfants, et un jeune homme dont les deux frères et le beau- frère avait eu précédemment une fin pareille. Le correspondant de Paris de la Gazette d'Augsbourg confirme la nouvelle que le cour rier envoyé récemment au duc Ferdinand de Saxe-Cobourg-GolhaVienne, était porteur d une demande en mariage entre la reine d'Es pagne et le prince Léopold, le plus jeune fils du duc. Le même correspondant ajoute que le duc de Broglie a obtenu le consentement du gou vernement anglais ce mariage. On écrit de Pouloise, 12 mai, la Gazette des Tribunaux Une effroyable catastrophe vient de jeter la consternation dans la commune de Cergy. Hier, vers six heures un quart du malin, deux coups de feu successifs se font entendre dans l'habitation des époux Denis Martin, située dans la principale rue du village. C'était l'heure où les habitants se rendaient l'église. On ne s était pas encore expliqué ces délouations, lors que lout-à-coup on voit Martin apparaître une fenêtre du premier étageproférant quel ques cris- inarticulés et se couper la gorge en agitant convulsivement sa main droite armée d'un couteau. Le sang qu'il perd flots inonde la muraille et le sol Pendant quelques instants, il demeure ainsi, debout, le corps penché vers la rue, exposé aux regards des passauts épouvantés; puis on le voit s'affaisser sur lui-même et disparaître. Son mal heureux père, que le hasard amenait en cet endroit, s épuisait en vaines supplications Arrête, Denis, s'écria-t-il; arrête! que fais-tu là! On s'élance vers la porte d'entrée; elle était fermée et barricadée I intérieur; mais bientôt une échelle appliquée la fenêtre permet de s'introduire. Martin, accroupi dans l'angle du corridortenant encore son couteau dans sa main crispée, ne donne plus signe de vie. Près de là est son fusil deux coups, dont les charges sont enfoncées dans le plafond. A celle scène affreuse avait préludé un crime abominable. On court la chambre coucher tous re culent d horreur la vue du cadavre mutilé de la femme Martin, gisanldans son lit. Une énorme plaie transversalefaite l'aide d'un couperet trouvé près de la victime, lui partage profon dément le visage et la rend méconnaissable; un autre coup a tranché d'une épaule l'autre la partie supérieure de la poitrine des paupières demi-closes semble s'échapper encore un regard suppliant. Le lit et le plancher sont couverts de larges mares. Martin n'était âgé que de vingt-huit ans, sa femme entrait dans sa vingt-sixième année. Mariés depuis six sept ans, ils laissent quatre enfants en bas âge. Malgré la conduite du inari, ils jouissaient d'une honnête aisance et leur commerce de laitier semblait prospérer. Le gouvernement avait fixé d'abord le maximum de la durée de la concession pour la ligne du Nord 45 ans, la commission la ré duite 12 ans et M. Dumon a annoncé qu'il combattrait celte réduction. Voici les calculs sur lesquels s est basée la conviction de la com mission. Le produit brut de toute la ligne du Nord en y comprenant les embranchements sur Calais et sur Dunkerque donnera pour les 336 kilomètresdeParis aux deux points de la fron tière belge 19,347,660 fr. pour les 147 k. de Lille Dunkerque et Calais, 2,267,274 k., en tout 21,614,154 fr. Déduisant 45 °[0 pour frais d'exploitation elle est arrivée une recette nette de 11,666,325 fr. soit près de8°[0 sur le capital de 150,000,000 fr. suivant l'exposé des motifs; soit 8 ll2°l<> sur celui de 46,000,000 k., tout compris qu elle ne croit pas d'après le compte même de l'administration devoir être dépassée et qui fait ressortir dans l'assemble le coût du kilomètre 302,000 fr. Dans 1 une et dans 1 autre de ces suppositions, en prélevant 1 1[2 °|0 l'a mortissement du capital engagé, il resterait en core 6 1|2 °|0 environ la compagnie pour l'intérêt de son capital et la rémunération de son industrie et l'on arrive ainsi une durée de concession de 33 ans, terme suffisant pour re constituer le capital en rachetant les actions. Il est fâcheux de voir le ministère se pro noncer aussi contre cette réduction du terme de concession s'il obtient que le terme de 45 ans soit maintenu, il est évident que les diverses compagnies en concurrence se maintiendront le plus près possible de ce chiffre, et l'on n'ob tiendra guère qu'une réduction d'un an ou deux quoique 5 ou 6 compagnies se présenteront pour ladjudicalion. Le Constitutionnel annonce aujourd hui comme un bruit très-accrédilé que le ministère vient affronter une nouvelle session tandis que le Courrier français dit de son côté que le bruit d'une dissolution prochaine de la chambre s'ac crédite. Nous serions portés croire que le dernier journal a raisoncar il n est pas présumable que le cabinet du 29 octobre ose se présenter encore une fois devanl la chambre acluelle sans s'être au moins modifié de manière rattacher lui une partie des conservateurs dissidens. Le comité chargé de l'armement des for tifications de Paris a décidé que les affûts se raient faitsen fonte, pour les gros canons, comme sont ceux de l'Esplanade des invalides, et en bois pour les petites. Le bruit s'est répandu que suivant des avis reçus d'Angleterre, deux navires chargés d armes arriveraient prochainement sur les côtes d'Espagne et que le gouvernement, instruit de ce fait, avait expédié des ordres secrets aux capitaines-généraux. Les uns disent que c'est la junte carliste de Paris qui a préparé celte expédition, d'autres l'attribuent au club aya- cucho. AFFAIRES DE SUISSE. On écrit de Sainl-Gall, le 3 mai: Ce qui s'est passé dans le canton de Lucernemenace d'avoir son pendant chez nous l'analogie est complète ce point que l'on peut comparer, sous tous les rapports, les meneurs du parti ul- tramontain dans les deux cantons. Comme M. Siegwai l de Lucerne, M Baumgartner de Saint- Gall a débuté dans la carrière diplomatique en se posant comme ami du progrès, comme lui, il n'a pas tardé répudier les idées libérales pour les principes ultramontains. Bientôt que les voix soient partagées dans notre grand-conseil, les catholiques I emportant en richesse et en influence, et ils trouvent d ailleurs un auxiliaire aussi puissant qu'actif dans le clergé qui travaille les esprits au dehors. Enfin, le voisinage du Voralberg, occupé par un petit corps dobservalion autrichien, con tribue encore encourager nos jésuites. Les troupes échelonnées dans le Voralberg, loin dêtre rappelées dans leurs anciens canton nements, ont été mises en communication per manente avec la garnison bavaroise de Lindau, et un service régulier de correspondance est établi entre celte place forte et Bregenz (quar tier-quartier des Autrichiens). On écrit de Lucerne 9 mai L'opinion publique dans la confédération se prononce hautement contre l'exécution de la condamnation mort du docteur Steiger, mais la voix de l'opinion publique n'est guère écoutée dans notre ville. Treize journaux suisses y sont défendus, et les articles de la Gazette d étal ca tholique et du Messager de la Suisse primitive ne sont pas faits pour calmer le public. L'on peut compter néanmoins que la grâce sera ac cordée par le grand conseil. Ce n'est pas on le saitdans Lucerne même que le parti ultramontain a ses plus fortes ra cines, c est dans les districts ruraux du canton. Dernièrement encore les libéraux de Lucerne ont obtenu la majorité dans les élections pour le grand conseil. Les membres fanatiques sont nommés par les campagnards iguoranlsqui les jésuites dictent leurs votes. Paris, "4 Mai. La discussion vient de commencer, en France, dans la chambre des députés, sur le projet de loi relatif au chemin de fer du Nord et l'em branchement de Creil S'-Quentin. La question n'est plus de savoir si l'état ou une compagnie exploitera celte ligne, mais quelles conditions la concession sera accordée. On lit dans une correspondance particu lière d'Algérie: La subdivision d Orléansville est toujours en pleine insurrection le bâtiment vapeur YAuhcron, arrivé le 2 de Tenez, rap porte que l'on entendait fréquemment de ce port le bruit de la fusillade. Cette circonstance, défaut de renseignements précisferait sup poser que le colonel Sainl-Amand, avec la pe tite colonne sous ses ordres, se maintient peu de distance du littoral. L'insurrection a gagné les montagnes de l'Ouarenserrisdont les populations sont en armes, et aussi, dit-on, le bas Chéliff. On sait que les tribus de l'Ouarenserris n'ont jamais été complètement soumises. Dans le temps, une de nos colonnes, commandée par M. le général Changarnier, a beaucoup souffert pour obtenir de ces farouches populations un semblant de soumission. La tranquillité paraît régner sur tous les autres points de la subdivision de Milianah, où a eu lieu le meurtre du sous-employé des vivres, M. Canonville, qui était allé acheter des bes tiaux sur le marché de Diendal. La colonne expéditionnaire dont M. le maréchal gouverneur va prendre le comman dement, aura un effectif de près de 5,000 com battants. M. le duc de Monpensier commandera l'artillerie. Plusieurs officiers étrangers ont suivi le maréchal. n M. le maréchal-de-camp Gentil a quitté Alger le 2, après avoir reçu les instructions de M. le maréchal gouverneur, s'est rendu au camp du Fondouck, avec une brigade d'infanterie et quelques cavaliers. Ces troupes seront em ployées aux travaux des roules, et elles surveil leront en même temps le pays de l'Est, que des fanatiques cherchent soulever. On espère ce pendant que la brigade Gentil ne sera pas dérangée dans ses travaux. La chambre des députés a adopté hier, la presque unanimité, le projet de loi relatif la démonétisation et la refonte des anciennes monnaies de billonet un autre projet accor dant une pension de 1,000 francs la veuve et aux enfants d'un marin grec tué dans la rade du Pirée par le feu d'un bâtiment français. Voici les renseignements sur l'étal du chemin de fer du Nord La pose des voies définitives se poursuit avec activité entre Lille, Valenciennes et Arras. Une des conditions du cahier des charges porte que la double voie devra être définitivement posée dans le courant du mois de juin; mais cause de la rigueur de l'hiver il y aura peut-être un relard d'un mois. Entre Arras et Amiens les lerrassemens et les nombreux ouvrages d'art ne sont pas encore terminés. Toutefois les travaux sont poussés très-activement; ils touchent même leur fin entre Arras et la limite du département de la Somme. Il n'est bruit, lit-on ce malin dans le Courrier français, que d'un fait d'une gravité inexplicable jusqu'à ce jour. Selon les appa rences, un homme d affaires, dépositaire d une valeur de plus de huit cent mille francs qui lui était confiée par un oncle dont il vient d héri ter, lui troisième, de trois quatre millions, prétendrait s'approprier le dépôt au dét l iment de ses deux co-liéritiers. Une signification faite aux agents de change de Paris et affichée pu bliquement annonce la soustraction fraudu leuse d'actions de canaux faite la succession récemment ouverte et leur en interdit la négo ciation. Le dépositaire refuse de s'expliquer sur ce que sont devenues les actions.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3