5e ANNÉE. - N° 424. INTÉRIEUR. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE, 25 MAI 1845. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume, PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 le Progrès Tout ce qui couoerne la rédac tion doit être -dresaé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQtIRIT El'NDO. Y PRES, le 24 Mai. L'attitude de la presse ministérielle et sotls ce nom, nous comprenons les feuilles cléricales, est curieuse l'approche des élections prochai nes. Les injures les plus grossières, les qualifi cations les plus mensongères sont adressées l'opinion libérale, qui se prépare ardemment soutenir la lulte conlre la cour, le ministère et le clergé. La Société de VAlliance a éliminé de la liste des candidats qu'elle présente aux suf frages des électeurs, trois noms, ceux de MM. Meeus, Coghen et Van Volxem, convaincus d'être atteints d'un ministérialisme incurable. M. Nothomb n'a pas voulu se trouver en reste d'élimination et son choix comme de juste s'est porté sur MM. Verhaegen et Orts, deux députés qui ont donné souvent beaucoup de fil retor dre aux hommes d'affaires dit clergé. Depuis ce moment la presse ministérielle. Y Emanci pation et ses cinq acolytes, le Politique et le Journal de Bruxelles, qui accompagne ses'con- frères en faux bourdon, s'est déchainée contre le parti libéral avec une violence inouïe. Ces honnêtes journaux s'élèvent comme des énergumènes contre les principes radicaux qu'ils prétendent avoir découverts en germe dans le programme de Y Alliance et prennent texte de cette adorable invention, pour convaincre l'opi nion libérale d'être atteinte de radicalisme, de républicanisme, de terrorisme, etc. Enfin, ils lui jettent la tète toutes les qua lifications possibles, du moment qu'elles sont de nature jeter l'épouvante dans les âmes de celte bonne pâle d'électeurs, qui ne voient pas que le ministère est réduit calomnier et dénigrer dire d'expert, pour échapper la condamnation de son système de corruption par le collège électoral de la capitale. Nous croyons bien que le ministère ne ré ussira pas jeter le désordre dans les rangs compactes du parti libéral de Bruxelles. Mais un ministre est digne de mépris, quand dans un intérêt de portefeuille, il ose porter l'effron terie jusqu faire calomnier de propos délibéré par ses journaux el par ses créatures, un parti qui compte dans ses rangs tout ce qu'il y a de plus éclairé, l'élite de la nation enfin. Que dans une lutte électorale, on ne soit pas très- difficile sur les moyens mis en œuvre pour réussir, nous le concevons sans l'approuver. Mais qu'un membre du gouvernement, qu'un a Feuilleton. Û232 sa (Suite.) VII. GU1SI. Ce que I.ycio avait arrangé dans sa jeune tête, et selon l'intérêt d'une passion d'enfant, se trouvait d'acoord avec la raison. La répu blique napolitaine, peine proclamée sur le sol où l'Espagne régnait depuis quarante-trois ans> e{ venaient l'instant d'être brisées ses armes et les images du vice-roi, avait besoin de l'alliance d une na tion étrangère; et celle de la France elle -même, en guerre avec 1 Espagne euce moment, semblait la plus facile obtenir. I.e meilleur moyen de 1 attirer était de plaeer la téte de l'état le duc de Guise* d ailleurs brave, entreprenant, déjà éprouvé au feu des révolutions et réunissant en lui toutes les qualités désirables pour ce poste. Il avait été préoédé Naples par une éclatante renommée, sa venue y avait fait événement} les grands se disputaient 1 honneur de le re cevoir; le peuple s'attroupait autour de son habitation pour voir des cendre de carossc ['illustre francise. 11 ne fallait qu'un mot pour attirer sur lui l'élection au pouvoir souverain. Le commandeur chef du ministère descende dans l'arène élec torale et que, non content d'y amoindrir l'in fluence que ses fonctions lui donnent, il jette dans un plateau de la balance le nom du pouvoir ir responsable et qu'il ose mêler le nom du roi dans ses tripotages électoraux, voilà certes qui dépasse la limite ordinaire de l'outrecuidance et de l'audace de M. Nothomb. Nous sommes peut-être appelés voir des en treprises beaucoup plus fatales pour le bonheur de la Belgique, mais nous sommes appris ne plus nous étonner de rien. Quand on ose traiter la majorité la plus instruite et la plus riche de la nalion. de radicale et de terroriste, quand dans le but d écarter de la représentation nationale, deux députés de l'oppositionun ministre du roi ose faire calomnier par des journalistes sa solde, le parti le plus national elle seul constitu tionnel qui existe en Belgique, on doit se croire revenu aux mauvais jours du régime hollandais, au temps où quelques folliculaires étaient gagés pour insulter aux sentiments les plus intimes et les plus sensibles de ceux qu'on appelait par ironie, on doit le croire, ses frères des provinces méridionales. Dans un de nos derniers nosnous avons trouvé utile de flétrir une nouvelle industrie, importée sous les auspices du clergé, par des hommes qui lui appartiennent de très-près, si tous ne sont pas piètres Le Journal des Baziles qui croit que la défense de tout ce qui touche au clergé, entre nécessairement dans son rôle, s'est pris d'une belle colère, mais n'a pas poussé l'impudence jusqu'à nier ce que nous avions avancé. Loin de là, il s'est étendu avec complaisance sur le bonheur de recevoir une compagne de la main d'un entremetteur quelconque, qui, nous voulons bien le supposer, ne fera rému nérer ce service rendu, qu'en honorant votre table de sa présence aux anniversaires de votre mariage. Il soutient qu'un mariage négocié par des prêtres vaut bien, l'union née d une iulrigue de bal et exprime celte opinion de manière faire comprendre, que les traditions de la bonne société lui sont totalement étrangères. Mais laissons cet honnête apologiste des en tremetteurs el des intrigants, exprimer toute sa béatitude, de ce que le clergé daigne condes cendre jusqu'à prendre sous sa protection les diplomates en mariages, et surtout affirmer que les négociations sont pures de tout intérêt tem- Belloni, prenant les intérêts de son neveu et de sa fille adoptive, avait entrepris ce coup d'état. Très-influent au conseil de la noblesse et dans les assemblées populaires, il eut bientôt assuré les suffrages nécessaires au succès de son entreprise. Lorscjue les esprits furent convenablement disposés, il était allé trouver le duc de Guise; il lui avait montré le poste brillant où il pouvait atteindre, et lui avait fait comprendre que c'était par son appui seul qu'il y parviendrait. Ensuite, pénétrant dans sa vie privée, il lui avait rappelé les serments qu'il avait faits de devenir le soutien et l'époux de sa parente orpheline, la manière dont il 1 avait aban donnée. Il avail Gui par lui dire que toule sa protection lui, et par oouséquent 1 élévation du duc de Guise au rang suprême, étaient attachées la réparation qu'il ferait de cet outrage. Il ne fallait pour cela que rompre secrètement une union qui avait été contractée de même, et donner sa main sa cousine Anne de Mantoue, Le duc de Guise était parti de Bruxelles il y avait vingt jours, pour entrer dans les rangs d'une armée comme simple capitaine» n'ayant que la cape et l'épée, et, de prime-saut, on lui proposait de devenir chef civil et militaire d'un état, d être plus que le roi, la la simple Cuiidiliou d'épouser une jolie fenmie qu'il avait aimée* porel. On est libre de prendre ce qu'on veut croire de ces dénégations intéressées. Nous n'avons qu'à ajouter un seul mot. C'est qu'en disantque les évêques n'étaient pas étran gers ces tripotagesnous n'avons nullement voulu attaquer le caractère privé de l'évêque de Bruges que nous honorons autant que qui ce soit, et qui a droit tout notre respect comme chef spirituel de la province. Mais c'est le sys tème d'intrusion du clergé dans les secrets des familles, c'est son avide curiosité surprendre tout ce qui peut servir exercer un empire quelconque sur les hommes, que nous blâmons et que nous dénonçons l'opinion publique. De toutes les oppressions que des pouvoirs ou des castes ont pu exercer sur les hommes, celle qui s'est fait sentir au sein même de la famille, a été la plus insupportable. C'est le propre de la domination jésuitique d'en agir ainsiet elle a toujours soulevé les instincts les plus nobles des populations contre elle. Du reste, nous sommes au regret pour l'évêque de Bruges, de voir figurer son apologie dans une feuille tarée et couverte du mépris de tout ce que la ville compte d habitants éclairés. Le ton ordurier el calomnieux de ce journal a soulevé le cœur des personnes qui jusqu'ici avaient suivi la bannière qu'il se dit appelé défendre. Tout homme qui se respecte, loin de vouloir être défendu par celle sentine de la bile jésui tique, devrait réclamer le silence de cetle feuille, comme l'honneur le plus insigne qui puisse lui être fait. Nous espérons que nous n'aurons plus de long temps nous occuper des aberrations de nos jésuites en robe courte el surtout que le Journal des honnêtes gens ne se fera plus 1 apologiste d'un genre de négociations quisous beaucoup de rapports peut être sévèrement qualifié. Dans le temps il a été question de remplacer M. Morel-Danneel le représentant de l'arron dissement de Dixmude, par M. le Bourgmestre de Dixmude, M. Breyne-Peellaert. On nous as sure que la candidature n'est pas encore acceptée par l'honorable Bourgmestre. Des efforts sont faits, pour l'engager se mettre sur les rangs. Le député actuel est un homme nul, une véritable pétrification, et qui n'aurait jamais été appelé siéger la Chambre, si le parti qui l'y a envoyé, et qui le soutient encore, pouvait avoir honte des machines voter qui garnissent d'une si Ce parti allait trop sou humeur incoustante, aventureuse, son esprit ambitieux pour qu'il ne l'embrassât pas avec avidité. Il envoya tout de suite au saint-siége une demaude de rompre l union formée au château d Odessa, et laquelle manquaient les formalités voulue,, particulièrement la signature du roi son maître. Belloni lui remit eu échange l'acte, revêtu du sceau de toutes les autorités de l'état, qui lui donnait les titres de gouverneur de la ville de Naplea et de géné ralissime des troupes de la république. Pour accomplir son serment d épouser M'1 de Mantoue, il fallait attendre le résultat des démarches faites Borne. D ailleurs il ne voulait pas commencer son règne par la préoccupation d une a (Faire domestique. Une expédition dans les cam;>agnes de Salerne se pré parait; il devait d'abord se mettre la tête des troupes qui s y por taient, et ce serait en revenant vainqueur qu il consacrerait sou élévation par son mariage. Une fête pompeuse eut lieu l'élection du nouveau chef de l'état. Ce fut là que le duc de Guise revit pour la première fois sa jeune parente. M"* de Mantoue ne voulut avoir aucun rapport direct avec lui avant le moment où il accomplirait se3 promesses. Mais elle prit plaisir se montrer celte assemblée publique. Elle portail le cos-

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