M. H...,fermieràTempIeuve, vientde mourir
par suite d'une imprudence fatale qu'il nous
paraît utile de signaler pour empêcher, autant
que possible, qu'en se renouvelant elle ne fasse
d'autres victimes. M. H... en voulant couper
avec un rasoir, un cor qu'il avait un doigt
de pied avait offensé l'os de ce doigt. Bientôt
une foule d'accidents se sont déclarés la suite
de cette blessure, et l'amputation du doigt, de
venue nécessaire, avait eu lieu, lorsque la gan
grène s'est déclarée et a causé sa mort.
NOUVELLES DIVERSES.
Suisse. Enfin voici de meilleures nouvelles
au sujetdu docteur Steiger. On peut espérer que
1 intérêt général qu'avaient inspiré son caractère
et sa situation ne sera pas stérile, et si la réso
lution est ajournée, il est du moins permis de
penser qu'elle lui sera favorable.
M. Lamvers nous écrit, pour remercier les
électeurs du district d'Ostende, qui lui ont of
fert leurs suffrages ainsi que les journaux qui
ont promis leur appui; M. Lamvers^ ne peut
dit-il, accepter cette candidatureparce qu il"
n'a pas acquis assez d'expérience pour remplir
le mandat de représentant de la nation.
V
On écrit de Furnes
Quelques électeurs de cet arrondissement
nous prient d'annoncer dans notre numéro de
ce jour que M. Deprey a librement renoncé la
candidature pour la place de représentanten
faveur de M. Vande Veldeprocureur du roi
près le tribunal de Furnes.
Impartial de Bruges.)
Nous émettions hier le désir de voir suspendre
sous l'empire des circonstances présentes la pro
mulgation de la loi des céréales. Nous croyons
savoir que le cabinet a délibéré sur cette ques
tion, et qu'il s'agit en effet d'ajourner indéfi
niment la sanction demander au roi pour cette
mesure législative. {Politique.)
Nous avons parlé dernièrement d'un conflit
de juridiction spirituelle qui s'était élevé entre
l'aumônier de la garnison de la ville de M,...,
d'un côté, et le curé de la paroisse d'autre part,
sur le point de savoir si l'auditeur militaire,
quant au spirituel, relevait du clergé civil ou du
clergé militaire M. le ministre de la guerre a
fait connaître M. l'auditeur qu'étant militaire,
il devait comme tel remplir ses devoirs religieux
auprès de l'aumônier du régiment, mais d'un
autre côté, M. le minisire de la justice, consulté
également par l'intermédiaire de M. l'arche-
Tôque, a fait savoir M. l'auditeur, qu'officier
du ministère public, il était considéré comme
bourgeois et devait en conséquence se soumettre
la juridiction spirituelle de son curé. Comme
on le pense bien les deux décisions contradic
toires ont mis M. l'auditeur dans de grands em-
t-ï""
■de terminer le différend en restituant M. le
curé les frais d'enterrement qu il avait perçus.
L'une des œuvres les plus étonnantes qui
soient sorties du pinceau de Rubens, décore
l'église cathédrale de Gand. Elle représente S'
Bavon fesant distribuer ses biens aux pauvres
neige immaculée!... Aucune de ces femmes, mes aïeules, ne vou
drait me donner le nom de fille, du haut du ciel où elles résident.
Oh! si vous saviez ce qu'il y a d'affreux être ainsi bannie de sa
propre famille, être seule dans l'infamie!... Oh! si vous le saviez,
seigneur!
Elle était tombée en larmes anx genoux du duo de Guise elle
Baissait sa tete accablee, et son voile essuyait les pieds du mallre
qu elle implorait... Guise la releva en lui pressant la main, mais sans
la rassurer d aucune promesse. Gependant elle reprit des forces, et
osa lui dire encore: Si je n'avais pas plus de droits au nom de
votre épouse qu Anne de Mantoue, je ne chercherais point établir
de comparaison défavorable pour elle; je ne vousdirai point que da ns
le poste où vous êtes mon alliance vous est plus favorable que la
sienne, qu'on aimera mieux voir en celle qui partage le rang du chef
de l'Etat la descendante des ducs de Brabant, une femme dont le
nom de famille peut appeler des alliés la république naissante, dont
les terres peuvent servir de point d'appui au dehors, qu une jeune
fille dunt la médiocre noblesse n'offre aucun de ces avantages; je
laisserai votre coeur décider entre nous sans parler de ces vains pri
vilèges;... mais comme j'ai pour moi la sainteté des nœuds qui nous
lient, je pois attirer votre esprit sur ces intérêts secondaires.
Le duc de Guise, déjà ébranlé par la pitié que lui causait cette
haute infortune, ne put s'empêcher de reconnaître la vérité des con
sidérations que Béatrice lui faisait apercevoir. Il en ajouta même
dans sa pensée quelques antres de même genre, que l'ignorance de
avant d'entrer au couvent. Le grand peintre a
divisé son sujet en deux parties; l'une offre la
distribution des aumônes et l'autre l'entrée du
saint au couvent. Cette disposition, qui rendrait
sans aucun doute froide et lourde l'œuvre d'un
autre artiste, disparaît si habilement dans I har
monie de l'ensemble, qu'on s'en aperçoit
peine avant d'entrer dans l'appréciation des
détails. M. H. G. Moke en a fait très-judicieu
sement la remarque dans la H)me livraison des
Splendeurs de l'art en Belgique, que l'éditeur
Ch. Hen vient de meltre en vente. Celle livrai
son renferme une grande planche, représentant
le chef-d'œuvre de Rubens que possède la ca
thédrale de Gand.
Samedi dernier, M. le procureur du roi, ac
compagné de M. le juge d'instruction Dussart,
sesontrenduschez M. Sacré, imprimeur-libraire,
et y ont fait une perquisition pour trouver le
manuscrit ayant servi publier l'article incri
miné, publié contre M. Delacroix, directeur du
Théâtre des Nouveautés dans le journal 1 Eco
nome. On y a saisi quelques feuillets du manus
crit. Une protestation a été faite contre cette
perquisition, considérée comme illégale et at
tentatoire la liberté de la presse.
Nous avons des lettres de Lucerne qui nous
transmettent le compte-rendu de iu lre séance
du grand-couseil. Ou a d abord informé rassem
blée que des pétitions de toutes les classes de
la société demandaient la grâce du chef de l'ex-
pédition du 31 mars; ces pétitions portent au-
delà de 5,000 signatures, ce qui est très-consi
dérable dans les circonstances exceptionnelles
où se trouve le canton, et quand ou considère
- - - t« JJM1 I KL/Oiul.
Les débats qui se sont engagés ont duré plus
de trois heures, et oui été remarquables en ce
qu'aucuu conseiller-d état n'a montré de dispo
sitions sanguinaires. Le plus fongueux d'entre
eux, M. Vandekiu Ko»ta même tenu ce lan
gage Il y a six semaines, si j eusse rencontré
le docteur àteiger sur le champ de bataille,
je ne l aurais pas épargné, et 1 un de nous au-
rait dû perdre la vie. Icije ne vois plus en
lui qu un adversaire désarmé, et de puissantes
considérations nous font une loi de ménager
un homme auquel l'on ne peut contester de
la bonne foi et de grandes qualités.
Ces paroles out fait beaucoup d impression
mais l'effet en a été atténué par le langage assez
équivoque de l'homme le plus influent du
grand-conseil, le paysan Leu, d Ebersold, doué
d une grande éloquence populaire et d un at
tachement non moins vif pour les jésuites. Ce-
la jeune femme eu politique ne lui avait pas permis de découvrir. Il
réfléchit en même temps qu'il 11 avait rien craindre de Beliorii et
de ses enfants trompés dans leur attente, parce que le peuple était
encore dans tout son enthousiasme pour lui, et que, chez la mobile
nation uapolitaine, autant il était facile de renverser un chef régnant
depuis quelque temps, et par cela même dépopularisé, autant il était
impossible d'ébranler un chef aux. premiers jours de sou règnet
encore entouré de celte faveur qui l'a divinisé. Toutes ces pensées
passèrent dans sou cerveau rapides comme la lumière, et il prit une
détermination subite.
►—Je vous remercie, ma noble Béatrice, de m'avoir épargné un
tort que je ne me serais jamais pardonné, dit il; je vous remercie de
m'avoir rappelé mes devoirs, mes devoirs si bien d'accord avec
mon cœur. Demain a lieu la cérémonie du triomphe, après-demain
la grand messe de la cathédrale l'archevêque proclamera notre
union devant le peuple, et dans le même jour, j irai vous chercher
pour vous faire asseoir près de moi sut le trône de Naples.
Béatrice eut un moment de bonheur et de recounaissauoe pas
sionnée en retrouvant le duc de Guise pour époux. Elle ne vit plus
que 1 homme qu'elle aimait par-dessus tout au monde; elle se jeta sur
Soû cœur avec un élan d'amour bien en contraste aveo la robe de re
ligieuse qu elle avait reVêtu» Puis, elle voulut se retirer. De Guise
l'accompagna jusqu'au grand péristyle par lequel elle désira des
cendre, sa présence dans le palais n'étant plus aussi importante
eacher.
pendant l'exécution de la peine capitale n'a
guère été défendue d'une manière absolue que
par un des. partisans le plus exalté de la congré
gation, M. Piller. Le parti franchement libéral,
composé dedix voix seulement, parmi lesquelles
les sept députés de la capitale, aurait voulu
qu'on prit une décision séance tenante, tant le
terrain paraissait bien disposé; mais l'assemblée
a adopté, une immense majorité, uue propo
sition de M. Siegvvart, tendant ce que l'affaire
fût renvoyée au conseil d'état pour qu'il examinât
la question de savoir comment l'on pourrait,
sans mettre exécution la sentence capitale pro
noncée contre le docteur Steiger, avoir des ga
ranties contre de nouvelles tentatives de sa part.
On croit que l'on exigera un bannissement non
seulement de la confédération mais du continent.
Une demande en grâce du professeur Heizog,
la fois citoyen Bernois et Lucernois, a été re
poussée.
Quant au capitaine Ulme, qui avait été con
damné vingt ans de fer pour avoir quitté sa
compagnie et s'être joint aux corps-francs, il
avait demandé comme unique faveur de ne pas
être dégradé publiquement. Celte demande lui
a été refusée impitoyablement, et immédiate
ment après la décision du grand-conseilcet
officier a été amené dans la cour du bâtiment
du collège, placé au milieu de sa compagnie
formant Te cercle, et après qu'on lui eût ôlé son
sabre, ses épauletles et son uniforme, on l'a re
vêtu du costume de galérien et c'est dans cet
état qu'il a été remis la gendarmerie pour être
transféré dans la maison de correction. Voilà
comme on procède la punition de délits poli
tiques dans un canton situé au milieu de lEu-
rope, mais où les jésuites dominent.
Le grand conseil de Lucerne a terminé sa
séance du 19, en procédant la nomination du
nouveau conseil-d état, composé de treize mem
bres. Celle autorité n'avait compris jusqu'ici
dans son sein que des conservateurs prononcés,
mais quatre d entre eux du moins étaient op
posés l'appel des jésuites. Le grand-conseil
1- par quatre fougueux adeptes de
la congrégation. Le commandant en chef des
troupes, le général napolitain Sonnenberg, fait
également partie du nouveau pouvoir exécutif.
Un journal anglais du malin dit que le
traité relatif la traite entre les gouvernements
d Angleterre et de Fiance est avancé au point
qu'il ne reste plus qu'à le revêtir de la signa
ture des plénipotentiaires pour le soumeltreaux
ratifications des deux gouvernements. Le même
journal dément la nouvelle suivant laquelle oa
songerait remplacer :V1. de Sainte-Aulaire, en
qualité d'ambassadeur français Londres.
Dans sa séance du âl mai, la chambre des
communes a adopté définitivementpar 317
voix contre IB4, le bill tendant accorder une
dotation permanente au collège catholique de
Mayuoolb. Le Morning-Chronicle fait remar
quer que parmi ceux qui ont volé pour le projet,
se trouvent quinze membres du Parlement qui
11 u y avait d'éclairé dans cette vaste enceinte que la chambre où
le duc était assis d abord, eloù il venait de s'entretenir avec Béatrice;
la salle d'audience était presque entièrement obscure, et les statues
ne sy distinguaient que comme des formes blanches. De Guise, en
revenant d'accompagner la comtesse, remonta pas lents cette lougue
galerie. Eu passant devant la statue d'Anne de Mantoue il crut la
voir tressaillirun frisson se répandit par tout son corps; il la re
garda de nouveau, mais tout demeura immobile. Il gagna sa chambre
coucher et s'endormit pour rêver au triomphe du lendemain.
Pendant l'entrevue de Béatrice et du duo de Guise, Coligny errait
aux envii ons du palais, il avait suivi le fugitif depuis le duel de la
plai e Royale jusqu'à Naples. Dès qu'il avait appris ses desseins do
rompre sa première union et d'en contracter uue nouvelle, il avait
eu mille fois envie de le provoquer de nouveau jusqu'à extinction de
la vie de 1 un des deux mais tuer le duc de Guise ne rendrait pa*
l'honneur Béatrice. Il avait voulu tenter un autre moyen il l'avait
appelée Naples afin qa'elleemployât toutes ses séductions ramener
sou mari elle, après quoi il s'était bien promis, si elle échouait, de
suivre sa première détermination. Il attendait donc l'événement de
cette nuit-là c était la dernière épreuve si elle descendait avec un
refus, il allait pénétrer lui-même par le passage secret d'où elle sor
tirait, et accomplir sa vengeance. Au lieu de cela, Béatrice revint
lui pleine de foi dans les promesses de son mari, et Coligny qui vit
son bonheur, pardonna presque au duo de Guise en ce moment.
{La iuitt It fin au prochain