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Mcnin. Nous répondîmes unanimement que ceci ne
regardait aucunement notre société, qu'en tout temps
elle avait pu régir ses affaires sans la participation
d'un étranger, et que par conséquent nous n'avions
rien de commun avec celui qui avài't emprunte son
n0m* UUi.lt-
Le dimanche suivant nous vîmes de nouveau,
affiché plusieurs endroits de la ville de^Menin, un
programme annonçant que le tir aurait lieu le 6
juillet prochain, le même jour, lesociétâite qbi dvait
eu cette altercation avec l'individu en question, vint
chez moi en me disant que je devais faire insérer
dans les journaux du pays, que ce tirage ne nous re
gardait aucunement, je lui répondis de nouveau que
c'était inutile, qu'il était temps assez d'écrire, quand
il aurait fallu le faire. 11 partit mécontent de chez
moi, en disant qu'il allait le faire faire par un autre.
Le dit jour, je fis convoquer la société pour le
lendemain soir, pour faire le partage des prix ob
tenus Tourcoing, ainsi que pour prendre des me
sures pour la construction d'une baraque, vis-à-vis
de notre perche. Après avoir délibéré sur ces objets,
pour lesquels les sociétaires avaient été convoqués,
un membre qui ne vient presque jamais la société,
s'adressa moi en me disant que ce n'était pas pour
cela que je devais le convoquer et qu'attendu qu'il se
trouvait là, il voulut donner connaissance du projet
de tir si extraordinairement annoncé dans la feuille
de Courtrai.Sur quoi, je lui observai que j'étais prêt
lui répondre regardant ce tir. Quel fut mon éton-
nement de me voir interrompu chaque parole, par
quatre personnes, (y compris celle qui était venue la
veille, me solliciter d'écrire contre ce tir) qui ne me
laissèrent pas le temps de m'expliquer,et décidèrent
qu'il fallait voter au bulletin secret. Voyant que le
règlement et l'autorité n'e'taient plus respectés et
comme beaucoup de membres étaient absents et
n'avaient aucune connaissance de ce qui se passait,
il ne me restait qu'un seul parti prendre celui de
donner ma démission de chef-doyen, ce que je fis
l'instant même, et je pris cette détermination con
vaincu que n'ayant pu m'expliquer vis-à- vis de mes
confrères, pour ramener l'ordre, au sein de la so
ciété, (désunie en ce moment) et relever sa dignité
compromise par suite d'un tir dont elle n'avait pas
l'initiative, et dont tout le ridicule aurait retombé
sur elle, si ce tir annoncé si pompeusement en
empruntant son nom, comme on l'a fait primitive
ment, ne réussissait pas, je n'ai eu, chers confrères,
dans ma conduite que le désir de vous prouver, que
je ne voulais comme de tout temps que le bieu de la
société.
«t Menia, le 6 Juin 1845.
c< Agrées ,mes chers confrères, mes salutations
sincères,
«P. YANDEYELDE.»
Messieurs et chers Confrères,
J'ai l'honneur de vous confirmer ma lettre du 6
courant. Privé de réponse, je viens par la présente
vous prier de me la faire parvenir dans le plus bref
délai possible, vous savez que la bienséance l'exige,
en ne vous dissimulant pas,que si pour lundi prochain
je ne la reçois pas, je me verrai forcé regret défaire
insérer dans les journaux la justification que je vous
ai adressée, car il est de mon devoir de faire con
naître chacun quelle a été ma conduite en tous
temps envers la société.
Mcnin, le 12 Juin 1845.
En attendant, agréez mes salutations sincères,
P. YANDEYELDE.
naturellement place ici, je vais y entrer d'autant plus volontiers que
je m'éviterai ainsi la peine de revenir sur ce sujet.
En rentrant l'habitation, Claire avait épié le moment où elle
pourrait, sans crainte d'être surprise, pénétrer dans la chambre de
la gouvernante et s'y livrer aux investigations les plus minutieuses
pour s'emparer de la preuve évidente de son crime. Elle y réussit
complètement après une heure de recherches opiniâtres le dessous
du plancher servait de recel'. Glaire résolut de choisir le moment où
tout le monde serait table pour confondre les coupables (la gouver-
nantedinait la table du maître). Lorsqu'elle jugea l'instant favorable»
sortant de ses poches les preuves l'appui de l'accusation, elle dit en
s'adressant son père, comment elle avait découvert cette somme et
lui demanda qu'il forçât la coupable se justifier. L'épouvante, la
rage de celle-ci furent si violentes que, pressée de questions par M.
Durbin, presque aussi ému qu'elle-même, elle ne put s'empêcher de
jeter un regard accusateur vers son complice. Alors, pour la première
fois, le chef regarda son commis il était livide 1 Cette révélation si
subite, si inattendue, l'avait anéanti. Dans sa terreur il se précipita
aux pieds de M. Durbintoute autre explication devenait inutile;
la vérité tout entière se trouva dévoilée, sans un mot d'aveu des
complices1. Ce qui s'ensuivit se passa avec la rapidité que la colère
devait donner d'un côté et la frayeur de l'autre. Yoilà comment,
pendant mes deux heures d'absence, justice avait été faite. Claire,
restée seule avec son père, lui avait avoué que c'était moi qui avait
tout découvert et l avait prié, en terminant, de m'accorder l'emploi
Le duc et la duchesse de Nemours, et la du
chesse de Kent, dit-on, arriveront Ostende
pour se rendre en Allemagne, mercredi prochain,
c est-à-dire avant rembarquement du Roi et de
la Reine des Belges, qui reste fixé jeudi.
La mesure adoptée par l'administration com
munale de Bruxellespour prévenir les mal
heurs qui arrivent trop souvent aux baigneurs
qui se rendent au Nieuxc-Dlolen, et aux points
les plus dangereux de la rivière, a déjà eu de
bons résultats. Avant-hier encore les nageurs
aposlés par l'autorité ont retiré un jeune homme
qui allait périr.
M. le ministre de la guerre vient d'arrêter
les dispositions suivantes:
Une grande parade de toutes les troupes de
chaque garnison aura lieu les jours anniversaires
de la naissance du roi, le 16 décembre de la
reine, le 3 avril; du prince royal, le 9 avril;
du comte de Flandre, le 24 mars; de la prin
cesse Marie-Charlotte, le 7 juin de l'inaugura
tion du roi, le 21 juillet; des Journées de Sep
tembre, le 24 septembre.
La grande parade prescrite par l'arl. 68
du règlement sur le service de garnisonaura
généralement lieu le jeudi de chaque semaine,
et lorsque la Place d'Armes n'offrira pas un
espace suffisant, le commandant de la place
choisira tel autre emplacement qui lui paraîtra
le plus convenable.
Les parades ordinaires qui sont l'objet de
l'art. 69 dudit règlement, auront lieu le lundi
ou le mardi de chaque semaine, et défileront
de la Place d'Armes.
AFFAIRE DES ECCLÉSIASTIQUES DE BOITSFORT
ET D'AUDERGHEM.
A udience du lAjuinPrésidence de M. Willems.
La cour d'appel (chambre correctionnelle) a
prononcé ce matin son arrêt dans l'affaire des
curés de Boitsfort et d'Auderghem. Elle a con
firmé, quant au prévenu Lambrets, curé de
Boitsfort, le jugement qui le condamne trois
mois d'emprisonnement, elle a admis pour le
prévenu Mesens, curé d'Auderghem, des cir
constances atténuantes et a réduit de trois mois
six semaines la peine d'emprisonnement pro
noncée contre lui par le premier juge.
INSTITUTION MOYENNE.
Concours de lenseignement moyen pour 1845.
Le ministre de l'intérieur,
Vu l'arrêté royal en date du juin 1845,
arrête
Art. 1er. La deuxième épreuve du concours
de l'enseignement moyen (qui avait lieu Brux
elles, en public et oralement) sera remplacé,
en 1845, pour les quatre classes inférieures,
par un examen écritembrassant toutes les
matières réservées pour l'examen oral.
vacant par le renvoi de Bernard son père y consentit comme vous
le savez déjà.
J'occupais donc cette place qui me donnait enfin une position que
je pouvais avouer. Avec elle vinrent les désirs ambitieux pareeque
ceux-ci sont inséparables de la prospérité tout homme qui réussit
aspire réussir davantage. L'avenir m'apparaissait splendide, ce
n'était plus l'espoir seul qui me le créait ainsi; il était basé sur deux
choses qui résumaient tout pour moi l'amour de Claire et la con
fiance de M. Durbin.
Cependant depuis longtemps la révolte couvait dans nos colonies
goas l'apparence d'une obéissance inerte, passive, les nègres cachaient
de sanglants projets de soulèvement; quelques révoltes partielles
avaient éclaté sur différents points, mais elles avaient été prompte-
ment comprimées, lorsqu'éclata la grande conspiration de Saint Do-
mingue. Le choc fut électrique. Le cri de liberté poussé par
l'esclavage retentit de l'un l'autre Océan, et bientôt je vis se renou
veler, plus atroces encore, ces scènes de carnage, causes premières de
mon expatriation.
Cependant l'ordre paraissait rétabli dans nos habitations. Quelques
punitions dont la sévérité devait effrayer nos nègres, nous firent es
pérer qu'ils renouceraient désormais de chimériques projets de
délivrance et nous nous reposâmes dans cette funeste sécurité.
Inexplicable imprévoyance!
IJne nuit, des cris épouvantables, poussés autour de notre habita
tion nous réveillèrent en sursaut. Nous nous jetâmes aussitôt sur nos
Art. 2. Celte deuxième épreuve écrite aura
lieu le lendemain de la première et suivant les
règles établies pour celle-ci. Tous les élèves
admis la première épreuve prendront part
la deuxième.
Art. 3. Il n'est rien changé )aux dispositions
relalivès la première épreuve, laquelle a pour
objet un des exercices désignés par le sort
parmi ceux attribués chaque'classe parj'art.
6 de l'arrêté royal du 15 octobre 1843.
Les questions de la deuxième épreuve seront
théoriques; elles porteront sur toutes les ma
tières enseignées dans chaque classe, suivant le
programme annexé l'arrêté royal précité.
Art. 4. Le jury appréciera les deux épreuves
d'après une échelle de points établie l'avance
et dont le maximumreprésentant un travail
parfait, sera le chiffre de 2,000 pour les deux
compositions; deux cinquièmes des bons points
seront attribués la première épreuve, soit
800 et trois cinquièmes la deuxième épreuve,
soit 1,200.
Bruxelles, le 5 juin 1845.
Le ministre de l'intérieur,
Vu l'art. 13 de l'arrêté royal du 15 octobre
1843, article ainsi conçu
Art. 13. Les concours sont appréciés par
un jury divisé eu autant de sections qu'il y a
de classes appelées concourir. Lés membres
du jury sont nommés par le ministre de l'in
térieur: ils se réunissent Bruxelles, sur sa
convocation.
Arrête
Art. 1er. Le jury chargé d'apprécier les ré
sultats des concours des' athénées et des collèges
est divisé en trois sections. La première est in
stituée pour les trois classes supérieures la
deuxième pour les classes inférieures; la troi
sième pour le concours spécial de mathémati
ques. La première section est composée de
quatre membres, et chacune des deux autres
de trois membres.
Art. 2. Sont nommés membres de la pre
mière section du jury MM. Roulez, professeur
I Université de Gand; Hallardprofesseur
1 Université de Louvain; Allmeyer, professeur
1 Université de Bruxelles; Loumyer, chef de
division au département dès affaires étrangères.
De la deuxième section: MM. F. Lebrun,
professeur de rhétorique et préfet des études
au collège de Soignies; Lhoir, professeur
1 Université de Bruxelles David, professeur
1 Université de Louvain.
Delà troisième section MM. Noël, profes
seur l'Université de Liège Timmermans, pro
fesseur l'Université de Gand Pioch, professeur
l'école militaire.
Le Moniteur publie ensuite Ie un règlement
pour lé choix des sujets de composition pro
poser au concours des athénées et des collèges;
et 2° un règlement pour le concours écrit.
i
armes, mais elles devaient nous être inutiles; les esclaves avaient
résolu de nous combattre par le feu. Les flammes de l'incendie
s'elevaient de toiis côtés autour de nous. C'en était fait de notre vicp
car la fuite aussi bien que la résistance paraissaient impossibles. Mon
plan de défense fut bientôt arrêté. J'adressai quelques paroles éner
giques aux plus intrépidesde nos domestiques qui consentirent, sang
hésiter, me suivre; je plaçai Claire et sou père, au centre de ma
petite troupe et tous parfaitement armés, nous sortîmes de la maison.
Le désespoir et l'amour triplèrent mes forces et mon courage, dans
ce moment terrible, que je croyais bien devoir être le dernier de ma
vie. Après avoir fait feu de toutes nos armes qui abattirent une
quinzaine d'esclaves, nous nous précipitâmes oommedes furieux au
milieu de nos nègres, qui la plupart n'étaient armés que de bâtons,
et chacun de nos coups en mettait un hors de combat; mais nous
allions être infailliblement écrasés par le nombre, lorsque je m'avisai
d'un dernier expédient. Claire était étendue mes pieds; dès le com
mencement de la lutte elle s'était évanouie; M. Durbin frappé de
plusieurs coups de bâton ne maniait plus que faiblement ses armes,
je m'arrêtai tout-à-coup et m ad ressaut aux esclaves, je m'écriai
d'une voix tonnante Que ceux d'entre vous qui ne veulent pas
mourir dans les plus horribles supplices, renoncent la résistance;
et ils seront libres voici M. Butler, notre voisin, qui arrive avec des
secours.
[La suite au prochain n°.)
R.-TH. PlRONON.