INTERIEUR. 5* ANNÉE. - N° 433. JEUDI, 26 JUIN 184 JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. as sasîassi aa ^aa^a. On s'abonne Ypkes, Marché au Beurre, et chex tous les per cepteurs des postes du royaume. PK1X DE l'abonnement, par tiimaitr*. PourYpresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'uu numéro0-25 LePro Tout ce qui coi tiou doit être adre: l'éditeur du jourual, Lu Progrès che et le Jeudi de chaque semaiuc. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIR1T EUNÛO. Y PRES, le 26 Juin. REFORME POSTALE EN BELGIQUE. Le 16 Mars 1845 eut lieu Bruxelles, au local de la bourse, une réunion de commerçants notables de la capitale, l'effet de s'entendre sur les moyens proposer la législature pour obtenir en Belgique, comme en Angleterre, une réforme postalenécessitée par le dévelop pement commercial et la tendance incessante vers de nouvelles relations. Uae commission, composée des négociants les plus recommandables fut nommée, et déjà elle a lerminé un travail préparatoire qui laisse entrevoir la possibilité d'en venir au système anglais, proposé par M. Rowland-Hill et adopté par le gouvernement britannique. La commission croit qu'une taxe uniforme de 10 centimes par lellre, de l'intérieur pour l'intérieur, suffirait pour couvrir les intérêts du trésor et l'augmentation rapide des relations, ■qui en serait la conséquence forcée, influerait notablement sur le développement des relations de loule nature, ainsi que sur le progrès de l'instruction publique. Nous allons essayer de donner un aperçu du travail de la commission Aujourd'hui on a adopté une laxe uniforme pour les livres et les journaux, quelle que soit la distance parcourue, et les lettres continuent être frappées d'une taxe variable,se modifiant d'après la longueur de la dislance Il en résulte plusieurs inconvénients 1° L'essor des correspondances commerciales entre les points éloignés se trouve arrêté. 2° Une grande partie des lettres qui s échan gent de grandes et de petites distances, sont détournées de la poste et confiées des messa gers de diverses espèces. 3° Une autre partie est refusée la poste, faute de moyens de payer le port ou cause de son énormilé. Ces inconvénients sont graves et agissent dé favorablement sur l'économie générale au si loin d'augmenter, le produit des postes est plutôt diminué. En 1839 il s'est élevé 3,000.000 fr. il ne figure au budget des voies et moyens pour 1843 que pour la somme de 3,050,000 fr. Il faut en conclure qu'en 1844 le produit n'a pas été su périeur celui de 1839. Et cependant, depuis cette époque, les communications avec l'étran ger ont notablement augmentéle chemin de fer île l'Est est allé aboutir au Rhin celui du Midi Valenciennes. el celui de l'Ouest Lille et la mer. La conséquence en est que, si nos relations avec l'extérieur ont augmentécelles «le I intérieur ou ont diminué, ou se font par des voies détournées. Il y a là un avertissement sé rieux pour le gouvernement En Angleterre, avant 1840, la même législa tion avait produit le même résultat, le gouver nement en futeffrayé el il adopta sans hésitation un mode de réforme dont dressent aujourd hui les bienfaits. A la même époquela taxe la moins élevée était, chez nos voisins d'où Ire-mer, d'un penny (10 centimes) pour la même ville, el de 4 pences (40 centimes) pour le» plus petites distances. La taxe moyenne des lettres Ira sportées de l'intérieur pour l'intérieur par le post-office s'élevait 7 pences (70 centimes). Que l'on juge d'après cela quel devait être le chiffre pour les missives les plus imposées. Par la réforme, toutes ces diverses taxes fu rent réduites la taxe uniforme d un penny (10 centimes). On conçoit qu'une pareille innovation brus quement introduite ait jeté quelque perturba tion dans les recettes Pour que le trésor ne souffrit point, il fallait que accroissement dans le transport des lettres fût de un sept, et eu- core que les frais d administration ne reçussent aucune augmentation. Tout cela était une question de temps. Les Anglais ne reculent point devant les améliora tions, dût-il leur eu coûter de grands sacrifices. C'est ce qui arriva. La première annéele revenu diminua de 25,000.000de fr. Un pareil résultat n'étailguère encourageant En 1842, le nombre de lettres avait triplé; et, dans un avenir peu éioigué, le revenu srra arrivé son état normal, pour pro gresser, il n'en faut pas douter, constamment. En Belgique, le transport de lettres l inté rieur a l'apporté fr. 1,638,691-27. Celle somme est prélevée sur le commerce et l'industrie pour la plus glande part. La moyenne pour chaque lettre est de 34 4/10 centimes. La taxe uniforme pourrait d'autant mieux s'introduire en Belgique qu'au lieu de s'élever de 1 7 comme en Angleterre, il faudrait que l'augmentation ne s'élevât que de 1 3 4/10; or, en Angleterre celte progression a été atteinte en 4 années, ce serait donc quatre années de sacrifices que la Belgique aurait s'imposer. La commission croit qu'en Belgique la pro gression irait plus rapidement qu'eu Angleterre. Elle donne pour motif qu'en Angleterre, en 1839, la moyenne des lettres était de 3 4/5 par habitant, tandis qu'en Belgique elle n'était que de 1 3/4, et, qu'en 1843, dans le premier pays elle s'est élevée 12. Or, si en Belgique les let tres mises la poste se quadruplent en 4 ans leur nombre ne représenterait encore que 7 lettres par habitant, ce qui ne ferait que la moitié de la moyenne actuelle de l'Angleterre. En Belgique, celle progression serait d autant plus certaine que le transport frauduleux pour les petites distances est énorme, et que, par la taxe uniforme, toutes ces lettres, soustraites au transport de l'Etat, y reviendraient immédiate ment. La preuve de celle fraude se trouve dans ce fait On a su que, pour la Belgique entière, les lettres mises la poste étaient en 1839 dans la proportion d'une 3/4 par habitant: or, c'est sur les plus petites dislances que les rapporlssont les plus fréquents, et cependant en 1839 la poste ne reçut que 478.368 lettres taxées 20 centimes, ne sortant par conséquent pas d'une zone de 30 kilomètres, ou une lettre par 9 habitants. La commission pense que le déficit combler serait pour la première année de fr. 603.233-98, pour la seconde de 331,275-24, pour la troi sième de 97.312-50, et qu'il y aurait pour la quatrième année un excédent de receltes de 136,648-24. Alors elle ne prend pasen considé ration le produit des chargements et envois d argent, qui se réduit environ 30,000 francs actuellement. Mais pour couvrir le déficit, la commission propose d établir des centimes additionnels pro- visoiressur les patentes jusqu'à concurrence des sommes actuellement nécessaires au rachat de de ce déficit. Celle mesure ne serait pas applicable au petit commerce, et n'atteindrait que les patentes qui seraient au-dessus de 30 francs. Ceuillctou. NOUVELLE. III. Suite et Jin, Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis l'arrivée de Durand Paris. 11 avait revu sa vieille mère vivante, retrouvé sa sœur, heu reuse de conserver un fils, après ses pertes cruelles, et cepeudaut il semblait vieilli de dix ans. Le colonel de Mcival, retenu Bruxelles par la gravité de ses blessures n'avait pu accompagner sou beau-frère el venait de rentrer depuis peu dans sa famille. Due délie - lesse mal entendue l'avait empêché d'interroger Durand sur le résultat des recherches qu il avait dû faiie Paris pour re- tiouver la tille de son aucu n as>ocié; cepeudaut comme le temps s'écoulait et que Duraud dépérissait sans jamais prononcer le nom de Claiie, il prit la résolution de le questionner. Du jour, comme ils élaieut seuls, après déjeuner, Melval s'appro- chaut de sou beau-frère lui prit la maiu qu il serra dans les siennes, en lui disaul N ous n'avez donc plus confiance en moi? je ne suis plus votre Ami puisque vous soutirez et que j'ignore pourquoi. Al» l eat que vos consolations août si cruelles, fépoad&V Durand, uou sans quelqucauiertume, au lieu de calmer mes chagrins elles les aigrhseut. Allons, que cette crainte ne vous an été pas davantage, je ne vous eu offrirai point. Et» bien, vous avez revu Claire? Durand tressaillit et devint ire^-pàle Non îépoudil-il. Vos recherches ont do .o été infructueuses? •—Je u'ai pas fait de recherches* Le hasard vous a servi? Il ne m a rieli découvert. Mais alors comment avez-vous fait? •—Je mis lesté ici. et j ai souffert. Me parlez vous fi anchcLUt ni? Scth'iiNei, rut, Et puis j« connaître le motif pour lequel vous en agissez ainsi? La conviction du malheur que je Or?lu? me rendiait fou ou me tuerait; je hit piéfèu- t ticoie fti:c itimde, si pénible qu'elle soit. Ceci don vo.<> sembler i auge, masje vous l avoue, il m est uioius cruel de sootiti jour un ut. I qu« je pui* encore supposer imaginaire, que pour un malheur que d s preuves lu« l lagaltles lu auraicul donné pou» certain. «un raisonnez ©mutile un eufaut, el Iduies vos actions, hors des allaites, >om ce i< d un eufaiil Je ne sautais tul 'iei plus h»ug temt une Sv hu.ht faildcsst n Ou t ht I >ui«ud. il f.-ul en finir de toutes ces *fiQerlittide>. Je veux vou-au-u lier ce le to« peur où vu s êtes plongé J, vais donner 1 ordre d'à leti-q vous m'aoeuuipaguereZ doits lue» recherches. - ous h* \ouhz? suit iéjK ij'lt Durand d'une voix prefondé- Auvut «Ulenucz-iuoq tuuiâ 1 instant je suis vous. Et il monta dans sou a ppat tement. Lotsqu'ii rejoignit tVL lval, tout son extérieur présentait un tel dés- ordie que le colonel ne put s'empêcher de s écrier: Mon Dieu! mou ami caluiez-vous. A vous voir ainsi pâle et défait ou dirait d'un condamné qui se remet aux mains des exé cuteurs! Mon cher Melval, savez-vous si vous ne me conduisez pas au supplice? Le colonel haussa les épaules sans répondre et poussa son beau-frère dans la voiture qui les attendait. Ils eurent bientôt découveit la demeure de M. Duibin qui habitait uu hôtel a luidans la rue de Yaugirard. Le coucieige les fit eutrerdans un salon en les priant d'y attendre que le domestique chargé d annoncer les visiteurs vint prendre leur* non iâ. Lu instant après un homme, vieux, souffrant, vêtu d'un costume sévère, où la livrée éiait imperceptible, vint demander leurs noms, mais a peine eut-il aperçu le co.on Monsieur Durand! s'éci ia-t-il, et s emparant avec transport de le main de celui qu'il venait de nommer, il la porta sa bouctie et le couvrit de larmes. Joseph! était écrié Durand en même temps; puis, se tournant Vers Melval, étonné de cette recouuaissauoe, il «jouta notre fidèle et bon serviteur de Saint-Lierre; celui qui accouijagu* mademoiselle Dutbiu en Angleterre et qui la suivie eu France, ce que je vois. Ih.raud aciompagna ces paroles d uu tegard mlerrogateur, mais Joseph baissa les yeux et ne ré| oudit pas. Melval se hâU de lui demander si M. Du.biu pouyiit Us rtotyoïr.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 1