Lecapitaine-jjénéraldeMadrid commentant celte
circulaire qualifie de ridicules et insolentes les
prétentions du fils de Don Carlos.
Les avis qu'on reçoit d'Irlande sur la con
duite des fiandes pillardes qui ont reçu le sur
nom de molliîtiaguires, sont des plus tristes.
On croit qu'jl fyuiira revenir la loi martiale
pour réprimer leur brigandage. En ce moment,
c'est aux armes feu qu'ils $'en prennent, et ils
•en ont déjà enlevé une grande quantité "aux
protestons. M. Beel-Booth, le magistrat de
Drumcarlin, dont nous avons annoncé la mort,
a été tué au moment où il revenait de l'église,
en phaélon, placé entre deux de ses enfants:
et en ayant un autre assis derrière lui. 11 a été
tué bout portant d'un coup de fusil, devant
un assez grand nombre de paysans qui n'ont
rien fait pour arrêter l'assassin. Le plus jeune
fils de la victime, renversé de la voiture, s'est
cassé le bras en tombant. M. Boolb laisse une
veuve et six enfants.
D'api ès les dernières nouvelles reçues du
Sud, Abd-el-Kadei' vient d'être forcé de retourner
dans l'Ouest soit par suite de la résistance qu il
aurait éprouvée de la part des tribus du Sahara
algérien, soit cause des manifestations qui se
seraient déclarées dans le Maroc contre sa déïra.
La cour d-assises de la Seine vient de ter
miner l'affaire Krosnowski par un verdict de
non-culpabilité, et l'acquittement de l'accusé a
été prononcé. La partie civile a été condamnée
aux dépens envers l'Etat. On sait que l'accusé
était défendu par M. Philippe Dupin et son
compatriote M. YVolowski.
Des lettres particulières reçues hier
Paris, annoncent que les États-Unis ont adopté
une réforme postale radicale.
Un douloureux événement est arrivé avant-
hier, dans la matinée, rue Folie-Méricourt,
Paris: une jeune femme, M,ne .M...., qui était
dans un étal de grossesse assez avancée venait
d'allumer un réchaud plein de charbon de bois,
quand elle se sentit soudainement prise par les
premières douleurs de l'enfantement. Seule en
ce moment, absorbée par la violence des souf
frances qu'elles endurait, elle oublia que la
pièce dans laquelle elle se trouvait, était sans
cheminée; elle ne songea qu'à sa délivrance,
qu'elle fut forcée d'opérer elle-même, et, au
bout de quelques instans, elle parvint donner
le jour une petite fille. Mais elle ne fut pas
plutôt accouchée que la vapeur délétère qui
s'échappait du charbon allumé, lui causa un
étourdissement qui paralysa entièrement le peu
de force qui lui restait; elle se jella moitié suf
foquée sur son lit, sans pouvoir donner de soins
son enfant, et resta ainsi jusqu'à deux heures
de l'après-midi, heure laquelle son mari est
rentré et l'a trouvée sans connaissance. Il s'est
empressé de donner de l'air la pièce, de pro
diguer des secours la mère et l'enfant, et il
est parvenu heureusement rappeler la première
la vie mais ses soins n'eurent aucun succès
sur l'enfant; il avait été asphyxié dans les pre
miers momens et la mort remontait plusieurs
heures.
Un pauvre invalide napolitain vient d'être
condamné 3 jours de salle de police pour un
délit d'une nouvelle espèce; il a trouvé moyen
de volér un filou de profession. Voici le fait
Ce brave invalide priait avec ferveur dans
l'église du .lesù-Nuovo, lorsqu'il sentit une main
fui live se glisser dans la poche de son habit. Le
vieux militaire, sans se déranger, passa lestement
sa main derrière sa basque, et saisissant le bras
du filou, le tordit le briser. Grâce, disait
tout bas le voleur, grâce mon bon monsieur,
je ne le ferai plus. Qu'as-lu trouvé dans ma
poche? murmura l'invalide sans détourner la
tête, et comme s'il continuait réciter ses priè
res. Bien absolument rien monseigneur.
Eh bien, mets-y quelque chose. Mais,
excellenza je n'ai pas un bajocco. Mets-y
quelque chose ou je le lords. Le filou se voyant
pris de la sorte et ne pouvant endurer la dou
leur, déposa dans la poche du terrible invalide
quelques pièces de monnaie, puis des lunettes,
puis un foulard qu'il venait de soustraire un
Anglais.
Croyant enfin avoir recouvré sa liberté qu'il
payait si cher, le voleur s'éloignait le bras tout
meurtri, lorsque deux agents de police, témoins
muets de celte scène, ont arrêté le coupable et
son juge, et les ont conduits immédiatement
chez le commissaire du quartier. Benvoyé de
vant ses supérieurs, l'invalide a été mis aux
arrêts pendant 3 jours, pour s'être fait si lar
gement justice et pour avoir appliqué d'une
manière trop ingénieuse la peine du talion.
Quant au filou, il n'en a pas été quille si bon
marché. Traduit en police correctionnelle, il a
été condamné 2 ans de prison.
M. Van de Weyer est arrivé au palais la
suite du roi et de la reine des belges et a pré
senté ses hommages Leurs Majestés.
Demain le roi et la reine des belges, le
prince et le duc de Wellington passeront une
grande revue dans Hyde-l'ark.
On écrit de Londres, 27 juin
Hier dans l'après-midi le roi et la reine des
belges ont débarqué Woohvich venant d'Os-
tende.
Lorsque la Princesse Alice qui portait LL.
MM. eslarrivée devantWoolwichayantle grand
pavillon de Belgique au haut du mât, une salve
d honneur a été tirée par une batterie de cam
pagne qui stationnait près du quai. Le roi et la
reine étaient assis sur le pont sous une tente
LL. MM. se sont levées au premier coup de
canon. Le roi, ôtant son chapeau, a salué les
personnes qui s'étaient rendues sur le quai.
La Princesse Alice étant venue s'amarrer au
débarcadère, le lieutenant-général Blornfield
commandant la garnison de Woohvich, et le
capitaine Smith, commandant de la marine, se
sont rendus bord pour recevoir Leurs Maje.;-
Tous les journaux ont ces jours derniers en
tretenu le public d'un Burijijraef luxembour
geois qui laisse croître une espèce de forêt
vierge au beau milieu de la provinceoù il
entretient une quantité de gfos pt de mcnijr
gibier, comme cela se pratiquait au bon vieux
temps de nos ancêtres. Chacun peut user et
abuser de sa propriété vtt et al)uti,\el il n'y
aurait aucun reproche faire au propriétaire
en question si les sauvages habitants de la
forêt Vierge n'avaient pas l'indélicatesse d'aller
chaque nuit dévaliser les champs voisins, et de
se nourrir au grand préjudice de ceux qui les
ont ensémencés. Afin d'obvier cet inconvé
nient, les cultivateurs des environs ont adressé
une pétition au gouverneur, demandant que ce
fonctionnaire fasse exercer une battue pour
détruire ces hôtes incommodes du bois en ques
tion. Nous croyons que ce recours administratif
ne fera que multiplier les difficultés, et nous
conseillons fort aux voisins de la forêt vierge
de citer d'urgence son propriétaire en justice,
où ils seront amplement dédommagés de tout
le tort souffert et souffrir. C'est ainsi qu'un
arrêté de la cour de cassation de France du 2
janvier 1839 a décidé que le propriétaire d'un
bois où se trouvent des terriers, qui annoncent
de sa part 1 intention d'y conserver des lapins,
peut être déclaré responsable des dommages ou
dégâts par eux causés aux propriétés voisines.
Par arrêté royal du 24 juin le conseil com
munal de Vladsloo, Flandre occidentale, est
autorisé faire agrandir l'église de cette com
mune, et un subside de 4,330 francs lui est
alloué pour l'aider couvrir les frais de cette
construction.
Lesjournaux anglais parlent de l'établissement
aux États-Unis d une ligne de steamers entre
New-York et Liverpoolet entre New-York et
le Continent. 11 a été question déjà de faire
d'Anvers le point d'arrivée de celte ligne. Cela
serait d'autant plus désirable aujourd hui que
grâce l'établissement qui doit se réaliser, en
août prochain, d'un service privilégié par l'au
tocrate entre Anvers et Saint-Pétersbourget
les États-Unis, se trouveraient, au moyeu de la
double ligne, en rapport direct avec toute l'Eu
rope centrale, et l'Éuropedu nord. Politique
NOUVELLES DIVERSES.
Les derniers bulletins de Barcelone annon
cent que la cour quittera définitivement celte
ville pour se rendre Madrid le 10 juillet.
Le bruit court que le duc de Rianzeros a
déjà quitté Barcelone pour se rendre en France.
Le ministre de la guerre a fait publier
aujourd'hui dans la Gazette officielle, une circu
laire très-énergique adressée tous les capitai
nes-généraux, et portant la date de Barcelone,
du 18 juin. Cette circulaire est une sorte de
réponse au manifeste du comte de Montemolin.
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inexplicable} qu'il y a des hommes qui, n'ayant jamais cherché que
le bien n ont trouvé que le mal, le croiriez-vous?
11 faudrait cependant que cela me fut démontré.
Bien n'est plus facile.
Vous me faites peurj expliquez-vous.
Albert se recueillit un instant} puis, relevant son front triste et
souffrant, il s'exprima ainsi
»- Je suis jeune encore, mais lorsqu'elle doit frapper l'homme, la
douleur ne compte pas ses années.
Comme vous le savez, mon père est médecin, et sa réputation était
dès longtemps établie la Réole lorsque, il y a vingt cinq ans, par
une froide et sombre nuit de Janvier des coups redoublés ébranlèrent
violemment la porte de sa maison. Il demanda ce que l'on voulait d.c
lui et sur la réponse qu'il s'agissait d'un accouchement, il ouvrit sans
hésiter. Au même instant, quatre hommes masqués se jetèrent dans
la maison} ils portaient dans leurs bras une femme évanouie masquée
comme eux
Délivrez cette femma, dit l'un d'eux, mon père, et voici
Votre salaire.
En même temps il jeta sur la table une bourse remplie d'or.
w Qui êles-vous? demanda mon père, conservant tout son sang-
froid.
Que vous importe? reprit le même personnage d'une voix
forte et impérieuse} il y a là une femme qui souffre, qui a besoin
de vos secours, vous apprendrez plus tard son nom et les nôtres.
Il y allait de la vie de la mère ou de l'enfant et de tous deux
peut-être, mon père n'hésita pas plus longtemps et se mit en devoir
de la délivrer. Fendant le travail, il remarqua que la jeune femme
portait un doigt de la main droite une grande bague, surmontée
d'un petit écusson délicatement gravé, il s'en empara,persuadé qu'elle
lui servirait d indice pour retrouver la trace de ces hommes qui s'en
veloppaient d'un si profond mystère. Lorsque tout fut terminé, les
inconnus saisirent avec vivacité la mère et l'enfant, se précipitèrent
hors de la maison, et une voilure, attelée de quatre chevaux, qui les
attendait la porte, s'éloigna aussitôt en les emportant.
Ma mère était alors enceinte de sept moisj le saisissement qu'elle
éprouva fut si violent, qu'elle me mit au monde avant terme c'est
ainsi que le malheur, impatient de s'attacher moi, sans doute,
m'arracha prématurément du seiu de ma mère.
Mes premières années s'écoulèrent paisibles, comme l'eau de ce
ruisseau qui louge l'avenue. Je me rappelle seulement, qu'au milieu
des jeux de mon enfance, une tristesse inexplicable venait me saisir
parfois} ainsi le bruissement des feuilles agitées par la brise, le chant
des oiseaux le murmure de l'air, parlaient mon esprit une langue
mystérieuse. Jemesouviens encore de ces longues heures de rêverie,
d3 ces méditations enfantines qui absorbaient ma jeune imagination,
et me faisaient entrevoir tin brillant avenir, doré par les fraîches
illusions d'un enfant.
Un jour (pardonnez-moi de vous entretenir de souvenirs si bizar
res), un jour que les yeux fixés sur les arbres qui bordaient le mur de
clôture de notre pensionnat, je me livrais toutes ces idées saus but.
qui préoccupent l'esprit des enfants, je vis tout-à-coup, une branche
de hêtre presqu'eutièremcnt dépouillée de ses feuilles, que les vents
agitaient convulsivement. Elle s'élevait, redescendait, tournoyaitj
puis s'élevait encore, enfin force de considérer celte branche avec
attention, je me figurai les oscillations d'un navire bercé par les
vagues. Uue seule feuille, large, verte et vigoureuse, avait résisté au
souffle du vent orageux et se déployait majestueusement en cédant
aux mouvements de la branche. Je la suivais ardemment des yeux;
quelque chose que je ne pouvais définir, m'attachait elle, me forçait
pour ainsi dire, de m intéresser son sort; je ne pouvais eu détacher
mes regards; il me semblait que mon sort était lié celui de celte
feuille. Bientôt le vent s'éleva avec fureur, l'ouragan gronda avec
force, la branche de bêtre s éleva perpendiculairementse reploya
ensuite sur elle-même, mais sa large feuille, qui jusqu'alors seule
avait résisté, avait disparu; la branche était brisée et nuel Puis une
voix intérieure me dit telle sera ta destinée les orages du monde
t'élèveront au faîte de la gloire, mais les orages de tes passions te
ramèneront sans cesse vers la base.
La suite au prochain n°.)
R.-Th. PlRONOIf.