EXTÉRIEUR. France. Tari étés. Hongrie, que les courriers delà malle ne parler»^ qu'escortés de station en station par des déta chements de 80 cavaliers. On écrit de Berlin au Mercure de West- phalieque la majorité des membres de la réu nion des commerçants de la capitale s'est pro noncée l'unanimité pour demander l'adoption d'un système de protection plus énergique en faveur de l'industrie nationale. Cette démon stration a causé une satisfaction générale, une adresse semblable aélé adoptée par les négociants notables de Francfort-sur-l'Oder. Koningsberg, au contraire, s'est prononcée en faveur d'une diminution de droits et surtout des droits sur les fers et les fontes de l'étranger. Barcelone, 17 juillet. La ville conti nuait d être soumise aux rigueurs de 1 état de siège etchaque jour de nouvelles arrestations étaient opérées. La reine n'avait pas encore quitté Barcelone; elle devait s'embarquer le 17 pour Valence; mais le 16 au soir, il y avait eu contre ordre, et le voyage paraissait renvoyé au 22; on en revenait au projet de voyage par Sa- ragosse. La situation de la Catalogne ne s'améliore pas. Des troubles ont éclaté le 13 et le 14, dans le district de Tarragone, Beuss Vais, Vendrels, et dans la ville de Tarragone même, où il y a eu une lutte entre les insurgés de la garnison. La troupe a eu le dessus pourtant; mais les insurgés se sont répandus en bandes dans les campagnes. Dans la province de Barcelone, les jeunes gens ne s'empressent pas de profiler de l'am nistie. Aussi le chef politique, M. Gisport, a-t-il adressé le 15 une circulaire tous les alcades, dans laquelle il leur dit que la proclamation du 10 n'ayant pas produit tous les effets qu'on espérait, il était nécessaire d'inviter de nouveau les jeunes gens du pays rentrer dans leurs foyers en leur donnant toutes les assurances possibles. Paris, 22 Juillet. On assure qu'après une conversation assez longue, avec M. De Broglie, sur la dissolution des chambres, le roi des Français, qui d abord avait repoussé toute idée de dissoudre la cham bre des députés, a parlé M. Sauzet dans des termes tels que la dissolution paraîtrait désor mais une chose arrêtée dans son esprit. Cependant nous ferons remarquer que les journaux conser vateurs semblent croire que le gouvernement français s'est décidé ne pas avoir recours cette année aux élections générales. Le journal la Presse, qui a toujours pris le parti des jésuitesdemande aujourd hui que l'on applique la loi du 18 novembre t814, sur l'observation du dimanche, de même qu'on a voulu appliquer la loi contre les congrégations religieuses. On pourrait répondre la Presse que le gou vernement n'a pas du tout appliqué la loi contre les congrégations puisqu'au lieu de s'en servir comme dune arme pour l'expulsion des jésuites, il a préféré solliciter de Rome leur disper sion. Une ordonnance de la chambre du conseil du tribunal de première instance de la Seine a décidé qu'il y avait lieu de renvoyer devant la cour royale ^chambre des mises en accusation) le prince de Berghes, conme inculpé d'avoir commis le crime de faux en fabriquant ou faisant fabriquer de faux jetons émis par lui dans les salons du Jokey Club. Nous savons que les rapports des préfets arrivés Paris, déclarent tous que la dissolution en ce moment ne présenterait aucun danger, que l'indifférence est grande dans les départe ments et l'opposition n est pas prête la bataille électorale, toutefois il ne sera pris aucune déci sion avant l'arrivée de .M. Duchâtel, attendu Paris le 28. On donne comme certaine la nouvelle que M. le maréchal Bugeaud a déclaré au maréchal Soult qu'il donnerait sa démission si l'expédi- tiou de la Kabylie n'avait pas lieu c'est cette circonstance qu'on rattache la prochaine arri vée en France du maréchal Bugeaud et de sa famille en vertu d'un congé. Une personne habituellement bien infor méenous assure dit I Univers, que ce doit être M. le baron de Bois-le-Comte et non pas M. de Baraute qui va être chargé des affaires de France auprès du Saint-Siège après le dé part de M. Rossi, qui doit revenir Paris le mois prochain. Brest vient d'être le théâtre d'un événement qui fait grand bruit et qui doit occuper les as sises. M. Le B..., âgé d'environ quarante ans, ma rié, entretenait des relations avec la femme d'un capitaine d infanterie de marine; celui ci conçut des soupçons se mil épier sa femme et la surprit eu flagrant délit. 11 s'était armé d'un pistolet; couchant en joue M. Le B..., il lui dé clara qu'il voulait le déshonorer son touret lui fit une proposition honteuse laquelle M. Le B... paraissait se résigner, lorsque le capi taine, s'armaut d'un couteau qu il tenait caché, accomphtsur M. LeB... une affreuse mutilation. Celui-ci est mort quelques heures aprèsmais non sans avoir eu le temps de faire sa déclara tion au procureur du roi. Ce matin, la huitième chambre, un évé nement fort singulier a eu lieu. Pendant que les juges délibéraient, une rumeur soudaine s'éleva au milieu de la foule des auditeurs. Des cris étouffés s'y firent entendre. Le garde muni cipal, qui était de service, amena au pied du tri bunal un homme de quarante ans environ, vêtu d une blouse, qui venait de commettre avec la plus incroyable audace, dans le sanctuaire de Injustice, un attentat la pudeur sur la per sonne d une honnête campagnarde qui assistait l'audience. Cet homme, qui se nomme Gau thier, et qui est marchand de pain dépices, n'a pu que balbutier quelques paroles d'excuses. Le tribunaljugeant séance tenante ce délit commis l'audience, a condamné Gauthier trois mois de prison. sans encourir une disgrâce qui me serait bien funeste sans doute. Fernand semblait réfléchir gravement. Vous ne me répondez pas? reprit George, avec une anxiété qu'il ne pouvait maîtriser, me serais-je tiompé eu comptant sur votre amitié? Non, mon cher George, répondit Las Sierras, mais une crainte qui me domine malgré moi, et que je cherche vainement surmonter, m'arrête et suspend ma résolution. Laquelle, mon ami? Je ne me croirai certain de posséder votre cousine, que lors qu'un prêtre aura béni notre union. _Eh bien, que désirez-vous? dites-moi votre pensée tout entière. Vous avez ma parole et l'amour de ma sœur, vous devez dono cire bien persuadé que votre mariage aura lieu si votre père y con sent. Il y consentira. Vous n'avez dono rien craindre, ma position est toute diffé rente de la vôtre. Estelle est aujourd hui dans des dispositions très- favorables mou égard; sans m'aimer avec passion! elle a pour moi de rattachement, de l'affection. Vous ne pouvez en douter; dit George, et si cette passion roma nesque qu'elle ressentit autrefois pour un homme sans naissance et sans fortune, la possédait encore, je connais assez Estelle pour vous assurer que vous ne l'obtiendriez pas, Ouimais tout cela ne u»e rassure qu'à moitié. En se retrouvant dans ce lieu où elle aima pour la première fois, eu revoyant celui qu'elle croit jamais perdu pour elle, grâce nos artifices, pouvons- nous prévoir quelles seront ses idées, ses sensations nouvelles? El ne rencontrerous-nous pas de nouveau cette résistance, ces obstacles qui nous ont coûté tant de peine surmonter? Voilà pourquoi je dé sirerais profiter de sa bonne disposition d'esprit, pour accomplir un acte qui ne lui laisserait aucun espoir de retour vers le passé. Qu'elle soit ma femme dès présent, et aussitôt nous partirons tous pour la France; nous irons trouver M. de Pessac. Jeanne est de haute nais sance, elle est jeune, riche et belle, elle vous aitne et vous eu êtes aimé, un lefus est doue impossible, et vous aurez ainsi le plaisir de vous marier dans votre lieu natal comme moi dans le mien. Vous voyez, mon ami, que le bonheur vient nous de tous côtés. On lit dans une Revue de Paris Mme la marquise de L... était citée comme le mo dèle des femmes heureuses; son mari l'entourait des plus tendres soins; il était jeune et charmaut, tous deux avaient une grande fortune. Mm" de L..., mariée depuis trois ans, reçut chez elle, au commencement de l'hiver dernier, une de ses cousines elle arrivait de Moulins pour passer quel que.-. jours Paris. Accueillie avec empressement, fêtée dans tous les salons, M11» B. de G... s'habitua bieutôt la vie de Paris, et, pressée par M. et Mœ" de L..., elle se décida rester avec eux jusqu'à leur dé part pour le Mont-d'Or. Cependant, vers le mois de mai, on s'aperçut d'un changement notable dans le caractère de Mm* de L... Autrefois gaie et pleine d'abandon, elle devenait sé rieuse et triste; elle passait des journées entières renfermée dans son appartement et ne descendait qu'aux heures de repas. Souvent on avait surpris ses regards arrêtés la dérobée sur sa cousine, dont elle semblait observer la conduite avec son mari. M"0 de G... se plaisait jouer comme une enfant avec M. de L... qui se prêtait ses innocentes folies. Malade d'une jalousie qu'elle ne voulait pas avouer, Mm* de L.... avait quelquefois essayé de rompre l'intimité qui régnait entre son mari et sa cousine, et, soit hasard, soit indifférence, parce qu'il ne voyait aucun mal dans sa manière d'agir, M. de L... ne s'était jamais aperçu des inquiétudes et des paroles presque amères de sa femme. Il était même arrivé un jour que Mmt de L..., la fin du diner, voyant une sorte de lui le de taquinerie qui s'engageait entre Mlle de G... et son mari, s'était brusquement levée de table et était sortie, en disant avec un geste de résignation Continuez, je vous laisse tous deux seuls. A partir de ce jour, M™ de L... prit le rôle de femme incomprise. Pendant les longues heures qu'elle passait loin du monde, elle lisait beaucoup de romans, surtout ceux qui pouvaient avoir quelque rapport avec sa posi tion. Elle trouva de frappantes ressemblances entre elle et les héroïnes des romans de George Sand. La lecture de Jacques surtout jeta un grand trouble dans cette âme jeune et candide. Elle crut y lire son histoire cet homme qui cherche, qui reconnaît, qui se prouve Jui-même l'amour que sa femmea pour un autre, lui parut être le type de beaucoup de victimes, au nombre desquelles il fallait le ranger. La fin dramatique de Jacquesqui se tue pour laisser vivre les deux amants, exalta sa douleur jus qu'au dévoûment. Cette mort lui sembla sublime. Elle résolut de se venger en laissant son mari un remords éternel. Cette idée, conçue d'abord dans l'agitation de la fièvre, prit bientôt plus de consis tance dans son esprit. De plus en plus affermie dans sa fatale résolution par les entretiens mystérieux que son mari avait avec sa cousine, entretiens qui ne pouvaient être que des secrets d'amour, Mmode L..., au lieu d'avoir une explication franche et entière avec son mari, se dé cida se noyer; mais ici commencent les différences profondes entre la catastrophe de Jacques et la ten tative de M°" de L.... Le capitaine voulut que sa mort lui un mystère, Mm° de L... est femme et par conséquent a de la vanité; elle ne put supporter de mourir sans écrire, sans expliquer les motifs, sans faire une apparence de testament. Mercredi y, Mme de M... écrivit une longue lettre son mari où, dans les termes les plus dignes et les plus touchants; elle raconta ses souffrances et se posa avec un peu d'emphase en victime résignée, engageant son mari vivre heureux et épouser sa Le visage de George s'était éolairoi pendant que Fernaud parlait, car, comme il était loin de soupçonner la vérité en ce qui concernait sa naissance, il ne pouvait s'attendre un refus de la part du comte de Fessac. Il serra aveo joie la main de Las Sierras Soyez heureux le premier, dit-il. Et ils se rendit eut chez le marquis d'Ambez. Celui-ci qui partageait les craintes de Fernand, approuva son piojel et souscrivit tout. Estelle, sans force, sans volonté, laissa son père agir pour elle, et se trouva ainsi engagée, presque sans le savoir; elle avait fait abnégation d'elle-même. Depuis qu elle avait appris la mort d'Albert, sa passion pour lui sétait rauimée plus violente, et,- c'est encore une auuuialie du cœur que je ne chercherai pas expli quer, elle ne vivait plus que dans le passé. Un mois après, le duc et la duchesse de Las Sierras, accoihpagnés de Jeanne, du marquis et de George, quittèrent Madrid et prirent le chemin de la France. ILa suite au prochain n°.) R.-Th. Pi&oxov. -

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3