3 EXTÉRIEUR. fimnce. circonstances semblent indiquer un suicide M. Leu était couché le 19, dix heures, avec sa femme, son enfant était endormi ses pi *ds 11 toussa beaucoup; sa mère entendit sonner mi nuit. un quart d'heure après, il y eut une dé tonation. La femme de M Leu se réveille, aperçoit le feu de l'arme et de la couverture du lit, et appelle aussitôt au secours. M. Leu expira un instant après. L'autopsie a eu lieu le .20 dans la soirée. Comme les portes de la maison et des ap partements avaient été soigneusement fermées, la Gazette d Etat est obligée de supposer, pour soutenir qu'il y a eu assassinat que le meurtrier s'était caché dans la maison. Elle ajoute qu après le meurtre on a trouvé ouverte la porte de la chambre coucher de M Leu, ainsi que celle de la maison et qu'on a vu dans le voisunge les traces de deux hommes. Mais tout ceia s ex plique par l'arrivée d'une foule de personnes. Le coup a été tiré de si près qu'on a trouvé des traces de feu la chemise de M. Leu. On ne sait pas ce qu'est devenue l'arme Cet événe ment a singulièrement effrayé le gouvernement. D'après une correspondance d'hier il y avait 17 domestiques dans la maison et 2 chiens de garde qui veillaient Le maréchal Soult a déclaré quY/ ferait toujours l'éloge de M. le colonel Pélissier. Voici une observation de l'Algérie Certainement, M. le colonel Pélissier est un homme honorable, un officier très-brave nous n'en faisons pas doute, mais convenons aussi que M le colonel Pélissier joue de mal heur. Partout où il a servi, il a rencontré des subordonnés qui n'ont pu supporter son auto rité. A Oran M. le général Lamoricière a dû intervenir entre un capitaine d'élal-major et lui, pour que des malencontreuses paroles n'eussent pas de suites fâcheuses, mais l'inférieur a dû quitter la division A quelque temps de là, le colonel Pélissier faisait condamner la peine de mortpar le conseil de guerre d Oran un capitaine qui s était livré des voies de fait en vers lui. Enfin il y a six mois, le colonel Pélissier faisait encore condamner trois mois de prison l'interprète du parquet du procureur-général d'Alger pour voies de fait exercées contre lui. M. le colonel Pélissier est, sans aucun doute, plus malheureux que coupable de rencontrer sur ses pas des officiers qui 1 obligent les faire fusiller et des hommes comme des Ouled-Riah, qui veulent être brûlés vifs. M le maréchal Bugeaud est tellement persuadé, comme nous, que M. le colonel Pélissier est trop prompt dans ses résolutions, qu'il lui disait quelques jours avant d'entrer en campagne Mon cher Pélissier, je vous engage ne pas porter de canne; car, vous verrez; il vous arrivera en- core quelque malheur. Un journal anglais assure que le colonel Pé lissier a été très-longtemps le correspondant du i\allouai eu Afrique, et il explique, par celte affi laiton, tout ce qu il y a de sauvagerie et de mépris pour le droit ordinaire de la guerre datas la conduite du colonel. L Ami de la constitution de Berne du 21 juillet continue l'assassinat de M Leu d'Eberzoll. qu il appelle I appui principal des jésuites et qui élan si redoute, dd—il. Cet événement cause en ouïsse une sensation inexprimable, et peut- être le précurseur de nouveues luttes. Le docteur Steijer est décidé se fixer Berne, ou il doit arriver la fiu de ce mots. Sa présence eu Ouïsse inspire toujours uu grand effroi au parti qui domine a Lucerne. La session ue la diète de Zurich ne parait pas devoir être bien longue. La diète a deja ter miné la moitié de ses travaux. Le président semule vouloir réserver la question des jésuites pour la fin de la session. C est une tactique qui permettra de traiter plus facilement les autres questions 1 ordre du jour. Quant aux jésuites, a peine installés Lu- cerne, ils s etforceul de gagner du terrain dans les cautous avoisuiauts. Après avoir organisé des missions dans le canton d Uulerwaid ils viennent d acheter près de iVleiiziiigen dans le caillou de Zug, une vaste propriété pour y fonder une succursale avouée ou déguisée de leur congrégation. La domination de ces hommes devient de nouveau redoutable, et leur influence augmente; ils ont fait admonester un prêtre catholique, le digue curé de Zurich, >1 K.uelin, parce qu il vivait eu bonne intelligence avec te clergé pro testant, et surtout parce qu'il étaitcrime lami du docteui Sleiger! Ce qui préoccupe les esprits Zurich c'est la disparition du premier député de Lucerne, M. Sifgwart-.Viuber, qui n'a plus reparu au sein de la diète depuis la deuxième séance On le dit retourné a Lucerne: a Zurich sa vie lui sem blait en péril, il était I objet de manifestations peu flatteuses. M. àiegwart-Muller est renommé par sou apostasie longtemps adversaire ardent des jésuites, il en est aujourd hui l'un des plus fougueux champions. Paris, 26 Juillet. La grève des ouvriers charpentiers Paris paraît sur le point de finir; depuis deux jours les propositions d accommodement ont eu lieu, et le syndicat des entrepreneurs s est mis en rapport avec une commission nommée par les ouvriers. Une nouvelle entrevue a dû avoir lien le 25, et il probable qu on parviendra enfin s'en tendre, attendu que depuis quelques jours le nombre ces entrepreneurs adhérents au tarif de 5 francs a considérablement augmenté. M. le prince Napoléon Bonaparte, fils de Jérôme, qui esta Paris depuis deux mois, a de mandé au gouvernement l'autorisation daller faire une visite son cousin germain, le prince Louis qui est enfermé Ham Celte permission lui a été refusée. La statue du duc d'Orléans est enfin ar rivée hier soir, entre neuf et dix heures, dans la cour du Louvre. Elle a été jusqu'au dernier moment entourée d'une foule i m menseet chargée de couronnes. Cette translation a eu lieu avec tant de prudence qu il n'est pas arrivé un seul accident. Ce n est que samedi que la statue sera placée sur son piédestal. La cour du Louvre était fermée et I ou croil qu elle le sera jusqu'au 29 juillet, jour de (inauguration. On assurait hier soir dans un salon fré quenté par la haute magistrature, que la police venait de découvrir certaines données tellement importantes quon croyait être enfin sur les traces des auteurs de l assassinat de Fualdès. Une scène des plus plaisantes a égayé hier les visiteurs du jardin des plantes. Une brave femme qui s était approchée des fossés aux ours en voulant leur lancer un morceau de pain, a laissé tomber son parapluie; tout-à-coup l'ours qui se trouvait dans celle fosse, s'approche, prend le riflard avec ses pattes de devant, cherche 1 ouvrir, et y parvient après mille con torsions et mille efforts puis perché sur ses deux pattes de derrière, il se met se promener autour de l'arène s'abritant sous son parapluie contre les rayons du soleil. On peut se figurer le rire inextinguible qui éclata parmi les assis tants. Ce fut au point que la pauvre femme qui avait d abord pleuré son riflarda fini par sui vre exemple et par rire avec tout le monde. Ou écrit d Agen, le 22 Juillet; Ce matin on a trouvé dans le ruisseau du moulin du Saiut-Capràis, derrière le cime tière de la ville, le cadavre d un jeune Espagnol horriblement mutilé. Le crâne et la poitrine étaient labourés de plusieurs coups de poignard, plusieurs doigts des mains avaient été tranchés, une oreille coupée. Il portait encore sur lui une certaine somme d'argent, ce qui laisserait sup poser que le crime a été commis dans le seul but d assouvir une terrible vengeance. La po lice a déjà opéré de nombreuses arrestations et s apprête, dit-on, eu faire de nouvelles. Mémorial agenais.) Le préfet de police, prévenu que des mar chands de sangsues livraient la consommation des sangsues gorgées, ou rachetées après avoir servi, a chargé M. Chevalier, professeur l'école de pharmaciede constater cette fraude chez plusieurs clébitans. Celle vérification qui a amené la découverte de nombreux abus dans ce genre de commerce, n'est que le prélude d autres mesures qui vont être prises pour prévenir une sophistication si dangereuse pour la salubrité publique. Un soupçon de l'horrible vérité vint 1 exaspérer plus encore quand elle songea tout ce qui s'était passé depuis son départ de la Réole. Elle avait oouservé le bulletin qui lui avait apporté la nouvelle de la mort d'Albert} elle prit des informations, découvrit les auteurs de ce mensonge aussi cruel qu'infâme, et d un effort de la pensée parvint dénouer le fil des obscures machiualious dont elle se trouvait jouet et victime. Estelle était une de ces natures faibles et généreuses qui, lors qu'elles sont violemment heurtées, n'ont de courage et de résolution que pour se jeter dans les partis extrêmes. Comprenant qu'elle manquerait de cette ténacité de tous les jours, de toutes les heures, par laquelle les caractères énergiques arrivent leur but, elle voulut se venger en un instant mais cruellement, mais complètement. C'était la veille du jour fixé par George pour son départ. Le mar quis d'Arabez, sa fille et Fernande Jeauneet George, se trouvaient réunis dans une des salles du château de la Réole. George jetait sur la jeune espagnole de tristes regards que celle-ci soutenait avec uue indifférence laquelle les membres de cette réunion ne paraissaient pas s'attendre cest qu'Estelle avait tout révélé sa belle-sœur, l'exception de son projet. La jeune fille, indignée contre George, pour lequel d'ailleurs elle n'avait jamais éprouvé de penchant bien prononcé comme nous le verrons par la suite, le voyait s'éloigner sans en témoigner le moindre regret. Femandqui maintenant possédait Estelle et ainsi n'avait plus besoin 4o Secours de sou ami, u'était pas fâché de voir s'écarter le complice de sa déloyauté. Le marquis agissait l égard de George comme il avait agi autre fois 1 égara de M. de Pt.ssac apiès une démarche infructueuse il s'en était tenu là, et satisfait d'avoir réussi dans ses projets sur sa fille, se renfermait froidement dans son égoïsme. Tout-à-coup, Estelle se leva pâle et hère, et ayant jeté autour d'elle uu regard du plus audacieux défielle s'adressa George Puisque vous vous rendez Paris, lui dit-elle, j ai réclamer un service de vos bous soins. J'ai vu hier le docteur Fortin j voici une letlre qu il vous fu ie de remettre a sou fils. George et Fernaud échangéu-nt un i égard de confusion. Refuseriez-vous de me rendre ce léger service? reprit Estelle, qui avait apeiçu ce regard,et qui malgré elle commençait a s'animer. IN ou, sans doute, reprit George aveo embarras, mais Albert n est-il pas mort? Eh quoi! s'écria Estelle avec indignation, ne comprenez-vous pas que j ai tout découvert, et espérez-vous ajouter encore un acte cette affreuse comédie? C'est par affection pour vous que nous avons eu recours cette ruse innocente f dit t et nanti. Uue ruse innocente! c est ainsi que vous nommez l'action la plus yile, la plus déloyale! "dais savez-vous bien que sans cela je ne vous eusse jamais appartenu, monsieur? Savez-vous bien qu'il m eut été mille fois plus doux de deyenir madame Fortin que duchesse de Las Sierras! A ces paroles si hardies, si inattendues, il y eut dans la petite as semblée un mouvement impossible décrire on s efforça vainement d'imposer silence a Estelle: iNon! continua-t-elle, avec une véhémence effrayante, vous ne m'eussiez jamais possédée, monsieur le duc, parce que je n'étais plus libre, parce queje ne m'appartenais plus,... Albert était mon amantl Malheureuse! s'écria Fernaud, livide de rage, préparez-vous supporter les suites d'un semblable aveu. Ne la croyez pas, elle est folle, dit le marquis, elle se couvre de boute pour vous en charger. Estelle, épouvantée de ses propres paroles, s'était rejetée sur son siège, et portant ses regards autour d'elle, elle comprit combien avait été complète cette vengeance dans laquelle elle s'était volontai rement enveloppée.... Le lendemain, le château de M. d'Ambez comptait deux hôtes do moius. Fernand de ï.as Sierras était parti seul pour Madrid. George de Pessac se dirigeait vers Paris. - Et maintenant que j'ai terminé cette première partie de mon récit, ajouta le capitaine de Y Étoile, que dites-vous d Estelle? Je dis que ma raison la condamne et que mon cœur l'absout, FlPf DE LA PREMIERE PARTIE. R.-TH. Pxkoxov.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3