Une affluence considérable de curieux s'était portée hier au soir au théâtre des nouveautés pour la première représentation des SeptChâ teaux du Diable qui a été signalée par un fâ cheux accident. M. Breton qui remplit dans cet ouvrage un rôle important, a été vers le milieu de la pièce, subitement atteint d'une indisposi tion sérieuse qui l'a mis dans l'impossibilité d'achever son rôle, que l'on a dû la hâte fair; apprendre M. Delcourt. Malgré cette triste circonstance, le succès de l ouvrage nouveau a été complet, et nous ne doutons pas qu'il attire longtemps la foule aux nouveautés; nous en parlerons plus longuement dans un article que nous lui consacrerons au premier jour. M. Malaise Smal. employé au gouvernement provincial de Liège, vient d'envoyer en cadeau au Musée de botanique de la même ville un champignon pesant 15 livres et mesurant 6 pieds et demi de diamètre sur 15 pouces de hauteur. Cette énorme masse, qui a lair d'un bloc roulé de marbre, est fermée d'une enve loppe de cuir dans laquelle se trouvent des milliards de graines: elle s'est développée en 48 heures dans une couche d'asperges aux environs d'Huy, sans doute la suite et par l'effet de celte saison pluvieuse. Cette pièce curieuse sera conservée avec soin au Musée de l'université. NOUVELLES DIVERSES. Londres. Les lords de l'amirauté ont donné ordre aux officiers de l'arsenal de Stonehouse de délivrer pour les victimes de l'incendie de Que- bec 4.395 couvertures et une grande quantité d'objets d habillement. Découverte d'un trésor. On lit dans Y Écho de la Nièvre du 11 août Une vente mobilière qui se faisait dimanche dernier au château de Poiseuxla suite de la mort du riche propriétaire de ce manoir, a donné lieu un accident qui mérite d être rapporté. Parmi les meubles de peu de valeur qu'on avait des cendus dans la cour, où le commissaire-priseur se disposait les faire crier, se trouvait un vieux secrétaire dont, faute de clé pour l'ouvrir, on avait brisé la serrure, et que les héritiers avaient même fait défoncer par derrière j>our le mieux fouiller M. Soyer. fabricant de limes Nevers, qui assistait la vente, examinant de près ce vieux meuble qu'on aurait peine vendu 5 6 fr., remarqua dans un coin une disposition inté rieure qui semblait indiquer une sorte de tiroir secret. Les précédents bien connus de l'ancien propriétaire étaient certainement de nature donner de la valeur celte observation, et bien dautres auraient ajourné la vérification, après l'achat du meuble. Déjà i lui avait suffi d'in troduire la laine de son couteau dans une rai nure qui avait échappé tous les yeux pour reconnaître l'existence d'un double fond secret. On nous écrit fie Rruges, 21 août Lundi dernier, l'autopsie du cadavre de Rrey- del a été faite par des chimistes de Paris, dont on ignore les noms. La justice a fait saisir tous les meubles de la maison qu occupait sa veuve, et les a fait transporter I hôtel-de-ville. On ignore encore si l'on a trouvé quelque chose clans le cadavre. La période des manœuvres commencera au camp de Beverloo, le 25 de ce mois et durera 28 jours. .ACQUITTEMENT DU JOURNAL LE REVEIL. Voici quelques détails sur l'affaire la suite de laquelle le gérant du Réveil a été acquitté par le jury: M. Francisque Bouvet a fondé de puis quelques années, Nanlua, petite ville du département de l'Ain un journal intitulé le Réveilet destiné stimuler l'opinion. Celle feuille a faitdepuis son apparition de fré quentes excursions dans le domaine des ques tions religieuses. Tout récemment elle publiait l'article dans lequel le ministère public a cru voir le double délit d outrage la religion de la majorité des Français et d'excitation la haine contre une classe de personnes, le clergé voici cet article Le clergé ne se refroidit pas pour l'argent. Il y a quelques jours, les journaux rapportaient une fraude assez pieuse il s'agissait d'une collecte faite, disait-on. pour racheter de petits Chinois. Mais voici qui sort moins de la méthode ordinaire. On vient de publier Paris un pros pect usde Y Archiconfrérie du saint et immaculé cœur de Marieinventé, comme on le sait, par les Jésuites. Dans Farchiconfrérie susdite, on s'abonne pour entrer tout droit dans le paradis. Le ciel est mis en actions, la portée de toutes les bourses. Le prix de l'abonnement est. pour Paris, de 1 Ir. par semaine, de 50 centimes pour les villes de 5,000 âmes, et de 5 centimes seulement dans les villages pour les fidèles qui entrent dans la confrérie. Il est dit. en outre, que tous les associés qui assisteront pieuse ment dans l'église Nolre-Dame-des-Victoires (non ailleurs) la messe qui se dit tous les sa medis en l'honneur du Très-Saint-Cœur de la bienheureuse Vierge Marieobtiendront une indulgence de cinq cents jours (Cinq cents, ni plus ni moins Ainsi l'a décidé un bref du 24 avril 1838. rendu par le successeur de saint- Pierre. Le prospectus promet encoreentre autres choses indulgence plénière et rémission des péchés chacun des associés le jour de la réceptionpuis l'article de la inort. Ainsi, l'église n'a qu'à sonner ses cloches tous les criminels vont trouver le chemin du Ciel moyen nant bourse déliée... Et l'histoire des folies hu maines dira qu'en 1845 l'Église, châtiée par deux révolutions, affichait encore ainsi l'impu nité de la corrujition, et qu'il.se trouvait Paris un gouvernement pour tolérer ce genre d'es croquerie, et trafiquer lui-même de l'autorité de l'Etat avec de tels larrons. Il est facile de voir, au reste, que 1 exjaloilation de la con science et de la crédulité du peuple est mise sur une grande échelle Voici encore un exemple digne des précédents... Voilà le parti qui va partout disant que ses adversaires n'ont pas de religion M Perrot. procureur du roi,a soutenu éner- giquement l'accusation contre M. Francisque Bouvet, qui s'est reconnu l'auteur de l'article incriminé. Voici les paroles que cet écrivain a adressées aux jurés et la cour avant que le verdict d acquittement fût prononcé: La liberté de discussion, a-l-il dit, est nécessaire en religion comme en politi pie. Accej)ter toutes choses sans examen proscrire toutes discussions sur les idées sociales pour avoir la paix, la tranquillité, ce serait couvrir la société d'un lioceujl. aboutir la matière, la mort Mais tout en réclamant une discussion libre, j'admets, je reconnais que le principe reli gieux est la base de 1 état social. Même avant le christianisme les nécessités sociales avaient dé montré l'existence de lèlre suprême, et tous mes écrits font foi des sentiments que j'ai pro fessés cet égard Je ne suis pas irréligieux. Aussi dans l'accusation portée contre moi, il y a erreur. On a confondu la religion avec les pra tiques superstitieuses qui l'abaissent et qui l'al tèrent. Le resjjecl pour la religion n'implique pas la défense de signaler, de déplorer les excès commis en son nom Ce n est pas d aujourd hui du reste que les hommes qui ont a'laqué les abus religieux ont étévictimes de leur courage. Soci ale a élé condamné mort comme blas phémateur, Xénocrabe a été poursuivi Jésus- Chris! a élé crucifié, sainI-Etienne lapidé pour avoir mal parlé des prêtres et de la religion de son temps Les apôtres ont été chassés jjar la calomnie, méprisés selon I expression de saint- Paul, comme des balayeurs Cest par le paga nisme qu'ils voulaient reformer, par la religion qu ils voulaient épurerqu ils ont été persécutés, mis mort. La vérité a triomphé; le soleil con tinue briller, même dans un ciel chargé de nuages, précurseurs de forage. La question religieuse est posée aujourd hui entre les partis comme elle le fut toujours. Deux principes ennemis sont en présence I absolu tisme dont le siège est Borne; et la linerlé, établie dans le droit français Déjà deux fois la liberté a vaincu: mais depuis quelques années l ultramontanisme a relevé la tète il a reparu dans la lice; il est venu engager de nouveaux combats. Comment se fait-i! que le ministère public obéisse ses inspirations, et que moi, le représentant de l'esprit de la France, je sois au banc des accusés! Ah! messieurs, vous aimez le gouvernement de votre pays. Béfléchissez-y pour lui-même. Que voulez-vous qu il gagne a celle protection de Rome? La protection de Rome, c est I o nbre du maucenillier, qui donne la mort. Du reste, celte lutte n est pas d'hier. L'esprit de Rome est l'opposé de tous les progrès de I esprit humain Voyez Galilée et sa persécution. L ul tramontanisme essaya aussi de soumettre sa domination 1 esprit français, mais il trouva une barrière dans les lumières et la fermeté des par lements, qui soutinrent eii France les idées qui avaient succombé en Espagne et en Italie. La philosO|>hie vient ensuite proclamer les princi pes de liberté et d humanité qui oui opéré nos deux révolutions. Reculerons-nous aujourd hui? Quant moi, messieurs les jurés, j'attendrai aiec confiance votre décision. Le Réveil s est donné la mission de réveiller I esprit public en gourdi par les journaux de notre département il ne manquera pas sa lâche. La ville de Manchester a déjà souscrit pour 7 044 liv. slerl. en faveur des incendiés de Quebec. Un violent incendie a éclaté hier soir dans le quartier d'Aldermanburg. cilé de Londres, et a détruit plusieurs maisons et une quantité con sidérable de marchandises, un moment le pa lais de Guilhall a élé menacé, les flammes ont même endommagé de ses fenêtres, les pertes sont évaluées plus de 100.000 liv. st.heu reusement que personne n'a péri. Le Courrier du Ilâvre annonce que des lettres arrivées de Saint-Pétersbourg font con naître que le gouvernement aurait pris de ri goureuses mesures de représalles contre cer taines élévations du dernier tarif voté pour les douanes, portant sur des articles de provenance russe, et notamment sur le suif. On assure, dit ce journal, que l'empereur de Russie a définitivement signé l'ukase qui pour les nations non favorisées, augmente de 50 p cent les droits existant actuellement sur les marchandises, et d'un rouble d'argent (en viron 4 fr. par tonneau de jauge, le droit de tonnage des navires, n Les deux plus jeunes fils de Don Carlos se sont enrôlés dans l'armée du roi de Sardaigne, le plus âgé a élé nommé colonel du régiment d'infanterie, dit de Savoye. avec une somme de 6.000 francs, et le jeune est nommé major au régiment d'Arqui avec 4.000 francs de solde. L'honnête négociant ne tarda pas faire part de ses seupçons aux personnes chargées de la vente, et, s'armanl d'un ciseau en fer, il souleva une planche qui, en faisant jouer un ressort, découvrit l'ouverture d une cavité pro fonde. Celte cavité était bouchée par un tampon de linge, mais, en y plongeant de nouveau la main, :V1. Soyer en tire un petit sac. et dans ce sac, il y avait 10,000 fr. en or. presque tous en vieux louis de 24 fr. Nous aimons croire que les heureux héritiers de l'immense fortune de M l'oiseux auront su ou sauront recon naître convenablement l'acte de probité de M. Soyer. Dans tous les cas, la découverte qu'il a faite aura servi faire éclater l'innocence d'un pauvre domestique que l'on avait chassé quel ques jours avant, sous linculjialiou d'avoir dé robé cet or, dont on souj>çounait l'existence. danger de battre sa FEMME. Marie Ger main, femme Biard, dont le mari est cultivateur Cransvient de comparaître devant la cour d'assises de I Ain sous l'accusation d avoir at tenté par le poison la vie de son mari. Elle ne voulait |ioiut, a-t-elle dit, le faire mourir, mais seulement se venger un peu de oe qu'il U

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2