inceste. Pour compléter le tableau, il faut ajou ter que ce père, qui entretenait de criminelles relations avec sa fille, était un ministre anglican, un prêtre chargé d'enseigner la morale au peuple. De plus, il avait volé la dot due au mari de sa fille. Tous ces crimes ont été constatés, prouvés. Le jury l'a déclaré coupable l'unanimité. Eh bien! telle est la loi anglaise, que cet homme peut échapper au châtiment qu il a mérité. En effet, dit le Times la cour ecclésiastique peut bien le censurer, et l'évêque le priver de son bénéfice mais cette peine boiteuse et si peu en harmonie avec la grandeur du crime qu'il a commis serait dans l'espèce particulièrement inefficace; car ce que possède le coupable est déjà dû au demandeur comme réparation du vol de la fortune de sa fille. Lui enlever son béné fice, ce sera enlever la personne outragée la certitude d'obtenir le recouvrement des dom mages-intérêts. 11 y aura donc une sorte d'im patience légale pour cet homme qui a dépouillé sa fille et qui l'a souillée. en vilain jeu. La semaine dernière Yuillafans (Doubs), deux vignerons étaient montés sur nn cérisier pour en cueillir les fruits, lorsque la conversation s'engagea entre eux sur les douleurs que devait éprouver une personne en se donnant la mort par strangulation L un soutenait que l'on ne devait pas souffrir et que celte mort était très-douce. L'autre soutenait le contraire. On en vint aux preuves. Le premier pour convaincre son campagnon de ce qu'il avançait, le fit monter sur un arbre avec une corde dont ils étaient possesseurs, fabriqua un nœud coulant dans lequel il mit le cou et lui recommanda de tirer la corde lui et delà tenir ferme jusqu'au moment où il lui dirait de lâ cher, ce que son compagnon exécuta ponctuel lement. Quelques secondes étaient peine écou lées que celui monté sur l'arbre n'entendant proférer aucune parole par le pendu, eut la présence d esprit de regarder ce qu'il faisait il ne fut pas peu surpris en le voyant inanimé et allongeant la langue de toute sa longueur 11 s'empressa de son chef, et sans recevoir d autre ordre de lâcher la corde et de porter tous les secours possibles son camarade, que en fut quitte seulement pour garder le lit pendant quelques jours, et qui jura qu il ne se pendrait plus. tentative d'empoisonnement. On écrit de Verneuil-Grand, le 111 août Le sieur Parmentier, cabaretier Ecouviez, a failli hier, lui et sa famille, être victime de la perfidie la plus noire. Vers dix heures du malin, se présente chez lui un individu assez mal mis et de mauvaise mine; il demande qu on lui serve la hâte un demi-litre de vin et un peu de pain, alléguant qu'il est pressé et qu'on l'attend dans un village voisin pour affaires. Avaler le pain et le liquide servis fut l'affaire d'un instant. Aussitôt il présente la femme Parmentier, qui était seule la maison, une pièce de 30 sous pour solder sa dépense et tandis que celle-ci ouvre son armoire, prend de la mouuaie pour établir le compte de l'étran ger. celui-ci se rend la cuisine pour allumer sa pipepuis vient recevoir ce qui lui est redû sur sa pièce et part 1 instant, se dirigeant du côté de la Belgique. La femme Parmentier qui. de la chambre voisine avait entendu remuer la cuisine le couvercle d'un pot au moment où 1 individu allumait sa pipe, neul rien de plus pressé, aussitôt après sou départ, que de visiter ses casseï olles, A I approche du foyer, elle voit une poussière blanche tombée sur le pavé, et découvre précipitamment son pot. Quel élon- nement pour elle! son bouillon est blanc comme du lait. Elle se précipite hors de son habitation, se met crier et a appeler ses voisins. Deux préposés du poste de Verneuil-Grand accou rurent aux cris de détresse qui viennent frapper leurs oreilles. Ils se dirigent eu toute hâte la poursuite de 1 étranger, qui est bientôt atteint et ramené au domicile du cabaretier. 11 est vi sité et se trouve porteur d'arseuic il essaie d'abord de nier le fait qu'on lui impute, puis il avoue qu'il en est l'auteur, qu'il est natif et habitant de Fontoy (Moselle), qu'il a été soldé et envoyé pour empoisonner Parmentier et sa famille par un nommé H..., habitant comme lui le village de Fontoy. Cet homme a été remis entre les mains de l'autorité. On écrit de Londres, 22 août M. Green dans l'ascension aérostatique qu'il a faite mardi, a couru les plus grands dangers, il a perdu son ballon et tous ses instruments et n'a dû qu'à sa présence d'esprit d'échapper une mort presque certaine. Le bruit de la mort du célèbre aéronaute a couru hier dans la ca pitale, mais une lettre écrite par lui ses amis de Gravesend où il s'est rendu après la perte de son ballon, dissipe toutes les craintes cet égard. D'après les dernières nouvelles de I Inde reçues dans l'après-midile cho.'éra a fait de grands ravages dans la partie occidentale de l'Inde Le Punjauh a surtout beaucoup souffert. La mortalité Lahore s est élevée jusqu'à 20,000 ou 30,000 victimes, elle a été aussi considérable Peshavvur. Le fléau n'atteint qu'un petit nom bre d'Européens. Le fait le plus remarquable dans les nou velles de la Chine est la baisse qu'ont subie les prix ries principales marchandises anglaises On annonce qu'une émeute très-sérieuse a éclaté Madrid, mais ou n'a encore aucun détail. Au dire de la Gazette de Trêvesle pro fesseur Burstenbinder. de Berlin, a péri d'une manière terrible, le 11 juillet, dans le Tyrol. II faisait une excursion lointaine avec deux gui des, et il avait négligé de s'attacher avec une corde celui qui marchait devant lui, comme cela se pratique d'ordinaire. Ils avaient déjà fait beaucoup de chemin lorsque tout coup les deux guides, entendant du bruit, se relour- nèrent et virent avec effroi que leur compagnon avait disparu Ils cherchèrent et ne tardèrent pas l'apercevoir -40 pieds de profondeur, dans une étroite crevasse peine assez large pour qu'un homme pût y pénétrer. N'ayant pas de corde assez longue, il leur fallut retour ner au village, éloigné de'5 lieues, pour cher cher du secours, en sorte que I infortuné resta depuis le matin jusqu'à cinq heures de relevée dans celte étroite étreinte de glace. Après deux tentatives infructueuses, ils parvinrent enfin l'en tirer; il respirait encore, mais il était com plètement engourdiet il mourut quelques heures après. On mande de Trêves, le 20 août l'eu s'en est fallu que notre ville n'ait été détruite hier. Une trombe terrible, après avoir causé de grands ravagés le long de la Moselle, a rasé les faubourgs de Si-Mathieu et de la Ste- Croix et y a brisé une multitude de carreaux de vitre, enfoncé des fenêtres, enlevé des toits et renversé des portes Un grand nombre de peupliers, d arbres fruitiers, de noyers ont été déracinés par le vent, ou coupés en deux et leurs débris lancés une grande distance La tour d'une petite église construite récemment a été renversée comme un jeu de caries par I élément destructeur. Les campagnes des en virons sont complètement ravagées; rien n'est resté sur pied. Les roules sont obstruées par une multitude d'arbres On se figure sans peine la frayeur qui s'est emparée des habitants quand ils ont vu les torts de leurs maisons emportés comme par en chantement. Heureusement personne n'a péri dans cette catastrophe) I exception d'un bate lier qui se trouvait avec sa nacelle sur la Moselle. Si la trombeau lieu de ne raser que les deux faubourgs dont nous venons de parler, avait passé sur la ville elle-mêmeil est impossible de prévoir les terribles accidents qui seraient arrivés Cependant les pertes occasionnées par ce sinistre sont énormes: il est craindre que la trombe n'ait aussi occasionné des dégâts très- considérables sur tout son passage. La Gazette de Londres publie un ordre du conseil portant déclaration des puissances avec lesquelles l'Angleterre est liée en ce mo ment par des traités de commerce. Ce sont la France, l'Autriche, la Russie, la Suède, le Danemarck, les Pays-Bas, la Prusse, les villes libres anséatiques de Lubeck, Brème et Ham bourg, le Hanovre, le Mecklembourg Schvverin et le Mecklembourg Slrélitz, le grand duché d'Oldenbourg, la ville libre de Francfort, le Portugal, la Sardaigne. les Deux Siciles, la Grèce, la Turquie, les Etals-Unis d'Amérique, le Mexique, le Texas, la république orientale d'Uruguay, la Bolivie, le Venezuela, la nouvelle Grenade, la république de l'Equateur et les provinces unies de Rio de la Plala On voit que le nombre de puissances qui n'ont pas de traité avec la Grande-Bretagne est très-restreint, et la Belgique est une de ces dernières. Un traité d'extradition réciproque des malfaiteurs vient d'être conclu entre la France et la Prusse. La Gazette de Dusseldorf annonce que pour prévenir la disette, l'exportation des grains et autres objets de première nécessité sera pro hibée ou du moins considérablement restreinte dans les états prussiens. La Gazette de Barmer engage le gouver nement prohiber la fabrication de I eau-de- vie des pommes de terre, afin de ne pas enlever de la consommation un objet de subsistance si nécessaire en présence de la disette qui menace les classes pauvres. On écrit de la Rochelle, le 17 août A peine commençait-on revenir de la dou loureuse impression produite par I horrible agonie d un jeune douanier, mort I hôpital militaire de La Rochelle, des suites de 1 hydro phobie. qu'un second événement a renouvelé toutes les terreurs causées par ce mal, que rien encore n'a pu combattre avec efficacité. Une femme digne d'estime, excellente mère, dont on vantait l'inépuisable charité pour les pauvres, Mme Henri, tenant une auberge au faubourg de Sainl-Eloivient aussi de mourir d hydrophobieet tout porte croire que le même chien lui a transmis le virus mortel I influence duquel le douanier a succombé. Ce chien venait fréquemment l'auberge On l'a vu poursuivre des chats, les atteindre et les mordre. C'est un de ces chats qui a fait une blessure Mme Henri, il y a environ deux mois. Elle était occupée vider une volaille. Deux chats étaient près d'elle et se disputaient la curée. Elle voulut les chasser, et sa main porta l'un deux un coup de manche de couteau. C'est alors qu il lui saisit la main, y porta la griffe et la dent, et fit une blessure assez profonde, que des soins actifs parvinrent cicatriser au bout de huit jours La malade n'en conservait qu'un souvenir peu inquiétant et vaquait ses affaires avec une certaine sérénité d'esprit. Dimanche dernier, une personne étrangère entra chez Mmo Henri, et imprudemment lui parla des morsures qu'elleavail reçues, ajoutant peut-être l'expression de l'intérêt qu'elle té moignait, des craintes sur la nature du mal, et peut-être le souvenir du douanier mort tout récemment L'effet de l'entretien fut terrible, MmB Henri éprouva instantanément des symp tômes étranges; il fallut la porter dans son lit, et bientôt après la revêtir de la camisole de force en prenant toutes les précautions conve nables quand il fallait l'approcher Elle est morte le 15 août au milieu de la consternation géné rale. Le Jamaica Timesvenu par le dernier paquebot des Antilles, publie ce qui suit: Nous apprenons de bonne source que les parties espagnole et française se font entre elles une guerre horrible et avec le plus grand acharnement Les premiers, dit-on, punissent leurs prisonniers avec une cruauté tout fait orientale eu leur privant de leur virilité et en retour les autres font fusiller les prisonniers espagnols. On nous assure que lors du dernier combat 15 malheureux ont été fusillés, en un jour au cap Samana. Quant et comment met- li a-t-ou uu tenue ces atrocités Elles outra-

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3