3 réclamé ce petit misérable, et l'a fait embarquer pour Londres. On écrit de Zurich. le 23 août Hier, le conseil exécutif a résolu, la majo rité de 9 voix contre 3 d'accorder au docteur Sleiger le droit de bourgeoisie et de lui faire remise des droits payer, qui sont de 100 fr. de Suisse. Mosomanie du vol. Depuis un certain temps des vols fréquents se commettaient dans une maison de la rue Vaugirard habitée par de nombreux locataires, et malgré la plus exacte surveillance, on n'avait pu découvrir I auteur ou les auteurs de ces coupables soustractions. Ces vols n'étaient jamais considérables, cétait tantôt une bague, tantôt une épingle, une mon tre, une boucle d oreille, une bourse, etc. Plu sieurs locataires avaient fait changer les serrures de leurs portes, mais cette précaution n avait pas empêché les vols de continuer, sans qu'il y eût nulle part apparence d'effraction ou d usage de fausses clés. Le concierge cependant rem plissait rigoureusement ses fonctionset les domestiques étaient continuellement sur le qui- vive Enfin on remarqua que les vols se com mettaient particulièrement dans les beaux jours, alors qu'une chaleur intense faisait tenir les fe nêtres ouvertes durant les soirées et même sou vent pendant la nuit. Celait un indice, on le signala la police, mais il eût été probablement insuffisant longtemps encore si le hasard n'était venu en aide aux volés. Dans la nuit de diman che lundi, le docteur Guidon, qui demeure dans la maison fut appelé près d'un de ses malades dont l'état était toul-à-fait devenu alar mant. Il était près de quatre heures, et le jour commençait poindre lorsqu'il rentra. Il monta l'escalier le plus légèrement possible et ouvrit sa porte avec précaution afin de ne pas trou bler le sommeil de ses voisins. En marchant ainsi pas de loup il venait d'entrer dans sa chambre coucher, lorsqu'un léger bruit attira son attention, presqu'au même instant il aper çut quelque chose se mouvoir sur sa table de nuit. Le docteur s'élança vers son secrétaire, saisit une paire de pistolets qu'il y avait dépo sés tout chargés, depuis que le bruit des vols s'était répandu, mais avant qu'il eût eu le temps de les armer, l'objet qu'il avait aperçu sur sa table de nuit s'était élancé vers la fenêtre, avait sauté sut le balcon donnant sur la cour, et avait disparu. Le docteur, arrêté un moment par la surprise courut son balcon, et fil feu sur le fuyard qui grimpait lestement l aide d'un tuyau destiné l'écoulement des eaux pluviales. Atteint en plein corps, le fuyard tomba alors dans la cour et poussa un cri étrange, et tous les habitants de la maison, réveillés par l'explo sion. apparurent leurs fenêtres. On vit alors le blessé, dont on ne pouvait encore distinguer les formes se relever, et gagner l'escalier. Plu sieurs personnes se mirent aussitôt sa pour suite. des lumières furent apportées, et des tra ces de sang servant de guide aux recherches, on arriva jusqu'à la porte d un petit logement situé an cinquième étage, occupé par un ancien bi bliothécaire. bibliomane renforcé, qui se pri vait souvent des choses les plus nécessaires la vie. pour entasser les uns sur les autres des bouquins dont les trois pièces de son logement élaienl littéralement remplies depuis le parquet jusqu'au plafond D'abord le vieillard refusa d'ouvrir, mais comme on menaçait d enfoncer la porte. Il se résigna La première chose que I on aperçut en pénétrant chez lui. fut un singe de moyenne espèce, étendu tout sanglant et sans mouvement entre deux piles d'in-folios, et portant au cou la chaîne et la montre que le docteur Guidon avait déposées la veille sur sa table de nuit Le vieux bibliomane, tout désolé de la mort de Job I unique objet de ses affec tions après ses livres, déclara qu'il ne savait ce que cela voulait dire. On fit des recherches, et on trouva enfouie derrière; une montagne pou dreuse de volumes de toutes sortes la presque totalité des objets qui avaient disparu successi vement. Une naïveté charmante du vieillard est venue en ce moment faire diversion l'étonne- ment que causait cette singulière découvertef comme le propriétaire de la maison lui deman dait s'il n 'avait jamais vu son singe rapporter, après une absence plus ou moins longue, quel que bijou, quelque objet de prix: Si fait, si fait, répondit le brave bibliomane, une fois je lui ai vu une bague, mais j'ai cru qu'elle lui appartenait. Fou ou prophète. Hier, vers les quatre heures de l'après-midi, un individu d'une mise assez décente passait sur le boulevarl Saint- JVIarlin. au coin de la rue du Temple, portant une grande croix en bois blanc, haute de huit pieds, et sur laquelle étaient écrits en lettres rouges ces mots Avis tousMalheur la grande ville! Ce quia été écrit est sur le point de s accomplir. La foulefcommençait prendre quelque intérêt celte étrangelé et se grou per autour de cet homme, lorsque plusieurs sergents de ville survinrent qui I arrêtèrent et le conduisirent au poste. Ou se perd en conjec tures sur le sens ou plutôt sur l'intention de celte étrange démonstration. La Gazette d'Augsbourg ne croit pas qu Ibrahim-Pacha réalise le projet de voyage Paris qu'on lui attribue. L'exécution de ce pro jet serait tout au moins ajournée. Ibrahim irait aux eaux d Italie et se bornerait visiter Rome et Naples. On écrit de Paris, 29 août On sait que les marchands de Madrid sont forcés par Narvaez d'ouvrir leurs boutiques mais I obstination du commerce est aussi forte que le premier jour. Les négociants ont ouvert leurs magasins, et les affaires n'en sont pas moins suspendues. On demande une piécette (21 sous) pour une aiguille et 2 francs pour un litre de pois chiches. Dans une boutique de la (Jp Tnlù/lt» 11 no n% I iaitlinn» n I dI d I le Tolède, une cuisinière a démandé le prix d'une paire de souliers. On lui a répondu 200 réaux (plus de 30 fr.) Un décroteur de la Peurta del Sol a exigé deux réaux pour cirer une paire de bottes. En général même on ne trouve pas acheter ce prix-là. Les marchands refusent de ven dre et répondent toutes les demandes que le gouvernement a seulement ordonné et pu or donner l ouverlure des portes, et non la livrai son des marchandises Le fils d'un employé de Baden-Baden avait pris 20 florins son père et les avait perdus au jeu. Ne voulant point avouer sa faute, il se fait une blessure au bras, et lorsque son père revint la maison, il lui dit que pendant son absence un vo eur est venu et a volé les 20 florins qui se trouvaient sur la table, après lui avoir fait la blessure qu'il montre son père. Celui-ci, alarmé, court prévenir la police; une instruc tion a lieu et la vérité ne larde pas se décou vrir. car le pauvre jeune homme, en se blessant, avait oublié «le percer les habits qu il portail et les médecins chargés d examiner la blessure re marquèrent tout d abord cette circonstance qui déconcerta un peu le véritable coupable. Celui-ci finit par avouer, et la justice qui avait déjà mis en arrestation un individu qu elle soupçonnait, cessa des poursuites devenues dès lors sans objet. D'après les nouvelles données par le Mor- ning-Post, l anarchie s'accroit encore dans la Nouvelle-Zélande. Un navire était arrivé Ho- barl- I own avec une demande de renforts mili taires. Sir Eardley-Wilmot a été obligé de ré pondre par un refus. Quelques régiments d artillerie sont cependant partis de Sidney Auckland. Les colons de la Nouvelle-Zélande sont dans la plus vive anxiété. Le paquebot voiles Ambustonarrivé hier Liverpool. a apporté des nouvelles de New-York jusqu'au 6 août. La sécheresse sem ble menacer la récolle du grain et du coton dans plusieurs districts des États-Unis. Une nouvelle explosion de bateau vapeur a eu lieu sur le Missouri, et a fait un grand nom bre de victimes. Aucune nouvelle daus les journaux américains. Le gouvernement mexicain n'a encore pris aucune mesure décisive pour commencer les hostilités contre le Texas; tout se réduit jus- qu ici a 1 autorisation qui lui a été donnée par le congrès de lever une armée de 20.000 hom mes; Vera-Cruzjes habitants ont couvert de sable les toits de leurs maisons Une correspondance du Républicain de JVeic- O'ieans datée de Vera-Cruz 3 juillet, dit pour tant qu'il y a au Mexique un grand mouvement de troupes et que le général Paredes se dispose entrer sur le territoire texien avec une armée rougeàtres du foyer semblaient devenus diaphanes. La conversation s'étant arrêtée tout-à-coup Vous me ferez regretter, signora, dit l'inconnu, avec un peu d'embarras, ses jolies hôtesses, le bonheur que vous m'avez apporté, si vous vous montre'/, si tristes Je propose uu moyen de rendre la veillée moins longue.... Si vous y consentez, je vous dirai votre ho roscopeRassurez-vous je ne suis ni bohémien ni sorcier, mais... Vous croyez cette folie? dit Lucia. Je crois la science. Est-il vrai demanda Viucenza, que des hommes puissent ex pliquer l'avenir? Cela est si vrai que je puis vous en convaincre sur l'heure. Je commencerai par cette jeune fille.... En disant cela, il prit la main de Margarita et attacha ses yeux sur les siens, comme s'il eut voulu lui communiquer l'intelligence qui fait comprendre la pensée sans le seoours de la voix. Elle com- prit sans doute, car un signe imperceptible répondit au regard de l'inconnu. Pour vous, lui dit-il, après avoir semblé réfléchir longuement, ▼oas aurez autant d'or qu il vous plaira d en avoir. Les deux jeuues femmes ne purent retenir un éclat de rire. Mais Margarita, qui semblait déjà, au contact de la main de l'inconnu, éprouver la vérité de cette prédiotion, avait pris touUà-coup lair Mystérieux et rusé d'une personne chargée d'une mission délicate et pénétrée de m importance Et commeut cette bonne Margarita deviendra-l-elle riche? demanda Lucia. Je ne suis pas maître de ce secret. A mon tour, signor, dit la cousine de Vincenza; je suis cu rieuse d'apprendre ce qui m'est réservé; mais, d'abord, veuillez me dire qui je suis. Voilà uta main. L'inconnu attisa la flamme qui jaillit plus brillante, et Viucenza se mit écouter avec la plus vive attention. Vous êtes orpheline, siguora votre eufauce s'est écoulée dans les fêtes, et votre vie s achèvera dans le cloître. Le lion et la vierge qui se rencontrent dans votre planète, président votre destinée. C 'est la faiblesse soutenue par la force. Ne vous plaignez pas,signora. Vous abandonnerez le monde volontairement, et les derniers bruits qui viendront vos oreilles vous feront aimer votre retraite Quand le soleil aura disparu trois fois cent et dix neuf fois deiriere les Apennins, il se fera un grand vide dans votre cœur, et vous direz adieu au monde. Lucia, étonnée, tomba dans une rêverie profoude. Puis, se levant avec vivacité, comme pour chasser une pensée p itible, elle s'appro cha de son oncle. Me permeltrez-vous de pénétrer aussi les secrets de votre cœur demanda l'inconnu Vincenza, restée seule près de lui avec Margarita endormie. Je ne lofle plus, signor. J&n parlant ainsi, Vincenza, ronge d'espoir et de crainte, tendit «a main t-ii hésitant. La flamme du foyer jetait une lueur moins brillante. L'inconnu s'agenouilla comme pour mieux distinguer les déliées de la main de la jeune fille. La sienne, cependant, tretubiail-d'une émotion fébrile, et ses tegaids étaient a la fois hardis et suppliants. Vincenza eut peur et tenta faiblemeut de se dégager. Ses yeux troublés s'arrê taient presque malgré elle sur cet homme agenouillé a ses pieds, et dout le front pale semblait récéler des pensées qu elle désirait et cratguait de connaître. Vincenza, je vous aime, lui dit le jeune homme tout bas et d'une voix émue. Vincenza euteudil prononcer son nom avec surprise et reita muette cette déclarai ion haï die Eu trouble iucounu se glissa jus- qu son cœur; elle essaya de nouveau de dégager sa main, que le jeune homme pressait convulsivement contre sa poitrine. 111 a retint. Un cœur noble et fort vous avait devinée, reprit-il avec pas sion il vient a vous. Laissez attacher a mon existence tumultueuse vos jours si joyeux et si purs laissez aller vos yeux vers cet avenir de bonheur que mon amotn vous promet, et dites: Quel que soit ton sort, ta po>iliou, ta fortune, je taïuie. Quel que soit ion nom, je le veux r..^lu ^éloigne», jc voudiai te suivre; si le monde te iepousse, moi, je te consoleiai.... Parlez, iuceuza oh parlez et je vous {La $uiti ati prochain rf.) bénirai.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3