5e mtE. N° 456.
INTÉRIEUR.
DIMANCHE, 14 SEPTEMBRE 1845.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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TIRES ACQUIRIT EUNDO.
If PRES, "le 13 Septembre.
LA. LIGNE D'YPRES A COERTRAI.
Si nous ne comprenons pas l'oubli et la non-
intervention de M. Jules Malou dans une affaire
aussi grave pour l'arrondissement d'Ypres, nous
ne concevons guère la conduite de la compa
gnie concessionnaire, et cependant depuis long
temps on se doutait, qu elle n'eut pas l'envie de
mettre en œuvre la ligne d'Ypres sur Courtrai.
Même les habitants notables de notre ville
avaient adressé une pétition M. le ministre des
travaux publics, pour le prier d'engager les con
cessionnaires commencer simultanément les
travaux de noire ligne et de celle de Bruges.
M. Malou avait été chargé de présenter celte
requête son collègue. Il était donc dûment
informé du mauvais vouloir de la compagnie
l'égard de l'arrondissement d'Ypres et quand
une décision qui devait produire lesplusgrands
bénéfices la compagnie, a été prise ni M. le
ministre, ni M. Malou ne se sont ressouvenus,
que l'arrondissement d'Ypres allait être mystifié
et que le chemin de fer qui nous était promis,
nous échappait pour uue année encore et peut-
être pour longtemps.
Il faut croire que la compagnie est bien pres
sée d'ouvrir des lignes en concurrence avec
celles de l'état, pour qu'elle se montre si impa
tiente d'établir la ligne de Courlrai Bruges.
On laisse de côté des embranchements d un pro
duit sûr et desservant des localités peuplées,
lignes dont aucun transport ne peut être dis
trait par roulage ou autrement et cela pourdes
motifs que nous ne voulons pas faire connaître
actuellement, mais qui seront connus un jour.
Nous demandons seulement, si ce sont là les
intérêts bien entendus de la compagnie. Se
croit-elle donc si certaine de faire des bénéfices
les premières années d'exploitation du réseau
de la Flandre occidentale, pour négliger la ligne
qui forcément desservira sans concurrence une
population de 150,000 âmes, afin de s'occuper
exclusivement de relier deux villes qui sontdéjà
en jouissance du chemin de fer?
C'est pour ce-, motifs dont ou doit avouer la
justesse, que nous disons hautement que I in
trigue n'est pas étrangère un aussi singulier
mode d'exéculion du chemin de fer de la Flan
dre occidentale. Les travaux avancent toujours
sur la ligne de Courlrai Bruges; les jalons
indicateurs sont déjà posés, depuis celte dernière
ville jusqu'à Roulers, et nul ne peut dire jus
qu'iciqu'un trace pour la ligne d'Ypres
Courtrai est même adopté définitivement, ou
qu'on se donne le moindre mouvement pour
dresser un plan qu'on mettra bientôt en œuvre.
Enfin celle fois encore nous sommes joués,
malgré les démarches faites par l'autorité com
munale et la chambre de commerce. Nous
sommes peut-être la veille de nous voir mis
la queue de toutes les localités qui seront do
tées d un chemin de fer par des compagnies,
tandis que la position topographique de l'ar
rondissement d Ypres devait faire espérer que
l'embranchement sur Courlrai eût élé-le pre
mier, qu on se serait empressé d'établir. Nous
pouvons le dire avec confiance, par tous les.cal
culs faits, il est prouvé que ce sera la seule
ligne du réseau de la Flandre occidentale qui
rapportera peut-être l'intérêt des sommes con
sacrées son établissement.
Mais il est un autre motif qui nous porte
insister énergiquemenl sur le nouveau tour qui
vient d être joué l'arrondissement et la ville
d'Ypres, c'est l'approche de la mauvaise saison
qui, par suite de la perte presque totale de la
récolte des pommes de terre, sera dure tra
verser pour la classe nécessiteuse. Si on avait eu
l'idée de commencer les travaux de notre ligne
avant l'hiver, déjà on en serait averti par les
arrangements qui auraient dû se conclure avec
les propriétaires, pour 1 expropriation des ter
rains. Mais il est croire, que malgré la misère
qui viendra assaillir nos populations, l'ouvrage
que les ouvriers auraient pu trouver dans l'éta
blissement du railway pour les soulager des
privations, conséquences probables <i un hiver
qui s'annonce sous des auspices sinistres,
leur sera refusé, parce qu'il a plu quelques
hommes, nous dirons iSfluents, pour ne pas les
qualifier plus vertement, de froisser les intérêts
de l'arrondissement et de la ville d'Ypres.
La police locale a saisi aujourd'hui au mar
ché de cette ville, des pommes de terre dont la
mauvaise qualité a été Reconnue.
On vient de publier une ordonnance de po
lice propre faire cesser les abus que des acca
pareurs tentaient d'introduire au marché des
pommes de terre.
Par arrêté royal du 5 septembre, un subside
de 1,000 francs est accordé la commune de
Langemarck (Flandre Occidentale), pour l'aider
faire face aux frais de pavage du chemin vi
cinal conduisant de cette localité par Bixschote
la route de 2e classe de Dixmude Ypres.
PROHIBITION DE LA SOnTIE Dll FROMENT ET DU SEIGLE.
Nous apprenons d'une source irrécusable que
des quantités de froment et de seigle sont ache
tées en ce moment aux environs de Fûmes et
exportées en France.
Or, dans les circonstances où nous sommes,
et avec les craintes trop fondées qu inspire le
fâcheux étal de nos récolles, il nous paraît qu'il
ne fallait pas se contenler de déclarer la libre
entrée du froment et du seigle, mais qu il fallait
encore en prohiber la sortie.
Cette mesure serait d autant plus opportune
que cest précisément celle qui va être prise par
la France, de sorte que très-incessamment il
ne nous sera plus possible de recoui ir ce pays
pour acheter des céréales, tandis que nous au
rons laissé sortir uue bonne partie de celles
qu il eût été si opportun de conserver pour
notre propre cousommalion.
Impartial de Bruges.)
On écrit d'Anvers, 10 septembre
Les travaux d embellissement du jardin zoo
logique ne ralentissent pas. A peine le palais
de s singes est-il achevé, que déjà I on voit s éle
ver une nouvelle cabane destinée aux cerfs, et
la direction de la société soccupe en ce mo
ment, dit-ondu plan d uue fosse aux ours,
qui serait établie tout près du palais des singes;
on nous assure que déjà deux des futurs hôtes
de cette fosse sont commandés par un de nos
négociants et ne tarderont pas être embarqués.
On dit aussi que pour l'année prochaine la di
rection compte faire venir un jeune lion. On le
voit, le zèle et l'intelligence dont font preuve
les membres de l'administration de cette so
ciété, justifient pleinement l'augmentation ra
pide et soutenue de ses membres, dont le chiffre,
paraît-il, s'élève près de neuf cents aujour
d'hui.
M. De Brouckere, notre ancien gouver
neur, est en ville depuis deux jours. 11 assistait
hier la réunion hebdomadaire de la société
de Guillaume-Tell. Tous les anciens amis de
notre ex-premier magistrattant regrettése
sont empressés de lui rendre visite, dès qu'ils
ont eu connaissance de son arrivée.
La Société de médecine d'Anvers a adressé
au gouvernenr de celte province une lettre par
laquelle, en reconnaissant l'inefficacité des
moyens proposés jusqu'à ce jour pour conserver
ce tubercule, elle pense que le meilleur moyen
pour préserver la récolte d'hiver d'une prochaine
destruction, serait d'ôler de terre les tubercules
dont les parties herbacées sont mortes, et d en
extraire la fécule opération d'une exécution
facile et qui peut se faire a très-peu de frais.
La commission médicale de la province de
Liège, consultée par M. le ministre de l'inté
rieur a émis le même avis, qui est également
partagé par le président de la Société centrale
d horticulture de la Seine-Inférieure en France,
déparlement dans lequel la maladie est géné
rale et présente absolument les mêmes symp
tômes qu'en Belgique. Ces avis sont d'accord
pour dire que la fécule de pomme de terre n'est
ni décomposée, ni réduite l'état de dextrine,
par la maladie régnante, ni par les lâches noires
qui se trouvent dans le tubercule. Des expé
riences faites en Belgique et Paris par des
chimistes, ont constaté que la fécule, extraite
des tubercules atteints de la maladie, n'était
nullement altérée, ne contenait aucun principe
nuisible, et conservait toutes ses propriétés nu
tritives. Parmi les expériences faites Paris, et
qui ont donné le même résultat on cite parti
culièrement celles de M. Melsens, chimiste belge
d'un grand talent et qui a devant lui le plus bel
avenir.
Ces expériences viennent d'être confirmées
parcelles qu'a faites Verviers M. hvau-BioIIey,
et dont il donne les détails dans une lettre
adressée au Nouvelliste.
Ayant fait peler avec soin et cuire fol lement
des pommes de terre, il les a mises dans un cy
lindre en ferblanc, percé de trous comme la
pomme d'un arrosoir. Ces pommes de terre
étant pressées avec un piston sortent par ces
trous, en filets minces qui ressemblent du
vermicelle, faisan], ensuite sécher celle espèce
de pâte sur des assiettes, des plaques de fer et
même sur des toiles, M. Biolley a obtenu une
substance dure, cassante et propre, croit-il,
être conservée en tonneaux ou en sacs. Celle
matière remise sur le feu avec un peu d'eaua
donné une purée très-mangeable et offrant tou
tes les qualités nutritives de la racine même.
M. Biolley se propose d'essayer ce système en
grand, mais il pense que les ouvriers eux-mêmes
peuvent l'appliquer, car il n'est pas ua ménage