NOUVELLES DIVERSES.
Verlinde-Muller1'auleur du pamphlet dont
nous avons par Samedi, elle surveillait les
départs des convois du chemin de fer. W
Hier l'autorité judiciaire a défendu la vente
du pamphlet et en a saisi encore environ 150
exemplaires.
P. S. Jusqu'au moment où nous mettons
sous presse (7 heures du soir), l'ordre le plus
complet ne cesse de régner, et il est plus que
probable que la soirée et la nuit se passeront
de la même manière. (Organe de* Flandre*.)
Un affreux malheur est arrivé hier soir au
moment du départ du convoi de Gand Le sieur
Van Hoenacker, qui avait donné un pas de con
duite son beau-frère, voulut lui serrer la main
lorsque le convoi était déjà en marche. Mal
heur lui en prit; il trébucha et eut les deux
jambes fracturées.
Le ministre de la guerre fera adjuger publi
quement le 15 octobre prochain, l'entreprise
de la fourniture des substances médicamenteuses
pour l'approvisionnement de la pharmacie cen
trale de l'armée, ainsi que des sangsues et de la
farine de lin nécessaires aux hôpitaux militaires
et au service vétérinaire de l'armée pendant
1846.
Les cahiers des charges sont déposés dans les
bureaux de l'adminislratiop provinciale de la
Flandre-Occidentale lrc division) où les ama
teurs peuvent en prendre connaissance.
Par arrêtés royaux du 29 août Le chevalier
De Ghellinck (J.-B.) est nommé secrétaire par
ticulier attaché au cabinet du ministre des fi
nances.
Le sieur Six (Fidèle), tordeur de fil "NVervieq
(Flandre Occidentale)est autorisé établir
deux moulins retordre le fil, dans sa demeure
rue Basse-Croixn° 16cent cinquante mè
tres de la frontière.
Pararrêté royal du 5 septembre Le sieur
Ide (P.), tordeur de fil Wervicq (Flandre Oc
cidentale), est autorisé transférer dans son
domicile, rue Basse-Croix, n° 17, les trois mou
lins qu'il lui a été permis d'établir, même rue,
np» 37 et 15 bis, par arrêtés royaux du 8 août
1839 et 19 janvier 1843.
Les billets au porteur créés par la banque de
Flandre, en vertu d'une disposition royale du 8
juillet 1842, seront, jusqu'à disposition con
traire et sous les réserves énoncées dans le pré
sent arrêté, reçus en paiement dans la caisse
des receveurs des impôts de l'état, Gand.
Par arrêté royal du 10 septembre Le
sieur Cornet (J.-F.-H.), surnuméraire de l'en-
régistrement et des domaines dans la Flandre
Occidentale, est nommé receveur de l'enrégis-
Albert fît un mouvement de surprise, mais se remettant aussitôt
Madame la duchesse ne parait pas empressée de revoir Paris,
dit-il.
Ni Madrid, ajouta Jeanne.
Entre ce» deux capitales, votre choix ne devait pas être dou
teux, mademoiselle.
Une ardente rougeur enveloppa les traits dorés de la jeune fîlle.
Je suis peut-être indiscret, mademoiselle, s empressa d'ajouter
Albert, mais je vous prie de me pardonner; je vois maintenant seu
lement que votre union avec M. George de Pessac n'est pas encore
accomplie.
Les petites indiscrétions du secrétaire ne doivent pas vous sembler
étranges les Girondins avaient adopté une liberté de langage et de
manières toute républicaine: ils vivaient entre eux dans une douce
familiarité d'où étaient également exclues la pruderie et la licence.
Telle pourrait être la société actuelle, si de ridicules usages et de
fausses distinctions n'en avaient rendu l'existence impossible.
Albert avait cherché réparer par un léger mensonge ce que sa
familiarité pouvait avoir eu de blessant pour Jeanne de Las Sierras.
En ce moment, madame Tallien se trouvait entraînée dans une
discussion que soutenait madame Roland contre Guadet et Ver-
gniaud, dont elle attaquait sans cesse 1 invincible nonchalence. Ce
brillant orateur pouvait être comparé avec quelque raison l'antique
•tatue vocale de Memnorn qui ne rendait de sons,que lorsqu'elle
avait été échauffée par les rayons d'un soleil ardent Vergniaud ne
secouait son engourdissement et ne retrouvait ses puissantes facultés
que lorsque les efforts de ses adversaires avaient réchauffé son
génie.
<2
trement et des domaines Lennicq-St-Quenlin
(Brabant).
M. Bogier élu membre de la chambre des re
présentants respectivement par les collèges
électoraux des arrondissements de Bruxelles et
d'Anvers, ayant opté pour ce dernier arrondis
sement. Le collège électoral de l'arrondissement
de Bruxelles est convoqué pour le 20 octobre
l'efFet d'élire un membre de la chambre des
représentants.
Le roi, la reine et les princes partiront pro
bablement samedi prochain4 octobrepour
aller rejoindre la famille royale de France, au
chateau de Saint-Cloud.
LL. MM. le roi et la reine, viennent de faire
l'exposition plusieurs achats nouveaux.
11 y a eu hier la cour grand dîner auquel
était invité M. le baron de Blillersdorf ministre
plénipotentiaire près les cours des Pays-Bas et
de Belgique.
Par arrêté royal en dale du 11 septembre, la
société charbonnière de Iloussu, Haine-S'-
Paul, est maintenue dans la concession des mines
de houilles gisantes sous la commune de Haine-
S'-Paul et sous partie des commuues de Haine-
S'-Pierre et Sainl-Vaast, province de llainaut,
dans une étendue superficielle de trois cent
vingt-trois hectares cinquante-huit ares.
Un arrêté royal en dale du 23 août porte
la réorganisation de l'école provinciale d'indus
trie et des mines établie Mons.
Il s'est passé tout récemment dans une maison
de charité, en Angleterre, des faits qui ont causé
un grand scandale. Les pauvres d'Adover,
qui l'on donnait une nourriture insuffisante
dérobaient les os pour en ronger la moëlle
comme auraient pu faire des chiens. Sur les
plaintes dont la presse retentissait tous lesjours,
la commission qui préside l'exécution de la
loi a ordonné une enquête Cette enquête a
révélé les faits, les circonstances les plus gra
ves la charge du directeur de la maison de
charité workfiouseNon-seulement il frustait
les pauvres renfermés d'une partie des alimenls
qui leur sont alloués, mais outre le crime de
concussion, il donnait encore loule sorte de
mauvais exemples il s'enivrait fréquemment,
et soit l'influence de 1 ivresse, soit celle des
mauvais penchants les plus décidés, il avait
exercé 1 égard des femmes de la maison, les
violences les plus coupables.
Il semble qu'un individu qui abusait ce
point de la confiance de ses supérieurs et de
l'autorité de ses fonctions aurait dû être déféré
Jeanne saisit ce moment, où une discussion générale s'engageait,
pour instruire Albert des incidents peu ordinaires qui avaient pré
cédé le mariage d'Estelle avec don Fernand; elle lui raconta de
quelle manière la fille du marquis s'était vengée de ses mystificateurs;
et la scène qui s'en était suivie
J'ai vainement engagé la duchesse venir rejoindre son père
Paris, dit-elle en terminant, rien n'a pu la décider quitter le
château de la Réole où elle se renferme dans le plus triste isolement.
Albert, indigné d'abord en apprenant de quels lâches détours
s'étaient servis ses rivaux pour atteindre leur but, éprouva la plus
profonde pitié pour cette femme, victime de l'instabilité de son ca
ractère autaut que des mensonges de ceux qui avaient intérêt la
tromper, mais cette pitié du jeune homme pour une femme jeune et
belle, était toujours de l'amour il est si doux de pouvoir parler
encore d'un amour que l'on n'ose plus avoner en lui donnant un
autre nom!.. C'est ainsi que fit Albert; et pendant le reste de cette
soirée, il eut le douloureux plaisir de s'entretenir avec Jeanne de ses
joies passées, de ses illusions détruites, de ses espérances perdues,
comme le riche auquel on aurait volé son trésor, vous ferait lenu-
mération des pierres précieuses, des bijoux, de l'or qu'il renfermait.
Jeanne l'écoutait avec une complaisance sympathique, et cependant
il y avait une sorte de tristesse dans cette attention, mais c'est le
privilège de ceux qui expriment avec facilité ce qu'ils ressentent
vivement de fixer l'intérêt de leurs auditeurs lors même que le sujet
dont ils les entretiennent ne flatte ni leurs goûts ni leurs désirs.
Pourquoi cette tristesse de Jeanne? Pourquoi ce sourire amer en
enteudant Albert exprimer avec tant de noblesse le sentiment qu'il
éprouvait pour Estelle?... Peut-être va-t-elle nous en révéler elle-
aux tribunaux criminels. On s'est contenté de
le soumettre la torture morale qu'une enquête
publique peut infliger Cette enquête a élé con
duite fort mollement par le délégué de la com
mission, et les gardiens élus pour surveiller,
dans l'intérêt local, la conduite du directeur,
n'ont rien épargné pour le soustraire une trop
juste censure. Lorsque le directeur, ne pouvant
plus se dérober l'évidence des charges qui
pesaient sur lui, a donné sa démission, la plu
part des gardiens, deux ecclésiastiques en tête,
se sont retirés avec lui; ils ont poussé jusque-là
le dévoùment ou l'entêtement en sa faveur, sans
songçr qu'en se rendant garans, ils se rendaient
complices.
Le public anglais ne se contente pas cepen
dant de I holocauste qui lui est offert. On lui
immole des individus, il demande le sacrifice
d'un principe. On oublie les désordres mêmes
et les coupables, pour attaquer la loi que
ceux-ci ont eu l'art d'éluder. La loi des pauvres
a élé une réforme morale et financièreelle a
rendu un grand nombre d'oisifs au travail, et
elle a diminué, dans une proportion considé
rable, les charges que les paroisses avaient
supporter. Mais cette amélioration n'a été ob
tenue qu'au prix d'un changement radical
d'une violence faite aux habitudes du pays.
Pour réformer l'administration des secours
publics, il a fallu la centraliser. Il était impos
sible d'établir une règle uniforme en cette ma
tière, sans qu'un pouvoir supérieur aux admi
nistrations locales leur imposât sa décision On
a donc décidé que les paroisses qui ne seraient
pas assez peuplées pour fonder et pour alimen
ter une maison de charité s'associeraient en
semble dans ce but. Ces diverses unions doivent
mettre en pratique les règlements que leur
envoie la commission centrale; la disposition et
le vole des fonds sont laissés du reste aux loca
lités. Mais tel est l'empire des mœurs munici
pales en Angleterre, telles sont les exigences du
self governementque ce contrôle d'une auto
rité centrale, bien qu'il n'aille ni jusqu'au vole
ni jusqu'à l'emploi des fonds, est considéré
comme une usurpation véritable. Chaque pa
roisse prétend administrer ses intérêts particu
liers sans aucune intervention de l'influence
ministérielle. On le fait bien voir dans cette oc
casion, où le public rend la commission des
pauvres responsable des désordres qui ont eu
pour cause réelle la négligence du pouvoir local.
Un grave conflit a eu lieu entre des doua
niers prussiens et des contrebandiers sur la
frontière austro-prussienne du côté de la Silésie,
plusieurs contrebandiers ont élé grièvement
blessés, et l'un d'eux a succombé ses blessu
res. Gazette de Breslaudu 20).
La reine et le prince Albert doivent aller
faire prochainement une visite au marquis de
même le secret.
Vons avez donc pensé que le désir de revoir M. de Pessao
m'avait ramenée Paris? demanda-t-elle, lorsque Fortin eut cessé
de parler.
Ne pouvais-je le croire sans vous offenser? Votre union n'était-
elle pas arrêtée?
Détrompez-vous s'il avait obtenu le consentement de son
père, moi, je luiaurais refusé le mien.
Ceci me parait si étrange que je doute de ce que j'entends.
C'est pourtant ainsi. Eu arrivant Paris, j'ai appris par le
marquis d'Ambez que M. de Pessac avait été arrêté comme suspect,
ai-je fait une seule démarche pour lui faire rendre sa liberté?
Pourquoi ne pas en faire? il est pour vous un ami.
C'est un homme faux et déloyal que je méprise!
Il y avait tant de dédain dans le geste et le regard qui accompa
gnèrent ces paroles, qu'Albert ne put réprimer un mouvement de
stupéfaction.
Jeanne continua avec calme
Je n'ai jamais aimé M. de Pessac, dit-elle, je le bais depuis sa
félonie, et je bénis les refus obstinés de son père, bien que la cause
ne m'en soit pas encore expliquée et que je puisse les considérer
comme une humiliation.
Je possède le secret de ce refus qui n'est qne trop motivé,
Quel est-il?
Dans les dispositions où je vous trouve, je ne dois pas vous le
révéler. C'est un secret de famille dont un singulier hasard m'a
rendu dépositaire.
Ainsi je dois l'ignorer?