3 EXTERIEUR. France. Salisbury son château de Hatfield. On fait de grands préparatifs ce château qui était du temps de Jacques 1er une résidence royale. La flotte d'évolutions qui est en ce mo ment Devonporl prendra la mer lundile Formidable, de 84. arrivé récemment de la Médi- terrannée se joindra aux autres vaisseaux de la flotte dont le nombre se trouvera ainsi porté neuf Le Birmingham advertiser dit que l'in dustrie est dans un état l.rès-jouissant Bir mingham, la plupart des manufacturiers sont obligés de refuser des commandes tant ils en sont chargés. Les bras manquent dans les ate liers. Un accident, qui pouvait avoir des suites affreuses, est arrivé dimanche chez un riche propriétaire de Saint-Georges. 11 avait réuni un brillant dîner une vingtaine de ses amis qui joyeux et dispos, se préparaient faire grand honneur aux mets nombreux qui leur étaient offerts, lorsque tout coup ils se trouvèrent tous, presque ensemble, pris de douleurs affreu ses, de coliques d'estomac, de maux de cœur, de vomissemeus. Ils étaient tous empoisonnés Un potage au tapioca, préparé dans un vase de cuivre mal nettoyé, avait amené ce terrible résultat. On courut chercher des médecins, on s'empressa de se procurer des contre-poisons et l'on fut assez heureux, sinon pour guérir complètement tous les malades, au moins pour s'assurer qu'aucun ne succomberait. (Mémorial de Rouen.) Jeudi dernier il y avait soirée chez une famille anglaise qui habite Calais; pour celle petite fêle, le maître du logis fit rapporter un vaste punch sur une table ronde,autour laquelle les convives des deux sexes prirent place. La liqueur enflammée était sur le point d être ser vie quand le bol qui la contenait éclata en plusieurs pièces et laissa échapper le liquide qui coula de la table sur les robes des dames. Ces vêtements légers furent bientôt enflamméset ce ne fut qu'un cri de frayeur dans 1 apparte ment. On se rendit, fort heureusement, maître de l'incendie; mais plusieurs personne^ furent assez fortement brûlées. Emploi des marrons dinde. M. de Mal- glaivepropriétaire au château de Aeuvillers- sur-Moselle, a fait part la société d agriculture de Nancy, d'une découverte importante due au hasard, et que nous crayons utile de citer dans l'intérêt public: Mon habitation, dit-il, est précédée d'une avenue de marronniers d Inde, qui est parcourue journellement par le troupeau de mon fermier. J'avais remarqué que les bêles cornes étaient extrêmement gourmandes de marrons tombés l'arrière-saisou, et qu elles n en laissaient point sur leur passagequ en ce tempsle laitle Toujours, uioius que votre cceur lie chauge 1 égard de George alors vous l'apprendrez. Jeanne porta sur Albert un regard d'une expression indéfinis sable, mais il était assurément fort doux, car le jeune homme baissa les siens. Allons! dit-elle d'un ton moitié sérieux, moitié badin, je vois liien que c'est un secret que je ne connaîtrai jamais, oar jamais je ne serai la femme de M. de Pessao. Il n'a été tenté que par l'éclat de mon nom et de ma fortune. Je suis persuadée maintenant qu il n'a jamais éprouvé pour moi le sentiment que vous avez éprouié pour Estelle, et dont vous venez de me parler si chaleureusement. Que ce penchant est noble et beau! Que ce langage est doux et persuasif! Les paroles que le occur dicte sont aùéuieut comprises par le cœur auquel elles s'adressent. M. George épuisa pour me plaire tous ces lieux-communs usés depuis deux siècles, et nul mieux que lui ne se sert de la parole pour déguiser sa pensée c'est un aphorisme qu i[ justifie admirablement. Albert était sérieusement embarrassé des paroles de Jeanne et plus encore de ses regards; il s'efforça de donner une autre directiun cette conversation qui ne pouvait lui plaire, car il lui était impossible de justifier George et il ne voulait pas dire tout ce qu'il eu savait pour ne pas aggraver sa situation. Vous n'avez pas été très-heureuse dans le choix du moment pour revoir Paris, mademoiselle, lui dit-il, eu donnant sa voix et son geste une gravité qui étonna la jeune fille; les factions qui divi sent la capitale en ont écarté les plaisirs que vous venez y chercher. Détrompez-vous, répondit Jeanne avec vivacité, oc n'est pas U plaisir ainsi que vous l'entendez que je viens chercher ici beurre étaient, gras jaune et de qualité supé rieure. Lidée me vint alors de faire ramasser les marrons lors de leur chute, de les jeter en tas sur le grenier, et d'en donner un picotin par tête. Cela m'a on ne peut mieux réussi sans que j aie pris soin de les casser ou piler. Aussi, toute l'année, j'ai du lait et du beurre comme au printemps. Celte expérience dure depuis vingt années, et je dois ajouter que mon troupeau ni celui du fermier n'ont jamais eu de bêtes malades. C'est peut-être un moyen dont l'art vétéri naire peut tirer un grand parti. Je crois qu'il faut en user avec modération comme nourriture, et il est tellement efficace une dose convenable, que l'excès pourrait être nuisible et dangereux. Malgré son extrême bonté on a depuis long temps abandonné le marronnier, parce qu on ne lui connaissait pas de propriété, cependant, selon moi, il devrait être propagé, car il est d'une grande utilité, comme je viens de le si gnaler, et plus précieux encoie par la quantité d engrais que fournissent ses feuilles abondantes qui fout une excellente litière et un très-bon fu mier. Ibrahim-Pacha est très-souffrant aux bains de San-Gaetano près de Pise. On croit qu'il passera l'hiver aux bains ou Pise même, où le grand duc de Toscane a mis un palais sa disposition. Héritage inespéré. Un simple balayeur de Loudres qui s'est trouvé être le plus proche parent du général Biley, mort récemoieut Madras, vient d'hériter des 50,000 liv. st. (1,250,000 fr.) laissés par le défunt. Le nou veau riche use largement de sa fortune. 11 a fait habiller de pied en cap tous ses camarades et a donné ordre son boucher de leur distribuer chacundimanche prochainune pièce de bœuf. 11 a acheté une maison dans Argyle Square et il se propose de l'inaugurer par un banquet offert tous les balayeurs de la capitale. Découverte bibliographique.On vient de découvrir Holkam-Hallrésidence du comte de Leicester, un exemplaire de la première édi tion complète de la Bible imprimée en 1535 par Myles Coverdale. La bibliothèque du Musée britannique la bibliothèque Bodléienue d Ox ford, celle de Cambridge et quelques autres ne possèdent que des exemplaires incomplets de cette précieuse édition elle a été presque en tièrement détruite pendant la persécution reli gieuse delà reine Marie. Aussi atlache-l-on un grand prix l'exemplaire parfaitement intact de Holkam-Hall. Un libraire de Londres en a offert 12,500 fr. Affreux réveil. Un accident est arrivé dans la soirée de dimanche dernier, sur la roule de Troyes JNogeut-sur-Seiue, ce que raconte la Gazette des Tribunaux Le nommé Gérig, j'ai voulu être spectatrice de celte lutte décisive entre la liberté et le despotisme; j'ai voulu voir comment les plus forts savent se servir de leurs armes. Voici un langage qui va vous étonner encore, mais que voulez- vous? ce n'est pas moi de vous apprendre que les femmes vivent d'émotions et de contrastes. Madame Tallien m'a gâtée; elle m'a tant vanté le parti que vous défendez avec des hommes que j 'admire» que je me suis senti saisie d'enthousiasme Arrêtez, mademoiselle! s'écria Albert eu liant, je vous vois sur le point de dépasser la sublime exaltation de notre reine, de la di vinité de ce lieu. y Oui, reprit Jeanne, je lésais; madame Roland est l'oracle des Girondins c'est une femme dont j'admire le patriotisme, et dont je voudiais partager les travaux si je n étais Espagnole. Les femmes qui nous entourent ici, fout notre véritable gran deur. Elles excitent notre émulation, et nous maintiennent dans de justes limites en aiguillonnant les natures trop lentes et eu retenant les esprits trop ardeuls. A t'aide de leur finesse d'esprit et de leur délicatesse d'instinct, elles ont établi parmi les Girondins oet équi libre parfait qui constitue leur plus grande force. Je vous crois, oar les sulfrages de ces femmes supérieures doi vent être vivement ambitionnés par des hommes d'élite. Albert s inclina avec beaucoup de modestie, et cette douce flat terie de Jeauue mit fin A leur conversation. Ils se rencontrèrent souvent encore chez madame Roland, et bientôt Albert put sassurcr que l'impression qu il avait produite sur la belle cspaguole était assez profonde pour remplir son cœur tout entier. Cette découverte, loin de le charmer, fut pour lui un tour- originairc de Suisse âgé de 35 ans voyageait sur la banquette de la diligence de M. Arnoult et compagnie, se rendant Paris. A la descente de la côte de Pont-sur Seine, près le château, le conducteur serra la mécanique afin d'empê cher la voiture d'entraîner les chevaux, le bruit que fit ce dernier réveilla en sursaut le mal heureux Gérigqui se figura que la voilure versait, il n hésita pas uu instant et se précipita hors de la voiture, le conducteur eut assez de présence d esprit pour le saisir par sa redingote, et l'empêcha un instant de tomber terre, mais le morceau par lequel on le retenait venait se déchirer, le malheureux tomba, dans sa chute ses vêlements se prirent aux crochets qui retien nent les traits, et il fut traîné ainsi une dis tance de deux ou trois mètres, là où le postillon parvint arrêter les chevaux. On s'empressa de lui prodiguer les premiers soins, il était dans un état désespéré, sa jambe droite presque dés ossée, une forte contusion la poitrine et plu sieurs autres blessures, tous ses effets étaient en lambeaux On le mit dans 1 intérieur de la voi ture, et ce ne fut qu Nogent, ville la plus rap prochée de l'accidentqu on put le déposer Hôlel-de-l'Eu, où il reçut tous les soins possi bles. On fit appeler immédiatement un méde cin, qui le fil transporter 1 hôpital, où il expira quelques heures après dans d horribles souf frances. Paris, 23 Septembre. L'Académie des beaux-arts de l'institut, a jugé le concours des grands prix de paysage historique, dont le sujet traité par les concur rents était Ulysse et Nausicaa. Un premier grand prix a été décerné M. Jean-Achille Beuonville, de Paris, âgé de trente ans, élève de M. Picot. La colonne de la Grande-Armée, Bou logne, est terminée, après 41 ans de travaux. La première pierre en a été posée par le maré chal Souit, en novembre 1804, et c'est seule ment en septembre 1845 qu'elle a pu être achevée. Un incendie considérable ayant éclaté un de ces dernières nuits dans une ferme apparte nant M. de Rothschild, et dépendant de son château de Ferrières, où il avait passé la jour née de dimanche dernier, le"parquet de Seine- et-Marne a procédé a uue information judiciaire sur la clameur publique qui attribuait cet in cendie un crime. Ua des régisseurs de M. de Rothschildle nommé Williams Dickson, a été mis en état d'arrestation sous prévention de s'être rendu auteur ou complice de ce crime. L'Opéra s occupe en ce moment de monter ment de plus, et il s en alarma sérieusement. Juana unissait au tempérament ardent qui dislingue les femmes de son pays, un esprit pur et droit. Chez elle la passion devait se baser sur la loyauté, la noblesse du cœur aimer un homme indélicat, lui semblait chose impossible Elle voulait de 1 honneur, de la grandeur de caractère d'abord; les perfections physiques et les impressions des sens venaient après. C'est ainsi qu elle se détacha tout-à-coup de George, lorsque sa déloyauté lui fut démontrée, car elle désirait rencontrer chez l'homme qu'elle se sentirait disposée aimer, cette élévation d'esprit qu'elle possédait et qui faisait son orgueil. L'ar dente alfectiou qu'elle ressentit si promptement pour Albert, n'offre donc rien qui doive nous étonner. L'éloge du jeune secrétaire était dans toutes les bouches; hommes et femmes, tous se plaisaient rendre justice sa droiture, son désintéressement, ses convic tions pures et généreuses. Quant ses talents, ils étaient si bien reconnus que le ministre de 1 intérieur Roland l'avait appelé la ré daction de la Sentinelleorgane du parti Girondin, dont il était Fe fondateur. En aimant Albert, la jeune fille était persuadée que sa passion pour Estelle était éteinte dans sa naïveté, elle ne croyait pas qu'un homme pouvait nourrir une affection sans espoir de la légitimer. Il lui semblait que du jour où Albert avait appris le ma riage d'Estelle, une profonde indifférence avait dû succéder son amour. Je ne me suis étendu sur le caraotère de Juana, que pour vous prouver combien était naturelle 1 impression produite par Albert sur oelte ualure toute primitive. (La suite au prochain IV9.) R.-Th. Pironow#

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3