5e ANNÉE. - N° 468. INTERIEUR. DIMANCHE, 26 OCTOBRE 1845. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Compte-rendu des élections provisoires faites par les électeurs libéraux de la ville d'Ypres, le 23 Octobre 1845. A sept heures du soirun grand nombre d'électeurs sont présents plusieurs membres demandent que la séance soit ouverte. M.Ernest Merghelynck fait observer que, pour agir régu lièrement, il convient de commencer par con stituer le bureau; il propose de prier M. Van- derstichele de Maubus, bourgmestre de la ville d'Ypres, de vouloir bien accepter la présidence de l'assemblée. Celte proposition est accueillie par d'unanimes applaudissements. M. Vander- stichele prend place au bureau. On propose comme scrutateurs MM. Alph. Vanden Peereboom, premier échevin et Van Daele, avocat. Ces pro positions sont adoptées l'unanimité. M. Eugène Boushan demande la parole Mes sieurs, dit-il, avantde commencer les opérations préparatoires, permettez-moi de faire une ob servation. Plusieurs candidats sont proposés. Dans les discussions qui auront lieu, peui-êlre, je prie toutes les personnes présentes d'éviter le système des personnalités, qui ne pourraient que compromettre la dignité du parti auquel nous appartenons touset fournir peut-être nos ennemis politiques un thème de récriminations; je propose donc d'autoriser le bureau retirer la paroletout membre de la réunion qui se permettrait de transgresser cette règle. Celte proposition est adoptée. M. Alth. Vanden Peereboom fait connaître l'ob jet de la réunion. Il dit qu'il s'agit aujourd'hui de proposer des candidats pour deux opérations électorales distinctes, que le 27 de ce mois les électeurs de la lre section sont appelés pour voir au remplacement de M. François Iyveins, démissionnaire, dont le mandat expire le 31 décembre 1830; que le 28, tous les électeurs de la ville auront procéder l'élection de sept conseillers, dont le mandat, dans les trois sec tions, expire le 31 décembre 1843; que sur ces sept conseillers, sept sont rééligibleset qu'il faudra pourvoir au remplacement de M. De Patin, décédé. L'assemblée décide de procéder un scrutin secret l'adoption d'un candidaten rempla cement de M. François Iyveins, démissionnaire. M. Henri Iyveins-Fonteyne, juge suppléant, est proclamé candidat du parti libéral. M. Iyveins-Fonteyne demande la parole et s'ex prime eu ces termes Messieurs, la presqu'una- nimilé des suffrages que je viens d'obtenir dans cette réunion, est une preuve honorable, que votre confiance m'est acquise, je vous en re mercie de tout cœur la candidature libérale que vous m'offrez est la seule que j'ambitionnais; le parti libéral peut compter que, si je réussis, jamais je n'oublieraique c'est de lui que je tiens mon mandat et que c'est avec reconnais- sauce, que je l'accepterai. On décide l'unanimité que les six mem bres sortants qui tous ont rempli avec franchise et loyauté, le mandat libéral qui leur avait été confié, il y a six ans, sont adoptés comme can didats libéraux. M. Alph. Vabden Peereboom: Messieurs, il nous reste pourvoir au remplacementde M. De Patin, décédé; plus d'un candidat est présenté, je pense qu'il importe avant de passer au scrutin de contracter tous, sur l honneur, l'engagement solennel de nous rallier définitivement la can didature de celui d'entr'eux qui réunira la ma jorité des suffrages. Les sympathies individuelles, les préventions personnelles doivent céder de vant l'intérêt général du parti. Soyons unis, nous serons forts. D'unauimes bravos accueillent celte allocution et les membres présents promettent de n'avoir d'autre candidat, que celui qui réunira la majorité des suffrages. On procède au scrutin secret. M. Auguste De Ghelcke, propriétaire, est pro clamé candidat libéral. M. Auguste De Ghelcke demande la parole et dit Je remercie Messieurs les électeurs libé raux des nombreux suffrages dont ils ont bien voulu m'honorer; j'espère par la conduite que je tiendrai, donner en toutes circonstances, des preuves d'attachement au parti libéral qui est celui auquel j'appartiens par conviction. M. Hammelkath s'exprime ensuite en ces ter mes Messieurs, ma candidature n'a pas réuni la majorité des suffrages du parti libéral je tiens déclarer ici que, fidèle mes antécédents, et mon parti, désireux de contribuer au triomphe de l'opinion laquelle je suis fier d'appartenir, non-seulement je renonce toute candidature, mais encore je prends l'engagement formel de donner mon vote M. De Ghelcke, et de prier tous mes amis, de vouloir bien accorder leurs suffrages ce candidat. M. Alph. Vanden Peereboom fait connaître que les conseillers communaux, bien qu'il représen tent la commune entière, doivent néanmoins être élus séparément dans les diverses sections; savoir: par la lre section, 3 conseillers; par la 2me, deux; par la 3medeux. Il demande qui désignera les personnes élire dans les diverses sections. On décide que le bureau sera chargé de faire cette assignation, qui sera rendue pu blique par la voie du journal Le Progrès. M. Van Daele a la parole. Messieurs, dit-il, je propose de voter des remercîments au digne chef de la commune, qui a bien voulu présider l'assemblée préparatoire j'espère qu'aux pro chaines élections, il voudra bien remplir encore ces fonctions. Guidé par cet honorable ma gistrat, l'opinion libérale continuera de mar cher dans la voie progressive qu'elle suit depuis plusieurs années!.... (Bravo! Bravo!) M. Vanderstichele remercie l'assemblée, il dit qu'il a toujours cherché protéger les intérêts de la ville d Ypres et qu'à l'avenir comme par le passé, la prospérité et le bien-être de la com mune dont l'administration lui est confiée, sera le seul but qu'il cherchera atteindre. L'assemblée se sépare aux cris de Vive le Bourgmestre! Une faute typographique s'est glissée dans les bulletins de convocation pour les prochaines feuilletou «lu Progrès. LU LHWIRE On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, etjchez tous les per cepteurs des postes du royaume, prix de l'abonnement, par trimestre. fr. 5-00 Pour Ypres Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 Le Progrès Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQUIRIT ECNDO. YPRES, le 25 Oetobre. ELECTIONS COMMUNALES. Nombre des votons .141 Majorité absolue71 M. IWEINS-FONTEYNEjugesuppléant,obtient 125 voix. M. Auguste De Ghelcke, propriétaire, 8 M. llammelratb6 Billets nuis. 2 Total 141 Nombre des votans 155 Majorité absolue77 M. DE GHELCKE, AUGUSTE, propriétaire, obtient85 voix. M. Hummelralh, docteur en médecine et négociant 65 Billets blancs et voix perdues.5 Total 153 nouvelle. deuxième partie. VI. Suite et fin. Albert ne répondit pas aux dernières paroles de Jeanne. Un trouble violent agitait tous ses sens, et dans son anxiété il fut forcé de baisser les yeux pour éviter de rencontrer le regard interrogateur de la jeune fille. Vous vous taisez, Albert? reprit-elle, vous voyez bien que je ne m'étais pas trompée! Pourquoi me parler d'elle lorsque je ne suis occupé que de vous Et sa voix était si déchirante qu'à peine elle le comprit. Oh c est que vous ne .savez pas combien j'ai besoin d'être ras surée... Hélas! je dois parler cependant, et je ne puis le faire sans déchirer votre cœur et le mien! Parlez, parlez! La vérité si affreuse qu'elle puisse être ne saurait me faire éprouver de plus cruelles souffrances que celles que j'endure depuis que vous me regardez ainsi. Oui, dit-elle, en se soulevant entièrement, et puisqu il faut mourir de douleur, que du moins ma mort serve sauver la vie d'une «mie, peut-être aussi malheureuse que moi! Qu'entends-je! lia vérité! ouiEstelle doit se trouver aujourd'hui dans une position déplorable et tout-à-fait désespérée l'envoi de ce livre ne m'en laisse aucuu doute. C était donc un secret entre vous et la duchesse? Et que peu de mots suffiront pour vous expliquer. Vous vous souvenez, sans doute, qu'en renvoyant Estelle ce Livre d'Heures qu'elle vous avait donné, vous y joignîtes quelques lignes, peu près conçues en ces termes Vous m'avez oublié dans vos jours de pros périté, songez moi si jamais vous voyez des jours de malheur. Ces nobles paroles touchèrent Estelle; elle comprit combien il y avait de grandeur dans cc calme, au moment où la plus violente in dignation devait soulever votre cœur. Ce fut alors qu'elle s'écria que votre vœu serait exaucé, et que le renvoi de ce même livre serait pour vous le signal de sa détresse-et de 1 espoir qu'elle mettait en vous. Cet espoir ne sera point trotnpé, dit Albert, ému jusqu'aux larmes,autant de ce nouveau dévouement de Jeaune que du malheur encore ignoré qui venait de frapper Estelle. Oui, reprit la jeune fille, sauvez-là; partez! Mais au milieu de ce bonheur que vous trouverez loin de moi, donnez parfois un sou venir celle qui pour vous et pour une amie s est volontairement deux fois sacrifiée! Jeanne voulut parler encore, mais les sanglots qui brisaient sa voix l'en empêchèrent.... Tout-a-coup Albert releva sa tête jusqu'alors penchée sur ses mains; l'expression de son visage était toute changée l'abattement, la douleur qui tout-à-1 heure y dominaient seuls, se trouvaient rem placés par une douce sérénité, une fermeté calme et sans rudesse c'est que dans sou noble cœur, il venait de puiser uue noble résolu- tiou. Jeanne vit ce changement, et comme cédant, son iusu, ce muet ascendaut de la persoune aimée, elle sentit sa figure subir la même transformation, s'éclairer de la lumière qui rayonnait sur les traits d'Albert, et le reflet de celle quiétude pénétrer jusques dans son. cœur dont elle calma les sombres agitations. Le jéune homme parla ainsi d'une voix douce et grave Lorsque des circonstances violentes et inattendues viennent heurter nos passions et briser les plus chères espérances que nous avions fondées sur elles, o'est daus la raison et le devoir que nous devons chercher uu refuge. Dans un cœur que le malheur vient de déchirer cruellement en l éclairant, il est beau, il est grand de faire triompher enfin le devoir peut-être vais-je vous paraître bien pré somptueux, bien hardi, mais voilà pourtant la tâche que je vais en treprendre, le but que je vais poursuivre avec toute l'énergie dont je suis capable. Grâce la faveur dont m'honorent Je ministre de la justice et ses collègues, je suis persuadé que je sauverai la duchesse, quel que soit le danger qui 1 environne; mais que serait-ce pour moi de sauver ses jours, si je ne parvenais leur rendre ce repos que j'ai involontairement troublé? Voilà ce que je veux accomplir, et, sou tenu par le souvenir de votre généreuse affection et la conviction que je remplis un devoir sacré, j y parviendrai. Celui que naguère j'étais forcé de considérer comme un ennemi dangereux, est aujourd'hui mon ami dévoué, il m'aidera dans l'exécution de ce projet, et quand le succès aura répondu mes efforts, alors Jeanue je reviendrai vers vous, et vous apprendrez que le cœur que vous avez préservé du couteau des meurtriers, nest point un cœur ingrat ni glacé, 11 est facile de juger de l'impression que ces paroles durent produire sur lespnt de Jeanne. Toute sa joie rayonnait daus ses yeux Généreux «mi dit-elle, en lui tendant sa main tremblante de

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