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NOUVELLES DIVERSES.
Mariage puritain. Le Morning-Post
contient les détails suivants sur le mariage du
capitaine Jbbelson et de lady Adela Villiers,
Grelna-Hall-Tavern Lorsque les deux futurs
époux sont arrivés deux heures et demie
Gretna-Hall, le forgeron qui marie présidait un
banquet auquel assistaient de nombreux ingé
nieurs qui font des tracés en ce pays. Un mes
sage secret ayant été remis au président, il se
leva brusquement de table et monta au salon
où I attendaient ses deux visiteurs. Interrogé
par le capitaine, qui lui demanda s'il célébrait
des mariages, le forgeron déclara qu'il était
dans 1 habitude de le faire depuis bien des an
nées, et qu il continuerait, moins qu'il n'en
fut empêché par lord Brougham qui, l'année
dernière avait tenté de s attaquer son privi
lège. Boniface ayant demandé la permission de
se retirer quelques instants, reparut bientôt en
costume. Lady Adela Villiers, interrogée sur ses
prénoms, éprouva quelqu'embarras. Le prince
de Capoue, fit le forgeron, a été marié par mon
ministère il avait une kyrielle de seize prénoms,
il ne se rappela que la moitié, ce qui n'empê
cha pas de le marier. Les postillons de Car-
lisle, qui ont I habitude de servir de témoins
dans celte occasion (cest leur privilège), fu
rent mandés au salon. Les deux futurs déclarè
rent qu'ils étaient célibataires tous deux et
qu'ils étaient venus Gretna librement et spon
tanément, sans aucune contrainte. Boniface se
a
t I
occupé quelques toIs hardis et périlleux.
Depuis longtemps on connaissait sa presençe
aux environs de Denlerghemoù il se trouvait
signalé comme l'auteur présumé de plusieurs
vols et actes de brigandage. On était parvenu
savoir que Gauzard se tenait souvent caché dans
la maison dune de ses sœurs, demeurant
Denlerghem. Le garde-champêtre Decoene et
quatre autres gardes ruraux entourèrent lout-
à-coup celle demeure, et l un d'eux y pénétra,
sommant ceux qui l'occupaient de lui livrer
le terrible forçat. Gauzard s'était caché au gre
nier et pour empêcher qu'on parvint jusqu'à lui,
il avait retiré 1 échelle Le difficile était de le
débusquer de sa forteresse, et il paraissait dé
cidé vendre chèrement sa liberté. Cependant
le garde-champêtre Decoene, se fiant son cou
rage et ne consultant que son devoir moula
l'assaut et pénétra dans le grenier. Le brigand
lui porta presque bout portantun coup de
pistolet, dont la balle heureusement ne traversa
que son schako. Alors une lutte s'engagea corps
corps entre l'ex-forçat et le garde qui, aidé
de ses camarades parvint le jeter eu bas du
grenier; et après une deuxième lutte, non moius
terrible que la première, car les gardes ne vou
laient faire usage de leurs armes qu'à la dernière
extrémité, ils parvinrent le garolter et le
conduire en lieu sûr.
Le malfaiteur était armé jusqu'aux dents
outre le pistolet déchargéon a encore trouvé
sur lui deux pistolets double coup un autre
pistolet un coup, tous trois chargés balle
et deux couteaux poignards très-effilés et d un
fin tranchant. 11 était aussi porteur d un petit
sac en cuir, contenant 32 clés, des vis, des limes,
des pinces et deux passe-parlout arlistement
confectionnés. On comprend par cet attirail
complet de brigand que Gauzard n'avait rien
moins que des intentions pacifiqueset l'on se
réjouit la campagne de cette capture comme
d un des événements les plus heureux de l'anuée.
Nous devons ajouter que depuis sa der
nière condamnationGauzard est encore im
pliqué dans plusieurs vols avec effraction et
escalade, dont il aura bientôt rendre compte
la justice, 11 est étroitement gardé vue dans
la prison de celle ville.
Dans la nuit de 12 au 13 de ce mois, un
incendie a éclaté Asper (arrondissement de
Gand) dans la demeure du cabarelier François
Yander Meiren. Les voisins étant promptement
accourus, on a pu, au bout d'un quart d'heure,
éteindre le feu. Un partie de la toiture a été
la proie des flammes. Le dommage du reste est
peu considérable.
La rumeur publique attribua aussitôt cet
événement au cabarelier lui-même. L'autorité
locale et les membres du parquet du tribunal
de Gand ont successivement procédé une
enquête et il en est résulté que le feu aurait
été mis aux quatre coins du grenier au moyen
de quelques poignées de paille que Fr. Vander
Meiren, qui exerçait plusieurs industries, était
bout de son crédit, que récemment il avait
fait assurer ses meubles ainsi que ses marchan
dises. Depuis huit ans, c'est le second incendie
qui éclate dans sa maison et la première fois il
fut indemnisé. Celle fois, la justice estintervenue,
et le père Vander Meiren ainsi que son fils ont
été arrêtés sous la prévention d être les auteurs
de ce crime.
Il y a un an peine que quelques personnes
bien intentionnées se réunissaient Thourou*
dans le dessein d utiliser, au profit des cultiva
teurs de la province, les nombreux travaux
d'expérimentation tentés dans le monde agri
cole. Depuis lors, les encouragements, tant du
gouvernement que des commissions d'agricul
ture, n'ont pas manqué ces hommes honora
bles, qui, persévérants dans leur but, ne s'en
tiennent plus aujourd hui aux aides de faciles
conseils, deux membres de celte société vien
nent de partir pour la Hollande, afin.de se
procurer sur les marchés de ce royaume quel
ques bêles cornes de première espèce ani
maux achetés au compte de tous et destinés
être vendus publiquement la foire de Thou-
rout, qui a lieu le 1er décembre de celte année.
M. Wyns bourgmestre de Bruxelles, vient
d'adresser aux membres du collège échevinal de
la capitale une lettre dont nous reproduisons
l'extrait suivant Notre collège ayant s'occu
per du renouvellement du tarif des taxes mu
nicipales prochain, exercice de 1846, je suis
d avis qu une réduction peut y être apportée.
Notre rapport au conseil a annoncé que la
situation de nos finances continuait être satis
faisante. 11 a signalé le compte-rendu de l exer-
cice de 1844, clôture avec un excédant de
recettes, et létal favorable des recettes de l'ex
ercice courant qui atteindront et dépasseront
les prévisions de ce budget.
Nous aurions pu signaler encore le projet
de budget pour Jexei'Ajice 1646 qui s'élève en
recettes fr. 3,993,967 77
En dépenses ordinaires 3,370,233 11
Laissant disponible un
excédant defr. 626,734 86
Cest en présence de pareil excédant que,
dans mon opinion le collège peutet dès lors
doit proposer la suppression du droit d octroi
sur le charbon de terre, partir du 1er janvier
prochain.
Les négociants de Bruxelles signent en ce mo
ment une pétition adressée la législature pour
demander la révision de la législation des fail
lites et des sursis promise dans le plus court
délai possible par l'article 139 de notre pacte
fondamental et par tous les ministères qui se
sont succédé depuis 1839.
L Écho de Sambre-et-Meusedans son der
nier numéro, contient le testament d'un vieil
lard originaire de Charleroi. qui vient de mourir
la Guadeloupe, I âge de 101 ans. Par une
clause bizarre insérée dans l'écrit contenant ses
dernières volontés, il lègue toute sa fortune aux
Belges nécessiteux de l'arrondissement de Char-
leroy qui pourront produire un certificat de
deux oculistes, constatant qu'ils sont louches
depuis au moins dix ans. Ceux qui ne sont lou
ches que depuis neuf ans verront cette clause
de mauvais œil.
Le Moniteur publie un arrêté royal du 31
octobre, qui accorde une pension annuelle et
viagère de|6,000 fr. M. le baron de Viron
(G.-J.-A.), ex-gouverneur du Brabant.
On écrit de Dublin, 12 novembre:
La panique se calme, les journaux des pro
vinces ne parlent plus guères de la maladie des
pommes de terre et nos nombreux correspon
dants n'en parlent plus du tout. Ces circon
stances ne démontrent-elles pas ou que les
alarmes étaient prématurées ou que le fléau s'est
arrêté temps pour laisser intacte une partie
de la récolle.
Un fait extraordinaire, c'est que tandis
que les peuples du Midi de I Irlande sont me
naces de famine, les quais de Limerick et de
Waterford sont encombrés de navires qui char
gent des ceréales et d'autres denrées alimen
taires pour 1 Angleterre.
Si ceci eût été dit d un ton d'affection, Lise eût peut-être nié;
mais on fit sonner le beau marquis d'un son si envieux, qu'elle ré
pondit avec affectation
Oui, c-'est vrai.
n II parait que tu as fait sa conquête, dit une personne fort laide.
Et sans doute il a fait la tienne? ajouta une autre.
Qui sait? dit Lise, qui trouvait ses bonnes amies très-imper
tinentes.
Et d'abord, dit une troisième, je vais me faire inviter pour
toute la soirée, pour pouvoir refuser.
Ah ce n est pas la peine, fit la laide; ces gants jaunes ça ne
danse pas.
Ça danse, mesdemoiselles, dit Sterny, qui s'était doucement
approché en longeant un groupe d'hommes, et il offrit la main
Lise, en lui disant avec un respect profond:
Mademoiselle n'a pas oublié qu'elle m'a fait l honneur de me
promettre la première contredanse
Non, monsieur, non, dit Lise en lui tendant la maiu.
Cette main tremblait encore.
L'orchestre avait donné le signal de la danse, et Sterny y prit
place avec Lise.
Lise était belle, belle comme on rêve les anges avec la sainte sé
rénité de J innocence et le repos candide du bonheur. Ce tte beauté
avait ébloui Sterny, et il 1 avait longtemps contemplée avec le seul
plaisir des yeux, comme une œuvre admirable qui glorifie, pour
ainsi dire, la forme humaine, en montrant combien elle peut être
magnifique et gracieuse.
Mais ce moment, Lise, tremblante ses côtés, lui parut bien
plus charmante qu'il ne 1 avait encore vue. 11 y avait sur ce visage si
pur une expression indicible de bonheur, de crainte et d'étonnement.
Il se passait dans le cœur de cetle enfant quelque chose d inaccou
tumé qui la ravissait et qui lui faisait peur. Son cœur venait de tres
saillir dans sa poitrine, et il lui semblait qu'il y avait en elle une
partie de son être qui n avait pas ciicote vécu et qui s'agitait pour
vivre.
Dieu a donné deux fois cette ineffable émotion la femme la
première fois qu'elle se sent aimer, et la première fois qu elle se sent
inere. Mais aucun pinceau, aucune plume ne peut exprimer cette
extase agitée qui resplendissait sur le visage de Lise et Sterny, qui
la regardait, s'en laissait pénétrer sans se rendre compte lui-même
de l'enivrement inconnu qu'il éprouvait. 11 voulut lui paileretsa
voix hésita; elle voulut répondre, et sa voix hésita comme celle de
Léonce.
Toute celte contredanse se passa ainsi entre eux, et ce ne fut
qu'en reconduisant Lise sa place que Sterny pensa qu'il allait être
séparé d'elle; aussi lui dit-il tout bas;
Mademoiselle Lise valse-t-elle
Oh non, monsieur, non, répondit-elle avec un balancement
de tête qui témoignait que la valse était un plaisir au-delà de ses
espérances de jeune fille.
Alors, reprit Léonce, je vous demanderai une autre contredanse.
C'est que j 'en ai promis beaucoup, reprit Lise; mais... maman
m'a permis de galoper.
Ce sera donc un galop
Oui, dit Lise, le premier; mais d'ici là vous danserez avec
d'rutres demoiselles
Avec vous seule
Avec ma sœur, au moins je vous en prie, d un ton inquiet et
suppliant.
Aveo la mariée vous avez raison, repartit Léonce, je vous
remercie de me l avoir rappelé.
Et je vous remercie d'y consentir, lui dit Lise avec un doux
sourire d'intelligence.
Léonce la laissa près de sa mère et s'en alla dans un autre salon.
Malgré lui, il était heureux heureux de quoi? d avoir troublé celte
petite fille! Pauvre triomphe pour un homme dont 1 œil de lion
avait fait trembler les femmes les plus intrépides et les plus accou
tumées rire de tout et tout braver, même le scandale 1
{La suite au prochain /V».)