NOUVELLES DIVERSES.
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Plusieurs artiste* appartenants aux musiques
des régiments en garnison Ypres, se feront
entendre, et nous sommes convaincus que de
nombreux applaudissements leur sont réservés.
M. Mathieu-Marin, lrB basse chantante du
théâtre de Lille, et Mme Mathieu-Marin, can-
tratice distinguée, se sont engagés contribuer
par leur talent embellir celle sol ennité mu
sicale. Ces deux artistes qui ont obtenu les
premiers prix au conservatoire de Bruxelles,
sont trop avantageusement connus, pour qu'il
soit nécessaire de faire leur éloge: citer de pa
reils noms, c'est tout dire.
Le 27, vers une heure du malin, des malfai
teurs ont tenté de pénétrer dans le presbytère
de la commune de Brielen, sans doute dans
l'intention d'y commettre un vol; mais la ser
vante de M. le curé, ayant été éveillée par le
bruit que ces individus faisaient, en brisant la
fenêtre de la caveles mit eu fuite aussitôt.
Pendant la nuit du 24 au 2o de ce mois, des
voleurs se sont introduits l'aide d'effraction
extérieure et intérieure dans le pavillon de M.
Bortier, situé en la commune d'Adynkerke,
(hameau de la Panne), et ont enlevé de la cave
une assez grande quantité de vin.
On nous transmet le résultat de l'élection qui
a eu lieu jeudi, Courlrai, en remplacement de
M. le vicomte Gustave de Jonghe d Ardoye.
M. De Betbune, bourgmestre de Courtrai
récemment promu la dignité de chevalier de
la Triste Figure a obtenu 691 voix sur 709
votants, et a été proclamé membre du Sénat.
On se rappelle qne le candidat libéral M.
Louis Debien a laissé le champ libre au dévoué
séide du jésuitisme.
Nous avons vu dans les journaux que M.
Thomas, receveur des contributions Dadizeele
a été mis la retraite, avec faculté de faire va
loir ses droits la pension. Nous désirions bien,
savoirsi c'est sur sa demande, ou si c'est une
vengeance du parti catholique, qui a voulu
punir ce fonctionnaire d avoir concouru met
tre un terme aux brutalités intolérantes du curé
de cette commune.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du a4 novembre.-Le nommé Pierre-Cy
rille Boedt, fils de Joseph, âgé de S i ans, particulier,
né Warnêton et domicilié Messines, convaincu
de complicité d'un vol, commis dans la demeure du
sieur Auguste Beaucourt, avocat Ypres, d'une som
me d'au moins de t>5o francs, a été condamné cinq
anne'es d'emprisonnement, 5oo francs d'amende et
rester après avoir subi sa peine pendant cinq ans
sous la surveillance spéciale de la police.
La nommée Marie Boedt, qui servait lors de la
perpétration du vol,commeservantechez leditsieur
Beaucourt, a été acquittée.
Après la clôture des débats, les quatre questions
suivantes ont été posées au jury: i° Le vol est-il
constant; 2° La filleen est-ellecoupablecommeau-
teur; 3* Le père en est-il coupable comme complice
par recel 4° A l'époque du vol la fille était-elle do
mestique gages chez la personne volée?
Le jury, après une délibération d'environ une
heure, a apporté les réponses suivantes: A la pre
mière question oui, par 7 voix contre la deux
ième question non, par 7 voix contre 5, la troisiè
me question non, la quatrième question oui.
Immédiatement après celte déclaration du jury
la cour s'est retiré en chambre du conseil, et après
uu délibéré d'une heure et demie a rendu un pre
mier arrêt, par lequel elle déclare unanimement se
joindre la majorité du jury quant la première
question; et sans aucun intervalle, M. le président de
la cour a prononcé un deuxième arrêt qui a annulé
les réponses du jury aux 2™°, 3me et -t"10 questions
ci-dessus et qui a renvoyé les jurés dans leur cham
bre de délibération, avec ordre de répondre de nou
veau ces trois mêmes questions. Cet arrêt était
motivé sur ce que le jury, ayant répondu affirma
tivement la première question la simple ma
jorité,et celte question n'étant pasainsi défini\ement
résolue, 11e pouvait pas répondre aux autres ques
tions avant que la cour eût statué conformément
l'article 351, code d'iustruct. critn. et sur ce que
d'ailleurs il y avait équivoque et contradiction entre
les réponses du jury.
Cet arrêt lut aussitôt exécuté, et, après une demi
heure de délibération, le président du jury lut les
réponses suivantes A la deuxième question non,
la troisième question oui, la quatrième quest ion
oui.
En conséquence la fille fut acquittée, et le père
d'abord déclaré non coupable une majorité plus
grande que celle qui a vail reconnu l'innocence de sa
fille, fut condamné, comme complice par récel, 5
années d'emprisonnement, une amende de 000 fr.,
5 années de surveillance, et aux frais.
Cette condamnation est d'autant plus étrange,
que l'on dit que le verdict négatif, relatif au père
était le résultat de 9 voix contre 3, et le verdict
affirmalif de 6 contre de manière que le père a été
condamné par ce que, en moins de deux heures de
temps, cinq jurés sur douze ont dit non et oui sur une
seule et même question.
Quelles tristes réflexions ne fera pas naître cette
fatale légèreté du jury!
Et la cour de cassation et les hommes de loi que
penseront—ils <le L'arrêt, semble avoir méconnu
Je droit irrévocablement acquis l'accusé par les
premières réponses du jury.
Audience du j.5 novembre.Le nommé François
De Busscher, fils de Jean, âgé de ab ans, né Saint-
André, domicilié Zedelgliem, tisserand, convaincu
d'homicide volontaire, a été condamné aux travaux
forcés perpétuité, l'exposition et la marque des
lettres T. P.
Nous apprenons que les plans du chemin de
fer (en concession) de la Flandre occidentale
sont arrivés ce malin au gouvernement de celte
province, revêtus de l'approbation de M. le
Ministre des travaux publics et qu'ils sont déjà
envoyés aux Communes, pour être déposés
l'inspection des intéressés en vertu de la loi du
8 Mars 1610, relative aux emprises de terrains
nécessaires la construction des routes, etc.
[Impartial de Bruges.)
On lit dans le Messager de Gand:
Un journal catholique et ministériel d'An
vers demande que le gouvernement supprime la
la reiiie Aune d Autriche, ce livre de messe madame de Main-
tenon.
Et cette pantoufle
Cette pantoufle est moi, dit Sterny en riant.
Comment vous? dit madame Laloine.
Oui! reprit Sterny, c'est une des folies de ma jeunesse.
Ah! dit madame Laloiuc d'un ton grave, comme si elle eût
•raint que celte folie ne fût d'une nature équivoque.
Mais Lise n'éprouva pas cette crainte quelque chose l'assurait
que si c'eût été un souvenir peu séant, Léonce ne lui eût pas répondu
aveo cet air de frauchise joyeuse.
-• C'est peut-être la panloulle de Cendrillon? dit Lise en riant.
wm Oh! c'est bien extraordinaire, dit Sterny,elle a fait tourner la
tête on vrai prince, et c'était moi qui la portais.
Comment cela? dit M. Laloine,
AU! c'est assez difficile dire -, mais il y a une dizaine d'an
nées, j'avais une petite figure de femme et je ressemblais beaucoup
ma sœur; M. d'Auterres la recherchait alors en mariage, et se
montrait jaloux de sa gaité. Mon beau-frère, car il l'est devenu, est
bien certainement un homme d honneur, mais un rien offensait sa
vérité et sa manie de l'étiquette, et une fois il avait gravement
fait observer ma mère que ma sœur était en pantoufles un jour où
se trouvaient dans le salon, deux ou trois jeunes geus. Les pantou
fles avaient frappé M. d'Auterres comme une inconvenance.
Un soir de carnaval qu'il nous avait quittés en nous disant qu'il
allait au bal de l'Opéraje ne sais quelle folle idée me prit de le
tourmenter; je m'habillai en femme, et, en souvenir de son amour
de l'étiquette, je mis, au lieu de souliers, les pantoufles de ma sœur.
Vous avez mis ces pantoufles? lui dit Lise dun air incrédule
et oubliant qui elle parlait.
Mais je pouvais les mettre dans ce temps-là, mademoiselle, dit
Sterny en souriant.
Malgré elle, Lise avait jeté ses regards sur les pieds de Léonce, et
ces pieds étaient charmants.
Que vous dirai-je? réprit celui-ci presque aussi embarrassé
qu'elle, j arrive l'Opéra, et m'étant fait poursuivre par quelques
amis, je.me précipite lout-à-coup au bras de M. d'Auterres en lui
disant
Protégez mon honneur
D'Auterres se retourne, et alors je lui avoue d'une voix trem
blante, que je suis une jeune fille qui, poussée par une curiosité in
vincible, s'était échappée de l'hôtel de sa mère pour voir le bal d«
moitié des journaux belges par les moyens con
stitutionnels de la majorité. (Voir la définition
de M. de Haussy). Soit mais la condition
qu'on supprime également les secours accordés
la presse vertueuse sur le tronc des pauvres.
Dans celte circonstance il faut donner la préfé
rence aux mendiants qui ont réellement besoin.
Quant nous, plus on fera de sottises et plus
nous applaudirons. Nous répéterons toujours
ça se gâte, ça va bien.
Un journal ministériel dit que si nous
avions un ministère libéralles fonctionnaires
catholiques devraient donner la démission de
leurs places. Ce journal plaisante. Le jour où
le budget deviendrait libéral, ces messieurs fe
raient comme ce journal lui-même. Ils ne don
neraient que leur démission de catholiques.
On assure que le département de la guerre
a décidément pris le parti de faire démolir les
fortifications provisoires élevées en 1831 autour
de la ville de Hasselt. Déjà le commandant du
génie a reçu l ordre de résilier les baux.
M. le ministre de la guerre, d'accord avec
son collègue de 1 intérieur, vient, de donner des
ordres pour faire admettre dans les écoles gar
diennes subsidiées par l'Etat ou les communes,
les enfants des sous-officiers et soldats, qui n'ont
pas encore atteint leur huitième année. Passé
cet âge ils sont admis dans les écoles ou daus
les régiments comme enfants de troupe.
On écrit de Gand, le 26 novembre:
Il y avait, au marché de ce jourune cen
taine de sacs de pommes de terre exposés en
Yenle. Les prix commencent enfin fléchir,
car une bonne partie de cet approvisionnement
s'est écoulée raison de 9 13 fr. suivant
qualité.
On assure Madrid que bientôt paraîtra
l'ordonnance royale qui élève le général Nar-
vaez la dignité de duc de Valence, grand
d'Espagne
On se rappelle les odieuses persécutions
qu'ont eues souffrir de pauvres religieuses en
Russie. Quelques journaux russes ayant osé
nier ces faits, M. de Bornstedt vient de publier
dans la Gazette du Rhin-et-Moselle une lettre
qui donne de nouveaux détails sur les traite
ments barbares infligés aux pauvres religieuses
du couvent de S'-Basile. Ces détails sont ap
puyés de preuves qui ne laissent pas le moindre
doute sur ce triste épisode de l'histoire de la
tolérance russe.
11 paraît que les forces navales qui vont
être dirigées contre Madagascar sont plus con
sidérables qu on n'aurait pu le soupçonner
d'abord. Il s'agit presque d'une escadre, car
on parle de quatre cinq vaisseaux ou frégates
de premier et de second rang, tout au moins,
sans compter plusieurs corvettes de guerre et
corvettes de charge, et sans compter aussi les
navires de la station de Bourbon, qui pourront
1 Opéraque j etais tremblante, égarée, perdue. Eu disant cela,
j'avais entraîné M. d'Auterres dans un coin isolé; je m'étais laissé
tomber sur un siège, et tandis qu'il me moralisait eu me demandant
qui j'étais et en me jurant de me proléger, j'avance le pied il ne
voit rien; je me démène si bien que quelqu'un me heurte et que je
m'écrie
Ah on vient de m'écraser le pied.
Je l'avance de nouveau il n'y avait pas moyen de ne pas regarder.
M. d'Auterres voit la pantoufle; il devient pâle comme un mort et
se tourne vers moi en s'écriant
C'est impossible!
Alors je feins d'éclater en sanglots, et je lui dis
Ilélas! oui, c'est moi reconduisez-moi chez ma mère!
Il était si stupéfait, que ce fut moi qui le fis sortir de la salle
plutôt qu'il ne me conduisit nous montâmes dans sa voitureet
alors il sembla reprendre ses sens, pour s'écrier de nouveau c'est
impossible A ce momentcertain que la lumière des lanternes
éclairait assez mon visage pour qu'il pût apercevoir mes traits, sans
pouvoir cependant les reconnaître,j'arrache mon masque,et il s'écrie;
~u C'est vous... oui, c'est vous, mademoiselle.
(La tu\t§ mu prôehmn