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il—
il ne reçoil. ni pension du gouvernement, ni
aumône de la mense épiscopale; mais depuis
six semaines il ne mange plus que du pain noir
sec et des fèves dont on nourrit les chevaux. II
ne boit que de l'eau, et le soir il lui manque
un bout de chandelle pour trouver son grabat.
Un philanthrope exposa naguère* aux vicai
res-généraux de V. G. le fidèle tableau de celle
grande mais secrète misère hélas! il ne réussit
point faire ouvrir le trésor épiscppàl le pa
trimoine des pauvres, pour en obtenir une au
mône en faveur de ce malheureux prêtre.
Ce lu i-ci ne s'en plaignit personne, et ce ne
fut que par un hasard providentiel que je par
vins découvrir en sanglottant ce triste mys
tère.
Veuillezbien comparer, Mgr., cette existence
de privations et de larmes la vie fastueuse de
votre voluptueux cousin; mais Dieu est juste
et son jugement est équitable. Aurait-il vi
sité V. G. aussi? aurait-il e ivoyé l ange de sa
colère pour vous aveugler d'abord, et éprou
ver ensuite par la terrible épreuve d'une gran
de affliction afin d émollir désormais vos en
trailles envers le pauvre prêtre queV.G. pourra
connaîtremais que je m'abstiens de nom
mer, pour ne point appeler sur sa tète un ac
croissement éventuel de chagrins, par la dé
marche hardie que je me permets ici son
insu.
Dieu est juste et son jugement est équi
table. Qui sait, s'il n'a pas permis ce grand
scandale dans 1 église de Gand, pour éclairer
les âmes charitables et généreuses sur l'abomi
nable emploi auquel une cupidité hypocrite
et effrenée]consacre aujourd'hui des dons et
des aumônes arrachés leur crédulité et leur
bonne foi. Je passe au fait d'un autre piètre.
Celui-ci avait encouru la disgrâce du clergé
par des opinions politiques et philosophiques,
quil professa avant et après 11130. Des confrè
res le signalèrent la justice des pillards, bien
qu'il eût été absous par 1 encyclique (le 11132.
Voulant se soustraire cette persécution il
recourut son évêque pour en obtenir la
permission de se retirer dans un autre diocèse,
mais cette misérable permission lui fût ar
bitrairement refusée II adressa ensuite la de
mande S. Exc. Mgr. Giszinonce du pape
Bruxelles, mais elle resta sans réponse. L'en
voyé romain aima mieux l'abandonner aux sui
tes du désespoir.
Veuillez bien comparer, Mgr., ces procédés
de Mgr. Gizzi en 11135. avec les distinctions
honorifiques, prodiguées depuis votre cousin
par la bienveillante protection de S. Exc. Pecci
le nonce actuel du pape mais Dieu est juste
et son jugement est équitable.
Peut-être aura-t-il voulu dans ce grand scan
dale du jour montrer aux gentils votre nu
dité commune selon l'énergique expression
de la Bible et contraindre le haut clergé de
restaurer désormais la balance de la justice, qui
depuis si longtemps a été brisée dans ses palais.
Oui, pour vous vous ne counaissez pas les gens avec qui vous
êtes ils sentent aussi bien que vous que vous n'êtes pas ici votre
place; ils ont pourtant que vous êles là, et ils ne diront rien. Mais
demain, après-demain, voyez-vous, on en rira, on en parlera.
Eh! que m importe?...
Oh ne dites pas cela...
Mais que fais-je doue autrement que les autres
Les autres font ce qu'ils font tous les jours, reprit Lise aveo
un léger mouvement d'impatience, au lieu que vous... ils voient
bien que ça ne vous va pas... "Vous êles bon, ab oui, je le crois
depuis ce matin vous êtes bon, vous faites tout ce que vous pouvez...
mais tenez... moi... moi... je n'aime pas vous faire voir com
me ça...
C'est pourtant...
Pour moi que vous l'avez fait, dit Lise qui s'arrêta aussitôt
confuse d'avoir, pour ainsi dire, fait elle-même l'aveu de l'amour
de Léonce.
i—Oh oui, Lise, lui dit-il, c'est pour vous, je vous le jure.
Elle ne répondit pas encore, elle était troublée, agitée et devenait
pâle, car toutes les vives émotions se joignaient ainsi sur le visage de
cette jeune fille. Enfin elle reprit courage et se mit dire
Monsieur Léonce il faut vous en aller.
Ah je ne puis, lui dit-il.
S. Exc. Pecci est sur le point de prendre
congé de la prélalure belge, pour retourner en
Italie. Plaise au cielque ce compliment d'a
dieupuisse lui parvenir par l'organe de Voire
Grandeur!
l'Abbé Beeckman,
Auteur du livre noiretc., Chevalier du
Lion des Pays-Bas.
Nous avons inséré textuellement la lettre ci-
dessus parce qu'elle est d'accord avec nos pro
pres renseignemens mais comme nons en sa
vons beaucoup plus long sur ces f.tils scanda
leux, nous y reviendrons.
Sa Majesté vient, par arrêté du 1-4 novembre
dernier, de conférer la dignité héréditaire de
Noblesse, avec litre de chevalier, M. Edouard
De Knuyt, bourgmestre de la commune de
Coolkerke-lez-Rrugeset beau-frère de M. le
gouverneur ministre d'étal, comte De Muele-
naere, en récompense de ses loyaux services.
Le grand ouvrage sur les octrois annoncé par
M. Nothomb et préparé dans les bureaux du
ministère de I intérieur, est presque achevé. On
assure que ce sera un document très-complet,
très-précieux, qui jettera de vives lumières sur
la question.
On écrit de Gand, 9 décembre:
Un vol des plus audacieux a été tenté hier
matin au local de la Société de Commerce
ruedes Champs. Un individu s'est introduit,
en plein jour, dans un des salons de ce local,
s'y est emparé d'une pendule, et l'a enveloppée
dans un linge pour pouvoir l'emporter facile
ment. Prêt quitter la maison avec son butin,
le cylindre de la pendule n'a pu résister la
pression que le voleur lui imprimait et s'est
brisé. Le bruit qui en est résulté ayant donné
l'éveill'auteur de cette coupable tentative s'est
enfui en laissant sur la Itble la pendule encore
empaquetée.
NOUVELLES DIVERSES.
En Bavière le discours d ouverture de la ses
sion des états n'est prononcé que lorsque les
chambres se sont constituées. C'est le 6 que le
Roi Louis a prononcé le discours du trône en
prés nce des deux chambres réunies. Voici la
seule phrase remarquable de ce discours: Dans
ces temps où l'agitation est si généralement
répandue, mon peuple se distingue par ses ex
cellentes dispositions. Je suis fier d'être roi d'un
tel peuple je désire que les chambres se fas
sent remarquer par les mêmes dispositions.
Le discours royal annonce pour celte session
plusieurs projets de lois de chemins de fer.
On lit dans une correspondance de Berlin
publiée par la Gazette de Weser On assure
que le prince de Melternicba envoyé aux cabi
nets allemands un mémoire dans lequel il leur
donne les conseils suivants Là où les réformes
Elle sourit de son angélique sourire, et lui montra sa devise Ce
qu'on veut, on le peut
C'est bien, lui dit-il avec passion, et si j'avais ce talisman qul
porte ce précepte du courage, je voudrais tout ce qui est possible.
Ce n'est pas bien ce que vous me demandez là, lui dit Lise en
souriant, car si je vous le donnais, il faudrait dire maman que je
l'ai perdu, il faudrait mentir.
C était la fois le donner et le refuser Léonce ne sut que ré
pondre; elle était si simple que toute la science du cœur des fem
mes lui manquait près de cet enfant.
Cependant leur pas sélail tellement ralenti qu'ils furent rejoints
par M. et Mm Laloine, qui dit sa fille
A la bonne heure, Lise, tu vas bien sagement avec M. de
Sterny.
A ce moment, et comme on parlait de se reposer un instant,
voilà un grand fracas qui se fait entendre dans la forêt, et presque
au même instant une masse de cavaliers et d'amazones débouchent
d'une allée latérale; e'était le fameux pari des trotteurs partis de
Marly et arrivés jusque là. Presque tous passèrent comme la foudre
mais Lingart et sa lionne, qui ne suivaient que de loin, eurent le
temps de reconnaître Sterny. Tous deux furent si stupéfaits, qu ils
arrêtèrent leurs chevaux et s'eulre-regardèrent comme s'ils ne pou
vaient le croire: Sterny sur un cerisier (1), Sterny en compagnie
sont jugées nécessaires, les gouvernements doi
vent prendre I initiative pour ôter l'opposition
l'occasion de toute demande exagérée il faut
néanmoins s'opposer avec la plus grande sévé
rité tout mouvement populaire, toute ten
tative d'agitation et surtout restreindre dans
les limites les plus étroites la presse périodique
laquelle le prince attribue une très-grande
part dans les dernières agitations religieuses
politiques.
Rome, le 29 Novembre. D'après des let
tres de Naples, le roi devait retourner le 28
dans sa capitale où l'empereur de Russie est
attendu le 30. Le gouvernement pontifical a
donné des ordres pour que dans toutes les sta
tions de poste depuis Terracine jusqu'à Rome,
on tienne constamment des chevaux prêts pour
transporter l'empereur et sa suite Terracine,
frontière des Étals Romains, l'empereur sera
reçu par les autorités et tous les honneurs mi
litaires dûs son rang auguste lui seront ren
dus. Le cardinal Bernetli a été désigné pour
aller recevoir l empereur, au nom du souverain
pontife. Gazette d'Augsbourg.)
Nous avdns la conviction dit le Globeque
sir Robert Peel est réellement parvenu vaincre
la force d'inertie des membres du cabinet qui
s'opposaient toute modification des lois sur
les céréales. D'après ce journalla lettre de
lord John Russell et celle de lord Morpelh
auraient triomphé des hésitations du lr ministre
et ils auraient positivement déclaré qu'ils don
neraient leur démission si le cabinet refusait
de prendre une mesure. Quant la mesure elle-
même, le Globe ne peut affirmer quelle sera son
étendue, mais il est probable que l'échelle mo
bile sera supprimée, un droit fixe serait réduit
graduellement d année en année jusqu une
limite déterminée.
Un accident déplorable vient de changer
en tristes funérailles les apprêts d'une noce sur
les rives de la Scarpe le sieur Bouletnaâgé
de 23 ans, était la veille de se marier Mar-
chiennes: il voulait faire lui-même, en corri-
pagni de sa fiancée, les invitations son ma
riage il se rendait donc chez l'éclusier du pont
de Marchiennes, avec lequel il était lié d'amitié;
il suivait la rive de la Scarpe, très-détrempée
en celte saison. Tout en marchant, il engage
sa future s'écarter du bord de l'eau pour
prendre un sentier plus praticable, tandis que
lui et son chien continuent de suivre la rive.
A peine avaient-ils fait quelques pas qu'ils dis
paraissent dans la rivière: la terre s'était déro
bée sous leurs pas. La jeune fille crie au secours!
Quelques personnes aidées d'un batelier armé
d'un croc, arrivent sur les lieux, et au bout
d'un quart d'heure ramènent le noyé; un mé
decin attiré sur les lieux lui a donné tous les
soins, mais inutilement.
Une des existences les plus longues, les
plus laborieuses, les plus tourmentées dont
notre siècle offre l'exemple, vient de se dénouer
Limoges d une manière tragique. M. Sirey,
d une grosse darne âne, car Mme Gurauflot était près d eux. Us
étaient si confondus qu ils n'en revenaient pas encore. Sterny vit
leur surprise et pâlit la fois de colere et de honte. Mais comme
dans leur stupéfaction Lingart ni sa lionne ne continuaient leur
chemin, il s'avança vers eux, bien décidé couper le visage Lin
gart, quand celui-ci lui dit
C'est bien vous, pardon, je ne vous reconnaissais pas... Vous
avez gagné vos cent louis; Algibech a gagné contre Moutereau...
Nous vous avons attendu... Vous ne viendrez pas au dîner, sans
doute... Mille bonjonrs.
Et il piqua son cheval et s'éloigna, tandis que sa lionne, un lor
gnon appliqué sur l'œil, examinant Lise de loin, comme un mar
chand fait d'un tableau. Elle mit tant d'action cette impertinence
qu'elle Lie vit pas Lingart partir, et resta quelques secondes après lui.
Sterny était si furieux qu'il ftappa le cheval de 1 amavone, qui,
surprise 1 improviste, fut presque renversée. Elle devina 1 action
de Slerny, et, tout en maîtrisant son cheval, elle lui dit
Vous êtes un butor, Sterny, vous m'en rendrez raison.
Et elle s'éloigna au galop.
[La suite au prochain n°.)
(1) Nom qu'on donne ces petits chevaux de louage, parce qu'ils
portent ordinairement les cerises de Montmorency aux marchés de
Paris.