publier, afin de faire connaître aux personnes
qui croiraient fouvoir s'approvisionner de ce t u-
hercule dans celte partie du paysle véritable
état de choses.
Des pommes de terre qui ont cru dans les
Ardenncs n'ont donné qu'un tiers de recolle or
dinaire mais leur rareté vient se joindre un
autre inconvénient plus grand; cesl quel les ne
sont plus mangeables; elles sont aqueuses et
plus on les fait bouillir, plus elles deviennent
duresde sorte que les plus pauvres ménages
cherchent une autre nourriture et que lou ne
les conserve quepour la population. Elles sont,
en outre, d un prix fort éleye on les vend sur
place 2 francs le double décalitre pesant envi
ron ^0 kil.
Dans les environs d'Arlon, au contraire, les
pommes de terre sont d'une qualité supérieure
aux autres années, ce quel on attribue qux fer
res sablonneuses de ce pays: elles nese vendaient
depuis le commencement de la récolte que 1 fr.
550 c. le double dééaTitre mais la prohibition
qui est venu frapper les denrées alimentaires du
grand-duché de Luxembourg a fait hausser les
prix 2 fr. 25 et 2 fr. 50 c. le double décalitre.
Comme on le voit, le prix des pommes de terre
dans le Luxembourg n'e§l guère moins élevé.
La lenteur et l'espèce d'indifférence quel ad
ministration des chemins dç fer apporte dans le
paiement de ses employés est des plus blâma
bles. Il arrive souvent qu ils ne reçoivent leurs
traitements que le 10, le 15, le 20 et même le
28 du moi? suivant, de manière que voilà 23
juins de gêne cl de cruels embarrassurtout
pour les employés d'un ordre inférieur ej pour
ceux qui ont famille.
Un tel état de choses est ioul-à-fait blâmable
et ne peut flanquer d'amener Tes résultats les
Elus fâcheux pour les employés qui n'ont que
lu* laiblç salaire pour vivre.
NOUVELLES DIVERSES.
Parmi les projets que l'on attribue au minis
tère anglais pour la prochaine session dit le
Morning-Poslon dit qu'il proposera d'élever
7 1/2 p. c. l'iucome taxe (qui est 5 p. c.
et d'exempter les cultivateurs de la taxe des pau
vres.
Plusieurs jésuites de ceux qui ont été
obligés de quitter la Franco, se sont établis près
de la petite ville d'Annaberg, en Saxe. Le jour
nal d« la localité jette le cri d'alarme au nom du
protestantisme et des dangers dont le menacent
ces nouveaux voisins.
Un incident politique très-grave vient de
compliquer la situation du canton de Vaud qui
se débat déjà si péuiblemenl dans ses embarras
révolutionnaires.
M. BluuUchlien ouvrant comme président
la session du grand conseil de Zurich a jeté
un coup d'œil sur la situation actuelle de la
suisse, il a montré ce qu'était devenu le canton
de Vaud depuis qu'il avait subi la violence d'u
ne révolution, et a protesté avec énergie contre
la tendance du parti dominant.
Ce langage de la part d'un haut fonctionnaire
a causé une très-vive irritation dans le canton de
Vaud. M. Druey, son dictateur, a pris sa part
dans ces reproches et a présenté au grand con
seil du canton dc Vaud une motion tendant
demander des explications et au besoin répara
tion au canton de Zurich. Les débats ont été
orageux. M. Druey a essuyé les apostrophes les
plus véhémentes; mais comme il dispose de la
majorité, il a fait adopter la résolution suivante:
Le grand conseil du canton de Vaud re-
pousseavec indignation les paroles onlragean-
tes et calomnieuses prononcées par le prési-
dent du grand conseil directeur du canton
de Zurich
Il charge le conseil d'Etat de transmettre
a Cette protestation au gouvernement du can-
ton de Zurich, directoire fédéral, en lui de-
mandant des explicationset si elles ne sont
pas satisfaisantes, d'insister sur une juste et
prompte réparation.
Il va sans dire que le gouvernement de Zu
rich ne paraît nullement décidé céder aux in
jonctions de M. Druey.
On écrit de Vienne le 31 décembre la
Gazelle d'A uysbotfrg le duc de Bordeaux avait
demandé il y a déjà plusieurs semaines l'em
pereur Nicolas la permission de se présenter au
czar lors de son séjour Vienne et avait reçu
de l'empereur une réponse des, plus flatteuses.
S. M. 1. avait fait dire au duc qu'elle aurait le
plus grand plaisir faire sa connaissance. On
attendait donc ce matin l'arrivée du prince et
de la duchesse d'Angoulème qui avait aussi l'in
tention de faire une visite a» czar.
La nouvelle de la reconstitution du cabinet
anglaisa étéapportée ici par un courrier extraor
dinaire envoyé par M. de Rothschild et qui a
fait le voyage de Paris Vienne en 4 jours et
demi; celte nouvelle a fait hausser les fonds et
les actions de chemins de fer la bourse de
Vienne.
On lit dans une correspondance adressée
de la frontière polonaise la Gazelle d'Angs-
bourg Ou ne peut nier que le gouvernement
russe ne poursuive avec autant de constance que
d'énergie son système de prosélytisme en fa
veur du culte grec; mais il ne le fait pas avec
la violence dont l'accusent les journaux ennemis
de la Russie.
Il est vrai que tous ceux qui se convertissent
la religion grecque ont une perspective avan
tageuse devant eux, mais ce n'est que rarement
que les conversions sont l'effet de l oppression
et de la violence.
Il est encore vrai que le clergé catholique est
surveillé sévèrement, mais ce n'est pas cause
de son orthodoxie, ce n'est que parce qu'on
craint qu'il ne prenue part des agitations po
litiques.
Les prolestants ne sont jamais inquiétés dans
leur liberté religieuse, et ce n'est que par égard
pour la morale publique que l'on agit avec les
juifs comme on l a fait jusqu'à présent, ce qu'on
ne saurait blâmer pour peu que l'on connaisse
la situation morale des juifs polonais.
De toutes les nouvelles publiées par certains
journaux sur la barbarie des autorités russes
i| faut en retrancher plus des deux tiers comme
étant de pures inventions. Tout ce qu'on lit de
cachots obscursde bastonnades appliquées
dans des souterrains, de mauvais traitements
infligé» par les juges et autres fonctionnaires
aux prévenus, tout cela n'est que mensonge ou.
exagération outrée.
La Sibérie ne reçoit pas la dixième partie des
individus qu'y envoient les joui naux allemands
et Français. Ordinairement les condamnés su
bissent leur peine dans les prisons de Varsovie.
Il est vrai que les arrestations ne sont pas rares
et ont toujours quelque chose de mystérieux,
mais c'est là tout la plupart des personnes
arrêtées sont conduites Varsovie, y restent
emprisonnées pour deux ou trois mois, et sont
ensuite renvoyées chez elles sans jugement.
C'est ce qui est arrivé pour les trois prêtres ca
tholiques de Kalisch qui ont été arrêtés il y a
quelque temps, et que les journaux ont dési
gnés complices dans la conspiration de Dosen.
Un journal Français les avait déjà envoyés
Irkusk. (Sibérie) tandis que, il y a quelques
jours,2 d'entr'eux sont déjà de retour Kalisch
pour vaquer leurs fonctions et que le 3rae y
est attendu sous peu. Leur crime consistait
s'être rendus sans passeport, dont lobtenlion
est trop coûteuse, dans le grand-duché de Po-
sen pour assister aux funérailles du comte
Czarnezki, grand écuyer tranchant de l'ancien
royaume de Pologne; funérailles auxquelles
assistaient l'archevêque de Posen et plus de 100
prêtres catholiques de la province Kalisch;
les trois prêtres Polonais ont été arrêtés pour
celte simple contravention une loi de poliee
et ont dû faire malgré eux le voyage de Var
sovie, où du reste ils n'ont eu souffrir aucun
mauvais traitement.
L'affaire du 3ins qui restera encore quelques
semaines Varsovie a été aggravée par la cir
constance fatale qu'on a trouvé chez lui nombre
de gravures enluminées aux couleurs polonaises,
blanc et rouge.
Les journaux publient aujourd'hui le ta
bleau du revenu du trimestre et de l'année
expirant le 5 janvier. Le total du trimestre
s'élève 12,800,798 liv. sterl Le trimestre cor
respondant de l'année dernière avait produit
12,705,693 liv. sterl. Augmentation pour 1836,
95,105. Le revenu de l'année a été de 50 mil
lions 601,738 liv., il a été pour Tannée expirée
le 6 janvier 1845 de 51,235,538, diminution
pour 1856 de 633,550.
Dans le relevé de l'année, nous trouvons une
augmentation de 540,72 4 liv. sur les produits
Je rcpiis quelques instaulsaprès
L'cntr'acte se passa puis le quatrième acte tout entier. Le
général rentra dans la luge; il était pâle, et son visage nerveusement
contracté cachait mal l'émotion intérieure qu'il voulait dominer par
uu.calmc apparent. Il s'assit derrière sa femme elle n'osait 1 inter
roger. Enfin il lui dit
Ce diable d'Osmoud a toujours été d'une susceptibilité ridicide,
il vienttout l'heure de se prendre de querelle je ne sais aveo
qui.... il s'est battu comme uu fou sous un réverbère. La chance n'a
pas été pour lui il a été tué.
Tué répéta II -lcne pâle comme la morttaudis que, par
un mouvement machinal, elle s'était levée, comme pour courir.
elle ne savait où. Le général appuyant tranquillement sa main
sur l'épaule de sa femuic, la fit s'asseoir et reprit avec calme
Ne pouvait-il pas attendre l'Afrique et uu champ de bataille?
Cette nouvelle aQreuse, apprise si brusquementavait brisé dùu
seul coup le cœur et les forces de la pauvre Hélèue elle se sentit
défaillir et mui mura entre ses lèvres violettes et serrées
Je me sens bien mal, aortuus...
Cela se passera, répondit le général d'une voix tranquille, en
lui prenant le bouquet qui séchappait de ses mains. Je vous avais
bien dit, ma obère, que l'odeur de ces tleurs vous ferait mal.
<-Je vous «B supplie, sortons... j'étouffe.,, rçprit Hélène le vi
sage baigné de larmes.
Le général ne répondit pas il ouvrit la porte de la loge, soute
nant d'une main M,ur de Saint Gérau et tous deux rentrèrent
llhôlcl.
Après ce fatal événement dont le hasard m'avait rendu le témoin,
je rentrai chez moi profondément abattu, et je passai la nuit entière
sans pouvoir un seul iuslaul fermer les yeux.
Le lendemain je voulus remplir le dernier vœu de ce pauvre Os-
mond quelque pénible que fût pour moi le message dont je m'é
tais chargé; mais en prenant le papier qui était resté dans sa poche
je vis qu il était taché de sang. Le remettre M1»» de Saiul-Gérau
avec cette tache de sang, souvenir vivant et funèbre de ce cruel
combat, donuer la pauvre Hélène cette dernière douleur, côlé de
tant de douleurs! j hésitai longtemps je me demandais comment
j'o.erais accomplir celte triste mission.
Une partie de la journée se passa dans ces hésitations j'avais été
jusqu la porte de 1 hôtel de M« de Saiul-Gérau, et malgré moi,
au momeut de frapper, je m'étais arrêté les forces me manquaient.
Tout-à-coup, je me rappelai qu'un de mes amis s'occupait de chimie
et de physique,/e cours chez lui. Il n'y était pas, et ne devait ren
trer que fort tard. Je le priai de m'atteudre le lendemain matin. Je
vins de bonne heure je lui demandai s'il ne connaissait pas un
moyeu d'enlever le sang qui était sur ce papier, sans qu il put en
rester de trace.
11 n'y a rien de plus facile, me répondit-il.
Et il l'effaça presque aussitôt si complètement, que moi-même je
n'eusse pu retrouver la place où il était. La chimie est une belle in
vention!
Quatre heures sonnaient quand j'allai chez la comtesse de Saint—
Géran. Sa porte était défendue; mais j'insistai tellement que je fus
introduit.
Oh! mon ami, je n'oublierai jamais ce que je vis en entrant,
nélène était seule, et son beau vidage d'une blaurheur livide était
baigné de larmes. Elle ployait la tète, la pauvre enfant, sous cette
immense douleur ses mains étaient jointes, et ses yeux, dont le re
gard éteint se levait vers le ciel, avaient une expression de désespoir
qui frappait au cœur; ses lèvres tremblantes semblaient murmurer
une prière Dieu. Il y avait dan» tout I ensemble de cette pauvre
jeune femme quelque chose qui ne tenait déjà plus aux souffrances
de la terre et qui la rapprochait du ciel. Ou eût dit l'ange de la dou
leur. J'étais sur te seuil de la porte, et je n'osais approcher, je n osais
faire un mouvement il me semblait qu'au moindre bruit, au moin
dre souffle de la terre, cette vision céleste allait remonter vers la
ciel. La douleur de celte femme était si pieuse, si timide, si chaste
et si pure, qu elle devina ma présence. Hélène tourna faiblement la
tête. Je m'avançai. Elle mit les deux mains sur son visage pour en