EXTÉRIEUR. France. 3 du timbre, et de 569,611, sur les produits di vers. Les produits des douanes ont diminué dans celle période, de 2,273,466 livres. Pour le trimestre, la diminution sur les produits des douanes, est de 547,346 liv., il y a augmenta tion de 107,397 liv. Sur ceux de l'accise malgré la réduction sur les droits d'enchères, et sur les verres. Ces résultats eu égard aux modifications introduites l'année dernière dans le système financier sont généralement considérés comme satisfaisants. On |it daus le Sun du 2 janvier Un grave accident est arrivé sur la ligne du chemin de fer le Grand-Nord d'Angleterre. De puis quelques jours on faisait sur la ligne des expériences pour constater le dégré de vitesse que l'on pouvait obtenir. Ce malin une nouvelle locomotive a été essayée. A neuf heures et de mie, le convoi partit comme un trait, arriva en bon étal une station mais alors la rapidité était son maximum et vraiment effrayante. A 400 mètres environ au-delà de la station un pas sant qui était sur le pont crut remarquer une oscillation très-sensihle; en effet, la locomotive ne tarda pas se renverser sur le flancpréci pitant sur le talus les wagons. Le choc avait été terrible très-heureusement les mécaniciens échappèrent par miracle sains et saufs; il n'y eût que le chauffeur qui donnant la tète sur les rails, resta sur la place; on availpeu d'espérauce de le sauver. On lit dans le Standard du 3 janvier Trente navires ont été jetés la côte par les coups de vent qui ont régné dans les derniers temps sur la côte occidentale du royaume; sur la côte de la Hollande, seize navires ont péri. Il y a eu des sinistres pareils sur les côtes de la France et de la Belgique. Un grand nombre de personnes ont perdu la vie. Les journaux anglais évaluentà quatre-vingt- dix le nombre des navires naufragés dans la Manche par suite des derniers ouragans et cent le nombre des marins ou passagers qui ont péri. On écrit de Vienne, le 31 décembre; L'em pereur de Russie, arrivé hier soir 8 heures a été retenu dans ses appartemens par un .léger mal de gorge. Ce matin, le czar a rendu visite l'empereur et la famille impériale puis il est allé chez le prince de Mellernich. Aujour d'hui quatre heures il y a diner la cour. L'empereur doit assister la réprésentation du théâtre de Burg, et prendra ensuite le thé avec la famille impériale. On écrit de Berlin 31 décembre Le gouvernement a donné l'ordre d'exercer la surveillance la plus stricte et la plus active sur les réunions d'ouvriers, et d'empêcher que les tendances communistes et socialistes ne s'y fassent jour. Il a été enjoint au syndic de la ville, M. Hedeman. président de la société des ouvriers, de n'admettre dans ces réunions que des individus appartenant bien réellement la classe ouvrière, et il a été rendu responsable de ce qui s'y passerait. Un homme de lettres de Berlin M. Behrcnds a été exclus de ces réuni ons. On écrit de Berlin 31 décembre la Gazette universelle allemande C est ce soir que doivent se fermer les mai sons publiques dont la concession avait été ac cordée jusqu'à la fin de Tannée qui va expirer. Les autorités paraissent s'attendre quelques désordres l'occasion de la fermeture de ces derniers asiles de la prostitution, et un fort dé tachement de troupes a reçu ordre de station ner près de la rue où se trouvent ces élablisse- mens. On écrit de Paris, 6janvier: Lr commission d'enquête instituée la pré fecture de la Seine pour le chemin de fer de ceinture dans Paris a entendu aujourd'hui les demandeurs en concession qui ont proposé pour l exécution de ce chemin un système d'ar ceaux avec voies superposées, l une pour aller, l'autre pour le retour. Ce système tend éco nomiser l'emploi des terrains dans le centre de la capitale. Deux incendies ont éclaté samedi dans le quartier des Halles. L'un dont las désastres soni considérables a pris cette nuit dans les magasins de M Lemayeur corroyeurrue de la giande-Truanderie. Ce sinistre a donné lieu un grand acte de courage de la part du nommé Fêlantsapeur- pompier. Les magasins de M. Lemayeur. situés au troisième étage, étaient déjà tout embrasés lorsque les secours sont arrivés; la flamme pé nétrait dans les comblesetallaitenvahir les pro priétés voisines où elle aurait occasionné de grands malheurs cause de leur état de vétusté; pour parer a ce danger, Fêlant est monté sur une poutre embrasée, et, (le ce poste périlleux il a dirigé l'action des pompes de manière con centrer le feu dans l'endroit où il s'était déclaré. La perte de .M. Lemayeur est évaluée vingt mille francs. Dans l'après-midi, un autre incendie s'est dé claré la pointe Saint-Eustache, dans une cham bre au sixième étage, où logent trois ouvriers; peu s en est fallu qu'il n'eût des conséquences terribles. Déjà les pompiers avaient lancé de l'eau dans l'endroit où le feu avait pris, lorsque l'un d'eux aperçut sur le sol un objet qui pétillait par place comme une traînée de poudre qui ne pouvait produire son effet parce qu elle avait été hu mectée il acheva d éteindre cet objetet en fonça la porte d'un placard, d'où il relira plu sieurs caisses. Lorsqu'elles furent dehorson les ouvrit et ondéconvril avec effroi qu'ellesélaienlremplies de cartouches; il y avait sur la terrasse d'autres caisses renfermant aussi de la poudre sur la quelle on avait mis une couche de terre pour la dissimuler. On ne peut prévoir lesaccidens qu'on aurait eu déplorer, si les secours n'étaient par venus temps pour empêcher l'explosion de celte immense quantité de poudre. L'autorité a commencé ce sujetune enquête dont nous ignorons les détails. On croit que la Chambre des Députés aura une séance avant le dépôt du projet d adresse afin que le rpinistre des finances et celui des travaux publics puissent présenter immédiatement plusieurs projets de loi et entr'- aulresle projet de loi relatif la réforme postale. .Nous avons dit qu'un projet de loi spécial, portant demande d'un crédit de 63 millions, a été présenté la Chambre par M. le ministre de la marine. Le but de ce projet est de porter la flotte voiles, la fin d'une période de sept années qui commencera en 1847, un effectif dont voici le détail Bâtiments voiles. 40 vaisseaux, dont 20 flot et 20 on construction aux 22/24 50 fré gates, dont 40 flot et 10 en construction aux 22/24 60 corvettes; 60 bricks; 40 bâtiments dégers; 20 transports. Ensemble, 270 bâtiments dont 240 flot et 30 chantiers. La flotte vapeur, dont l'effectif a d'abord été fixé 40 bâtiments, puis 70, comptera 100 bâtiments au bout de la même période •septennale. Ces 100 bâtiments seront ainsi ré partis Bâtiments vapeur. 30 de lre classe, de 400 600 chevaux et plus; 30 de 2e classe de 90 300 chevaux. Ensemble, 100 bâtiments vapeur flot. Notre marine militaire comprendra donc dans son ensemble 370 bâtiments, dont 30 seulement sur les chantiers. Cet effectif sera obtenu en ajoutantpendant 7 ans. 13 millions aux 6 millionsjpovléshabituel- lement au budjet pour constructions neuves. La dépense totale pour cet objet sera de 135 mil lions en sept ans, soit par année, des fractions près, 19 millions 300,000 fr. Le crédit extraordinaire demandé parle minis tre de la mariné est de 95 millionslO0,000 fr. pour les deux flottes. Au moyen de ce sacrifice, M. de Mackau an nonce querioutredes 29 vaisseaux et des 10 fré gates avancés aux 22/24 la flotte voiles possé dera une réserve de 20 vaisseaux ou frégates un degré moyen d'avancement de 14/24. Nous avons des nouvelles de l'Algerie jusqu'au 25 Décembre. Deux nouveaux combats ont été livrés dans la province d'Oran par la colonne de M. le général Ko rte, et ont été suivis de razzias et de soumissions. Les Arabes ont perdu beau coup de monde nous n'avons eu nous, au cune perle déplorer; un cheval seul a été tué. La colonne du général Korte a dû rentrer Si- di-bel-Abbès le 27 ou le 28 décembre pour y cacher les larmes, et je seutis qu'elle tremblait jusqu'au fond de son cœur. Pardon, madame, lui dis-je, pardon d'être entré mais c'est un ami qui vient vous voir et qui sait tout ce que votre douleur a de pur devant les hommes et devant Dieu... Madame, laissezsans crainte couler vos larmes; que vos mains ne cachent pas ainsi votre visage. Héléne ne répondit rien, mais elle laissa lentement tomber ses deux mains sur ses geuoux, et releva doucement la tête avec un calme qui m'effraya. Ses yeux étaient secs; elle ne pleurait déjà plus. Ou eût pu croire qu'elle ne souffrait plus Son désespoir silen cieux se concentrait dans son cœur. A tout instant je craignais que le général ne rentrât, et je n'osais cependant accomplir ma triste mission. Les paroles s'arrêtaient sur mes lèvres; je tremblais malgré moi de ce que j'allais dire. Enûn je m'approchai d'elle, et m ap puyant la cheminée pour cacher mou émotion Madame, bal butiai je d'une voix bien basse, Osmond m'a tout dit. An nom d'Osmond elle fit un mouvement subit, et posa la fois ses deux mains sur sa poitrine; puis elle me regarda. Je repris J'étais avant-hier l'Opéra M. de Serignyne'me connaissait pas, mais il mavait vu chez vous, madame, et il est venu moi, il m'a confié ce qui lui élait arrivé, il m'a dit qu'un misérable avait osé tous calomnier, vous, l'image de toutes les vertus, et devant qui chacun devait s'agenouiller qu'il allait se battre avec cet homme l'instant même, cl qu'il nie priait de l'accompagner. Je l'ai fait, et c'est dans mes bras que j'ai soutenu... ce pauvre Osmoud, qui vous donnait sa dernière peu.éc et sa dernière bénédiction. Hélène oi'écoutait, muette, immobile sa respiration oppressée soulevait sa poitrine, et deux larmes coulaient silencieuses le long de ses joues. Après m être arrêté un instant, car je pouvais peine par ler, je continuai Il se tourna vers moi Je vais mourir, me dit-il, tenez, vous qui j ai confié le secret de mon religieux amour, quand je ne serai plus, vous irez chez elle, et vous lui remettrez ce papier en lui disant De la part d'Osmond, qui prie pour vous. El je tendis Hélène le papier plié. Elle le regarda longtemps sans paraître comprendre; puis elle avança la main et le prit. Oh! mon ami, sa main en me touchaut, me brûla comme du feu, elle l'ouvrit lentement, se leva, et com mença d'une voix faible Adieu, madame, adieu pour toujours mais je n'ai pu rester jmpassible et froid devant celte... Les paroles s éteignit eut sur ses lèvres tremblantes; les forces lui manquèrent toul-à-coup sa pensée seule vivait. Puis elle se laissa tomber sur son fauteuil. Osmond! s écria-t-elle d une voix étouffée, en jetant un regard douloureux sur le papier encore ouvert qu'elle tenait dans sa main. Au même moment la porte s'ouvritet le général de Saint- Géran rentra. Je compris combien il était important de cacher jusqu'à la moindre trace de mon émotion; aussi j'allai lui et lui teudai la main mais je fus eff rayé de la pâleur de son visage et de l'expression de dureté que je trouvai dans sou regard. Il me serra la main, en faisant un signe de tête, et n'adressa pas une seule parole Hélène. Je sortis quelques minutes après. Voici ce qui se passa après mon départ Le général alla s'asseoir dans un coin du salon, et fout-à-conp tirant de la poche de sou gilet un coupon de loge, il dit d'un air indifférent: Nous irons ce soir l'Opéra, on joue les Huguenots* Hélène avait levé la tète, et au seul mot opèra} un frisson glacial lui était moulé jusqu'au cœur. Voici la loge, ajouta le général. Et il posa le coupon sur la cheminée. Un instant de silence succéda ces paroles, puis Hélène se re tourna moitié vers son mari. Monsieur, lui dit-elle d'une voix bien basse, je souffre beau coup aujourd'hui. Gela vous fera du bien et vous distraira.-• Mais, Monsieur. Elle s'arrêta, car elle venait de rencontrer le regard de RI. de St.-Géran fixé sur elle, si froid et si pénétrant, que les paroles expi rèrent sur se s lèvres. [La suite au prochain n°

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3