59 ANNÉE. N° 491. INTÉRIEUR. DIMANCHE, 18 JANVIER 1846. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. YILLE D'YPRES. conseil communal. Feuilleton. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE l'abonnement, par trimestre. Pour "Yprèsfr- ^-00 Pour les autres localités 6-00 Pria, d'un numéro 0-25 Le Progrès Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Yprea. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. TIRES ACQUIBIT EUNDO. ÏPRES, le 17 Janvier. Jeudi dernier, les veilleurs de nuit ont été de service pour la première fois. Ce corps composé deJ38 hommes, dont la moitié est appelée toutes les nuits veiller la sûreté et la tranquillité des habitants de notre ville, est entièrement or ganisé. C'est un essai faire. On pourra juger parles services quHs rendront et le zèle qu'ils montre ront, en accomplissant leurs devoirs, si les veil leurs de nuit sont utiles et si on doit continuer l'avenir pendant les longues nuits d'hiver, renforcer l'action de la police par une institu tion qui, dans d'autres villes, est parfaitement bien appréciée. Pour cette année, c'est la ville qui supportera la moitié des dépenses que celte nouvelle me sure occasionnera le bureau de bienfaisance y intervient pour un quart et le comité général de secours pour une somme de 750 francs. Mais si l'utilité de l'institution est constatée, si les habitants trouvent qu'elle peut ajouter leur repos et leur tranquillité, il est juste qu'en la maintenant, il soit pris des mesures, afin que les frais qui doivent en résulter, ne soient plus supportés par la caisse communale, ni par celle du bureau de bienfaisance et que la dépense in combe aux voisinages, ainsi que cela existe dans les villes populeuses qui ont un service de ce genre organisé depuis longtemps. 11 est espérer que la démolition des réduits des cinq lunettes qui défendent l'approche de la place au côté nord et nord-ouest, sera bientôt commencée. Si nous sommes bien informés, un ^entrepreneur de cette ville s'est chargé de raser ces constructions délabrées, moyennant des conditions qu'on dit assez favorables. Il recevra, outre tous les matériaux qui proviendront des réduits démolis, une certaine somme. !Nous sou haitons qu'on y puisse bientôt employer un cer tain nombre d'ouvriers qui ne demandent qu'à pouvoir gagner une journée et quimalgré la douceur inaccoutumée de la saison, ont peine trouver s'occuper. M. Roelandts, membre de la commission des beaux-arts, est arrivé en ville accompagné de M. Dumont, architecte attaché cette commis sion. Ils sont venus examiner les restaurations qui sont commencées l'église de S'-Martin et celles déjà exécutées au beffroi. Ils se rendront Boesinghe, où la tour de l'église de ce vil lage paraît exiger quelques réparations. Par arrêté royal du 24 décembre 1845, M. Emmanuel-Henri Iweins est continué dans ses fonctions d'échevin de la ville d'Ypres. Madame Malou-Yanden Peereboom, la mère de M. le ministre des finances, vient de suc comber hier, dans la nuit, une longue et dou loureuse maladie. Par arrêté royal du 24 décembre 1845, une somme de deux mille francs est allouée la ville d'Ypres, afin de lui permettre de faire face la commande de deux statues destinées or ner la façade des Halles. D'après le vœu du gou vernement, un de ces ouvrages sera exécuté par notre sculpteur Fiers, l'autre par un jeune ar tiste de Bruges, M. Michotle. Un homme âgé de plus de quatre-vingts ans, ancien peintre, en dernier lieu marchand de bois, est mort, il y a huit jours, d'une manière très- prompte. Après avoir fini l'ouvrage de la jour née, il est allé au cabarèt la Rhétoriquepren dre suivant son habitude un verre de bierre. A peine y était-il depuis quelque temps, qu'il s'y est assoupi, sans exciter l'attention des person nes de la maison qui le connaissaient enclin s'endormir. A la fin cependant, ce sommeil prolongé excita letonnement et on le secoua, croyant le réveil ler, mais une apoplexie foudroyante avait mis fin aux jours de cet homme estimé dans son quartier. Un indigent d'une commune des environs d'Ypres qui s'était rendu en ville, afin d'im plorer des secours près des personnes chari tables pour nourrir sa famille, est tombé d'ina nition sur la Grand'Place La police l'a recueilli et après avoir mangé, il a pu continuer sa roule. Par arrêté royal du 12 Janvier 1846, les sieurs Eugène Bousman et Auguste De Ghelcke, commissaires représentant la direction de la Concorde, sont autorisés monter un appareil fabriquer le gaz hydrogène bi-carbonné, pour le service de l'éclairage de ladite société et de l'hôtel de la Chàtellenie où elle est établie. Jeudi dernier est arrivé Ypres, M. De kerc- hove-Denterghembourgmestre de la ville de Gand. Il est venu examiner le manège construit il n'y a pas longtemps, pour l'instruction de la cavalerie qui lient garnison Ypres. Il était accompagné de M. l'architecte Roelandts. Par arrêtés royaux du 24 Décembre, sont nommés MM. le baron dePélichy, bourgmestre de Bruges; Lefebvre-Maesbourgmestre d Ise- ghem; H. Isenbrant, bourgmestre de Thielt; B. Van Elslandebourgmestre de Wervicq le vicomte de Patin, bourgmestre de Langhemarck; Victoor bourgmestre de Messines D. baron Vao Zuylen Van Nyeveltbourgmestre de Yla- mertinghe. Doudan et Dujardin, échevins de la ville de Bruges Vandaele-de Ryckere et Van Dorpe- Lefevre, échevins de Courlrai De Ruysscher, échevin de Dixmude; Ameye-de Gheus, échevin d'Iseghem J.-B. Valcke, échevin de Menin De Beir, échevin de Poperinghe; C. Strack, échevin de Wervicq. Nos lecteurs n'ont pas oublié le joli roman, dû laplumedeM. Théodore Pironon, intitulé Le Livre d'Heures, dont les deux premières par ties ont été publiées en feuilleton par le Proyrès L'auteur vient d'éditer le roman en entier, en un volume. Nous appelons l'attention de nos abonnés sur celle publication, dont nous ren drons un compte détaillé dans un de nos pro chains n03. Séance publique fixée au Lundi19 Janvier 1846, dix heures du matin ORDRE DU JOUR i* Prestation de serment et installation de M. E.-H. Iweins-Hynderickcontinué dans les fonc tions d'échevin, par arrêté royal du 24 Décembre i845. 20 Examiner la comptabilité du collège com munal d'enseignement moyen. 3° Émettre un avis sur le cahier, clauses et conditions pour la location de quelques bieus ruraux appartenant aux Hospices. saâ&àaa» histoire d'une loge d'opéra. (Suite et fin,) Tîous nous assîmes dans le foyer la même place que trois semai lles aupaiavant et regardant Gaston avec douleur; je m'écriai Elle est inorte! Oui, Hélèneest morte, morte vingt ans! Mais, mon amine regrettons pas un seul des jours qui ont élé refusés sa vie. Il n'y avait plus pour elle que de labsiutlie dans la coupe qui tou chait ses lèvres, et la main de Dieu la renversa dans un moment de miséricorde. Quelle sinistre explication m'a été donnée de la présence constante de cette pauvre femme 1 Opéra. Que1 le cœur de l'homme ren ferme de crimes qu aucune loi ne punit, qu'aucune vengeance n'at- |Ciut Depuis la nuit fatale où au milieu des Uugamots. l'acte du duel. Ostnond de Sérigny fut tué pour Hélène de Saint-Géran chaque Kir, quand huit heures sonnaient,un, yoix faisail «tendre ces mots: Al Opéra, madame! A chaque représentation, la victime était amenée dans ce lieu d'odieuse mémoiie; elle était condamnée revoir celte pièce, enten dre ces mêmes accords, pour elle le glas funèbre de ce cœur si noble, si généreux qui avait apparu dans sa vie ainsi quùn éclair de bon heur bien vite éteint par l'orage; elle était contrainte de recommen cer minute par minute la tragédie qui avait brisé sa vie en termi nant celle d'un autre. Epuisée de celte affreuse torture, peine revenait-elle elle-même, peine celte image terrible séloiguait- elle un instant de ses yeux, que la voix se faisait entendre A 1 Opéra madame Et ce supplice recommençait, et la victime était traînée la tor ture. D'une représentation l'autre, Hélène prenait une teinte de pâleur plus marquée; d'une représentation 1 autre une ride car la souffrance en a comme la vieillesse, une ride de plus se gravait sur ce front si pâle. Mais elle s éteignait sans murmurer sans se plain dre, et quand elle eut bien compris que la mort devait s'ensuivre elle so Ifriten remerciant, peut-être Ce fut donc en silence, sans explication aucune, que le crime accepté par la victime comme par le bourreau fut lentement consommé sans rencontrer nulle entrave. Un soir vintun soir où, après ces mots A l'opéra, madameHé lène qui d'ordinaire se levait et suivait son mari Hélène dis-je resta assis sur le canapé où elle se trouvait. Les mots de la sentence furent répétés d'une voix plus haute et plus ferme; alors Hélène, re leva lentement sa pâle figure. Monsieur muroiura-t-elle si bas que ses paroles pouvaient peine se faire entendre, je ne puis plus me soutenir. Puis ses yeux se fermèrent, un soupir s'échappa de sa poitrine, et elle tomba sans connaissance. Elle fui portée sur son lit. Un médecin fut appelé sur-le-champ et il déclara sans détour que la vie de ce corps si frêle était épuisée, et rien ne saurait la ranimer. Il parla ainsi franchement tout hautcar cet homme voyait de vant lui une femme qui souriait la mort, un homme qui l'attendait d'un œil sec un enfant qui la voyait sans la comprendre. Elle de manda son fils qui lui sourit comme toutes les fois que sa mèr* l'appelait elle Pauvre enfant qui ne devinait pas que c'était U dernière fois quelle lui tendait les bras. Elle appuya la p tite tête blonde de son fils sur sa poitrine; elle baisa lentement ses cheveux son frontsa bouche souriante puis elle leva ses yeux au ciel. La pauvre mère, après avoir regardé aveu

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