On nous écrit de Poperinghe, 15 janvier Monsieur le rédacteur, La cause de l'absolutisme administratif vient d'obtenir parmi nous un de ces triomphes passagers, qui doivent nécessairement précipiter sa chute. C'était hier que les nouveaux membres du con seil communal de Poperinghe devaient prêter ser ment et commencer l'exercice de leurs fonctions. On s'attendait la discussion de plusieurs objets im portants pour la ville. Mais l'attention a été énlière- nient absorbée par le choix d'un secrétaire de la régence. Cette nomination a suscité un débat long et des plus vifs. Il s'agissait pour les uns, de faire admettre un sujet entièrement dans leur dépendance et sans moyens personnels. En un mot, on voulait un in strument complètement passif, sourd et aveugle! D'autres conseillers, comprenant mieux les be soins de la commune, désiraient que le choix tom bât sur un individu capable de remplir ses devoirs consciencieusement et dans les intérêts de la ville. Ils proposaient donc pour candidat un sujet non- seulement très-capable sous tous les rapports, mais déjà, éprouvé par des fonctions semblables, qu'il remplit, depuis plusieurs années, la satisfaction de l'autorité supérieure, et delà commune laquelle il a dévoué jusqu'ici ses connaissances pratiques. C'était enfin l'homme qu'il nous fallait pour dé brouiller le chaos de nos affaires administratives et financières. Il a été écarté avec une inconcevable té nacité en dépit de l'argumentation pressante d'un conseiller indépendant, qui a fait tous ses efforts pour épargner au conseil la honte d'un choix aussi peu éclairé. Pendant plus de deux heures, la lutte a été soute nue aveo autant de chaleur que de force de raisonne ment. Mais le parti était pris; et ou ne voulait point d'un espritactif et laborieux qui, déjà familiarisé avec les.détails du contenLienx, pouvait gêner dans l'exécution des actes de prépotence, auxquelles on aime se livrer, sans surveillance ou sans contrôle. Il est regretter que les deux conseillers nouvel lement élus ne se soient pas réunis l'opinion de leurs collègues indépendants. On ne saurait trop ré péter, qu'il est toujours plus honorable de faire par tie d'une minorité qui combat pour le bien public, que d'aller grossir une majorité entraînée par des motifs peu faits pour la conduire. Ici, par exemple, l'intérêt réel de la ville a été sacrifié, en apparence, une pitoyable économie... Osons le dire malgré la vulgarité du dicton une pitoyable économie de bouts de chandelles. Agréez, etc. Le 13 du courant, vers midi, un éboulement est survenu dans les fondations de l'hôpital Dixmude. Sept ouvriers ont été ensevelis sous les décombres deux d'entre eux sont morts sous le coup et les cinq autres ont pu être retirés vivants, après une demi-henre de travail, mais un d'entre eux a la jambe fracturée. On attribue ce malheur l'imprudence. On évalue la perte 1,300 francs. Les assises de la Flandre-Occidentale, pour le premier trimestre 1846, s'ouvriront Bruges, le 16 février prochain, sous la présidence de M. le conseiller Rooman. Par arrêté royal du 8 janvier, le nombre des désolation autour d'elle cherchant de 1 âme et des yeux qui con fier son enfants'adressait au ciel. Elle n'avait trouvé personne sur la terre. Ses lèvres remuèrent faiblement el murmurèrent quelques mots qui ne furent entendus que de Dieu. Puis elle donna un dernier baiser son fils, qui s'endormit paisiblement dans ses bras; elle le regarda longtemps; c'était sa seule joie, sa seule consolation, son seul regret. Elle resta quelques minutes ainsi absorbée tout entière dans ce dernier regard d'adieu puis, elle fit signe qu'un le remit dans son berceau. Alors, elle croisa ses bras sur sa poitrine, ferma les yeux, rejeta en arrière sa téte sur l'oreiller. Ayant tout fini sur la terre, elle prit l'altitude d'une personne qui attend le sommeil seulement, ee soir-là ce devait être le long sommeil de la mort. Le général de Saint-Géran, le front sombre, le regard farouche» était debout côté du lit. Ses yeux étaient fixés sur la pâle figure de sa femme, il suivait, avec lapparence de l'impassibilité, les piogrè3 rapides de celte dernière agonie. En effet, la poitrine d'Héleuese soulevait avec effort, ses mains se joignaient presque convulsive ment, et quelques plaintes qu'elle cherchait étouffer s'échappaient de ses liyres, Un moment vint, moment sinistre, où l'on put croire commis-greffiers attachés au tribunal de pre mière instance de Bruxelles esl porté sept. Nous apprenons que l'arrêté royal qui nomme MM. Verhulst. Orls et Fontainas. échevins delà ville de Bruxelles, vient d'être signé el qu'il pa raîtra très-incessamment dans le Moniteur. La loi sur l'enseignement supérieur, sans ex cepter les dispositions relatives aux matières d'examen, est en pleine voie d'exécution 1 Uni versité de Bruxelles. Mardi, M. Verhaegen aîné a ouvert son cours de droit commercial élé mentaire et le continuera sans interruption tous les lundis de une heure et demieà troisheures. Des nouvelles récentes nous permettent d'as surer que le séjour d Hyères a exercé une influ ence des plus bienfaisantes sur la santé de M. de Bériotet que notre célèbre compatriote compte revenir incessamment Bruxelles guéri, ou peu près, de la maladie du larynx dont il souffrait depuis un an. Un prince espagnolDon Eurique Maria de Bourbon, vient d'adresser sa jeune reine une déclaration d'amour par la voie des journaux. Le procédé est nouveau, el rien de plus original n'a été produit par le pays qui cependant a donné le jour aux Gil-Blas, Don Quichotleetà d'au- tresdiables boiteux de la même espèce. Et main tenant ami lecteur, ne croyez pas que le pré tendant la main d Isabelle soit allé copier avec plus ou moins de variantes, une lettre du secré taire des amanscomme vous ou moi avons été mainte fois dans le cas de faire: non, au lieu de s'extasier devant les yeux noirs et la peau blan che de la belle, l'amoureux ne s'exalte que de vant les idées de progrès et de libéralisme dont il est enflamméau moins toutautanlque deson amour pour la reine. 11 fera, dit-il, jouir les es pagnols ç!e toutes portes de bonheurs inconnus, pendantque lui-même jouira desa lune de miel. Nos grands journaux qui tous ont reproduit avec emphase ce programme d'un postulant la royauté, ne disent pas si le jour où le pro gramme en question a été publié, son auteur s'est promené dans les rues de Madrid^ porteur d'un parapluie, s'il a donné force poignées de main, et si sa bonne est allée voir les malades l'hôpital. Quoiqu'il en soit, et puisqu'il est encore des personnes qui doutent de l'authenticité du fac- tum dont s'agit, nous donnons l'assurance qu'il émane bien positivement d'un Bourbon. {Franchise Bel je.) Dans la nuit de jeudià vendredi dernier, une tentative d'assassinat a été commise Huy, sur la personne de L. Périertenant le restaurant de l'Harmonie en cette ville, parle nommé E. Donckierné et domicilié dans la même ville. Périer rentrait chez lui vers minuit, lorsqu'il fut assailli l'improviste près de son domicile par Donckier qui lui porta plusieurs coups de bâton la tête et sur les bras, et le laissa pour mort que la vie abandonnait cette créature si Frêle qui cherchait lutter encore. Alors le général se pencha sur sa femme; son regard s'anima d'un feu sombre et subit; l'implacable dureté de ce cœur de fer avait passé sur son visage. Tout sen corps frissonna; et d'une voix ton fiée, il murmura a l 'oreille d'Hélène Je savais tout, et je me suis vengé Les yeux d'Hélène s'ouvrirent; la vie s'y arrêta un instant en core son front se releva noble et fier oui, mon ami, noble de toute sa vertu, de toute sa pureté, fier de ses souffrances et de sa mort, ses lèvres se contractèrent avec une dédaigneuse expression, car elle n'avait plus la force de prononcer une seule parole taudis qu'elle fixait sur son mari ce dernier regard si saintement courroucé sa main saisit rapidement une lettre cachée sous son oreiller. Le papier était froissé et usé par les larmes. Hélène voulut le tendre son mari, mais ses forces l'abandonnèrent, et le papier tomba aux pieds du général. Celui-ci le ramassa avec avidité et s'avançant vers une lampe il dévora des yeux ce qui suit Adieu madame adieu pour toujours; mais je n'ai pu rester impassible el froid devant cette odieuse calomnie qui yous flétris- sur la place. Périer a pu néanmoins se relever et rentrer chez lui. Le lendemain il a faitsa dé claration l'autorité judiciaire, qui s'est empres sée d'informer sur ce fait. Les blessures de Pé rier sont heureusement peu dangereuses. ■V -iT-r Lundi dans l'après-midi la station du che min de fer du Midi, deux hommes d'une force herculéenne, vêtus de blouses, et ivres, vou- laientà toute force qu'on leur accordât un con voi spécial pour se rendre Mons. On n'eût, comme de raison, aucunégard leur demande, mais ils finirent par se répandre en invectives contre l'administration et le commissaire fut forcé ce les conduire en prison; ils y furent fouil lés et trouvés porteurs de pistolets. Mardi ma tin, lorsque lesommeil leseut dégrisés, ces mal heureux étaient tout étonnés de se trouver en prison. G'étaient tout simplement deux ouvriers forgerons de Rebecq, qui étaient venus Bru xelles acheter du vieux fer el qui n'étant pas habitués la bière de Bruxelles, avaient eu la tète un peu échauffée sans le vouloir. Après leur interrogatoire, ils ont été rendus la liberté. On écrit d'Anvers, 14 janvier Dans l'après-dîner d'hier, des ouvriers em ployés aux travaux de fortification de la cita delle, ont trouvé une bombe qui était encore chargée, et qui était enfouie depuis 1832, époque du siège de la citadelle. En allumant sa pipe, pendant le repos, un de ces hommes a mis le feu la bombe qui a été lancée aussitôt 123 pas de distance: heureusement qu'aucun malheur n'eu est résulté. On écrit de Hassell, 13 janvier Dimanche dernier vers trois heures de relevée, le facteur rural Schoofs, attaché au bureau de la poste aux lettres St-Trond, a été attaqué sur le chemin de Fresin St-Trond par trois individus, qui le sommèrent de leur remettre tout ce qu il portait sur lui. Comme le facteur répondit qu'il ne donnerait rien, un des malfaiteurs s'est élancé sur lui et lui a fait, au moyen d'un instrument tranchant, une large blessure au genou; mais au même instant le sieur Schoofs, qui avait tiré son sabre-poignard, (arme dont les facteurs de la poste rurale viennent délie munis) porte un coup vigou reux son adversaire, qui tombe baigné dans son sang Les deux autres voleurs, voyant leur compagnon blessé et craignant sans doute d'être découverts, se sont empressés de l'emporter. Le facteur Schoofs a pu, tant bien que mal, gagner St-Trond, où il a reçu les soins que son état réclamait. La blessure qu'il a reçue esl très-grave et le tiendra probablement pour longtemps éloigné de son service. NOUVELLES DIVERSES. Londres, 12 janvier. Pendant la semaine dernière, dit le Man chester Guardianles opérations sur les colons américains ont été importantes sur la place de n sait, si noble et si pure. Je devais partir demain, obéissant vo- tre volonté je devais m'éloigner des lieux que vous habitez. Je n'avais pas murmuré: comme vous, je respectais le saint nœud qui i> vous lie mais je fais plus que vous n'aVez demandé. Je pars ce soir et pour ne. ;>lus revenir. Adieu madame, que le seigneur répande sur vous, si digne d'être heureuse, ses plus précieuses bé- nédic lions. Quelques fois pensez moi quand vous priez. Des larmes inondaient le visage du général. Hélène s'écria-l-il d'une voix déchirante en se précipitant yers le lit.. Hélène était morte. Son visage avait conservé cette calme indignation d'une âme pure et noble, lâchement calomniée. En vain le général saisit ses mains tièdes encore l'appela,... la souleva dans s es bras en criant Pardon pardon Hélène était morte, elle lui avait dit son dernier mot, dernier mot d'innocence, de douleur, de courage et de vertu, mais aussi de re proche peut-être BAKOU de B AZANCOURT. Presse.

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2