ANNÉE. N° 493.
DIMANCHE, 23 JANVIER 1846.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
On s'abonne Ypres, Marché
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cepteurs des postes du royaume.
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tion doit être adressé, franco, A
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che et le Jeudi de chaque semaine,
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Quinze centimes par ligne.
VIRES ACQUIRIT EDNDO.
TPRES,'le 24 Janvier.
Les intrigues des personnes qui ont intérêt
ne doter la ville d'Ypres d'un chemin de fer,
que lorsque le reste du réseau de la Flandre
occidentale sera'pour ainsi dire livré l'exploi
tation, ont réussi. Les travaux du chemin de
fer vont commencer sur la ligne de Bruges
Thourout et il sera bien constaté, qu'il y avait
urgence de construire une seconde ligne pour
relier Bruges Courtrai, tandis que nous récla-
moins avec impatience un embranchement au
rail-way de l'Etal, et non-seulement ce n'est pas
pour nous une affairede commodité ou de luxe,
mais une question de vie ou de mort pour no
tre industi iejdentellière puisque le rail-way
national tend isoler notre marché.
Riais qu'importe la ville d'Ypres et son indus
trie qu'elle est la veille de voir émigrer et sa
population de 16,000 âmes, tout cela peul-il
peser quelque chose dans la balance provinciale,
quand les intérêts de Bruges et de Courtrai
sont en jeu? Ces intérêts priment tout, car
Bruges est la résidenceel Courtrai le district
électoral de son excellence le comte du Saint-
Empire romain, de Muelenaere.
A fit) que personne ne puisse ignorer la nou
velle injustice commise l'égard de la ville
d'Ypres, nous faisons suivre ici l'article qui an
nonce que l'adjudication est faite des travaux
de terrassements de Bruges Thourout:
M. Bouteiller, de Tournay, a été déclaré
adjudicataire des ouvrages de terrassements
exécuter pour le chemin de fer de Bruges Tliou-
l) rout. L)ès la semaine prochaine, l'entrepreneur
fera commencer les travaux du côté de Thourout
une distance d'une demie-lieue de cette der-
nière ville. Les travaux seront entrepris sur toute
la ligne et poussés avec activité aussitôt que les
r> difficultés relativement aux expropriations for-
cée3 auront été vidées.
Ainsi, pendant que le tracéde la ligne d'Ypres
sur Courtrai n'est pas approuvé, sur la direction
de Bruges Courtrai on commencera remuer
la terre et cela donnera une certaine avance
l'exécution du chemin de fer de Courtrai
Bruges, villes qui déjà jouissent d'une commu
nication ferrée, tandis que la ville d'Ypres se
trouve en dehors des lignes de l'État, el qu'on
s'apprête, son grand détriment, lui donner en
dernier lieu, un embranchement sur Courtrai.
Au rédacteur
Popeiinghe, 24 Janvier 1846.
PALINODIE PAR CIPALINODIE PAR LA.
INCERTITUDE EN TOUT ET PARTOUT.
Quelques mots sur la nomination du secré
taire communal expliqueront cette épigraphe.
Le public de Poperinghe a été tellement sur
pris de ce choix, qu il a eu recours ses souve
nirs pourchercherles motifs d'une détermination
qui bouleversaient toute» ses idées.
Chacun se demandait: le secrétaire nommé
n'est-il pas celui-là même, que certaine per
sonne influente proclamait incapable de rem
placer son père, lorsqu'on voulût donner, et
que l'on donnât en effet, sa place d'instituteur
primaire au titulaire actuel? Ne disait-elle pas
alors que ce jeune homme n'était pas en état
de grossoyer chez un notaire? N'est-ce pas la
même époque, que l'on s'est adressé successive
ment MAI. Begerem, d'Ypres, Coelenbier et
au secrétaire communal de Rousbrugge, etc.
en faisant des promesses tousquoiqu'il fût
impossible de tenir l'un sans manquer de pa
role aux autres.
Mais comment s'est donc opéré ce revirement
dans la pensée el les opinions du chef de lacom-*
raune pour arriver un résultat si diamétra
lement opposé
On a prétexté l'économie; mais chacun senti
que la véritable cause n'était pas là. Il a fallu
reconnaître le mécontentement d'une famille
nombreuse, composée de plusieurs chefs de mai
son, quidans la dernière affaire des élections
communales, ont voté contre le parti absolutiste,
pour se venger de ce qu'ils regardaient comme
un affront. Or, voilà comme, promettant tout
le monde el ne tenant parole personne on
se trouve obligé de transiger avec soi-même
quand la place de l'intérêt généralon met
le sien propre en première ligne.
X.
P. S. Le Propagateur du 21 courant renfer
me une épilre très-respectueusement dédiée la
rédaction de celle feuille; mais quipar mal
heur, ne fera pas fortuneparmi ceux qui savent
lire. On la pardonnerait tout au plus l'impres
sion pénible que fait toujours éprouver lavérilé
celui qu:elle frappe; dans ce cas la lettre en
question ne serait pas de force désarmer la
critique. Mais, comme il y est parlé des nobles
sentiments qui ont dicté cette nomination du Sr
H. B., nous nous bornerons confirmer l'article
du Progrès du 18 courant, et, celui d'aujour
d'hui pour toute réponse.
Le 19 de ce mois vers les 4 heures de l'après-
midi, le nommé Léonard-Louis Covemaker, âgé
de 23 ans, né el demeurant Rlerckem, a été
tué d'un coup d'aile du moulin du sieur Joos-
Maes, situé dans la susdite commune, au hameau
dit Aschhoopet généralement connu sous le nom
de Kloostermolen.
On écrit de La Haye au Nieuice Rolter-
damsche Couranten date du 20 janvier
Nous pouvons annoncer avec certitude que le
gouvernement français a fait offrir, aux gouver
nements belge el hollandais sa médiation dans
l'affaire des tarifs.
Hier, entre midi et une heure, le sieur De B...
ingénieur en chef des ponts et chaussées de la
Flandre occidentale, s'est jeté d'une fenêtre du
second étage del hôlel habité par M. l'architecte
Suyshors la porte de Sehaerbeek, commune
de S'-Josse-len-Noode. el a été tué sur le coup.
On altrihqe cet acte de désespoir un dé
rangement de ses facultés mentales.
L'ingénieur De B... était arrivé de Bruges hier
soir et avait pris logement chez M. Suys. 11 a
choisi, pour mettre son sinistre projet exécu
tion le moment où sa femme venait de sortir
de chez lui.
On écrit de Bruxelles, 21 janvier:
Aujourd'hui la cour de cassation, chambre
criminelle, a vidé son délibéré dans l'affaire Dan-
doy.
La cour par un arrêt longuement motivéau
rapport de M. le conseiller Joly et sur les con
clusions conformes de RI. Je premier avocat-
général De Wandre, a cassé et annulé l'arrêt
d'absolution rendu le 22 novembre 1843 en fa
veur de l'accusé Daudoy par la cour d'assises du
Brabanl, a cassé et annulé également la position
des questions cinquième, neuvième el dixième,
ainsi que les réponses données ces questions;
renvoyé l'affaire et l'accusé Pierre Dandoy eu
état de prise de corps devant la cour d'assises
de la province d'Anvers, pour être soumis de
nouveaux débats.
Feuilleton.
as <2©2»<Î)5S22i sa
I.
le voyageur.
(•Suite.)
En entendant ce joli petit jeune homme nous dire ça, ce fut des
rires, des sifflets, des cris n'eu plus finir Charivari pour le colo
nel Lui, sans se déconcerter, tire sa montre, regarde l'heure, et dit
de son petit air tranquille A neuf heures précises vous serez sur la
place, en bataille. Ce sang-froid nous fit de l'effet. Nous nous disons:
Cest un brave ce qui ne nous empêche pas de continuer faire un
tapage d enfer en criant qu'on nous rende noire ancien colonel
Ledoux; qu on nous promette de ne pas nous décimer, et alors nous
nous rendrons. Le quart d'heure se passe; le colonel retire sa mon
tre, f.iit sonner cheval bien entendu nous ne descendons pas;
alors il se met nous dire Vous ne voulez pas vous mettre en ba
taille —Non I non! - Eh bien je vois;ce que c'est, dit le colouel;
on attaque demain la redoute d'Aruheim au point du jour, vous ne
voulez pas vous battre, vous avez peur; vous êtes un tas de...- Assez,
assez, dit Dauphin eu interrompant temps Glapisson.— Et il nuu
tourne le dos, reprit le dragon. Dam monsieur, ces mots-là, en
nous entendant traiterde lâches, c'était qui dégringolerait les esca
liers ou le long des fenêtres, qui débarricaderait les portes pour
courir après le colonel nous étions comme des tigres déchaînés;
c'est un hasard qu'il n'ait pas été massacré Cinq ou six dragons
j'en étais, nous accourons sur lui, furieux, le sabre la main- Il se
retourne croise ses bras sur la poitrine, nous regarde d'un œil...
saprestie... quel œilet nous dit halte d'une voix si ferme si
calme, que nous nous arrêtons tout courtoomme un commande
ment de parade. Remettez sabre, nous dit-il de la même voix. H n'y
a que le premier pas qui coûte nous rengainons,., en un moment
les autres dragons arrivent; nous l'entourons en vociférant: —Il nous
appelle lâches!... 11 faut le fusiller comme le colonel Picot Mais
lui, pas plus ému que rien du touttoujours les bras croisés, nous
laisse orier. Au bout de quelques minutes, il dit Silence dans les
rangs!.... Ou l écoute.
Je vous dis que vous êtes des lâches, reprit il, parce que si vous
aviez du cœur, dans deux heures vous auriez enlevé la redoute
d'Arnheim (vous savez, monsieur, que les dragons se battent aussi
pied) mais vous n'oserez pas. '-Nous n'oserons pas!... nous n'ose
rons pas que nous disons en fureur... Mais conduis-nous y donc
ta redoute Nom de nom... et tu verras si le 17* dragons a jamais
boudé au feu Il n'y a pas de bravoure sans discipline, reprend le
colonel. —Mais, nom de nom, on eu aura pour le quart d'heure, de
la discipline.. Où est-elle ta redoute? Mène-nous-y, nous n'en ferons
qu une bouchée et aprèston compte sera bon
Oui, oui la redoute! qu'il nous mène la redoute, après, on
lui donnera son compte. Et voilà que c'est nous qui forcions le colo
nel se mettre notre tete.— Sois tranquille! pour ça on t'obéira
comme des mécaniques... Nous voulons d'abord te prouver si nous
sommes des lâches... Mais après,., tu verras,., que nous lui disons.
Enfin il consent nous commander, l'état-major arrive, nous fai
sons la frime d'obéir très-bien pensant qu'après,... vous compre
nez... Finalement le colonel se met notre tête, il nous traite comme
des nègres, nous patientons toujours. Nous partons la nuit fermée,
deux heures du matin la redoule était en notre pouvoir avec vingt-
cinq pièces de canon; nous étions huit cents hommes, l'ennemi était
denx mille cinq cents...Vous pensez bien, monsieur, que quand nous
avons vu notre jeune colonel au feu, brave comme un lion, recevoir
deux blessures nous-n'avous plus guère pensé lui donner son
compte; car, après tout, voyez-vous, le soldat a du bon, faut savoir
le prendre; aussiquandaprès l'alfaire il nous a fait former un