EXTÉRIEUR. France.
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qui ne les ont pas suivis en Belgique se sont
dirigés vers la Galicie et les autres provinces
autrichiennes.
Le plan financier exposé par Sir Robcrt-
Peel a produit une impression favorable dans le
monde commercial et dans le parti libéral, qui
prêtera certainement son concours énergique
aux mesures proposées. Néanmoins, ce parti
lui-même ne partage pas entièrement I opinion
du premier ministre sur l'application du prin
cipe général toutes les branches particulières
du commerce et de l'industrie. Quant au parti
protecteur, il annonce hautement l'inébranlable
détermination de combattre de toutes ses forces
le système mis en avant par sir Robert Peel.
Voici en quels termes, s'exprime cet égard l'or
gane du parti protecteur. le Mormng-Post
Tous les hommes éclairés et fidèles aux vrais
principes combattront les inventions nouvelles
de l'ennemi. Il n'en saurait être autrement. Que
l'opposition se prépare donc, dès présent,
soutenir la lutte. Désormais, l'ancienne distinc
tion de wighs, de lorys, doit disparaître; le
combat est engagé entre le parti protecteur et
la ligue. Si le cabinet persiste dans son système,
la nation doit demander la dissolution du par
lement.
Ce langage ne laisse plus aucun doute sur les
intentions du parti desducs. Sir Robert Peel ne
sortira donc victorieux de la lutte qu'après avoir
ruiné les plus chères espérances de ce parti si
puissant encore.
Les débats solennels commenceront lundi
prochain.
On a des nouvelles de New-York du 8
janvier. La question de l'Orégon a encore donné
lieu une vive discussion dans la chambre des
représentons. M. Quincv Adams, l'ancien pré
sident, s'est prononcé avec beaucoup d'énergie
dans le sens de la motion qui a pour objet de
dénoncer l'occupation communedu territoire de
l'Orégon. M Quincy Adams est d'avis qu'a
près le délai d'une année la suite de la notifi
cation, les Étals-Unis s'emparent des territoires
contestés. «Je ne conclus pas, a-l-il ajouté, que
la guerre doive résulter de celte décision du gou
vernement mais si la guerre éclate qu'elle se
termine d'une telle façon que l'Angleterre ne
sera plus tentée d'intervenir dans les affaires des
Étals-Unis.
r Un autre membre du parti de la guerre, M.
Giddins, a renchéri encore sur les paroles de M.
Adams «En cas de guerre, a-t-il-dit, nous nous
emparerons immédiatementdu Canada, qui ne
demandera pas mieux que de se soustraire la
domination anglaise.
La chambre a décidé la majorité de 20 voix
(102 contre 82) que toute action au sujet de
l'Orégon serait ajournéeet que la notification
serait faite l'Angleterre le premier lundi de fé
vrier. Mais comme les deux tiers des voixétaient
nécessaires pour adopter cette résolution la
question est encore décider, et la chambre en
reste saisie.
La Gazette de Carlsruhe nous donne d'assez
mauvaises nouvelles de la contre-banque orga
nisée par action Bruxelles, pour faire sauter
la banque des jeux de Hambourg. Après avoir
gagné jusqu'à 250,000 francs, elle en a reperdus
plus de 275,000 fr. formant la moitié de son ca
pital social. Maisajoutela Gazelle de Carlsru/ie
ces hardis joueurs ne se tiennent pas pour bat
tus, et ils reviendront livrer bataille aprèsavoir
fait leurs actionnaires Bruxelles un nouvel
appel de fonds.
Les dernières lettres de Rome disent que
les négociations avec la Russie n'ont amené au
cun résultat positif, mais qu'on se flatte néan
moins, Rome, de l'espoir d'une amélioration
dans la situation du catholicisme en Russie.
Gazelle d^ Augsbourg
On lit dans une correspondance de Co-
logne adressée la Gazelled'Augsbourg: ce n'est
pas seulement un petit nombre d individus plus
avarices dans leurs opinions politiques qui se
trouvent blesses par le refus du gouvernement
exprimés dans le recès de la diète de la province.
C'est la presque totalité des citoyens indépen
dants. dont les vœux ont été rejetés, dont les
sentiments ont été méconnus par le gouverne
ment; aussi peut-on cire convaincu que les pro
chaines élections des députés se feront dans un
sens beaucoup plus libéral queles dernières; on
a reconnu qu'il fautau peuple des représenlans
qui sachent énergiquement demander qu'on re
connaisse enfin ses justes droits.
On écrit de Rome, 20 janvier, la Ga
zelle d'Augsbimrg
L'allocution prononcée parle Saint-Pèredans
le consistoire tenu hier n'a pas encore été pu
bliée, mais nousapprenonsdebonnesource, que
le pape en parlant des cinq évêques espagnols
préconisés a appelé la reine Isabelle IIreine
d'Espagne et des Indes, ce qui implique une
reconnaissance formelle de S. M. catholique.
En faisant allusion la visite récente de l'em
pereur Nicolas, le Saint-Père a exprimé l'espoir
que les négociations actuellement pendantes
avec la Russie, quant la liberté religieuse des
catholiques,amèneraient un résultat favorable,
et qu'il comptait pour cela sur l'amour de la
justice qui anime l'empereur.
11 a ensuite recommandé aux cardinaux de se
joindre lui dans les prières qu'il adresse
Dieu qui gouverne les cœurs des souverains
pour que l'empereur de Russie fasse cesser l'op
pression qui pèse sur les catholiques dans son
vaste empire.
Dans le même consistoire le pape a nommé
nonce du St-Siége Bruxelles M. A. Assinari
di Marchesi di San Marzano. {Gaz. d'Augsb.)
Cologne, le 30 janvier. Hier, la cour
d'appel s'est occupée de l'alfaire de M. de Loé,
député la diète rhénane. Après des débats qui
ont duré depuis 10 heures du matin jusqu'à 6
heures du soir, la cour a rejeté lappel du
ministère public et a confirmé le jugement du
tribunal de première instance.
Du- 31. Nous apprenons de bonne source
que le ministère public va se pourvoir en cas
sation contre l'arrêt de la cour d appel dans
l'alfaire de M. de Loé {Gazette de Cologne.}
Les journaux de Londres publient au
jourd'hui une lettre adressée par M. Cobden, le
grand orateur de la ligue, aux fermiers d'An
gleterre. M. Cobden cherche leur persuader
que l'abrogation immédiate des lois sur les cé
réales, vaudrait mieux pour leurs intérêts que
la perspective de cette abrogation au bout de
3 ans, et le semblant de protection que leur laisse
encore, l'échelle mobile proposée par sir Robert
Peel. Nous ne savons, dit le Timessi M. Cob-
deu parviendra convaincre ceux auxquels il
s'adresse, mais ses arguments que du reste nous
approuvons fortnous rappellent ces paroles
adressées par un juge américain un pauvre
diable qu'il venaildecondamner mort: «Mon
bon amij'allais vous laisser deux mois pour
vous préparer mais comme le temps est très-
froid que la prison est en très-mauvais état de
réparation car on m assure qu il n'y a pas un
seul carreau de vîlre aux fenêtres, je crois con
sulter les convenances de tout le monde en or
donnant que votre exécution ait lieu demain
malin avant le déjeuner; et comme j'ai une in
vitation qui m'appelle plusieurs milles et la
quelle je tiens particulièrement ne pas man
quer vous permettrez je n'en doute pas que
cela se fasse de très-bonne heure.
Paria, 1" février.
Des ordres expédiés par le ministère de la
marine française aux différents ports prescrivent
l'embarquement des troupes destinées l'expé
dition de Madagascar.
Le général Duvivier et le colonel de marine
Barolet monteront Toulon, le 5 février, avec
leurs états-majors, bord du Neptunevaisseau
de 80 cations. Les troupes de débarquement
consisteront: en 22 compagnies d'infanterie de
marine, 350 artilleurs de marine, 2 compa
gnies du génie et 600 marins, non compris les
équipages de la flotte.
Les prévisions sont que la campagne durera
dix-huit mois on ignore encore la composition
et l'état des forces anglaises qui rallieront la
flotte française dans les parages de S^-Hélène
ou vers le cap de Bonne-Espérance.
La nuit dernière, une patrouille ramas
sait, sur le carreau des Halles, une femme morte-
ivre. dont la toilette riche et élégante contrastait
singulièrement avec la position avilisante où
elle se trouvait. Deux militaires l'ont soulevée
et transportée au Violon, où elle est resiée jus
qu'au malin.
Cette femme bien connue des agents de police
offre un type singulier de dégradation morale
et physique. Elle appartient une noble famille
d'Angleterre, se nomme lady B..., et c'est dans
les conditions d'une existence honorable, et au
milieu des jouissances que procure une fortune
opulente qu'elle a contracté un vice qu'on ne
trouve d'habitude que dans les classes inférieures
de la société.
Lady B... était un scandale pour sa famille,
et ses parents sont parvenus l'exiler en lui
accordant tout l'argent qu'elle demande. C'est
Raris que lady B... est venue se fixer de pré
férence, et elle habite depuis longtemps le
Gros-Caillou.
Malgré l'abrutissement où elle est tombée,
lady B... a conservé une certaine distinction
de manières et de langage qui rappelle son ori
gine aristocratique elle peut avoir environ
trente ans, et ses traits, quoiqu'un peu altérés
par les excès, sont encore beaux. Elle est tou
jours mise ensuite avec une grande recherche,
et les chiffonniers, dans la société desquels elle
se trouve fréquemment, la désignent sous le nom
de la Marquise. {Droit.)
On lit dans le Courrier de Sainl-Étienne:
On raconte dans les salons de Lyon un
événement qui intéresse trop le corps des jour
nalistes auquel nous appartenons, pour que
nous puissions le laisser plus longtemps dans le
mystère de l'intimité.
Dans une de ces nuits dernières, où le vent
soufflait Lyon avec une violence extrême, un
monsieur qui se promenait sur l'un des quais,
fumant philosophiquement un cigare, enveloppé
dans un large manteau, entendit quelques pas
de lui un cri perçant et le bruit d'un corps
lourd qui tombait dans le Rhône. Il était mi
nuit, désert... Et sans prendre garde au dan
gerne suivant que l'impulsion d'un généreux
instinct, qui lui faisait deviner un grand mal
heur secourir, le promeneur, se précipita dans
les flots. Il dut lutter longtemps contre les plus
horribles périls, et quand il parvint enfin re
gagner la rive, après avoir été entraîné par le
courant plus de 300 mètres il déposa sur le
bord le corps d'une femme presque entièrement
enveloppée dans de longs cheveux blonds tous
ruisselants. Le voisinage du gaz qui éclaire les
deux rives du Rhône, lui permit de reconnaîlre-
travers la pâleur qui décolorait le visage del'in-
fortunée, et travers le désordre de ses vête
ments, de la jeunesse, de l élégance et une ex
trême beauté. Commenous l'avonsdit plus haut
il était minuit. Où aller où frapper, celte
heure; qui confier ce fardeau déjà si précieux?
Après une longue incertitude, 1 inconnu songea
transporter chez lui la pauvre noyée, qui n'a
vait pas encore repris ses sens. Sa demeure n'é
tait pas éloignée; le feu qui, deux heures aupa-
vant. éclairait une réunion de gais convives,
brûlait encore; ses scrupules, en un pareil mo
ment, auraient pu être meurtriers... II n hésita
plus. Le lendemain le visage pâle de la jeune
femme avait repris une couleur légèrement ro
sée, et elle assurait son heureux sauveur qu'au
cune espèce de désespoir amoureux n'était pour
rien dans l'accident de la veille. On s'était éga
rée en descendant de la voiture de Chambéry,
la recherche du domicile d'une amie qui de
meurait sur les quais du Rhône, et au milieu de
l'obscurité profonde qui ne permettait pas de
distinguer la roule le pied avait glissé sur le
bord du quai.