Le rayon de l'octroi communal de Poperinghe
comprend tout le territoire de la ville. Toutefois, les
habitants dé la banlieue se rédiment des droits d'oc
troi sur les fourrages les combustibles, le bétail et
la viande, par le payement d'un abonnement ou ré
partition personnelle qui s'élève 5,ooo fr.
La perception des droits d'octroi proprement dits
s'opère par voie de régie.
D'après le règlement d'octroi en vigueur Pope
ringhe, tout fabricant, marchand ou cultivateur
domicilié dans la commune qui exporte des objets
compris au tarif,fabriqués, préparés ou récoltés par
lui dans l'intérieur des limites, obtient, moyennant
de se soumettre certaines formalités, la restitution
ou la remise de la totalité des droits.
Quant aux objets importés, ceux qui sont admis
en entrepôt domicile ou en entrepôt réel, et qui,
raison decetle faculté, peuvent être exportés francs
de droits sont les vins, les vinaigres les boissons
distillées, les bières et les viandes salées ou fumées.
La population de la ville de Poperinghe, s'élevait,
abstraction faite de la banlieue
Au i" janvier i8îo, 4*448.
id. 1844,35,848.
Si l'on voulait chercher connaître approxima
tivement la moyenne des charges que i'octroi fait
peser sur cette population, ou obtiendrait, en met
tant les chiffres précédents en rapport avec les som
mes indiquées dans le relevécomparatif des produits
de l'octroi, les résultats suivants
Pour l'année 1829, une moyenne de f. 7-1-69 par tête,
Id. 1843, id. 5-20 id.
On n'a pu séparer des produits généraux de l'oc
troi les sommes qui ont pu être prélevées acciden
tellement sur la population non permanente de
sorte que ces moyennes ne sont qu'approximatives.
Elles dénotent cependant une décroissance évidente
dans les charges résultant de l'octroi, décroissance
qui n'est nullement due unedimiuution des droits,
mais qui parait le résultat d'un ralentissement mar
qué dans la consommation.
Le 21 du courant, vers les quatre heures du
matin, le nommé Busschaert, Philippe, âgé de
46 ansjournalier, né et domicilié Staeden
sortit de sa demeure pour garder son bois qui
se trouve dix minutes de sa maison, mais vers
les 7 heures (même matinée) sa femme l'ayant
été appelé n'a trouvé qu'un cadavre.
La cause de cette morteslatlribuée àl'hydro-
pisie.
On lit dans les Petites affichesde Courtray
Le bruit qu'on a répandu sur une préten
due maladie de colza n'a pas la moindre appa
rence de vérité jamais la plante n'a été d'une
plus belle venue que celte année-ci. On a aussi
infiniment exagéré, quand ou a dit qu'il était
ravagé par les pauvres qui en tirent les têtes
aux boulons pour s'en faire une nourriture.
Cela n'est remarqué nulle part.
Le procès entre les héritiers de feu M. Van
Cutsem vient d'être terminé par un arrangement.
M. Van Cutsem fils a renoncé tous les avantages
que son père lui assurait dans le testament,
passé sur son lit de mort.
On nous communique le relevé de la consom
mation qui a été faite lors du bal de la Société
de commerce. Il a été mangé 532 poulets froids,
231 gélatines et 835 beafsteaks En boisson,
c'est la limonade et l'eau sucrée qui l'ont em
porté; il a élé bu 138 bouteilles de Champagne
et 311 bouteilles d'autres vins. Vers minuit, les
beafsteaks faisaient défaut et les restaurateurs
se trouvaient fort en peine de se procurer de
quoi satisfaire aux demandes; force leur fut d'en
voyer un cuisinier la rencontre des chariots,
qui, l'heure de minuit, reviennent de l'Abattoir
et passent sur la Grand'Place chargé d'aloyaux
et de côtelettes: c'est en faisant main basse sur
un des chariots que les restaurateurs ont été
même de continuer de nourrir les danseurs, af
famés et harassés de fatigue.
On écrit de Bruxelles, 22 février:
Une scène comique est venue égayer les nom
breux curieux qui stationnaient jeudi soir de
vant l'hôtel de ville pour voir extérieurement
tout ce qui avait rapport la fête du Commerce
Vers huit heures 1 encombrement était tel sur la
Grand'Place que la circulation des voitures de
venait impossible, et ni les gendarmes, ni les
pompiersnepouvaientplus .se rendre maîtres de
la foule. Un individu fit alors le pari qu'en moins
de 10 minutes il ferait évacuer de la Grand'Place
la presque totalité des curieux le pari conclu,
il se fraya, en bousculant tout le monde, un
passage travers la foule et cria de toute la
la force de ses poumons Au feu la station
du Midi. En un clin d'oeil les pompiers étaient
prêts et parlaient la hâte, suivis de la plupart
des curieux qui stationnaient sur la place; quel
ques instants après ils revenaient et le pari était
connu de tous.
NOUVELLES DIVERSES.
On lit dans le Dayblad van sGravcnhayedu
22 février:
Onassure qu'un arrêtésignéces joursderniers,
autorise, entre autres dispositions, les ministres
de l'intérieur et des finances passer un contrat
avec les sieurs Dronkers et C®, concessionnaires
d'un chemin de fer allant deFlessingue et Mid-
delbourg, par le Zuid-Beveland et le Brabant-
Septentrionaldans la direction de Venloo et
Ruremonde jusqu'à Maestricht. Ce chemin de
fer a principalement pour but d'établir une com
munication réglée entre la mer du Nord et le
Rhin. Le projet est ensuite de réunir celte voie
ferrée dans la direction de Bréda, au railway
projeté entre la Belgique, la Hollande méri
dionale et la Hollande-septentrionale, et dans
la direction de Bois-le-Ducou Vegchel,au rail
way projeté pour la Gueldre allant d'une de
ces deux villes par Nimègue jusqu'à Arnhem,
pour de ce dernier lieu se mettre en rapport
avec la ligne des chemins de fer des provinces
de l'Overyssel, de la Frise, de Groeningue et de
Drenthe, et de là avec le Hanovre, etc.
Ce contrat contiendra en même temps la con
cession de creuser un canal de Flessingue Mid-
delbourg assez large pour y recevoir les plus
gros navires arrivant de la mer, d'élargir le
bassin du port de Middelbourg et de combler
la voie navigale nommée het Sloe.
On écrit de La Haye, le 19 février
Ce matin a eu lieu l'enterrement de S. E. M.
le ministre d'Etat Van Maanen.
On lit dans VAsmodée, journal hebdoma
daire qui se publie La Haye:
Jeudi on discutait la chambre, un projet
de loi en matière d'impôts.
M. Van Dam Van fsseltse leva pour interpel
ler M. le ministre des finances, au sujet de cer
taine circulaireadressée ce qu'il paraîtrait
aux receveurs des contributions, pour leur re
commander de rendre plus productive la per
ception des impôts, avec l'insinuation que ceux
qui montreraient le plus de zèle cet égard
s'acquerraient des titres la faveur de Son Exc.
M. Van Hall, répondit brutalement que si l'on
avait élé dire de lejles choses en dehors de la
chambre, il se croirait fondé soutenir que l'on
serait allé le calomnier.
L'honorable député, blessé de celte sortie in
convenante, répliqua avec dignité, et finit par
dire qu'il défiait le ministre de la justice de le
poursuivre comme calomniateur; et que, quant
au ministre des finances, il le considérait comme
indigne d'occuper la place.
Rappelé l'ordre, cet endroit de sa réponse,
MVan Dam fit observer au président que, plutôt
que de lui imposer silence lui, qui ne faisait que
se justifier, M. Bruce aurait dû rappeler l'ordre
le minisire lui-même, puisque ce dernier en in
sultant un membre, insultait toute la chambre. Il
ajouta encore, qu'il espérait se conduire en cette
affaire de manière ce que ses collègues n'eussent
pas honte de siégeravec quelqu'un dont l'hon
neur venait de recevoir une pareille atteinte.
Plus lard, dans la même séance, M. Van Gols-
tein prit la parole pour faire observer M. Van
Hall, l'inconvenance de sa conduite, et l'engager
retracter ses paroles outrageantes.
M. Van Hall répondit qu'il ne rétracterait
rien.
Et là-dessus, M. Van Dam, qui surcesentre-
faites, avait fait demander les notes des sténo
graphes, reprit avec énergie qu'il remerciait son
honorable collègue de cette tentative de conci
liation, bienqu'il ne l'eût point prié d'intervenir,
mais qu'il se croirait désormais indigne de siéger
la chambre, et qu'il aurait soin de ne pas y re
paraître, avant d'avoir fait son devoir comme
homme d'honneur.
On a annoncé hier Liverpool la faillite
de la maison Stockdale et Ce., les plus grands
fabricants de savon de cette ville. Leur passif
s'élève dit-on, 200,000 livres, 5 millions
de fr.) Ce sinistre doit frapper un certain nombre
de maisons d'un rang inférieur, on en cite quel
ques-unes qui doivent suspendre leurs paye
ments. La maison Stockdale ne s'occupait
nullement de spéculations sur les actions de
chemins de fer.
léons. Cet aFgent est destiné vos frais de voyage et voire premier
établissement Bayonne... Une fois là,... vous ne savez pas ce qui
vous attend, dit Boisseau en posant délicatement le rouleau sur un
coin de la cheminée, pensant avoir victorieusement triomphé du
refus d'Hermau; puis il répéta d'un air confidentiel, en scindant
pour ainsi dire ses paroles et en frappant légèrement sur le bras
d'Herman Non, mon cher monsieur, vous ne savez pas ce qui vous
attend.
Herman fit un pas vers Boisseau, d'un revers de main dédaigneux
il jeta le rouleau terre; les napoléons s'échappèrent et roulèrent
sur le plancher.
Comment,monsieur! s'écria Anacharsis, ramassez cet or et je vous
aiderai, si vous le voulezProfitez en, partez pour Bayonne, c'est
ce que vous avez de mieux faire. Vous croyez, monsieur?—* J'en
suis certain..,. J^i ja mission de vous aecompaguer jusqu'à la dili
gence. Faites ce qu'on vous demande.,.. Ne vous opiniâlrez pas,...
dans une résistance inutile. Entre nous, voyez-vous, ce serait l'his
toire du pot de fer contre le pot de terre, Vraiment et si je n'o
béissais pas ces protecteurs inconnus,... monsieur -* Eh bien!
monsieur, vous courriez de grands risques;.... mais d'ailleurs,... vous
vous rendrez leur raison, vous ferez ce qu'on vous demande; sans
cela... Sans cela? reprit Herman, en attachant sur Anacharsis des
yeux qui semblaient vouloir lire jusqu'au fond de son cœur.—. Sans
cela, reprit virement Boisseau, qui, autant par crainte due par im
patience voulait mettre fin cette scène sans cela monsieur, je
vous forcerais obéir en prononçant deux mots, deux simples mots.
Ceci tombe tout fait dans le roman monsieur et ces deux
mots;... car je suis déterminé, vous entendez bien, absolument dé
terminé rester ici, Prenez garde craignez Je crains peu
de chose.*.. Eh bien tant pis pour vous.... Je voulaispar égard
pour votre jeunesse vous épargner sans doute d'humiliants souve
nirs;... mais vous m'y forcez: ces deux mots sont,... sont.... Allons,
au diable les uomâ allemands! s écria Boisseau heureusement j ai
sur moi la lettre de Raoul.
Fouillant dans sa poche il tira la lettre du colonell'approcha de
la bougie et après avoir parcouru quelques lignes, s'écria, triom
phant d'avance de l'effet qu'il allait produire. Ces noms wilhel-
mine butler Wilbelmine Butler s'écria Herman, en devenant
pâle comme un spectre en arrachant la lettre des mains d'Ana-
charsis. Monsieur, c'est un indigne abus de confiance.
Et Boisseau, pourpre de colère, se précipita sur Herman pour re
prendre cette lettre. Dans la lutte, l'unique bougie qui éclairait
cette scène s'éteignit et tomba. Le flambeau de cuivre, en roulant
sur les carreaux, rendit un sou perçant et métallique qui retentit
dans le profond silence de la nuit. Saisi de crainte Anacharsis
cria au secours!
Par la mort silence! s'écria Herman voix basse, en tâchant
de rencontrer Boisseau dans l'obscurité. Malgré le cri de Boisseau,
le silence qui régnait dans la maison ne fut pas troublé seulement
on entendit au-dessus du plafond de la chambre d'Herman un bruit
sourd et brusque, comme si quelqu'un se jetait promptement en
bas de son lit. Puis la même personne sans doute descendit pieds
nus de l'étage supérieur, poussa la porte d'Herman, qui était restée
entr'ouverte, et une voix creuse, enrouée,s'écria Qu'y-a-t-il donc?
Est-ce qu'on s'assassine ici
Pierre Herbinc'est vous dit Herman.— Oui répondit la
voix.— C'est le boiteux l'homme dangereux dit Boisseau tout
tremblant en se sentant saisi dans l'obscurité par Herman.— Entrez
vitereprit-celui-oi je tiens l'homme. Rallumez la bougiela
briquet est sur la cheminée. Quel homme dit Pierre Herbin, en
s'approchant. Un émissaire de cet infernal colonel qui sait tout;
mes lettres Wilbelmine Butler sont surprises.— Mille tonnerres l
dit Pierre Herbin, et au même instant, il fit jaillir une vive lumière
d'une fiole phosphorique qui illumina de sa clarté verdâlre ses traits
d'une laideur repoussante.
(La suite au prochain