5e ANNÉE. - N° 509.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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LePr»
DIMANCHE, 22 MARS 1816.
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che et le Jeudi de chaque semaine.
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VIRES ACQDIRIT EUNDO.
YPBES, le 2i Hars.
Les allures de la presse l'endroit de M. Vande
Weyer se sont bien modifiés, depuis son avènement
au ministère. L'opinion libérale, quand sa nomina
tion en qualité de ministre del'intérieur était insérée
au Moniteur, acru trouver en M. Vande Weyer le se
cond tome de Nothomb,qui,sous prétexte de libéra
lisme, n'était que l'homme d'affaires du clergé. On
ti'ouvaitétrange'que l'homme qui avait écrit la lettre
de M. Dufan MM. de Vacadémie de Bruxelles eut
pu se mettre la disposition du parti clérical, dont
il avait combattu, par cet écrit, les prétentions in-
loléranteset les idées rétrogrades. Enfin la confiance
du parti libéral en M. Vande Weyer, autrefois
compté au nombre des fidèles défenseurs des prin
cipes libéraux, était très-ébranlée, si elle n'avait pas
disparu.
La question de l'enseignement s'est présentée,
question vitale pour l'opinion libérale, car l'anarchie
qui règne dans l'instruction secondaire n'est lavo-
rable qu'au clergé, qui, par l'incurie et la mauvaise
volonté du gouvernement, a absorbé grand nombre
de collèges communaux et même, entre autres, un
athénée, celui de Tournai. Dans cette question qui
touchailde près aux prétentions du clergé, M. Van
de Weyer s'est montré ferme mais modéré et a for
mulé un projet qui sans les exigences folles des
intrigants crossés et mitrés, aurait emporté les sym
pathies même d'un graru! nombre de catholiques
modérés de la chambre. Mais là, s'est brisé tout cet
échafaudage d'union et de conciliation élevé grand
renfort de mensonges. M. Vande Weyer qui, avant
la présentation du projet de loi sur l'enseignement
moyen, était tenu en suspicion par l'opinion libé
rale, a reconquis toute sa confiance et les feuilles de
celtecouleurqui blamaientleminislredel'intérieur,
de ce qu'il s'était trop légèrement fourré dans ce
guêpier, n'ont pu disconvenir qu'au moins il en est
sorti honnête homme et sans avoir renié ses prin
cipes.
Mais si M. Vande Weyer est rentré en grâce près
de l'opinion libérale, le contraire a eu lieu dans la
presse catholique. Nous ne disons pas du parti
car ses intentions étaient d'user de M. VandeWeyer
comme d'un instrument qu'on jette au rebut, quand
il ne peut plus rendre service. M. Dufan ne pouvait
être excusé d'avoir écrit une lettre spirituelle, qui
tombait d'aplomb sur un clergé intolérant et domi
nateur.
Mais quand l'espoir de guider M. Vande Weyer
comme le voulait le synode de Malines, a été perdu,
toute l'amitié que portait la presse catholique et
M. De Decker, au restaurateur de l'Union, s'est
évanouie. Des insinuations on est arrivé la mé
disance et de là jusqu'à la calomnie, il n'est pas
loin. La crise ministérielle, au dire des feuilles clé
ricales, n'a été produite que par les exigences de M.
Vande Weyer, tandis que c'est le contraire qui a eu
ieu. M. de Mérode, ce noble loustic de la chambre,
a voulu présenter le désaccord qui a fait éclater la
crise ministérielle, sous ce point de vue. Mais on ne
s'y trompera pas; entre les assertions de M. De
Mérode, qui ne inériteaucune confiance et M. Vande
Weyer, la nation saura choisir. Nous croyons que
si M. Vande Weyer quille le ministère, il empor
tera l'estime et la confiance des libéraux, qu'il n'a
jamais perdues entièrement, quoique par son entrée
au ministère de Si -Ignace, il ait motivé la méfiance
de ses co-réligionnaires politiques, qui ont été heu
reux de pouvoir lui rendre justice, quand il a fourni
la preuve qu'on s'était trompé son égard.
La chambre des représentants vient de déci
der, la majorité de 42 voix contre 21, qu'elle
abordera la discussion du budget des travaux
publics, lundi prochain. En présence de la dis
location ministérielle, un pareil vote démontre
tout l'aveuglement de celle majorité qui n'a plus
aucun souci des principes constitutionnels,
maisbien celuide se maintenir flot. Jamais dans
aucun pays, où existe le régime représentatif
on n'a accordé un budget un ministre intéri
maire ou démissionnaire. Au moins, quand la lé
gislature vote des fonds, elle doit s'enquérir par
qui ils seront dépensés. Mais bah! la majorité
s'occupe bien des principes? que lui importe
les usages constitutionnels! Il s'agissait de pro
roger la chambre jusqu'à la fin de la crise mi
nistérielle; les chefs du parti catholique n'ont
point voulu se trouver dans l'impossibilité de
rendre la composition d'un ministère libéral
difficile et pour cela, ils devaient se trouver au
centre des intrigues qui s ourdissent, pour em
pêcher que les vœux du pays soient écoulés.
Cette décision serait inqualifiable et incompré
hensible, si les motifs qui ont guidé la majorité,
n'avaient transpiré. Nous les trouvons dans
Y Organe des Flandresqui une lettre de Brux
elles attribuée la plume d'un représentant
catholique, les dévoile. Il est heureux toule-
fois, dit le correspondant de ce journal,
pour le pays que le parti conservateur ait
dominé jusqu'ici les ambitions particulières,
(sic) en continuant les travaux législatifs et
que la majorité n'ait pas désorganisé la cham-
bre en l'ajournant.Ce n'est pas la faute
de lopposilion, si la désorganisation du mi-
nistère n'a pas passé dans le corps législatif.
Est-ce clair? Celte puissante et brillante ma
jorité mixte craignait de se trouver désorganisée
comme le ministère mixte et pour la maintenir
unie et lui faire user encore une mixtureon a
préféré sauter pieds joints sur toutes les conve
nances constitutionnellesplutôt que de voir le
gouvernement rentrer dans une voie normale et
diminuer la prépondérauceplus factice queréelle
du parti clérical.
Rien de nouveau concernant la crise minis
térielle. M. Royier est chargé de composer un
cabinet, mais nous ignorons s'il a obtenu des
pleins pouvoirs; cependant c'est là un point
essentiel. En 1841, la Couronne a joué l'opinion
libérale et après avoir donné sa confiance un
ministère libéral, elle l'a sacrifié aux antipathies
de quelques meneurs du parti jésuitique. Du
reste, le projet de loi de M. Vande Weyer sur
l'enseignement moyeu, doit être le point de
départ de tout cabinet libéral. Sans forfaire
leur devoir, les chefs du parti libéral ne peuvent
manquer de porter leuravènemenl au pouvoir,
celte question la chambre. Le statu-quo est
ce que désire le parti clérical qui il profile on
ne peut mieux. Ainsi un ministère catholique
pur est préférable un ministère libéral, qui
n'aurait pas obtenu de la Couronne un appui
sincère et toutes les garanties de durée qu'on
doit lui donner.
Il est question del'acceptation d'un portefeuille
par M. De Brouckere, dans la nouvelle combi
naison ministérielle. Celui-ci ne pourra pas se
refuser de prendre un engagement sur la ques
tion de l'enseignement moyen, car nous croyons
que l'ajournement ne serait pas goûté par l'opi
nion libérale et la majorité des membres de
Y Alliance pourrait bien ne pas approuver une
pareille conduite. Du reste, on est tout disposé
Bruxelles nommer la première place va
cante de représentant, M. Vande Weyer, s il veut
renoncer son ambassade Londres.
La commission d'enquête nommée par le
gouvernement, pour examiner si le chemin de
fer, dont la compagnie du railvvay de la Flandre
occidentale demande la concession, offre le ca
ractère d'utilité publique, s'est assemblée, mardi
17 mars, Courtrai.
Une belle joute eu champ clos a eu lieu entre
les partisans des chemins de fer et les prôneurs
des canaux. MM. Chanlrell et Prisse le nouvel
ingénieur de la société concessionnaire des
chemins de fer de la Flandre occidentale, ont
défendu la prééminence des voies ferrées sur les
canaux. MM. Sainctelelte, président de la cham
bre de commerce de Mons et Verrue-Lafrancq,
concessionnaire du canal de Bossuyt Courtrai,
soutenus par les délégués des chambres de
commerce de Tournay et Courtrai, ont pris
tâche de démontrer, qu'un canal pour le trans
port des matières pondéreuses. telles que chaux,
pierre de taille et charbons offrait plus d'avan
tages qu'une voie ferrée.
La ville d'Ypres n'a pas voulu faire des dé
marches ni se prononcer pour le chemin de
fer ou en faveur de la voie navigable, parce que
jusqu'icielle est sans intérêt dans l'établisse
ment de ces nouvelles communications. En effet,
le chemin de fer de Bossuyt sur Courtrai ne lui
présenleaucunavantage.à moinsqu'on n'exécute
la ligne d'Ypres Courtrai, et jusqu'aujourd'hui
notre grand regretnous devons avouer que
la compagnie s'est bornée faire des projets et
étendre sur la carte, le réseau immense qu'elle
a entrepris de consluire. Quant au canalsa
construction lui importe fort peu. si on ne creuse
en même temps celui de la Lys l'Yperlée.
Comme on peut le comprendretoutes ces
discussions n'ont pour objet que des projets
dont on ne doit pas s'attendre voir la réali
sation de si tôt, si toutefois ils se font, et
notre avis, mieux aurait valu pour la compa
gnie concessionnaire des chemins de fer de la
Flandre occidentale travailler aux lignes déjà
concédées et dont on attend avec impatience
un commencement d'exécution, que de deman
der établir de nouvelles lignes.
La commission d'enquête, après trois heures
de délibération, a émis son opinion en ce sens.
Elle pense qu'il y a lieu de donner la préférence
la voie navigablepourvu qu'elle s'exécute
dans le délai qu'il plaira au gouvernement de
fixer; que si le projet de canal n'est pas mis
exécution dans ce délai, elle est d'avis qu'il y
aurait lieu de décréter l'exécution de l'embran
chement du railway mais seulement dans le
cas où la société demanderesse en concession
aurait déjà exécuté le réseau des ligues, qui lui
ont été concédées.
Dans la réunion de la commission d'enquête,
il a été donné communication d'une requête de
la société du chemin de fer de Mons Nieuport.
L'opposition faite par elle, était basée sur la
connexité qui existait entre le projet de la so
ciété concessionnaire du railway de la Flandre
occidentale et le plan d un chemin de fer de
Mons Nieuport déposé par MM. Guibal et
Bailleux au ministère des travaux publics, et
dont la concession est sollicitée. La requête