INTÉRIEUR. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VILLE D'YPRES. conseil communal. Feuilleton. 5e ANNÉE. - N° 510. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, 21et chez tous les yer- cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 LePro JEUDI, 26 MAI1S 1816. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, ïpre». Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Y PRES, le 25 HwR. le parti liberal est gouvernemental. Souvent nous avons entendu mettre en doute le gouverncmenlalisme de l'opinion libérale. C'est une accusation qui traîne dans toutes les feuilles cléri cales et qui, malgré les faits et les actes du parti libéral, est encore considérée par beaucoup de per sonnes comme fondée. Et cependant depuis la révo lution, l'opinion libérale a fait preuve de plus de sagesse et de modération, non pas en paroles, mais en actes, que son adversaire qui, au pouvoir, ne s'en est servi qu'à abâtardir les institutions que la nation s'est créées en i«3o. L'opinion libérale, dans toutes les occasions où la prérogative royale était intéres sée, a combattu pour la fortifier. Dans toutes les lois qui pour l'organisation communale et provin ciale devaient fixer la mesure de l'influence que le pouvoir central devait exercer sur les affaires de la province et de la communetoujours l'opinion libérale a défendu le pouvoir central contre le parti- prêtre qui, se croyant omnipotent dans la province et la commune, ne se méfiait que du gouverne ment,qu'il supposait ne pouvoir dominer sou gré. Dans la loi du jury d'examen, le parti libéral a encore pris cœur la prérogative royale que l'opi nion cléricale prenait tâche d'amoindrir, parce qu'elle craignait son impartialité et qu'elle voulait être injuste sans responsabilité. Dans toutes les dis cussions qui se sont élevées la chambre et dans lesquelles la force et la dignité du pou voir central était en jeu, toujours on a trouvé les députés libé raux parmi les partisans d'un gouvernement digne et influent,sanscependant vouloir admetlre lesabus d'une centralisation poussée l'excès. Il est vrai, que dans la discussion de la loi sur les bourgmestres pris en dehors du conseil communal, l'opinion libérale en masses'est opposéeavecénergie celte mesure réactionnaire Elle la trouvait inutile et nuisible au gouvernement qui devait être plutôt affaibli par la faculté que la loi lui donnait d'impo ser aux conseils communaux, un homme antipa thique par l'origine de son élévation. Dans cette mémorable discussion des dispositions législatives modifiant la loi communale, l'opinion libérale a fait preuve de perspicacité et a toujours prétendu que loin d'ajouter la force du pouvoir central, on l'amoindrissait, et les preuves de ces allégations ne se sont pas fait attendre. Si, au contraire, un parti dans le pays a voulu an nuler l'action du pouvoir central, c'est coup sûr l'opinion cléricale. Cela se conçoit; pour elle ce qu'on est convenu d'appeler le gouvernement, le ministère, n'esta ses yeux que l'exécuteur de ses ordres, de sa pensée, et l'âme de l'opinion cléricale, c'est, on ne peut l'ignorer, le haut clergé. Un pou voir central fort et digne n'a aucun degré d'uti lité dans l'opinion des chefs de l'autorité religieuse, parce qu'ils n'estiment que la malléabilité dans les ministres, qui sont ravalés par eux au rang de leurs hommes d'affaires. D'ailleurs, en dehors de la hiérarchie civile qui est le plus fort point d'appui d'un gouvernement, l'épiscopat dispose de la hiérarchie religieuse et dans quelques occasions,elle a remplacé la première dans les intrigues politiques. Il n'en est pas de même pour l'opinion libérale, la hiérarchie civile est ses yeux l'expression des forces de la société, c'est son moyen d'action, quand elle est au pouvoir et elle n'a point d'autre autorité faire mouvoir en sa fa veur. Mais il s'en suit que l'opinion libérale aux affaires est plus nationale, parce que son autorité est basée sur des principes qui ont l'assentiment des classes éclairées de la population, de ces classes qui exercent une influence autour d'elles et n'en subis sent pas. Les actes du parli-rétrograde ne provo queront jamais ce dévouement sympathique qu'on remarque parmi les libéraux, et d'ailleurs le point d'appui de nos adversaires se trouve dans la classe inintelligente de la nation, parmi laquelle il serait difficile de trouver la moindre Irace de l'esprit pu blic, qui s'est développé dans les centres de popu lation avec tant d'énergie. L'Observateur nous annonce que le ministère paraît définitivement constitué; il serait com posé de la manière suivante: MM. Rosier, au ministère de l'intérieur; De Brouckere, aux affaires étrangères; De Bavay, la justice; Delfosse, aux fiuances; D'Hoffschmidt, aux travaux publics; Chazal, au département de la guerre. On ajoute que M. J. Malou s'est fait inscrire au tableau des avocats la Cour de Cassation. Samedi soirune voiture de chaux avaitété dé chargée dans la cour de la maison de M. Rycx, rue de Lille, dont on est en train de reconstruire la façade. Cette chaux avait élé éteinte et couverte de débris de planches. Mais pendant la nuit, la fermentation avait élé si forte que le feu s'était mis aux planches qui couvraient la chaux et gagnait les bois de construc tion placés non loin de là. Les veilleurs de nuit ont aperçu la flamme qui commençait jaillir et ont donné l'éveil. Sans eux, un dégât considérable aurait pu être les suites de cet accident, mais on a pris toutes les mesures possibles temps et tout daugec d'incendie s'est évanoui. M. Prisse, l'ingénieur en chef de la compagnie concessionnaire du railway de la Klaudre Occidentale a été en cette ville. Les ingénieurs sous ses ordres sont l'ouvrage sur le terrain entre Ypres et Cour- traipour faire le plan du tracé du chemin de fer, qui doit nous relier au railway national. Nous fe rons observer que c'est le troisième qu'on est occupé faire, mais nous avons une lueur d'espoir que ce sera le dernier et qu'on se mettra l'œuvre bientôt. Séance publique fixée au Mercredi 25 Mars. ORDRE DU JOUR t* Emettre un avis sur la demande adressée la députation permanente par la dame veuve Becuwe, l'effet d'être autorisée tordre l'huile au moyen àde la machine vapeur, placée hors la porte de Bailleul. 2* Entendre le rapport de la commission des finances sur le compte du Mont-de-Piété, pour l'exercice i844 et sur le budget i846, du même éta blissement. 3° Statuer sur le prix consentir pour l'occupa tion des parcelles de terrain iaisant partie des forti fications et servant de jardin aux aubêtes de l'octroi. 4° Aviser sur le procès-verbal de la vente de bois taillis, coupe i84fc>, tenue sur les propriétés des hospices, le 7 février dernier. 5* Émettre un avis sur une délibération prise par le conseil de fabrique de l'église S'-Nicolas, l'effet d'être autorisé vendre le fonds et le bâtiment de l'ancien temple. Tout annonce un prochain dénoûmenl; et ce pendant dans la matinée d hier, il y avait encore de l'hésitation parmi quelques-uns des hommes politiques appelés faire partie de la combinai son, que dans le courant de la journée, peut- être, M. Rogier aura l'houneur de soumettre au Roi. Dans celte combinaison on désigne: M. Rogier, comme ministre de l'intérieur; M. H. de Brouckere, aujourd'hui gouverneur de la province de Liègecomme ministre des affaires étrangères XII. LE DIVORCE. (Suite.) Mrae de Braociano vit avec unie secrète espérance sa conversation avee son mari s'engager dans cette voie de contradiction. Croyant e moment favorable pour parler d'un projet qui, pour ainsi dire, palpitait en elle, Jeanne dit au duc Je vous remercie, monsieur, de poser les Faits aussi nettement; j e ne serai pas moins franche. Je refuse absolument d'être attachée l'impératrice en quelque qualité que ce soit. Vous refusez, madame,... prenez bien garde... J'envisage parfaiteuieut bien, monsieur, toutes les suites de mon refus. -« Allons, madame, dit le duo avec un sourire amer, suit,... je n'ai pas le droit de me plain dre;... j« trouve de trop grandes compensations dans l'avenir qui me reste passer tous les instants de ma vie près de vous, oublier les vanités de l'ambition pour le bonheur domestique, jouir, enfin maintenant,.dans votre intimité, de cet avenir paisible que je ne croyais réservé qu'à mes vieux jours c'est, après tout, se vouer au vrai bonheur et renoncer des félicités menteuses. Le cœur de Jeanne battait se rompre; elle avait sur les lèvres s mot fatal de divorcej l'entretien eiiétait arrivé ce point, qu'ul le ne pouvait hésiter davantage; elle répondit dune voix émue: L'intimité,... la vie intérieure dont vous parlez, monsieur,.., est désormais impossible entre nous. Impossible,... madame? Oui, monsieur. Pour vivre ainsi dans l'isolement et daus la retraite, il faut se trouver liés l'un I autre par de grands rapports de carac tère, d'âge, d'esprit, d'habitudes.... Ah ça, madame, parlez-vous sérieusement? Suis-je ou non votre mari? i Je ne vous ai pas ca ché, monsieur, les causes qui m ont fait consentir notre union; ma reconnaissance profonde pour une parente qui m avait élevée, et dont j'assurerais l'existence.... Ceci est en vérité très-flatteur pour moi, mais je voudrais savoir le résultat de toutes les impossibi lités que vous m alléguez. Le résultat, monsieur, est que je ne consentirai jamais vivre avec vous dans une de nos terres. C'est fabuleux! dit le duc eu posant la main sur son front, comme s'il ne croyait pas ce qu il entendait. Ah ça! madame, vous voulez plaisanter apparemment? Vous me croyez donc bien stupide ou bien aveugle Vous ne consentirez jamais vivre, avec moi dans une de nos terres! dites-vous. Qu'est-ce que cela signifie? Est-cequeje n ai pas mes droits? Esi-ce queje ne sais pas comme on vient bout des femmes capricieuses et folles? Est ce que vous croyez que, parce qu il vous plaira de me dire non, je n'aurai pas le courage et la volonté de vous dire si? En pari aut ainsi, le duc, dont la colère s'était jusqu'alors conte nue, et qu'il réprimait peine, s'animait de plus eu plus. Mais je suis absurde de vous répondre seulement..,. j'ai été trop faible jusqu'à présent j ai demandé, j'ai supplié au lieu d'ordonner j'ai subi mille ennuis dont je devais me débarrasser, commencer par votre tante, qui dès demain, puisqu'il en est ainsi, quittera cette maison. Ah madame, vous ne savez pas qui vous avez affaire je saurai vous réduire. Ces discussions sont indignes de vous et de moi, monsieur, elles prouvent seulement que désormais il nous serait impossible de vivre ensemble.,.. 11 est un moyen de tout con cilier; l'Empereur a donné lui-même l'exemple.... du divorce! Jeanne dit ces mots avec un calme, avec une assurance parfaite, quoique l'émotion qu'elle comprimait fut terrible. M. le duo de Rracciauo fit entendre un bruyant éclat de rire sardonique. Ah, ah, ah,.... le divorce,..., c'est en vérité fort commode et parfaite ment bien imaginé.... Deux larmes brûlantes brillèrent un instant dans les yeux de Jeanne; elle reprit d'une voix altérée Ce 11 est pas d'aujourd'hui, monsieur, que j ai songé une séparation. Jamais je ne consentirai ce que vous exigez de moi. Je vous dis que cette séparation est indispensable Indispensable ah ça, vous rêvez, madame. Est-ce que je con sentirai jamais un divorce, moi Est-ce que vous savez seulement dans quelle condition le divorce est possible Est-ce que vous oon-

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