2 Quand nous nous étendions sur l'effronterie des journaux catholiques, pour qui tout mau vais cas est niablen'avions-nous pas raison de dire qu'elle passait toutes les limites de l'ima gination Nous en avons encore une preuve nouvelle ajouter celles déjà fournies. Dans un n° précédent, le journal jésuitique avait dé ploré la démoralisation du peuple, l'occasion d'un fait scandaleux que les débats judiciaires ont fait connaître. Nous étions entièrement de son avis, mais la feuille cléricale ne s'en est pas tenu là, elle a insinué que ce sont les idées libé rales qui amènent la dissolution des mœurs. Nous avons cité des exemples, qui démon traient qu'il ne fallait nullement être infecté de principes libéraux, pour faire acte de démo ralisation. A celte occasion nous rappelions qu'un dignitaire de l'église faisait pénitence pour scandale, qu'un desservant avait été ré voqué de sa cure pour scandale, et qu'un curé avait comparu devant le tribunal correctionnel de la ville d'Ypres, prévenu d'avoir commis un attentat public aux mœurs. Nous demandions, envoûte humilité, si c'était aux idées libérales de ces ecclésiastiquesqu'il fallait attribuer les péchés commis et qui ont provoqué des mesu res disciplinaires leur égard. Que nous répond le Propagateurque nous débitons des impertinences de gargotierque celte accusation n'est répandue que par la mal veilla nce des propos de cabaret et des médisances. Fort bien, c'est une leçon de convenance qu'on veut donner, mais le style ordurier de la ré ponse, doit convaincre le journal jésuitique qu'en fait de convenance, il n'a jamais eu cœur de l'observer. Duo autre côté, prétendrait-il nier ce qui n'a jamais été démentila conduite scandaleuse du dignitaire de l'église, les dépor tements du curé qui a eu maille partir avec la justice, le desservant Mais en voilà assez? Pour finir, il ne nous reste qu'à nous féliciter, que ces illustres péni tents n'ont probablement pas lu le Juif errant d'Eugène Sue, que le journal jésuitique n'aime pas et pour cause, et qu'ils n'ont pas suivi les traces de Rongecar alors l'abomination de la désolation serait dans le camp d'Israël. Par arrêté royal du 1er avril, la démission de M. L. Mulle, de ses fonctions déjugé suppléant au tribunal de première instance d'Ypres est acceptée. Aujourd'hui a eu lieu la célébration de l'anni versaire delà naissance de son Altesse royale, le duc de Brabant, qui ne tombe que le neuf avril. Mais demain, jeudi-saint, les cloches étant mi ses en charlre privée, on a fixé la fêle au jour précédent. Nous vivons sous un régime, qui donne l'exemple touchant d'un échange de complaisance entre le pouvoir et le clergé, qui frise joliment la bassesse de très-près. Ce midi, a été examiné le bétail gras qui a pris part au concours institué par le conseil com munal entre les marchands bouchers qui abat traient les bêtes cornes les mieux engraissées; le premier prix a été décerné, M. DeTurck, pour un bœuf de la race de Durham prove nant de la distillerie de Eessen. Le second prix est accordé M. Jacques Wallaerl-Caslryck, pour un bœuf qui devait le céder celui de M. De l'urck. Mais le même bouchers'il n'a pu lutter avec avantage pour le premier prixa obtenu celui accordé au propriétaire de la plus belle vache et celui décerné la génisse la plus fiue. M. Jacques Wallaert a donc obtenu trois prix dont deux uniques et un .second. Une mention honorable a seulement été accordée c'est M. Félix De Breu, pour une génisse qui ne présentait qu'une légère différence avec celle qui a obtenu la palme. Le 1er de ce mois vers 4 heures de relevée, les nommés Minne, Pierre, et Baecque, Jean, journaliers demeurant Kemmel, étant occupés extraire du sable d'un fossé situé ealre Dra- noutre et Kemmel, ont été ensevelis par un éboulement. Des secours très-prompts leur furent donnés par d'autres ouvriers occupés comme eux dans la même fosse, mais vainement, le premier nommé fut retiré mort et le second n'a survécu que quelques heures. Dans la nuit du 3 au 4 courant, des voleurs se sont introduits l'aide d'effraction au domi cile de Charles Soenen, demeurant Passchen- daele, et ont enlevé onze pièces et demie de beurre. COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Audience du 3 et 4 avril 1846. Nous avons, dans le temps rendu compte que le nommé Edouard DeMellere, fils de Fran çois âgé de 25 ans. jardinierné et domicilié Courlraiavait été écroué sous la prévention d'avoir après une querelle violente, tué son père, en lui tirant un coup de fusil. Cette affaire s'est dénouée la cour d'assises de Bruges pendant les audiences des 3 et 4 avril. Après d'assez longs débats. Edouard De Met- tere, malgré ses dénégations, malgré les efforts de ses deux défenseurs, a été déclaré par le jury coupable de parricide, et condamné parla cour être conduit sur une des places publiques de la ville de Bruges, en chemise, pieds-nuset la tête couverte d'un voile noir, pour y être exposé sur l'échafaud pendant qu'un huissier fera au peuple lecture de l'arrêt de condamnation;pour avoir ensuite le poing droit coupé et immédia tement après la tête tranchée. Nous avons souligné le dispositif de cet arrêt, parce qu'on se croit encore en le lisant, en plein moyen âge. et qu on se demande comment il se fait que la législature laisse subsister ces hideux restes de la barbarie. Certes, si la société peut jamais être excusable quand elle applique la peine de mort, c'est surtout alors qu'elle punit un parricide; mais n'est-ce pas revenir aux tor tures de la Très-Sainle-lnquisition, que de faire subir au coupable une exposition préalable sur l'instrument même du supplice et l'amputation du poignet? On nous répondra qu'en pareil cas la clémence royaleintrevient toujours pour sup primer cette aggravation de supplice, mais alors pourquoi laisser subsister des lois qu'on rougi rait d exécuter, et qui peuvent faire croire nos descendans qu'au milieu du dix-neuvième siècle nous étions encore un peuple barbare. [Impartial de Bruges. Nous apprenons que la demande en grâce formée par Jean Cbristiaenscondamné la peine de mort parla cour d'assises de la Flandre occidentale, dans son audience du 10 mars 1846, pour avoir assassiné Calhérine Ghesquière, cul tivatrice Rolleghem, aétérejelée, et qu'il sera exécuté demain mardi7 Avril sur une des places publiques de la ville de Courlrai. On écrit de Gand 4 avril S il faut s'en rapporter au bruit public, la justice aurait reçu des révélations concernant l'auteur de l'assassinat commis Vurste, sur la personne du cultivateur Ceutericx. Les magis trats du parquet se sont rendus aujourd hui de nouveau dans celle commune pour y continuer l'enquête judiciaire. Notre cour d'assises a eu s'occuper aujour d'hui de l'affaire du nommé Bernard Beloso, laquelle a eu l'année dernière tant de retentis sement la suite de l'erreur commise par le chef du jury dont la déclaration verbale était en opposition avec la déclaration écrite. Ce fut le 4 octobre dernier que Victor Beloso fils, âgé de 21 ans, teinturier, né Charleville, et son père Bernard Beloso, âgé de 68 ans, tein turier, né Filgera (Flspagne), tous deux do miciliés Poperingbe, comparurent devant la cour d assises de Bruges, accusés dàvoir commis dans la nuit du 10 au 11 juin 1845, l'aide d effraction et escalade, au préjudice d'Amélie Baeckerootveuve Cnapëlynck fabricante de tabac, un vol de six huit cents francs. Victor Beloso fut condamné, comme auteur du vol, sept ans de travaux forcés sans exposition, et rester, après l'expiration de sa peinependant sept ans. sous la surveillancedela police. Quant au père Beloso. le chef du jury déclara négati vement la question de complicité comme auteur et affirmativement celle de complicité par recel. Les accusés étant introduits, le greffier donna lecture de la déclaration du jury. Arrivé la dernière question, relativement au récel, il dé clara que I on availécrit non, l'accusé n'est pas coupable de recel, contrairement ce qu'avait proclamé le chef du jury. Ce dernier, tout trou blé, dit qu'il pensait s être trompé en écrivant; qu il aurait dû mettre oui au lieu de non. Deux ou trois membres du jury semblèrent confirmer celle déclaration. Le ministère public conclut alors ce que le jury rentrât dans sa salle de délibération pour prendre une décision sur l'incident. Me De Schryver, le défenseur des accusés s'y opposa et soutint que le bénéfice de la déclaration écrite était acquiseà son client. La cour, après en avoir délibéré, considérant la déclaration comme ir réfragable et seule admissible, acquitta Beloso père et le fil mettre en liberté. Le procureur du roi de Bruges se pourvut en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises. Dans son audience du 2 mars dernier, la Cour suprême, adoptant les conclusions de M. l'a vocat général De Wandre, cassa l'arrêt de la cour d'assises de Bruges. Elle décida en principe, qu'aucun arrêt soit d'acquittement, soit de condamnation, ne peut résulter que d'une réponse régulière et exempte de tout doute, et que les déclarations du jury ne sont complètes, qu'autant que, la régula rité de laforme, elles joignent ledoubleélément conforme de l'écriture et de la prononciation solennelle par le chef du jury l'audience. Pour le surplus, la Cour de Cassation renvoya Beloso père devaul la cour d'assises de la Flan dre orientale, pour y être sournisàde nouveaux débals sur l'accusation dirigée contre lui, mais uniquement du chef de complicité du vol par recèlement. C'est dans cet état que l'affaire se présenta aujourd'hui devant la cour d'assises séant en notre ville Beloso père, qui avait été de nouveau arrêté après l'arrêt de la Cour de Cassation comparaissait la barre. M. le président Saneyqui avait présidé les assises Bruges, était remplacé par M. le con seiller Simons M. De Bouck occupait le siège du ministère public. i\le VanHoorebeke était le défenseur de l'accusé. Au bout d une délibération de dix minutes, le jury est sorti, rapportant un verdict négatif. Beloso a été immédiatement mis en liberté. Organe des Flandres. Les nouvelles de Stu-Thomas (Guatemala) sont toujours des plus désolantes. M. A... qui était parvenu rétablir un peu la confiance des pauvres exilés sur celte terre maudite, a quitté la colonie, malade et Irès-souflfranl. Il s'est em barqué bord de la DIa rie-Louise qui se trou vait engagée sur un banc et ce n'est, pour ainsi direque par une espèce de miracle qu'elle a été sauvée. Ce navire devait quitter New-York, le 4 mars, et ne tardera pas arriver en Belgi que. Jdu Commerce d'Anvers.) II0U<LJ Bruxelles, C Avril. Il est positif, comme on l'a dit, que M. Vande Weyeren offrant au Roi sa démission de chef du déparlement de l'intérieur, avait aussi dé posé entre les mains de S. M sa démission de ministre plénipotentiaire auprès de la Reine de la Grande-Bretagne. On assure que ces jours derniers, M. Vande Weyer a insisté de nouveau pour l'acceptation de sa double démission, d'autant plus que, selon ce qu'on rapporte, en rentrant dans la vie privée, il eût particulière ment satisfait ses convenances personnelles et

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2