2 NOUVELLES DIVERSES. coup d'argent dépensé. Ce n'est pas seulement Gand et Bruxelles que celle distribution s'est faite, elle avait lieu en même temps parmi les ouvriers employés du chemin de fer de Liège Namur; nous le savons de source certaine. On nous assure en outre, qu'il a été vu de ces mê mes pamphlets jusqu'à Bruges et Audenaerde. M. le procureur du roi de Bruxelles est parti hier pour Gand, afin de faire procéder plu sieurs arrestations. A Bruxelles, si le sieur Parys, imprimeur, a été mis en liberté, c'est parce qu'il a déclaré immédiatement de qui il tenait l'écrit qu'il a imprimé (l'écrit que nous avons fait connaître), et par qui il avait été payé de ses frais d'impres sion. A la suite de la déclaration du sieur Parys, le sieur Pellerin, bottier, a été arrêté. On s'est beaucoup entretenu dans les éta blissements publics de notre capitale de celte tentative que l'on qualifiait d'insensée, mais contre laquelle en même temps on s'indignait. [Idem.) On a fait beaucoup de conjectures, dans la journée, Bruxelles, sur l'origine ou la source de l'écrit qui a depuis hier attiré l'atten tion de la justice. On nous a rapporté de plu sieurs côtés, dans la soirée, que des découvertes déjà faites permettaient de prévoir que l'on ar riverait jusqu'à la maiu qui a conduit les fils de celte tentative. Dans son interrogatoire, le sieur Parys, tout en avouant qu'il a tiré une épreuve du pam phlet, a nié avoir fait le tirage de tous les exem plaires. On attend Bruxelles le premier procès- verbal de ce qui s'est fait Gand. L'instruction proprement dite n'est pas commencée... Toutes les mesures de précaution que com mandait la prudence ont été prises. On lit dans YOrgatie des Flandres Comme on le pense fort bien, la distribution des pamphlets incendiairesdont nous avons parlé hier a excité l'attention de l'autorité et les mesures qui ont été prises Gand et Bruxelles où de semblables pamphlets avaient été répandus, ont écarté tout danger pour la tranquillité publique. Notre classe ouvrière, du reste, ne se serait pas laissée prendre aux pièges que de miséra bles provocateurs lui tendaient; et ce qui arrive doit prouver combien cette défiance était sage; la tête des fauteurs du désordre, se trouve un individu que le banc de la cour d'assises de la Flandre orientale réclamedepuis quelque temps, et qui n'a pu échapper jusqu'ici que par la fuite la recherche de la justice criminelle, c'est le nommé Labiau, commis-voyageur, renvoyé de vant ladite cour comme complice de la ban queroute frauduleuseimputée au nommé Stalins-Yermeulende Renaix. Il a été arrêté hier en notre ville et on a bientôt pu le con vaincre qu'il était l'auteur du pamphlet en ques tion. Son aveu a, du reste, confirmé les soup çons qui planaient sur lui. A côté de ce respectable chef vient se grou- déjà si cruellement expérimenté le danger de se laisser aller une espérance mal fondée, que, comprimant pour ainsi dire les batte- xnens de son coeur, elle dit son mari: Monsieur pardon, je crains de vous avoir mal compris. Ayez la bonté de me répéter... Le duc la regarda quelque moment en silence puis se levant brusquement, il lui dit Eh bien, j'accepte le divorce madame il m'en coûterait trop de vous voir malheureuse... Vous acceptez le divorce 21! répéta Mm# de Bracoiano en joignant les mains. Vous l'acceptez!... Ouimadame je vous le répète ,1e sacrifice est im mense; mais je n'ai pas le triste courage de vouloir votre malheur.. Ah tenez, monsieur, ce serait affreux vous de me tromper. Mais non,non, je suis folle... cette journée été si cruelle... je rêve... je n'ai plus ma tête moi A ce moment la pendule sonna une heure et demie. Ab! s'écria Jeanne, en se levant brusquement, et en courant vers la porte, d'un air égaré. 11 n'y a pas un moment perdre! il sera trop tard!-. Madame, vous me fuyezquand je viens vous donuer la preuve la plus complète de ma résignation vos vœux s écria le duc... Jeanne le regarda fixement Mais cela est donc vrai reprit- elle. Ce il est donc pas une cruelle raillerie Lisez, madame, et veuillez signer, lui dit M. de Bracciauo en lui mettant sous les yeux la demande de divorce qu'il venait de préparer. 11 alla chercher une plume pour Jeanne. Jcaiwolut attentivement; per le cordonnier Pellerin, de Bruxelles, qui a oublié dans les meetings la mesure des souliers qu'il avait jadis confectionner. Il a été arrêté hier Bruxelles, avec le uommé Parys, éditeur du Uléphistophélès. Comme dupes de ces pauvres hères, et sous la prévention d'avoir distribué Gand les pam phlets, ont été arrêtés hier et aujourd'hui, la suite de visites faites chez eux par l'autorité judiciaire, les nommés Van der Vennet, chape lier, rue des champs; Hoogsloel fils; Jacques Lefebvre, ferblantier, près le pont aux Herbes; Aug. Hotnbléouvrier ferblantierchez ledit Lefebvre; Verbaere, imprimeur-libraire Gand, et X. Devenyns, tenant barrière Ledeberg. Par arrêté royal du 31 mars, sont nommés officiers de l'ordre de Léopold, en considé ration de leurs bon-, services et des preuves de zèle et de dévouement qu'ils continuent nous donner, les généraux-majors: De Zanlisde Freymerson (Charles-Théodore); Kruszewski (Ignace); Jolly (André-Edouard); Et Brialmout (Laurent-Mathieu). Un arrêté royal, de la même date, auto rise la commission administrative des hospices civils de Fumes (Flandre occidentale) faire construire un bâtiment pour servir de refuge aux vieillards et aux infirmeset lui alloue un subside de 1,500 fr. cet effet. Dans sa séance de samedi, le conseil com munal de Bruxelles a reçu communication d'une lettre du conseil général des hospices annonçant que c'est la demande de celle administration que la note relative au comte de Buisserel, dont il a été question dans la dernière séance, a été insérée dans plusieurs journaux. La proposition qu avait faite M. Barlels de protester contre les insinuations contenues dans la lettre adressée M. Pool par le conseil général des hospices, et dans la note jointe cette lettre, a été adoptée l'unanimité. M. le prince, de Chimay sera peut-être le premier qui aura subi l'application de la loi excentrique sur la chasse, qu'il a volée. Les employés de l'octroi de Mous ont saisi jeudi quatre superbes daims, venant du parc de Cam- bron. que le prince introduisait en ville pour les diriger sur Chimay. On nous écrit d'Aerschot, le 10 avril 18-46 Vous qui vous êtes toujours intéressé la prospérité de nos contréesvous apprendrez sans doute avec douleur, qu'une troisième inon dation survenue par les débordements de la rivière le Démer, va achever la ruine des mal heureux habitants, avoisinantcelle rivière cette fois la désolation des familles sera d autant plus généraleque cet élément achève la fois et la destruction des récolles des terrains labourés et celle du foin de nos riches prairies, car vous savez comme moi, que les prés inondés cette époque de t année, ne produisent plus que très- peu de mauvais foin nous avions espéré un instant que les travaux d'amélioration que le puis, tombant aux pieds de son marielle s'écria les mains jointes Ah monsieur, monsieur, vous êtes le plus généreux des hommes. Combien je vous ai méconnu jusqu'ici. Madame... madame, re levez-vous, je ne mérite pas ces éloges. J'ai fait tout ce qu'un honnête homme doit faire. Je regrette seulement d'avoir hésité. Veuillez signer; il est tard, vous êtes fatiguée, je le suis aussi. Demain nous causerons de vos inteniious... bonsoir, madame. Bonsoir mon sieur, dit Jeanne en prenant la main de son mari et la serrant aveo effusion dans les sienues. Je sais tout ce que ee sacrifice vous coûte... Ah! croyez qu'il vous sera compté; croyez que ma recounaissance que mou éternelle amitié... Cette dernière me suffirait, madame.. Je serais trop heureux de la mériler et de l'obtenir. M* de Braeciano sortit. XIX. LA FUITE. Il est impossible de peindre le bouleversement des idées de Mra® de Bracciauo. Il aurait fallu Jeanne une force d'esprit peu com mune pour résister au contraste qui la fit passer si brusquement des angoisses les plus douloureuses la joie la plus délirante. Tout coup une elFroyable crainte viut la pensée de Jeanne... Si Ilerman ,en recevant sa dernière lettre, n'avait pu résister ce nouveau coup qui renversait toutes ses folles espérances si imprudemment éveillées par son premier billet A cette idée, Jeanne, dont la tête était déjà affaiblie par tant de gouvernement se propose d'exécuter celle ri vière. auraient pu nous préserver un jour des ravages des eaux, mais malheureusement l'ex périence et une profonde étude des lieux nous a démontré mathématiquement, que les travaux tels qu'ils sont arrêtés aujourd hui, ne sauraient plus prévenir les fréquentes submersions qui occasionnent notre ruine; les submersions sont tellement subites depuis quelques années, qu'au bout de cinq ou six jours de pluies, la vallée du Démer est tout aussi inondée qu'elle l'était jadis en 20 jours; les principales causes, sont d'abord le défrichement d'une grande partie de nos bois où les eaux restaient stagnantes, ensuite la sup pression d'une quantité de marais et étangs, et en dernier les travaux d'élargissement et ap profondissement des ruissaux et rivières qui viennent se jeter avec trop de rapidité dans la rivière principale le Démer. On écrit de Gand, 11 avril Cet après-midi, le cheval d'un sous-officier d'artillerie, qui avait pris le mors aux dents, près de la place d Artevelde, s'est jeté au milieu des passants, et a occasionné de graves malheurs: deux élèves du séminaire ont été grièvement blessés; l'un d'eux a de nombreuses meurtris sures la tête et l'épaule et on ne sait pas encore s'il n'aura pas des membres fracturés l'autre a été moins dangereusement atteint. Une dame a également reçu quelques contusions. Les blessés ont été transportés leur domicile en vigilante. Quant au cavalier, il a été jeté par terre et a reçu quelques contusions. Un lieutenant, ayant voulu dompter le cheval, l'a monté, mais il a eu bientôt se repentir de son imprudence, car il a été également jeté par terre et a reçu des blessures assez graves. Ou écrit Tournay, le 11 Hier une heure et demie de l'après-dinée on a trouvé dans la cave d'une maison située rue du Corbeau en cette ville, un enfant d'environ trois semaines qui y avait été jeté par le soupirail; cet enfant du sexe masculin a été transporté de suite l'hôpital Notre-Dame, mais tous les soins qu'on lui a prodigués ont été infructueux. Les langes dont la pauvre créature était re vêtue indiquaient qu'elle devait provenir de pa rents aisés. On n'est pas parvenu jusqu'ici trouver la trace du coupable. On assure que lors du voyage Paris de la reine d'Angleterre, le prince Albert sera traité avec tous les honneurs royaux. On sait que pen dant l'excursion qu'a faite en Allemagne la sou veraine de la Grande-Bretagne, le prince son époux n'a reçu que les honneurs accordés aux membres des familles royales et que la reine Victoria en a éprouvé un vif méconlement. Les souverains de l'Allemagne observent rigoureu sement les règles de l'étiquetteils n'ont point voulu accorder au prince Albert des honneurs qu ils ne croyaient pas lui être dus eu raison de secousses, eut, sinon un moment de folie du moins d'égarement complet. Elle se figura Herman mourant... mourant peut-être alors qu'elle voyait réaliser ses vœux les plus ardents. A cette heure, qui lui envoyer pour lui apprendre oe bonheur inespéré Et puis aurait- il encore foi une nouvelle promesse La première n'avait-elle pas été trop cruellement déçue Jeanne n'hésita pas oubliant sa réserve sa timidité habituelle, ne réfléchissant ni l'imprudence ni la gravité de sa démarche se croyant d'ailleurs presque le droit de veiller sur les jours de celui qu'elle regardait déjà comme son époux elle résolut d'aller elle- même tout apprendre Herman. J'aiirais eu le courage d'aller lui dire de mourir... et de mourir avec lui, aecria-l-elle... Pourquoi n'aurais-je pas le courage d'aller lui dire de vivre EUe prit la hâte sa manie, son chapeau, descendit parle petit escalier qui donnait dans son cabinet de toilette passa devant la loge du portier encore faiblement éclairée, frappa aux carreaux* La porte s'ouvrit. Jeanne sortit de l'hôtel de Bracoiano, La nuit était pluvieuse et froide. L'hôtel de Bracciauositué rue du Fau- bourg-St-IIonoré, n était pas très-éloigné de la demeure d'Herman. Quelquefois Jeanne, passant en voiture devant cette humble retraite, avait jeté sur cette maison si pauvre un regard mélancolique. Dans son exaltation, Jeanne oublia la nuitles craintes qu'elle devait avoir, et s'aventura seule dans ces rues sombres et désertes. EUe marchait

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 2