EXTERIEUR. France.
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son rang. On a décidé ici qu'il en serait autre
ment; il faut avant tout, se montrer agréable
aux illustres hôtes c'est bien le moins qu'à ce
compte le mari de la reine Victoria reçoive les
honneurs royaux Courrier Français.
Le Journal des Chasseurs publie ce mois-
ci. la suite du compte-rendu des chasses des
princes, un document curieux: c'est l'état des
animaux nuisibles détruits dans les forcis de la
Couronne pendant les années 1840, 41, 42. 43,
44 et 43. Il résulte de ce relevé, qui prouve
tout le soin apporté par l'administration fores-
lièreau repeuplement de ces mêmes forêts, que,
dans l'espace de six ans, du 1er janvier 1846,
il a été détruit par les gardes, soit aux pièges,
soit àl aidedu fusil, lechiffreénorme de 134,517
animaux nuisibles (oiseaux et quadrupèdes),
savoir: 8 loups, louves et louveteaux; 5.241
renards 213 blaireaux, 3,6511 fouines, 3.030
polois, 1,597 chiens errants, 7,784 chats,
34,452 belettes et hérissons, 4,477 buses. 7,451
émouchels 10.170 chals-huants18,466 cor
beaux, 21.540 pies, 19,479 geais, 6,030 écu
reuils, 10.822 rats et loirs.
Les mineurs ensevelis dans le souterrain
de Courcelles se trouvent dit-on dans un
espace de 200 mètres, parfaitement sec. Ils peu
vent s'y mouvoir l'aise et y rester assez long
temps sains et saufs, pourvu qu'ils ne manquent
ni d'air ni de nourriture. Les travaux de sau
vetage sont continuésavec précaution et activité.
On va établir un bouclier, pour protéger contre
un nouvel éboulement, les ouvriers qui travail
lent désobstruer la galerie.
Le moral des ouvriers se soutient, comme le
prouvent leurs lettres et les plaisanteries qu'elles
contiennent parfois. Ils se plaignent cependant
du manque d'air; les tuyaux de pompe placés
dans la rigole de communication ne leur four
nissent pas assez.
Les nouvelles qu'on a reçues des dix-neuf
mineurs du souterrain de Courcelles sont fort
inquiétantes. Le 7, 4 heures du soir, on crai
gnait d'avoir encore besoin de deux ou trois
jours pour les délivrer. On avait percé seize mè
tres de galerie de sauvetage: mais il paraît que
le glissement des sables et des décombres aug
mente l'épaisseur qui les sépare. Il tombe beau
coup d'eau dans le souterrain; leurs vêtements
étaient mouillés depuis plusieurs jours; on était
parvenu leur passer du linge.
Le ministre de la guerreen apprenant ces
nouvelles a donné des ordres pour qu'un déta
chement de sapeurs du génie soit envoyé im
médiatement sur les lieux, afin de coopérer aux
travaux qui doivent amener la délivrance des
malheureux dont l'existence se trouve si grave
ment compromise.
En 1842, 92 homicides ont été commis
dans l'Irlande.
Le journal anglais le Globe vient d'être
vendu moyennant 475,000 fr.
Le roi des Pays-Bas vient de faire remise
d'une peine d'une annéed'emprisonnement pour
cause de duel.
d'un pas rapide, songeant la ravissante surprise qu'elle allait cau
ser Herman. Craignant d'arriver trop tard, elle maudissait sa
faiblesse, son émotion qui TempccLait d'avancer aussi vite qu'elle
aurait voulu.
Au bout d'un quart d'heure, elle se trouva en face du terrain
isolé au milieu duquel était bâtie la maison occupée par Herman.
EUe vit une lumière travers les vitres de sa chambre. Son cœur
battait se rompre elle entra. Par hasard elle trouva la porte de
l'allée entrouverte. La maison n'avait que trois étages et était sans
profondeur. On ne pouvait se tromper. Jeanne monta rapidement
les escaliers. Le portier, qui dormait sans doute, ne lui parla pas. Ar
rivée au palier du second étage, elle ouvrit brusquement la porte en
secriant Herman, nous sommes sauvés.
Quelle fut sa surprise... 11 n'y avait personne dans cette ohambre*
Une lampe brûlait sur une table... Qu'était devenu Herman
Jeanne frémit d'épouvante. Peut-être était-il sorti pour mettre fin
ses jours;;. Où devait-elle aller que devait-elle faire?
Bientôt une secrète et involontaire espérance Se glissa dans son
cœur... Dails la naïve et ardente superstition de son amour, elle ne
crut pas possible que la Providence eût laissé Herman attenter ses
jours, au moment meme ou elle venait lui annoncer leur bonheur
commun. Ramenée par ces pensces aux sentiments religieux, elle
sejetaà genoux et pria avec ferveur, Elle demandait pardon Dieu
Dans sa séance du 4 de ce mois, la seconde
chambre des Etals-Généraux de la Hollande a
rejeté par 45 voix contre 13 un projet de loi
relatif la suppression du fonds pour l'agricul
ture.
Un anglais vient encore de périr dans une
boxe, suite d'un pari; la foule qui a assisté la
lutte, élait considérable.
On écrit de Cracovie
Pour pourvoir aux besoins des troupes logées
au château, hesoios qui nécessitent une dépense
de 67 2/3 fr., l'administration civile provisoirede
la ville libre de Cracovie et de son territoire vient
de décréter une contribution additionnelle la
contribution décrétée antérieurement.
L'instruction contre les prisonniers poli-
ques se continue très-activement, car la com
mission d'enquête s'est adjointe une douzaine
de membres supplémentaires, mais aussi elle
s'entoure du plus grand secret. Rien n'a encore
transpiré sur les résultats de ses délibérations.
On ne connaît pas même avec certitude le nom
bre ni le nom des prisonniers qui ont élé en
voyés dans des forteresses silésiennes et autres;
en cFoit général :ment que le nombre en est de
150. Gaz. univ. Allemande.
On écrit de la Gallicie fin mars, la Ga
zelle de Sile'sie: Les brigandages des paysans
ne sont pas près de cesser. Ce sont pour la plu
part d'anciens militaires, qui sont la tête de
ces bandes. Dans l'arrondissement de Tarnow
Izela (et non Sala.) commande 12,000 pay
sans, bien armés; c'est un homme hardi, cruel
et très-actif, malgré ses 60 ans. il a l'idée fixe
que la Providence divine lui a donné mission
d'accomplir les véritables volontésde l'empereur,
il a même osé envoyer une députalion Vienne;
on ne sait encore rien de l'accueil qui lui a élé
fait. Les autres chefs de bandes sont Korgga
(arr. Bochnia,) Ianocha (arr. Sandeez) et Bo-
cholia (arr. Pezemysl et Sarobor.) La lettre par
laquelle l'empereur les remercie et les renvoie
leurs travaux a été reçue avec dédain et par
des propos insultants. L'un des commissaires
envoyés (par le gouvernement autrichien, pour
administrer les domaines qui ont perdu leurs
maîtres, ayant dit aux paysans qui regardaient
ces biens comme étant moitié leur propriété:
Mais rappelez-vous donc que ces domaines
appartiennent des veuves et des orphelins,
les paysans ont répondu Nous avons bien
égorgé les grands chiens, ce ne sera donc pas
une bien grande affaire pour nous de tuer aus
si les chiennes et les petits. Quoique chacun
de ces commissaires ait avec lui 6 soldats pour
lui servir de garde du corpsil y en a déjà 2
qui ont été tués. On a lout-à-coup envoyé ici
lin grand nombre de prêtres probablement
pour ramener le peuple par des sermons reli
gieux mais on ne croit pas qu'ils obtiennent
beaucoup de succès.
Les nouvelles de Madrid arrivées Paris
confirment la nouvelle de l'ordre donné Nar-
vaez de s'éloigner sans délai de l'Espagne. Le
général qui venait délie saigné a prétexte de
des pensées de suicide qui l'avaient un moment égarée. Elle lui
rendait grâce d'avoir suggéré M. de Rracciano la résolution qu'il
avait prise.
Rassurée et calmée par la prière, elle se releva. En jetant les
yeux autour d'elle, elle aperçut un papier placé sur la cheminée où
fumaient des tisons demi éteints. C'était l'écriture d'Herman;
elle lut ces mots Je vais rentrer l instant^.. Une heure du ma
tin. Merci... merci... mon Dieu il est sauvé, dit Jeanne en
tombant genoux. Sans doute, s'éciia-t-elle, ces mots m'étaient
destinés... Le malheureux m'attendait oh! le noble cœur qui n'a
pas douté de moi... de mon courage... de ma résolution!
Complètement rassurée par ces mots tracés sur ce papier, qu'elle
baisa pieusement, elle examina avec une touchante curiosité t inté-
rieur de celte demeure si pauvre les livres d Herman, un portrait
de femme d une rare.beauté, velue d'un ooslume étranger, et dont
les traits offraient une ressemblance si frappante avec ceux d'Her
man que Jeanne reconnut sa mère. Ses yeux se mouillèrent de lar
mes eu songeant a ce qu'Heruian lui avait raconté de son enfance,
et de l'amour de cette pauvre mère, qui avait si longtemps veillé
près de lui en habit de deuil.
Jeanne fut tirée de ces réflexions la fois douces et mélancoliques
par un bruit de voix qu'elle entendait sur l'escalier. Elle tressaillit'
ce n'était pas la yoix d'Herman. On prononça le nom de ce dernier
son état de faiblesse pour obtenir un sursis.
Mais l'agitation qui existait dans la garnison où
Narvaez a de nombreux partisans a forcé le nou
veau ministère maintenir son ordre et le
faire partir sous l'escorte d'un escadron de ca
valerie. Il parait que Narvaez arrivé Burgos
s'est trouvé dans un tel état de faiblesse qu'on
a été obligé de le laisser reposer pendant 24
heures. IL a dû arriver hier seulement Ba-
yonne.
L'Eco cTel Coinercio engage le nouveau
ministère débuter dans sa carrière par la ré
vocation du décret sur la liberté de la presse.
On prétend que telle est l'intention du cabinet
Isturitz, qui remplacerait ce décret par un pro
jet de loi ayant pour base le jury.
Une rumeur qui a beaucoup de retentis
sement, fixe la réouverture descorlès la fin de
ce mois.
Le nouveau ministère peine constitué
s'est hâté de convoquer les Corlès pour le 24
avril et de supprimer le décret qui abolit la li
berté de la presse. Toutes les créatures du mi
nistère Narvaez ont été destituées. Nous espérons
que ces mesures vont un peu calmer la fermen
tation qui existe depuis quelque temps en Es
pagne, et qui menaçait de faire explosion.
Nous apprenons positivement que c'est le ré
giment de Zamora quiLugo s'est soulevé
aux cris de vive la Constitution, bas Narvaez 1
Les troupes dirigées celle nuit de Madrid, sur
la Galice sont sous les ordres du général José
de Concha, mais on espère que la nouvelle de
la chute de Narvaez fera plus auprès des émeu-
tiers que la force des bay on nettes.
On écrit de Posen, le 3:
Le gouvernement prussien a fait savoir aux
administrations des hypothèques qu'elles ne
peuvent plus enregistrer de nouvelles dettes
charge des propriétaires de domaines qui se
trouvent impliqués dans la conspiration.
Paris, 11 Avril.
S'il fallait en croire les nouvelles extraor
dinaires qui sont colportées depuis quelques
temps dans les principaux cercles du faubourg
Saint-Germain, le parti légitimiste songerait en
ce moment un singulier mariage. Il aurait été
arrêté dans un congrès général des sommités de
la vieille aristocratie qu'une députalion se ren
drait auprès de M. le comte de Chambord pour
l'engager au nom du parti, demander en ma
riage la fille dd 'prince polonais Czartorisky, et
aller avec sa femme attendre les événements
en Amérique dans le cas où cette union de deux
maisons proscrites porterait ombrage l Europe.
La cause immédiate d'une résolution aussi in
attendue serait la rupture du mariage d'Henri V
avec une princesse de Saxepar suite de l'in
tervention de M. de Melternich que les légiti
mistes accusent de s'être vendu corps et âme
au cabinet des Tuileries.
elle écouta.
Tu dors, vieil ivrogne! Je te demande si Herman est rentré,
disait une voix rauque et enrouée. Voyez y voir, répondit le por
tier d'un ton bourru.— Que mille millions de tonnerres t'enlèvent
et te crèvent, dit la voix.
Jeanne entendit un pas lourd dans l'escalier. Épouvantée, ne sa
chant quel parti prendre, elle hésita un moment. L'homme qui
montait toujours arriva sur le carré. Éperdue, Jeanne regarda au
tour d'elle, vît la porte vitrée d'un cabinet d'alcôve recouverte d'un
rideau. Elle ouvrit celte porte, entra dans ce réduit. Se soutenant
peiue, elle a appuya sur la porte qui masquait la cachetteoù Boisseau
était enfermé depuis la veille. Soulevant aTrc effroi an coin ilu
rideau, Jeanne regarda dans la chambre cl vit entrer Pierre Iierbin.
La figure repoussante de oet homme causa une nouvelle frayeur
la malheureuse femmej elle ne pourail concevoir quels rapports
Herman pouvait avoir avec un pareil personnage. Pierre Herbiû
s'approcha de la table, vit le papier quUerman avait laissé et le lut.
Où diable peut-il être allé une heure du matin? dit-il, en réflé
chissant. Il en est bientôt drux, comment n'cat-il pat oncore rentré?
Ca m'inquiète, moi qui ai tant de choses lui dire; mais j'entends
des pas dans l'escalier, c'est lui.,.
Herman Forsler parut.
{la mit* au prochain n».)