5e ANNÉE. - N° 518.
INTÉRIEUR.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 23 AVKIL 1816.
Canton de Bruges. MM. le baron Pecsteen-
DeLainpreel, Van Severen,Charles, baron Derrière,
Aloys-Dujardin, Jacques, vicomte de Croeser, Ch.,
Valide Walle-Van Zuylen, Th., vicomte de Nieu-i
laut, Van Steenkiste, Ch.,et Roels, Florimond.
Ruysselede. M. Van Outrive, Benoît.
JNieuport. M Vander Beke, Henri.
Haringhe. MM. Mazemau, Jules, et Vanden
Peereboom, Alphonse.
Elverdinghe. M. Vanderghote, Charles.
Hooglede. MM. De Leghere, Charles-Louis,
et Vande Walle, Désiré.
Messines. MM. De Gheus, Ernest, et De
Neckere, Joseph.
Passchendakle. MM. Van Damme, Ch., et
De Necker, L.-C.
Avklghkm. MM. De Schietere, Charles, et
Bataille, Albert.
Haklebeke. MM.Wolfcarius, Louis, etSpruy t,
Joseph.
Ingelmunster. MM. Lefebvre-Maes, François,
et Clément, L.
Meulebeke. MM. De Laere, Bernardin, et
Menin. MM. Dufort, Jean-Léonard, et Rom-
bry, Pierre-Jacques.
Roulers. MM. De Geest, Pierre, et Lietaert,
Guillaume.
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YPRES, le 22 Avril.
BILLETS DE CONFESSION.
Chaque année, celte époque, nous avons
enregistrer un fait qui rappelle les us et coutu
mes du clergé au moyeu-âge et qui sent quelque
peu même les allures de l'inquisition. Nous
voulons parler des billets de confession.
Tout fidèle qui se confesse au temps de pâ-
ques, reçoit du prêtre un billet imprimé portant
la date de l'année, deux lettres et une croix.
Dans les 15 jours qui suivent la fête, un ecclé
siastique se présente de porte en porte pour
réclamer les susdits billets, et l'on peut se figu
rer sans peine que quiconque s'en trouve dé
pourvu doit être mal noté par ces messieurs
du clergé.
Ce que nous venons d'écrire, n'est pas un
puffcomme le public des autres villes pour
rait le croire, c'est la vérité, toute la vérité.
Mais voici qui doit quelque peu déranger les
manœuvres de nos abbés; depuis deux trois
jours une contrefaçon des billets sacrés vient de
paraître. Plus de trois mille exemplaires ont
été distribués par la voie de la poste. On nous
assure que cette distribution gratuite lèse les
intérêts de ceux qui jusqu'à ce jour, faisaient
le commerce des billets, qu'un certain nombre
de confessions successives mettait en leur pos
session, car la marchandise cotée, il y a quatre
jours, un franc, s'est vendue aujourd'hui cinq
centimes encore ne trouve t-on pas d acheteurs.
Puisse le ridicule qui tombe sur celte insti
tution slupideconvaincre notre évêque qu'il
est temps de faire cesser une mesure, qui depuis
longues années est abolie dans presque tout le
diocèse de Bruges, et que des prêtres ignares
s'obstinent maintenir dans quelques commu
nes de l'ancien évêché d'Ypres. Ainsi soil-il.
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BAL DE LA SOCIETE ROYALE DE S4-SÉBASTIEN.
Les fêles données l'occasion de la réception
du drapeau royal, ont été clôturées dimanche
dernier, par un bal brillant et très-animé. Une
société nombreuse s'était rendue la soirée dan
sante, attirée autant par le plaisir de la danse
que par la curiosité d'examiner de près le don
de Son Altesse Royale le Comte de Flandre
ainsi que les portraits peints par M. Bohm et
la décoration de la salle. Des invitations avaient
été réitérées aux autorités qui avaient été priées
d'assister au banquet. Tous les officiers de la
garnison ont été invités honorer la fête de
leur présence, ainsi que les membres exécutants
de la Société des Chœurs qui, jeudi dernier,
avaient daigné se prêter 1 organisation d'une
soirée musicale improvisée.
La direction de la confrérie avait compté sur
une température modérée et bienfaisanteet
dans l'intention de pouvoir faire jouir les dan
seurs d'une promenade au jardin, elle y avait
organisé une brillante illumination. Mais le
temps ne s'y est pas prêtéil faisait froid et
désagréableet malgré l'aspect féerique qu'of
frait le jardin, personne ne s'est hasardée sortir
de la salle de danse.
renouvellement partiel des conseils
provinciaux.
Un arrêté royal du 18 avril, convoque, pour le î5
mai prochain, les collèges électoraux des cantons
qui ont renouveler le mandat de leurs représen
tants au conseil de leur province.
Voici la liste des membres de la série sortante
pour le conseil proviucialde la Flandre occidentale,
avec l'indication des cantons électoraux auxquels
appartiennent les conseillers dont le mandai est
expiré
Vanden Driessche, Jean-Baptiste.
En outre doivent être convoqués extraordinaire-
menl les collèges électoraux de Dixmude pour
choisir un successeur M. De Breyne-Peellaert, élu
membre de la chambre des représentantsj et Fur-
nes, idem pour M. Clep.
Une nouvelle nomination scandaléuse vient
d'avoir lieu Grammont.
M. Van Cleemputte homme jouissant de la
considération générale et présentéaprès mûr
examen de ses titres, par M. VandeWeyer,
comme échevin de la ville de Grammont, vient
d elre remplacé par M. Bogaerts qui, son tour,
ne jouit que d'une réputation notoire d'incapa
cité.
Cette nomination sera cause apparemment de
quelques piquantes révélations, que nous com
muniquerons bientôt nos lecteurs.
Par arrêté royal en date du 19 avrille col
lège électoral du district de Liège est convoqué
pour le 7 mai prochain, àl'efFet d'élire un mem-
bredusénat, en remplacementde M. Hennequin,
démissionnaire.
Par arrêté royal du 10 avril 1846, les sous-
lieutenanls Stockman L.-A.-F. et Brialraont
(H.-A. du régiment du génie sont mis en
non-aclivilé de service.
Par arrêté royal du 5 avril 1846, est placé
la section de réserve, le capitaine de 2° classe
Ferricx L.-A.). -
guerre a l'opinion libérale.
La liberté de manifester ses opinions
en toute matière est garantie.
Mensonge constitutionnel pour les
Tartufes
Qui sème récolte est un axiome qui a reçu la
sanction de l'histoire; car les exemples fourmil
lent de partis qui, après avoir opprimé sans
motif,sont leur tour victimes de représailles
que l'on ne peut après toutque qualifier dejtistes.
Or, voilà qu'en Belgique la fraction (je devrais
dire faction) clérico-ministérielle cherche se
rendre plus odieuse encore qu'elle est, en exer-
FeuillHoi».
{Suite.)
XX. confidences.
Un des carreaux de ta porte vitrée était cassé et recouvert par
nu rideau. Jeanne entendit l'entretien suivant
Éh bien le duc dit Hertnau, avec inquiétude, consent-il au
divorce maintenant Eufonoéle duc une peur de chien! s'é
cria Pierre Herbin, avec un éclat de rire brutal. Que te disais-je?
dit Herman que l'effet du dossier de Dijon serait immense. Pour
quoi aussi t'obstinais-lu ne produire ces pièces que dans un cas
désespéré Pour le décider t'en servir, il a fallu la lettre de tantôt,
où la duchesse me menaçait de venir mourir avec moi, et du diable
si j'en avais envie.de mourir! Tu n en avais pas plus envie que
moi t je le sais bien j mais quant ces pièces, sans doute j'hésitais
m'en servir contre le duc. Écoute donc, tu m'as promis une h'ounête
aisance, si 1 affaire réussit. Soit mais un horame dans la position
de ce traître de Braccianoest toujours un ennemi très-dangereux
tôt ou tard il vous radrappe! Pourtant le cas était pressant tu ne
voulais pas faire ta partie dans le duo mortuaire que le proposait la
belle aux yeux doux il fallait donc agir sur-le-champet j'ai agi.
Ah ça d'où diable viens-tu De 1 hôtel de Bracciano; après ton
départ j'ai réfléchi au scu» de la lettre de la duchesse j il m'a paru
assez ambigu. Ces mots Vous ne mourrez pas seulne m'ont pas
semblé clairs. J'ai craint que, dans son désespoir, il ne lui prît la
fantaisie de venir ici mourir avec moi d'un peu trop bonne heure
et qu elle ne partît de chez elle avant que le dossier de Dijon n'eût
fait son effet sur son mari je lui ai écrit un mot la hâte pour la
supplier d'attendre jusqu'à demain. J ai couru son hôtel pour lui
faire tenir ce mot, mais il était trop tard. En vain j'ai frappé, per
sonne ne m'a ouvert et je reviens avec ma lettre. Ah bah dit
Pierre Herbin il n'y a pas de risque que ta belle aux yeux doux
fasse un coup pareil; c'est une mijaurée, une vertu trente-deux ka-
rats; ça veut, comme dit cet autre, avoirles plaisirs du fruit défendu
et les honneurs de la morale ça veut épouser sou amant la barbe
de son mari, mais ça ne viendrait pas chez un Monsieur, même pour
y décéder. Quand elle t'a écrit cela,elle pensait peut-être faire son
solo funebre de son côté, croyant bonnement que tu ferais le tien....
Tu as peut-être raison; le fait est quelle n'est pas venue. Voici
trois heures du matin-, il ii y a pas d apparence qu elle arrive cette
heure. Ah ça! raconte-moi doue ton entrevue avec le duc, et dis-
moi aussi pourquoi tu reviens si tard. Pardieu! est-ce que, en sor
tant de l'hôtel, je n'ai pas été faire le pied de grue aux environs de
la rnaisou de cet infernal colonel pour savoir si par hasard il n'était
pas arrivé celte nuit Lui mais il est en mission Vienne.
Mais il a quitte sa mission malgré tout ce qui peut lui arriver. L'Em
pereur est furieux et veut le faire enfermer Viuceanes. Eh
pourquoi revient M. de Surville Tu ne devines pas ça pour
enlever la belle aux yeux doux tes machinations diaboliquesy com
me il disait dans sa lettre cet imbécile qu'il a coffré. Malédic
tion! s'écria Uermanen se levant; cet homme reviendrait! Mais
tout serait perdu C est pour cela qu'il faut agir prompte ment et
sans délai. Le duc consent au divorce. Àh ah ah ajouta Pierre
Herbin avec un éclat de rire cynique. Si tu avais vu sa ligure,
quand je lui ai prouvé clair comme le jour que Montbard le soi-
disant soldat aux gardes qu'il avait fait guillotiner, était le marquis
de Souvry, le père de sa femme, et qu'il se trouvait tout bonnement
avoir fait couper Iç cou son beau-père Celait payer sa place
rien que pourvoir son air consterné. Une seule chose m'a été pénible
dans tout ça ça été de parler de ton père de mon pauvre Jacques
Briot que j'aimais tant. Oh alors je valais mieux que je ne vaux
maintenant!
Après un moment de silence, Pierre Herbin reprit Eh bien I
tu me croiras si tu veux mais ça me retournait le cœur de parler
de ce temps-la. Je ue veux pas oie faire meilleur que je ne le suisj
mais vraile sang me bouillait dans les veinesen me retrouvant
face face avec ce misérable qui avait poursuivi mon pauvre ami
jusqu'à sa mort avec tant d'acharnement. Nous aurons vengé mon
pèreen frappant le duc dans ce qu'il a de plus cher, dans son am
bition et daus sa fortune Ou plutôt dans la fortune de sa femme,
dit Pierre Herbia, Puis, comme s'il eût vonlu échapper aux sombres