6e ANNÉE. - NB 522. INTERIEUR. JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. JEUDI, 7 MAI 1846. Feuilleton. On s'abonne Tfkes, Marché âu Beurre, 21et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les «utres looalités 6-00 Prix d'uu numéro0-25 ItTro Tout ce qui concerne ts rédse- tion doit être adressé, franc», l'éditeur du journal, Yprea. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque aemaiae, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQCIRIT EUNDO. Ri Après avoir reproduit l'arrêté royal, qui, conformément la nouvelle loi sur la citasse interdit de prendre, tuer, vendre ou acheter des rossignols et des fauvette#, la Sentinelle des Cam pagnes ajoute Cet arrêté ne doit point avoir d'effet rétro actif; les personnes qui se livrent au plaisir très- innocent notre avis, d'élever des fauvettes tête noire celles même qui, antérieurement l'arrêté, ont pris ou acheté des rossignols et des fauvettes qu'elles nourrissent en cage, sont préve nues de prendre garde à'elies quand ellesauront déménager. Le transport de leurs oiseaux fa voris sera puni (si la griffe de la police parvient se poser dessus) comme un délit de chasse prohibé. Heureusement que les pinsons, linottes, ta rins, chardonnerets et verdiers ont eu l'excel lente inspiration de se nourrir de grains, sans quoiil ne serait plus permis personne, d e- gayer sa chambre par la compagnie d'un oiseau chanteur. N'eûl-il pas mieux valu frapper, com me en Prusse, les rossignols en cage, d'une taxe élevée, au profit de fa caisse du bureau debien- faisancep Dans tous les cas, on aurait pu songer aux embarras où vont se trouver, en cas de chan gement de domicile, les détenteurs actuels de fauvettes et de rossignols, et les marchands-qui en ont acheté pour les t«vendre, qu'en feront- ils? YPRES, Re 7 Mal. Nous avons relevé dans notre dernier n°, l'inqualifiable conduite de M. DeTheux, la fin de la discussion politique. Le programme de M. Rogier avait été surtout si étrangement incri miné, par ce qu'il voulait en cas de dissentiment entre le parlement et le ministère, avoir la ga rantie de pouvoir en appeler au pays. Quand le vote a eu lieu sur la proposition de M.DElhou- gne, M. DeTheux, pour se donner une majorité de cinquante voix, s'est vu dans la dure nécessité d'agir ainsi qu'on accusait M. Rogier de deman der pouvoir le faire. La seule différence entre le ministre actuel et M. Rogier, c'est que ce dernier faisait connaître publiquement les cas de dissolution et que M. DeTheux, fidèle l'axio me jésuitique Fais ce que je dis et non ce que je faisn'usait de la menace que pour retrou ver la fameuse majorité historique de quinze ans. M. Jules Iweins, ancien élèvedu collège com munal, étudiant de l'université catholique, vient de subir son examen de candidat en philosophie et lettres avec la plus grande distinction. La justice a été appelée Langhemarck, pour assister l'exhumation du cadavre d'une jeune fille, dont la mort paraissait avoir élé entourée de circonslances extraordinaires. L'autopsie a été faite par lessoins du médecin légiste M. Hara- melralh. Une lésion de l'estomac doit avoir élé observée; mais cependant les investigations judiciaires accomplies jusqu'ici, ne font pas sup poser que cette mort inopinée ait élé le résultat d'un crime. A l'occasion de l'anniversaire de la mort de l'empereur Napoléon la Société fraternelle et philantropique des anciens frères d'armes de l'empire français, a fait célébrer mardi, 5 Mai 1846, dix heures du malin, en l'église de S4-Marlin un grand service funèbre pour le repos des âmes de ceux des membres décédés depuis le 22 Juin Î843. jour de l'installation de ladite société l'hôtel du Parnasse, Ypres. Le ministre des travaux publics recevant jour nellement un grand nombre de pélilions, la plupart pour emplois au chemin de fer croit devoir prévenir les pétitionnairesqu'à défaut de place vacante, il ne pourra être donné suite leurs demandes. Notre habile graveur M. Hart, a été chargé de frapper une médaille commémoralive. grand modèle, pour la cérémonie qui doit avoir lieu, mercredi, au passage Sl-Huberl. Un ouvrier plombier, travaillant au soudage de tuyaux de pompes fixés sur un puits chez un cabaretier de !a chaussée de Haeghl. hors de la porte de Schnerbeék, se trouva toul-à-coup at teint d asphyxie. Malheureusement la corde qui le retenait cl avec laquelle on voulut le remonter précipitamment vint se rompre un nœud et l'ouvrier tomba au fond du puits d'où on a pu le retirer, mais son état était tel qu'on a fallu le transporter l'hôpital. Les agents de la police locale viennent d'ar rêter Bruxelles, un petit garçon, orphelin, âgé de 8 ans, nommé Coudion, né Tournay, et demeurant en dernier lieu Paris. Après la mort de ses parents, ce petit infor tuné se souvint que sa mère avait quelquefois parlé d'un oncle qu il avait Gand. 11 résolut d'aller le trouver et il se mil en route. Sans au tres ressources que la charité publique, il est arrivé Bruxelles où comme nous venons de le dire, il a élé arrêté. On écrit d'Alost3 mai Pendant plusieurs nuits consécutives de la semaine écouléeon a affiché en différents en droits des placards contenant des insultes envers quelques personnes de la ville, dont les noms figurent sur la pétition en faveur de l'accepta tion du traité douanier du 13 décembre, entre la France et la Belgique, et en opposition avec l opinion émise par- la chambre de commerce d'Alost La veille de mai dégénère souvent en désordres pendant la nuit, et on craignait pour ce moment de plus graves démonstrations cet égard; mais une sévère surveillance de la police, qui avait mis tous ses hommes sur pied, a em pêché ces extravagances. Dans la nuit du 30 avril, quatre individus ayant le visage noirciontpénélrédanslademeure d un boutiquier, Sinay, l'ont garolté sur son lit et l'ont forcé ensuite sous menace de mort déclarer où il avait placé son argent et ses clefs. Ils se sont emparés de celles-ci, et après avoir bien mangé, ont emporté une somme qu'on dit monter 2,000 fr. Ces malfaiteurs sont in connus. Jeudi dernier, un malheur affreux est arrivé Assesses. Le conducteur d'une voilure lourde ment chargée est tombé sous la roue et a été presque littéralement écrasé. Hier soir, ce mal heureux avait cessé de vivre. Il laisse une veuve et deux enfants habitant la rue St-Nicolas Namur. {Suite.) XXIII. le votage. A Tordre du colonel, Glupi&son se plaça près de la porte d'entrée. Herman debout,les bras croisés, adossé au mur,regardait impudem ment Raoul. Pierre Hei bin, assis sur un angle de la table, essuyait avec son mouchoir le sang qui couvrait les mains. M. de Surville, pâle et visiblement éuiu, dit Herman Il y a deux jours, uii dè mes amisM. Boisseau est venu vous donner connaissance d'une ettre de moi, depuis il n'a plus reparu chez lui qu'est-il devenu Répondez, mon iuquiélude ne me permet pas d'attendre que la jus tice informe. Rassurez-vous, monsieur, dit Pierre Hcrbin, voire ami ne court aucun danger sérieux, je vous eu donne ma parole. Votre parole, monsieur répondit Raoul avec hésitation. Aussi vrai que mon sang coule monsieur; vous pouvez me croire. Mais enfin où est- il Vous savez le sujet de la lettre dont il venait nous donner connaissance, colonel, vous comprendrez donc combien il était im portant pour Herman d empêcher votre émissaire d agir; mais nous nous sommes boines prendre celte précaution. Vous en aurez la preuve, tout l'heure, peut-être, dit Pierre Herbin. Herman fit umnouvement. Pierre Herbin le regardaet lui dit Ne m'interromps pas, j'arrangerai tout pour le mieux. Ces réponses ne me satisfont qu'à detni, dit Raoul. Plus tard ,il faudra bien qu elles soient moins obscures. Mais terminons, car j'ai hâte d'en finir. Jacques Butler vous avez été condamné dix ans de prison pour vol dit Raoul eu montrant quelques papiers Herman. Je ne m'appelle pas Jacques Butler, je me nomme Herman Fors- ter, dit Herman. Je vous disque vous êtes Jacques Butlsr. En arrivant Vienne, j avais conçu des soupçous contre vous, M. de Bracciano vous croyant banni, ainsi que vous le lui avez dit, pour un crime politique, m'avait chargé de faire quelques réclamations auprès de la chancellerie de I empire*, voulant savoir si la défiance que vous m'inspiriez é'ait fondée sur autre chose que sur un éloi- guemenl instinctif, je mis la plusgraude activité dans mes démar ches. Vous vous étiez dit condamné politique on ne trouva aucun condamné politique du nom d'Herman Forsler. Je donnai votre signalement pour aider aux recherches. Sachant l'intérêt que je por tais aux renseignements on alla plus loin; ou descendit dans la catégorie des crimes. Votre signalement se rapporta si exactement celui de Jacques Butler condamné pour vol, que je ne doutai plus que vous ne fussiez ce Jacques Butler. Malgré ma répugnance pour les ignohles détails dans lesquels il fallait entrer afin de pénétrer la vérité, une fois votre véritable nom connu, j'arrivai bientôt jusqu'à votre mère Wilbelmine Butler, retirée dans un des plus obscursfau- bourgs de Vienne. Je trouvai oette malheureuse femme pleurao* sur votre infamie; son chagrin me toucha tellement, elle me parut si honuête que je m'ouvris elle Je lui dis une partie de ce qui vous concernait, que vous aviez trouvé une place honorable que vous remplissiez sous le nom d'Herman Forster mais qu'un grave abus de confiance pouvait vous la faire perdre; qu'il fallait que vous quit tassiez la France l'heure même que je me chargerais de tout et que si elle avait conservé quelque iafluence sur vous, je l'engageais dans vôtre intérêtvous enjoindre de suivre mes ordre». Elle me remercia en versant des larmes de reconnaissance, me montra plu sieurs lettres de vous. J'en ai une ici. Dans la dernière «ans vous expliquer vous lui faisiez part de magnifiques espérances qui de vaient, disiez-vous; prochainement se réaliser. Je frémis en songeant au malheur irréparable que votre fourberie pouvait causer. J'écrivis mon ami de venir vous trouver l'instantpensant qu'il suffirait4 de prononcer le nom de votre mère pour vous prouver que tout était découvertet que vous n'hésiteriez pas abandonner Paris et la France. Ma lettre partie, mou inquiétude ne fut pas calmée. Je sa vais tout ce que vous osiez prétendre je. savais votre audace hypo crite; ce que je venais d'apprendre sur vous changeant mes soupçons en certitudes, rendait m< s craintes plus imminentes encore. Quoique chargé d'une grave mission, je partis j'arrive l'instant. Mainte nant écoutez mon dernier mot. J'ai en mon pouvoir de quoi obtenir votre extradition si vous hésitez exécuter mes ordres vous été* immédiatement arrêté si au contraire ainsi que je l'ai promis il

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 1