EXTÉRIEUR. France. Variétés. II vient implorer la clémence royale en faveur des prisonniers politiques de la province de Po ser! On espère d'autant plus du succès de cette démarche que le roi professe une estime sincère pour le vénérable prélat. On lit dans un journal de Paris: Un ma riage qui fait grand bruit est celui de M. le comte Gréavec M11* de la R. d'EstDe magni fiques présents on tété faits aux époux, très-riches tous deux. M. lecomle Gréest fils d'un ban quier belge, anobli par la restauration, et qui mourut, dit-on. du saisissement douloureux que lui causa la nouvelle de l'assassinat du duc de Berry. Parmi les beaux présents offerts aux nou veaux mariés, on cite celui de l'oncle de M. Gréqui a donné son neveu un coffre de Boule, du travail le plus précieux, renfermant une inscription de cinq cent mille francs sur la banque de France. Parlez-nous de ces oncles- là Paris, 3 Mai. Plusieurs mois nous séparent encore de l'épo que des élections générales et déjà l'approche de ce grand événement parlementaire occupe tous les esprits. La chambre des députés est tellement absorbée par le désir de courtiser les électeurs qu'elle accueille tous les projets de chemin de fer, sans beaucoup s'inquiéter sur les frais immenses qu'ils doivent entraîner ni s'ils ne sont pas de nature troubler l'assiette financière du pays. La commission du budget a déclaré qu'il faudra onze ans la France pour se liquider des dépenses énormes auxquelles auront donné lieu les travaux publics entrepris. Elle a ajouté que si l'on ne voulait pas amener une perturbation dans les finances, il fallait attendre pour rien entreprendre de nouveau qu'on eût liquidé l'arriéré Cependant la cham bre s'apprête mettre encore la charge de l'étal, l'exécution de plusieurs nouvelles lignes, et l'on promet pour l'année prochaine un véri table déluge de nouveaux projets de chemins de fer. Nous comprenons que les localités qui ont été laissées en dehors du réseau de nos chemins de fer ont hâte de se rattacher au centre com mun par ces voies rapides de communications. Mais le meilleur moyen d'assurer le succès de toutes les lignes entreprises est d'attendre qu'elles soient terminées pour en commencer d'autres, si l'étal se trouve déjà arriéré pour onze ans par les dépenses en travaux publics, la mar che des actions du chemin de fer a bien plus besoin encore qu'on s'arrête dans la formation des compagnies la place est surchargée d'ac tions sur lesquelles on n'a encore versé que de faibles sommes, et le moindre événement finan cier ou politique menace sans cesse une foule de petits capitalistes d'une ruine complète. Nous tenons de source certaine que M. d'Appony est rappelé par M. de Melternich pour n'avoir pas répondu, dans les colonnes de lontaireraent la chambre du regard, comme pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'autre issue. Remarquant le cabinet de l'alcôve, il s'y pré cipita, l'ouviit et n'y vit rien. Herman resta impassible. C'est uuc ruse dont je ne suis pas dupe dit le colonel vous voulez m'eflrayer par cet ignoble meusoDge et m'empêcher d'agir. C'est vrai, dit Herman, voyant qu'il avait été trop loin, et sur le poiut de vomi remettre le succès de sa vengeauce. C'était ma ruse. Mais quoi qu'il en soitje suis décidé ne quitter Paris que par force. Faites-moi arrêter si vous le voulez. C'est votre dernier mot C'est mou dernier mot. Monsieur s'écria Raoul, en s'a- dressant Pierre Herbin, mais dites-lui donc qu il se perd, qu'il va porter une mortelle atteinte la meilleure, la ptus noble des fem. mes, lorsqu'elle apprendra quel était 1 lions me pour qui elle voulait tout saoi ifier. Pierre Herbin fit un mouvement qui témoignait de son intpuis- sancr sur la volonté d'Hermsn. Raoul était accablé; il éprouvait une si profonde affection pour Jeanne, H connaissait tellement la no blesse de son cœur qu'il eut donné tout au monde pour lui' éviter le coup affreux qu'e,le allait ressentir. L'implacable cruauté d'Her- man I exaspérait cfct homme se trouvait placé si bas qu'il ne pouvait même lui fmre ressentir les effets de son indignation. Pourtant surmontant sa répugnance 4 entrer avec lui dans de certains détails conGdantial» il t«»t* ua dernier effort «l dit d uo» voix émue notre presse ministérielle, la presse de l'op position aux sujets des événements de la Gali- cie. M. de Melternich. qui lit tout ce qui se publie eu France sur le gouvernement autri chien a été Irès-vivement affeclé de la guerre que lui ont faite les journaux français, et nous le concevons sans peine. Mais nous nous de mandons comment le représentant de la cour de Vienne Paris aurait pu s'y prendre pour disculper le grand chancelier des massacres de Tarnob On n aurait pas plus ajouté foi au plaidoyer de M. d'Appony qu'on a cru aux noies diplomatiques «le M. de Bouleqief pro pos du martyre des religieuses de Minsk. Il faut donc que le véritable auteur des massacres en question se résigne supporter le poids de ses remords et de l animadversion générale la quelle l'autocrate lui-même n'a pu s'empêcher de s'associer, dans un autre esprit toutefois que les amis de I humanit'é. On désigne un membre de la famille des Esterhazy comme successeur de M. d'Appony. et par politique M le prince de Melternich donnerait ce dernier le poste de M. de Kollovrat, dont les idées quasi-libérales lui déplaisent. Mais encore une fois que le con seiller tout-puissant de Ferdinand sache bien qu'il aura beau changer ambassadeurs et mi nistres il rie parviendra point se laver du sang dont il est couvert en Galicie. Nous apprenons que I on n'a encore reçu aux Tuileries aucune dépêche tendant con firmer le bruit répandu que la reine Victoria a renoncé son prochain voyage Paris. Le tunnel du bastion de Longueville sur le railvvay de Boulogne est terminé. Quatre mois ont suffi pour mener bonne fin ce travail considérable. L administration du chemin de fer va donner sous la voûte de ce tunnel un ban- quel aux ouvriers qui l'ont construit C'est au jourd'hui que ce banquet aura lieu. Les convi ves seront au nombre de 200. La maison de la rue S'-Nicolas d'Antin, n° 11 s est écroulée ce malin 7 heures et demie, par suite d'un mouvement produit par les fouillements auxquels avaient donné lieu les constructions de la rue Mogador. La maison est habitée par sept ou huit mé nages. Des secours sont arrivés immédiatement et I on est parvenu retirer des décombres, un enfant qui est heureusement sain et sauf et une vieille femme qui ne donnait plus aucun signe de vie. On a entendu des cris perçants au mo ment de l éboulemenl, ce qui fait craindre qu'il n'y ait encore d autres victimes. MOEURS DE L'ÈPOQC E. DEUX MODERNES GENTILSHOMMES, Un gros monsieur arrive iu barre de fa justice de paix du 5e arrondissement de Paris, d'un air important et marchant pas comptés; c'est le sieur Ërigaut, se disant de la Mobilière. 11 assigneuu jeune commis de la rue du Faubourg Saint-Martin en paie ment. de la somme de 18 fr. que celui-ci lui devrait. Le commis, présent, prétend se nommer Ma lie t de Saiiil-Genis. Vous vous montrez si implacable dans votre vengeance parce que vous oroyez peut-être que j'aime Mme de Bracciano. Eh bien! dit le cotouel, qui devint pourpre de bonté en songeant qu il parlait ainsi un repris de justice eb bien je vous... Puis ue pouvant se résoudre faire un serment d'honneur un tel homme il se re tourna vers son ancien brigadier et dit Eh bien 1 devant vous, je jure ce vieux soldat qu'il n'en est rien que je n ai et que je n'aurai jamais pour M®c de Bracciano que lesseulimens d un frère!... Cette marque de mépris écrasant, donnée d'une manière si noble, redoubla la rage d'Hermau. Il s'écria Ah vous ne l'aimez plus, tant mieux. Je me vengerai d elle, et elle n'aura pas même de con solation. Ne se possédant plus Raoul fit un mouvement pour se jeter sur Herman. Puis se contenant peine et voyant par les atroces paroles d Herman tout espoir perdu il fit un signe Giapisson et se pré- cipita vers la porte. Au moins le destin qui me poursuit ne me frappera pas seul s'écria Herman dans un accès de farouche triomphe. Colonel rassurez-vous j rien n'est désespéré dit tout coup Pierre Herbin eu arrêtant Raoùl!au moment où celui-ci franchissait le seuil de la porte. Herman regarda Pierre Ilerbin avec crainte. Colonel 1 reprit Herbin avec une sorte do dignité c'est moi Brigaut. Monsieur le juge, j'ai été victime d'u ne atroce indignité. Monsieur que voici ne s'est pa» conduit en parfait gentilhomme. Le juge. - Expliquez les faits. brigaut. Voilà Le a du mois dernier, je souris l'idée de dire adieu pour un jour mon menu ordinaire et de m'en aller dîner au restaurant; je m'habillai donc un peu plus élégamment que d'hahilude, je pris ma canne pomme de corneun pantalon dessous de pieds, un chapeau irréprocha ble je sifflai mon chien Black et je quittai mes pé^ nales sis rue des Marais. Le juge. Tout cela ne motive pas votre de mande. Brigaut. Attendez, M. le juge, je vous en prie. Nous filons donc, moi et mon quadrupède, l'un suivant l'autre, et nous arrivons au restaurant que j'avais choisi pour théâtre de mon dîner., c'était par parenthèse celui du nommé Passoir... et nous nous mettons table Black et moi... l'un dessus^ l'autre dessous... celui qui était mon chien, bien entendu. Rires. Voilà que Monsieur ci-présent se disant de Saint-Genis, était la table côté de la mienne... Savez-vous comment il se conduisit... Ali! ce ue fut pas en gentilhomme... Il donna un coup do pied mon chien. On rit. Le juge. Il avait tort. Brigaut. Il avait le plus grand tort... Aussi la moutarde me grimpa an nez, mon sang battit avec violence, je me levai furieux, mais digne, et je dis ce... roturier Monsieur, je suis ancien mililaire, et vous n'êtes guères civil... vous avez insulté mon chien, je vous en demande raison... ayez l'extrême bouté de me remettre votre carte, voici la mienne. Là dessus je glisse mon adresse sous la serviette de ce monsieur, et je tends la main pour recevoir la sienne... d'adresse. Lui, d'un air assez imposant, ap pelle le garçon, et s'écrie garçon! puisque mon sieur l'exige absolument, qu'il soit satisfait, donnez- lui ma carte. El nie saluant, je dois le dire, plusieurs reprises, mon adversaire sortit précipitamment. Le juge. Encore une fois, (ou t cela ne démontre pas l'origine des 18 francs que vous réclamez. Brigaut. Attendez un peu, monsieur le jugé. Satisfait du dépari de ce beau voisin peu fait aux usages du beau monde et content de savoir qu'il ne m'échapperait pas et que je le corrigerais d'impor tance, je finis de dîner, et en payant le prix, je dis au garçon Garçon, la carte de cet homme, mon voisin il vous l'a donnée pour me la remettre. I.a voici, monsieur, elle se monte 18 fr. - Com ment? Oui, voyez Potage aux fines herbescôte lette de veau en papi tlotte filet aux truffepoulet la Marengo; une bouteille de Bordeaux et quatre mendiants. Morbleu, monsieur le juge, la carte que mon iusulteur m'avait laissée, c'était celle de son diner, se montant 18 fr. en je fus forcé de la payer malgré tout ce que je pus dire pour expliquer lè quiproquo Rire général. Le juge. M. Mahet... M. Mahet,souriant. De Saint-Genis, monsieur. Le juge. De Saint-Genis, soit. Qu'avez-vous répondre la demande de M. Brigaut de la Mula- tière Mahet. J'ai répondre que j'off; e de payer immédiatement les 18 fr. payés pour moi par M. Brigaut; comme ce monsieur affectait de prendre de grands airs, de regarder avec le plus profond mépris les gens qui étaient autour de lui, et qu'il paraissait avoir beaucoup plus d'égards envers son chien qu'envers ses voisins de table... ma foi, j'ai voulu. de réparer une partie du mal que j'ai fait. Jacques Butler tu es un infâme. Les larmes de la plus vertueuse, de la plus malheureuse dec femmes ne t'ont pas touché. Le plus loyal des hommes s'est, par dé vouaient pour elle abaissé jusqu'à te prier jusqu'à donner dévant loi sa parole qu'elle était pour lui une soeur. Tu n'as pas eu pitié de la rougeur, de la houle d«- cef homme. Ta vengeance n'a plus même le hideux prétexte de la jalousie elle n'a plus de but, tu es cruel pour le plaisir d'être cruel J'ai été ton complice ton malheureux père avait été mon ami. J'ai voulu par des moyens indignes élever la fortuue aux dépens de cetui' îOïïr il avait ètëhrvierime. J'arvoulu satisfaire la fois ma haine ét ma cupidité. J'ai eu dés torts do grands torts. Je ferai tout au monde pour tes réparer. Il se dirigea vers l'alcôve» Pierre Herbin s'écria Herman, en le saisissant au collet pour l'empêcher de faireuti pas,... Colonel., faites tenir ce furieux...» Giapisson, doué d une force peu commune,étreignit Herman dans ses deux bras musculeux et paralysa ses efforts. Raoul surpris, regardait Pierre Herbinentrer dans le cabinet. Au bout d'un in stant Hei biu l'appela. 11 ooarul. Que vit-if dans la cachette dont noua'avoua parlé? Il®* de Braociano évanouie. Boisseau et Pierre Herbin tâchèrent de la rappeler la rie.... {L* #v«V# au fc—km* a*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1846 | | pagina 3