INTÉRIEUR. 5e ANNÉE. - N° 523. JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE10 MAI 1846. On a'ibonne Ypres, Marché au Beurre, 21, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimeitre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres looalités 6-00 Prix d'un numéro0-35 LePro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé, franco, k l'éditeur du journal, k Yprei. Le Progrès parait le Diman che et le Jeudi de chaque semaine, PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. VIRES ACQUIRIT EUNDO. YPKES, Ne 9 Mal. LE CONGRÈS LIBERAL. Assez longtemps nos adversaires politiques ont triomphéen faisant remarquer l'absence d'homogénéité dans les rangs du parti libéral. Assez longtemps, ils ont vu avec joie que dans notre camp, l'organisation n'était pas aussi par faite que celle qui existe dans le leur, grâce la hiérarchie catholique, qui est au fond, l'âme du parti clérical. Mais l'opinion libérale, dans ses desseinsétait aussi unie que les adhérents du parti-prêtre et si quelque légère diversité de sentiments se faisait remarquer la surface, tous les libéraux étaient d'accord sur le système de gouvernement dont ils ne voulaient plus sur celui qui devait le remplacer et sur les moyens employer pour atteindre le but, qu'on désirait toucher. 11 s'agissait de découvrir l'occasion favorable de réunir les libéraux de tout le royaume, afin de pouvoir tracer un programme adopté par toutes les nuancesdu libéralisme et se concerter sur le plan le plus efficace indiquer, pour ar rêter légalement les empiétements du parti anti- national qui domine la nation. Lavénement de M. De Theux au pouvoir, a fait croire que le moment était arrivé d'organiser les forces de l'opinion libérale disséminées et sans guide jus qu'ici. La société «le VAlliance qui a rendu un service signalé au parti libéral, endonnant l'ex emple de ce que peut faire une association élec torale, a noblement pris l'initiative. Par une décision arrêtée en assemblée géné rale, elle a jugé utile d'engager toutes les as sociations lib<'*ra!es qui existent [dans le pays, nommer des délégués et les députer Bruxelles, afin île concourir avec sa commission directrice, élaborer un programme, qui fut désormais le manifeste de l'opinion libérale, contenant ses projets et lesvstême de gouvernement qu'appelée au pouvoir, elle mettrait en application, dans l'intérêt du pays. Ou ne peut disconvenir que le congrès libé ral sera un immense pas de fait pour arriver constituer l'bomogénéité du parti libéral II ne s'agit pas de menées occultes, ni de fomenter des troubles, l'assemblée qui est convoquée Bruxelles, sous les auspices de la société de iAl- //«r/ioesera tout uniment placée dans unesilualion qui lui permettra d'exercer une influence déci sive, mais franche et ouverte sur les destinées de notre opinion. Ce qu'on y discutera, sera tout fait constitutionnel; rien de plus légal sous l'empire de la constitution de 1830. que de se réunir pour tracer une ligne de conduite une opinion, qui sous ppu de temps, sera dévolue la direction des affaires du pays. Le jour de l'ouverture du congrès libéral a été fixé au lo maimais il a été remis une époque qui n'est pas encore arrêtée. On s'attend a voir celle réunion avoir lieu pendant le mois prochain. Déjà les associations libérales se sont empressees de répondre l'invitation de la so ciété de l Allianceen désignant les hommes les plus considérés, les plus recommandables et les plus dévoués l'opinion libérale. Les dé- léguesdes villesde Gand. Liège, Charleroy, sont connus. Ce sont MM. le Bourgmestre de Liège, Piercot, l'avocat Forgeur; le comte d'Hane. de Gand le conseiller Vaude Velde, l'avocat Van- HufiFel le Bourgmestre de Charleroy, Nalinne, l'avocat Desfuissaux de Mons, etc. A ce congrès assisteront tous les députés de l'opposition et quoiqu'endisela presse cléricale, ce ne sera pas un club de révolutionnaires, mais une assem blée qui exercera une influence puissante et heureuse sur les destinées du pays. Nous espérons bien qu'une invitation sera adressée aux libéraux de la ville d'Ypres, qui toujours sesoul montrés dévoués aux principes défendus avec tant d énergie contre des ennemis acharnés par la majorité éclairée de la nation. Dans les élections communales et provinciales, l'opinion libérale de la ville a réussi conquérir la prépondérance et si, dans les élections générales, ellea presque toujours abandonné la lutte, c'est que les électeurs campagnards rendaient le com bat par trop inégali Mais cependant nous croy ons que, si ou voulait comme dans d'autres villes, organiser une association électorale, on pourrait lutter avec unité contre les influences réunies du clergé et du pouvoir non sans chance de succès. Si nos amis sontd'avisd'insliluer une société de ce genre, nous estimons que le mo ment propice est venu, d'autant plus qu'on pour rait saisir celteoceasionpourdéléguei Bruxelles un certain nombre de membres qui représen teront au congrès, le parti libéral de la ville d'Y près. Pour ce qui nous regarde, nous désirons qu'un tel projet puisse s'exécuter. Déjà quelques villes de second ordre ont une société électorale et jusqu'ici aucune tentative de ce genre n'a été faite ici. En présence du ministère clérical pur sang, qui pèse sur la nation, nous croyons que le temps est venu de se réveiller et nous enga geons vivement nosco-réiigioiiiiaires politiques se voir et s'entendre, pour essayer d'établir sur de larges bases, une association électorale qui puisse relever la ville et arrondissement d'Ypres, aux yeux de la Belgique et coopérer efficacement débarrasser le pays de la domina tion cléricale. Depuis quelques joursil n'est bruit Bruxelles que d'uu travail statistique que M. De Theux fait exécuter dans les bureaux du cabi net noir, pour calculer les chances des élections générales et pressentir, si le parti clérical, peut provoquer la dissolution des chambres, sans se suicider. Les articles si sévèrement blâmés du programme de M Bogierseronlfatalementappli- qués de point eu point par M. De Theux dis- soluliou, destitution des fonctionnaires, on doit satlendre tout de la part du béat ministère rt'actionuaire. qui fera usage, abus peut-être, des pouvoirs de la Gouronue, mais la vérité, sans l'avoir préveuued'avance. La conduite du minis tère actuel démontre combien les exigences du programme libéral résultaient de la situation politique, puisque le ministère De Theux avec sa majorité historique et les fonctionnaires po litiques île tout rang dévoués au parli-prétre, ne peuvent gouverner sans risquer de devoir pro voquer la dissolution Quant aux fonctionnaires qui ont volé contre lui dans la question de cabiu<-t. on a la plus grande envie de les punir par une destitution, mais on n'ose pas Quel ques-uns ont donné leur démission et par là, ils ont tellement mis le ministère dans l'em barras, qu'on les supplie de la révoquer. Jus qu'ici MM. De Brouekere et Liedls n'ont pas voulu la retirer, et ce ne sera pas une des moin dres difficultés que rencontrera le cabinet, que de trouver des hommes qui conviennent pour occuper les postes vacants de gouverneur de# provinces de Liège et du Brabant. On devinerait difficilement dans quel conci liabule l avénement du ministère De Theux au pouvoir a été décidé. Les chefs du parti clérical, après avoir engagé la Couronne ne pas accepter le programme de la combinaison Bogier, se sont réunis chez M. le baron d'Anelhan frère du ministre de la justice, le même qui, par des actes d'un népotisme scandaleuxa réussi cumuler un traitement de 17,000 francs charge de l'état et d'une société anonyme. Ces réunions ont eu lieu pour ainsi dire l'insçu de tout le monde, et d'ailleurs les initiés de la cama- rilla y étaient seuls admis. C'est là, que ne sa chant comment sortir de la crise ministérielle, et ne voulant pas subir un cabinet dévoué au tiers-état, la camarilla a jeté son bonnet par dessus les moulins. Malgré l'air de défi qu'af fectait la composition d un ministère clérical, elle a pris sur elle de n'en tenir aucun compte, et de marcher en avant, ne voulant pas même se douter,qu'un vif mécontentement accueillerait un aussi bizarre avènement et qu'on fournissait la preuve, que les protestations légales contre le régime clérical, sont comptées pour rien ea haut lieu. Dans son dernier n", le Journal des Baziles maintient son interprétation judaïqueet menson gère du discours de M. Dolez. Nous lui répétons encore une fois, qu'aucune phrase de ce discours ne permet d'inférer que M. Dolez ait eu l'idée que la feuille jésuitique lui prête. Au lieu de maintenir effrontément ses calomnies, elle eut mieux fait de citer textuellement les passages du discours du député de Mons, qui ont pu prêter le flanc une interprétation aussi odieuse de la part de la sainte feuille. Alors le public eut étéconslitué juge de la justesse deces allégations. Mais le Journal des Baziles s'en gardera bien, car pour avoir une apparence de raison-, il de vrait odieusement tronquer le texte du Moni teur et nous serions là pour lui restituer son véritable sens. Le sénat aura aussi sa discussion politique. Il s'est réuni le o, et, comme on le prévoyait, M. le ministre de l'intérieur lui adonné lecture du simulacre de programme qu'il avait fait déjà connaître la Chambre de Représentants. M. le baron de Slassart a pris ensuite la parole, et, dans un discours assez mordant, il a critiqué la formation du cabinet, déplorant de voir tou jours en Belgique des ministères départi, au lieu de ministères quipaf leur force et leur prépondérance, dominent tous les partis et con cilient toutes les opinions. Il a déclaré qu'il sus pendait sa confiance imitant encela M de Theux, qui, au bout de quatre années, n'avait pas pu accorder une confiance entière M. Nolhomb. M. le ministre de l'intérieur a répliqué en dé clarant qu il avait toujours soutenu M. Nolhomb de ses votes et «Je ses discours; mais que, tout en votant pour lui, il avait fait seulement quel ques réserves sur certains actes dans l'intérêt du pays. M. de Theux a déclaré en outre qu'il ne demanderait pas être jugé par le passé, mais

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